d'entente, ces e'Ie'ments si vivaces et si nombreux
du principe conservateur ne s'annihilassent devant
les bruyantes manifestations d'un petit nombre de
beaux parleurs, dupes ou complices des inle'rêls
britanniques.
La Chambre des Représentants a, dans la séance
du 27 janvier maintenu définitivement la sup
pression de l'examen pour l'obtention du grade
d'élève universitaire; et a remplacé cet examen par
uu certificat, qui constate que le récipiendaire a
suivi les cours des humanités, y compris la Rhéto
rique. Ce certificat sera délivré soit par le chef de
l'établissement que le récipiendaire a fréquenté,
soit par le maître dont il a suivi les leçons.
Nous remercions la Chambre de ce double vote,
qui, nous en avons la conviction, a été bien accueilli
par tous les pères de famille et par tous ceux qui
prennent cœur le progrès des études littéraires.
Car une expérience de quelques années a suffi pour
prouver l'évidence la nécessité de faire disparaître
dans l'intérêt des éludes sérieuses, un examen qui
n'avait d'autres effets que de forcer l'élève
consacrer son temps un travail purement de
mémoire. Aussi tous les hommes sincèrement
dévoués au bonheur de la jeunesse studieuse, et
bien informésdes résultats désastreux que produisait
cette malencontreuse institution, en ont unanime
ment demandé la suppression; et ils applaudissent
aujourd'hui h la sage mesure que nos représentants
vieunent de voter. Le certificat consciencieux, tout
en obligeant l'élève a achever les humanités, lui
laisse la liberté de s'appliquer spécialement h la
littérature.
Il est vrai que de l'aveu même des préfets des
études et des professeurs des établissements offi
ciels, le double vote du 27 janvier, ne présente pas
pour eux les mêmes avantages; parce que, disent-
ils, depuis la suppression de l'examen les élèves
ferment les livres pour s'occuper de jeux. Pauvres
maîtres, qui ne savent inspirer leurs élèves le
goût des études et qui ont besoin de la menace d'un
examen pour les maintenir sur les bancs! Ils ont
bien raison de se lamenter et de verser des larmes
de désespoir sur la tombe du jury mais le certificat
cependant? n'aura-t-il pas du inoins l'avantage de
retenir les élèves au collège jusqu'à la fin des
humanités? Vaine mesure, répondent-ils encore,
moyen impuissant dont les élèves ne tarderont pas
se moquer. Et pourquoi? parce qu'ils savent bien
que des maîtres sans conscience ne donneront pas
de certificat consciencieux. Lecteur, ne criez pas
la calomnie. C'est un journal de province, organe
d'un collège communal et mesurant les autres son
aune, qui tient ce langage. Écoutez Nul ne
sentira plus le besoin de faire des études; les
certificats de MM. tels et tels, professeurs de
quelque chose, le doueront d'une dose de science
suffisante poursuivre les cours de l'université, sans
avoir perdu le temps sur les bancs du collège donc
d'après ce journal, les maîtres donnerout leurs
élèves des certificats constatant qu'ils ont suivi les
cours des humanités, y compris la rhétorique, tandis
qu'en réalité, ils n'auront pas fait d'études: Quel
aveu! heureusement que ce journal ne parla avec
connaissance de cause que de ceux de son parti.
Pour nous, nous respectons plus la conscience des
maîtres, et nous avons foi dans leurs témoignages.
Si l'on veut se convaincre du dégoût qu'inspi
rent les élections dirigées par les clubs, on n'a qu'à
voir les chiffres de celle qui vient d'avoir lieu
Bruxelles io,i4o électeurs étaient convoqués
pour y prendre part 982 ont répondu l'appel,
et MM. Sliellemans et Hanssens, candidats du club
libéraliste, ont été élus sénateurs le premier par
911, le second par 901 voix.
C'est-à-dire qu'un dixième des électeurs
peine a pris part au scrutin.
Disons-le franchement, de pareilles élections
sont illusoires ceux qui y puisent le droit d'aller
siéger au parlement, doivent ne pas pouvoir con
server leur sérieux lorsqu'on les appelle les élus de
la nation. Qu'ils soient les élus d'un club, passe
900 voix sur 10 mille l'attestent; mais ce qu'il
y a de fâcheuxc'est que de semblables scrutins
discréditent le système parlementaire.
Ces lignes que nous empruntons la Patrie
nous rappellent la signification des dernières élec
tions communales qui ont eu lieu Ypres. Ici
comme partout ailleurs, oû le parti libéral après
s'être rendu maître des positions administratives,
ne les conserve que par la force et les influences
les plus tyranniques, les élections deviennent une
continuelle protestation des hommes libres qui
s'abstiennent d'y prendre part.
Le 3i octobre et le i4 novembre 1854, nous
avons eu Ypres deux élections communales. Dans
la première le nombre des électeurs inscrits était
de 588, et le nombre des votants était de 391
dont 18 ont déposé un billet blanc; par conséquent
873 votes valables. Donc 2i5 abstentions. Dans
la seconde il y avait 586 inscrits, 3oi votants, 10
billets blancs. Ainsi 291 votes valables, et
295 abstentions.
Ces chiffres n'ont-ils pas une haute signification
TENTATIVE D'ASSASSINAT SUR L'ARCHEVÊQUE
DE MATERA.
