D'après l'exemple qui leur es: donné par les
feuilles maçonniques de la capitale, certaines
feuilles de la même couleur qui s'impriment en
province soutiennent que le Journal de Bruxelles
a doté son pays de sociétés secrètes et qu'il a dit
que yerger a été encouragé h commettre l'as
sassinat de l'archevêque de Paris, Bruxelles,
par une société secrète qui aurait ébruité ce
méfait avant qu'il eut été commis.
Pour faire voir la fausseté de ces imputations,
nous transcrivons textuellement la correspondance
parisienne du Journal de Bruxelles qui y a
donné lieu.
Voici un fait assez curieux et que je vous
donne pour authentique il m'a été affirmé et
confirmé par plusieurs magistrats respectables.
Ce fatal samedi, 3 janvier midi, au moment où
les diverses Chambres de la cour impériale
entraient en séance, le bruit courait au palais
que Monseigoeur l'Archevêque de Paris venait
d'être assassiné (cinq heures avant l'événement
Le bruit fut démenti comme extravagant, et le
soir, quand on le répéta, quand il fallut se
rendre h l'affreuse vérité, les magistrats furent
vivement frappés de cette coïncidence. Il
parait que Verger, Bruxelles, avait fait part
de son projet dans une société secrète et que
cette espèce de rumeur préventive était venne
de ce côté-là. Si l'existence de celte société
était prouvée, on pourrait craindre que ses
attentats ne se bornassent pas h cette première
victime.
Qui ne voit donc la malice de ceux qui changent
volontairement la simple supposition d'un cor
respondant parisien eo une affirmation positive
du Journal de Bruxelles
Ainsi tombent par leur base, toutes les machia
véliques conclusions adressées par les feuilles
maçoouiques au parti conservateur.
Le Journal de Gand et les journaux de cette
trempe font une éloquente protestation en faveur
des innocentes sociétés secrètes; ils les croient
incapables du plos léger méfait. La bonhomie des
feuilles clubisles paraît un peu forcée. Les sociétés
secrètes ont horreur do poignard?... Vraiment? Et
qui donc arma le bras des Fiescbi, des Alibaud, des
Darmès contre Louis-Philippe de Pianori contre
Napoléon III? de, Milano contre le Roi de Naples?
Qui donc, dans ces dernières années, inspira
l'assassinat de Rossi Rome, du doc Charles III b
Parme, de Joseph Leu en Suisse, du directeur de la
police b Modène, du légat pontifical b Ravenne, des
généraux Latonr, de Lemberg, d'Auerswald, de
Lichnowsky en Allemagne?... Ne sont-ce pas là
autant de victimes de la théorie du poignard
prêchée dans les sociétés secrètes
Nous empruntons aux Annales parlementaires,
le discours prononcé par M. A. Rodeobach dans la
séance du 2 février, lors de la discussion do projet
de loi relatif aux deDrées alimentaires, amendé par
le Sénat.
L'honorable membre, que l'on voit toujours sur
la brèche quand il s'agit de défendre les intérêts
matériels des classes laborieuses, tout aussi bien
comme lorsque des intérêts d'un ordre plus élevé
sont engagés, a trouvé des accents qui ont eu de
l'écho dans le cœur de ses collègues; si le peuple
a-t-il dit ne peut plus manger de la viande, des
oeufs, du beurre même parce que le prix leur en est
inabordable, que du moins il puisse manger le
pain b bon marché
Messieurs, je suis d'avis qu'il est dans les con
venances d'accepter l'amendement du Sénat. Ce
n'est qu'une question de date; il ne s'agit que de
prolonger la prohibition de sortie pendant quatre
mois et demi.
Aujourd'hui, le prix du grain diminue; la baisse
est au delà de 6 fr. par hectolitre. Je ne vois pas
qu'il y ait un bien grand mal b ce que le prix des
céréales baisse. D'ailleurs, l'hectolitre de froment
se vend encore eu moyenne b 24 francs, et l'hecto
litre de seigle b i4 francs. Depuis deux ou trois
années le pain a été excessivement cher, ainsi que
toutes les denrées alimentaires.
Il est d'autres articles, messieurs, que la bour
geoisie et la classe ouvrière ue peuvent pour ainsi
dire pas consommer. Je citerai la viande, les ceufs
et même le beurre. Le prix de ces matières a atteint
un taux inabordable pour certaines classes de la
société.
Je ne vois donc pas grand mal, messieurs, b ce
que l'on puisse manger le pain b meilleur compte.
Messieurs, je crois qu'il n'est pas prouvé, comme
on le prétend dans le rapport de la section centrale,
que les céréales aient été b beaucoup meilleor
marché dans les pays de liberté comme en Hollande
et eo Angleterre, que dans les autres pays.
J'ai dans mon précédent discours avancé que,
certaines qualités de céréales n'avaient pas été plos
chères en Belgique que dans les deux pays que je
viens de citer. Mais ce qui est incontestable, c'est
qu'en Belgique nous n'avons pas mangé le pain plos
cher qu'en Angleterre et eo Hollande.
Des renseignements publiés daos les journaux
belges et étrangers nous en ont fourni la preuve.
La question pour moi n'est pas douteuse et peut
bien se disenter victorieusement.
Messieurs, le commerce et l'industrie ne souf
friront pas de la mesure dont nous nous occupons.
L'agriculture est, depuis quelques années, très-
prospère. Notre commerce l'est également et c'est
surtout le commerce maritime qui a triplé et
quadruplé. D'ailleurs, nous avons des entrepôts b
l'usage du commerce des grains, les frais y sont
minimes. Bien que la prohibition de sortie existe en
France, les grains n'en arrivent pas moios eo grande
quantité b Marseille.
