40me Année.
J\° 4,108.
7FR.SS, Février.
LA JUSTICE DIVINE.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
bulletin politique.
Les principales difficultés qui, depuis la conclu
sion du traité de Paris,ont tenu l'attention publique
en éveilse sont successivement aplanies et il
semblait, ces jonrs derniers, que nous fussions sur
le point de rentrer quant aux questions inter
nationales dans un calme presque absolu dont
l'Europe est quelque peu de'shabiluée.
La Russie a abandonné l'île des Serpents; la
délimitation des frontières de la Bessarabie, con
formément au dernier protocole de Paris, se
poursuit avec activité et sans le moindre incident;
le différend aoglù-persàn paraît en bonne voie
d'arrangement; la France et l'Angleterre se
mettent en mesure de rappeler celles, de leurs
forces qui occupent encore le territoire de la
Grèce; avant la fio du mois prochain,l'Autriche
aura retiré son dernier soldat des Principautés, et lé
dernier vaisseau anglais aura quitté la mer Noire.'
Seule, l'affaire de Neuchâtel, qui paraissait, il y
a quelques jours peine, en aussi bonne situation
qu'aucune autre, fait exception, et de ce côté, la
solution ne s'annonce plus comme devant être
bien prochaine.
La Suisse repousse avec une ténacité imprévue
tontes les' conditions auxquelles le roi de Prusse
veut bien consentir a renoncer h ses droits dé
souveraineté sur la principauté.
Toutefois, les difficultés qu'a fait surgir cette
résistance du gouvernement helvétique, ne sont
pas assez graves pour qu'elles fassent craindre une
rupture des négociations, mais elles auront pour
effet, et c'est déjà assez regrettable, d'ajourner
pour quelque temps encore un arrangement qui
est dans les vcenx de tout le monde.
Molière fil jouer sur le théâtre français la comédie
imaginée du Médecin malgré lui. Nos adversaires
sont, au moins de volonté, bien plus comiques que
le grand comique français. 11 n'a pas, en effet,
dépendu d'eux que par la réintroduction du grade
d'élève universitaire tombé sous la réprobation
universelle, ils ne fissent jouer en permanence dans
tous les atbénées et collèges officiels la bien réelle
(Suite. Voir le ii° 4»'°6 du Propagateur.)
Victor saisit la main de son frère, et du doigt
lai montrant l'étranger:
Je suis sûr que c'est lui, dit-il voix basse.
Je le crois aussi, dit Ambroise, faisant signe
son frère de garder le silence.
Et ils restèrent immobiles, debout, inquiets. Le
voyageurentendant marcher derrière lui, se lèva
lentement, et se retournaut il les vit. A leur con
tenance il devina qui ils étaieot et s'approcha
vivement.
Vous etes les fils de Marie? et vous venez,
au-devant de moi?
Et vous êtes notre père?
Oui, mes enfants!venez!
Ils sortirent rapidement de l'église.
comédie de Véludianl malgré luidu savant
malgré la science, du littérateur en dépit de la
littérature.
Heureusementle bon sens de la législature
belge, a compris que la liberté d'enseignement
inscrite dans la Constitution, ainsi que l'intérêt des
études, lui fesait un devoir de permettre que dans
les établissements non gouvernementés, on fit sans
entraves, des études fortes et Sérieuses, des huma
nités qui pussent nous former de vrais hommes.
L'on a donc dit a ces fonctionnaires de l'Etat,
ces préfets et professeurs officiels qui réclamaient a
cor et cri, la coaction morale d'un examen 'a la
sortie du collègela routine d'un programme
obligatoire pour y river les intelligences ou plutôt
la. mémoire de leurs élèves a Messieurs, nous
n'avons pas eu le droit de vous accorder ce
couvre-misère que vous nous demandiez; tâchez
de découvrir le secret que' possèdent lesinstitu-
tions libres pour le mettre en pratique leur
exemple, afin que vous n'ayiez plus la douleur
de voir vos leçons négligées, vos bancs vides,
vos établissements désertés par tons ceux que
l'on ne force pas de les fréquenter.
Mais nos adversaires ne brillent point par leur
appréciation saine, logique, impartiale des actes de
notre législature; c'est pourquoi ils se plaignent
amèrement de ce que l'ou ait voté pour eux la
liberté d'ignorance, au lieu de leur avoir accordé
la science forcée et apparente qu'ils réclamaient.
Ils aiment tant la Constitution, néanmoins!.'! que
ne se plaignent-t-ils de même qu'elle lenr accorde
la liberté d'une presse dévergondée, impie, licen
cieuse? Qu'elle leur octroie la liberté de s'associer
dans les sociétés secrètes qui ont pour but avoué et
hautement proclamé de: saper l'autel et le trône?