Une lettre adressée de Naples, le 27, la
Gazette de Lyon, nous apporte quelques détails
sur le nouvel attentat que nous annonçait hier
la télégraphie privée. Uoici ce que l'on écrit
L'archevêque de Matera, dans la province
de la Basilicate, a été l'objet d'une tentative
d'assassinat, au moment où ce prélat était
agenouillé sur les marches de l'auteldevant
le Saint-Sacrement, exposé pour les Quarante-
Heures, qui ont lieu successivement dans toutes
les églises.
Peu d'instants avant la bénédiction, un
prêtre sortant de derrière l'autel a porté un
coup de poignard l'Archevêque.
Le coup ayant été arrêté par un chanoine
placé près de ce dernier, le poignard resta
engagé dans le camail du prélat, qui ne fut que
très-légèrement blessé,
L'Archevêque se hdta de fuir.
Tirant alors un pistolet de dessous ses
vêtements, l'assassin le déchargea sur le cha
noine qui avait détourné son poignard, et téten
dit raide mort.
Les causes de ce nouveau meurtre sacri
lège sont encore inconnues.
DOCUMENTS OFFICIELS CONCERNANT LE SERVICE
MÉDICAL.
XIII.
Ypres, le aC mai, 1854.
Monsieur le docteur,
La progression excessive dans les frais de médi
caments, dont le chiffre pour l'exercice 1853, a
excédé de beaucoup nos moyens alloués au budget,
nous porte vous prier d'apporter une grande
circonspection dans la délivrance de vos prescrip
tions pharmaceutiques et de ne les donner qu'après
mûr examen des infirmités, dont les pauvres se
disent souvent atteints afin d'obtenirpar ce
moyen, un secours supplémentaire de la part de
notre administration.
AgréezMonsieurles assurances de Dolre
parfaite considération.
L'administration du bureau de bienfaisance
d'Ypres,
Ern. Merghelynck, P. Boedt, Auguste
MaieurC. Becuvve.
A Monsieur Henri Coppieters, docteur en
médecine, etc., eu ville.
Ypres, le 9 juin, i8v5.
Monsieur le docteur,
Nous remarquons que les frais des médicaments
délivrés par la pharmacie centrale des pauvres
augmentent graduellement d'aunée en année au
point que dans l'exercice écoulé ils ont presque
dépassé le crédit alloué au budget En cherchant
les causes de l'accroissement de ces dépenses, nous
avons trouvé qu'elles proviennent de quelques abus
dans la prescription de certains agents médicaux, ei
pour y obvier, nous avons jugé utile de fixer uo
maximum pour la délivrance de certains médica
ments accorder afin qu'on n'ait plus délivrer
des quantités aussi fottes.
Le maximum prescrire pour les médicaments
serait donc dedeux onces de miel.
Quatre onces d'orge perlée.
Une livre de farine de lin (exceptionnellement
deux.)
Une demi pinte huile de foie de morue.
Huit onces sirop antirachitique (maximum.)
Veuillez, Monsieur le docteur, vous conformer
notre résolution et agréer les assurances de notre
parfaite considération.
L'administration do bureau de bienfaisance.
Ern. Merghelynck, C. Becuwe,
P. Boedt, Ch. Beke.
Monsieur H. Coppieters, docteur en médecine,
etc. Ypres.
Ypres, le 19 Décembre >855.
Monsieur le docteur,
Nous avons l'honneur de vous envoyer, ci joint,
la liste générale des indigents admis nos secours.
Veuillez y avoir recours pour la délivrance des
prescriptions pharmaceutiques et ne les délivrer
qu'à ceux qui y ont réellement droit. L'augmenta
tion progressive des frais de médicaments nous
porte employer cette mesure.
Agréez, Monsieur le docteur, l'assurance de
notre parfaite considération.
L'administration du bureau de bienfaisance.
Ern. Merghelynck, Auguste Maieur,
C. Becuwe, P. Boedt, Ch. Beke.
A Monsieur H" Coppieters, docteur en médecine
etc. en ville.
DERNIERS MOMENTS DE VERGER.
Une fois arrivé dans l'avant-greffe, dès que les
aides de l'exécuteur lui coupèrent les cheveux et le
col de sa chemise, en sentant le froid de l'acier, le
condamné fut comme saisi d'un frisson. Sa face,
rouge de colère, se couvrit d'une pâleur effrayante
sa fureur sembla tomber tout coup pour faire
place un profond abattement. Puis il déclara
qu'il se soumettait et n'entendait plus opposer
aucune résistance.
L'aumônier profita de ce moment pour recom
mencer ses exhortations.
Cette fois Verger l'écouta sans l'interrompre, si
ce n'est par des marques d'assentiment. Une révo
lution soudaine s'était opérée dans l'âme du con
damné. Cette voix de la conscience, qu'il avait
niée si longtemps, venait de se faire entendre, et
en s'éveillant le remords faisait naître en lui le
besoin du pardon. Ses traits devinrent plus calmes,
et après un moment de silence et comme de recueil
lement intérieur, il se leva tout coup.
Messieurs, dit-il, je déplore la scène de
violeuce dont je viens de vous rendre témoins;
c'est la nature qui se révolte contre une fin piéma-
turée. Dès ce moment je n'écoute plus que mon
âme, je ne m'occupe plus que d'elle, je la remets
entre les mains de notre digne aumônier. Écoulez,
vous tous que j'ai scandalisés, je rétracte tout ce
que j'ai dit; je déclare, dans toute la plénitude de
ma raison, que je veux mourir en chrétien, en
catholique, en prêtreautant que cela peut