Le commerce nous importera donc toujours des
grains, sauf b faire usage des entrepôts.
On veut soutenir qu'il y aurait une diminution
dans le prix des céréales si la liberté b la sortie do
grain était votée. Je suis convaincu, messieurs, que
cette opinion n'est pas exacte et que dans certaioes
provinces, par exemple, dans une partie de la
Flandre orientale et dans le centre de la Flandre
occidentale, notamment dans les arrondissements
de Roulers, Courtrai, Ypres et Thielt, si la prohi
bition était levée, il y aurait une hausse qui serait
peut-être de 2 ou 3 fr. par hectolitre. Il est possible
qu'il y ait une certaioe baisse dans la banlieue des
ports de mer, mais daos le centre du pays et sur la
frontière les prix monteraient. Pour ces divers
motifs, messieurs, je volerai l'amendement du
Sénat, ne fût-ce que par esprit de conciliation.
On dira que c'est une concession que nous faisons
au préjugé populaire; mais, messieurs, on doit
quelquefois compter avec l'opinion publique, c'est
aujourd'hui le cas, et le vœu que l'on forme dans
une grande partie du pays.
11 n'y a pas de mal, en effet, que le grain baisse
jusqu'à ce qu'il ait atteint le prix rémunérateur de
20 fr. par hectolitre.
Je le répèle, c'est pour le bien du pays que je
voterai l'amendement du Sénat, afin qu'on puisse
manger le pain b bon compte.
Il est un point sur lequel les établissements du
clergé sont inférieurs b ceux de l'État. Ceux-ci
sont bien plus organisés que les premiers. Que l'on
eo juge. Depuis le 1" juin tS5o, jour où la loi sur
l'enseignement moyen a été promulguée, jusqu'en
i854 (nos recherches ne vont pas au-delà) il a
paru sur la matière trente-huit arrêtés royaux,
cinquante-cinq arrêtés ministériels et quatre-
vingt-trois circulaires ministérielles; total cent
soixante-seize mesures prises dans l'espace de
quatre ans pour organiser l'enseignement moyen
officiel en Belgique.
Noos admettons donc bien volontiers qu'il existe
dans les collèges libres moins d'organisation écrite
que dans les athénées et les écoles moyennes
officielles, où, jusqu'au portier, tout s'organise par
circulaire ministérielle. Mais nous demanderons b
notre tour quels résultats a produits cette organisa
tion paperassière b l'excès?
Ecoutons d'abord l'aveu échappé b un professeur
d'athénée et consigné par M. de Theux dans sou
excellent discours. Ce professeur disait
Dans l'enseignement public, nous n'avons pas
assez de liberté, et nous réglementons trop Nos
élèves n'ont que le temps de faire un travail
matérielnous ne pouvons pas former leur
cœur, en leur expliquant ce qu'il y a de beau dans
la littérature ancienne et moderne; leur intelligence
et leur imagination sont comprimées par un tra
vail trop continu et trop matériel nous, profes
seurs, nous sommes absorbés par une foule de
détails; nous sommes soumis, assujettis b mille
et une formalités administratives qui nuisent
beaucoup b l'enseignement.
Personne n'a contredit cette révélation.
{Bien public.)
acte officiel.
Par arrêté royal du 27 janvier, les lois et règle
ments sur la police du roulage sont rendus applica
bles au chemin pavé et empierré en construction de
Terhand b Gbeluwe et aboutissant b la grande
route d'YpresbMenin ainsi qu'au chemin eo gravier
menant de Dadizeele b Becelaere pour la partie qui
traverse ladite commune de Gheluwe.
chronique religieuse.
Les journaux de Rome nous apprennent que le
vicariat vient de publier, au sujet de la musique
religieuse, une ordonnance dont voici les principales
dispositions On ne pourra exécuter des morceaux
de musique instrumentale b l'église qu'après eu
avoir obtenu l'autorisation préalable; les tambours,
les cymbales et autres instruments bruyauts sont
proscrits; toute mosique, soit instrumentale, soit
vocale, devra être exécutée dans un style sévère;
les organistes en particulier devront s'abstenir de
l'exécution des airs d'opéras, etc.
1
nécrologie.
M. R. M. Deprey, chevalier de Vordre de
Lèopold, commissaire de district de Varron
dissement de Furnes-Dixmude, ancien con
seiller provincial, vient de mourir Furnes, ci
l'âge de 4i ans.
nouvelles diverses.
Nous avons anuoncé que l'ingénieur des ponts et
chaussées d'Ypres, M. Crépin, avait été désigné
pour faire le service dans l'arrondissement d'Os-
tende. Nous pouvons ajouter qu'il sera remplacé b
Ypres par M. le sous-ingénieur Broechaus, qui
fera le service temporairement.
Un grand nombre de Belges domiciliés b
Paris, et parmi lesquels se trouvent beancoup de
Gantois, y ont formé un cercle choral, sous le nom
de Les enfants de la Belgique. Cette Société
tient ses réunions dans la salle d'Aligrerue
S'-Honoré.
Beaucoup de fausses pièces de 5 francs cir
culent b Bruxelles. La plupart sout b l'effigie de
Louis-Philippe. On ne peut guère les juger qu'au
son.
Dimanche vers 5 heures de l'après-midi, un
grand malheur a failli arriver b Anvers au rempart
de la citadelle, l'Esplanade. Trois petits garçons
s'amusaient b casser la glace, lorsque tout b coup