Qu'elle leur garantisse nne liberté religieuse qu'ils
poussent souvent n'avoir ni Dieu ni culte?
Heureusement que l'enseignement comme toutes
les autres libertés, trouvent un priocipe qui soit
leur défense et leur sauvegarde. L'abus amène la
restriction Or, par sa puissante expansion et les
merveilles qu'elle enfante, la foi catholique
contrebalance les abus qu'on ferait de la liberté,
détermine par la force même des choses certaines
bornes que le bon sens catholique du pays ne
Et votre mère, comment se porte-t-elle? Et
Marthe, votre soeur? s'écrie Paul en serraot ses fils
dans ses bras.
Oh! bien très-bien répond Ambroise, les
larmes aux yeux elles vous attendent, ce sont
elles qoiseront joyeuses!.... depuis si longtemps!....
Les trois voyageurs ayant repris le bagage et le
cheval l'auberge, gravirent la cô:e pas redou
blés leur impatience était grande. Durant le tra
jet, Ambroise et Victor racontèrent leur père
leurs occupations, leurs travaux, leurs espérances,
les raille et simples détails de leur vie rustique.
Au bout de la côte, ils aperçurent Marie et Marthe,
assises sur l'herbe, l'ombre d'une baie elles se
levèrent aussitôt et accoururent au devant d'eux.
Voilà ton père, Marthe, s'éctia Marie eu la
poussaut dans les bras de Paul
Le petit groupe se remit eu marche, et arriva
bientôt au village au milieu de quelques voisins
que la curiosité avait amenés autour de l'humble
permet point de franchir, en même temps qu'elle
est la sève qui fait produire la liberté les fruits
les plus abondants et les plus salutaires. Mais ses
adversaires ne sauraient le comprendre; ils préfè
rent maudire la main géoérense qui les arrête, les
empêche de rouler jusqu'au fond du précipice où
ils voudraient entraîoer le pays lui-même.
La Chambre des Représentants a consacré toute
sa séance de vendredi, après la présentation de
quelques rapports sur des pétitions recommandées,
la discussion de l'article 4o do projet de loi sur
la formation des jurys d'examen pour la collation
des grades académiques. Le débat a roulé exclusi
vement sur les bourses; un amendement de M.
Frère a été présenté la fin de la séance. Il a
soulevé de vives réclamations et plusieurs membres
se sont fait inscrire pour le combattre. Ce sont MM.
Dechamps, de Tbeux, De la Coste el Dnmortier.
La Chambre des Représentants a consacré toute
sa séance de samedi an débat de l'amendement
présenté vendredi par M. Frère. Elle a entendu
MM. Malou, De la Coste et Dumortier, qui ont
énergiquement défendu les droits de la liberté et
du respect dû la volonté des fondateurs. M. Frère
a de nouveau soutenu sa proposition, sans trouver
beaucoup d'écho dans l'assemblée.
Le vote anrait eu lieu samedi, mais la gauche
s'étant comptée a traîné le débat en longueur. M.
Rogier a pris la parole et lorsque la remise lundi
fut décidée, il déclara qu'il ne tenait pas'a continuer
son discours. Le but était atteint.
A la fin de la séance, M. le ministre des travaux
publics a déposé un projet de loi ayaot pour objet
d'autoriser le gouvernement accepter provisoire
ment le désistement de la compagnie du chemin de
fer du Grand-Luxembourg, de la concession des
lignes de Taurines Lauden et Groenendael
Nivelles, et concéder l'exploitation de ces deux
lignes une autre société.
Dans la séance du g, la Chambre a repris la
discussion des articles du projet de loi sur la
formation des jurys d'examen. Le débat a con
tinué sur l'amendement de M. Frère M. le
maison, et qui félicitèrent l'envi l'heureuse
famille. Après un frugal repas, Marthe, déjà fami
lière, prit son père par la main, et lui fit faire la
visite du petit domaine. Ambroise et Victor mar
chaient derrière, et Marie, tout eu se livrant aux
soins du ménage, les suivait des yeux.
Voilà votre portrait, disait Marthe, en mon
trant d'abord la peinture en question Vous êtes
un peu changé, mais cela vous ressemble encore
bien. Voyez mon petit jardin, devant la maison,
snr le bord de la route; il n'y a que moi qui y tra
vaille. Les beaux lilas Et ces roses? Je vais vous
en cueillir une. Ah mais non, je les ai promises
M. le curé pour la chapelle de la sainte Vierge. Je
les lui dois bien, n'est-ce pas, pour la remercier de
votre retour? C'est un bien brave homme, que
M. le curé, bieo savant et qui parle et fait du
bieu Aussi on se ferait tuer pour lui Voyez
ce chèvre-feuille presque fleuri; lui seul il forme
une charmante tonnelle durant l'été. Là-bas ce