ministre de Vintérieur l'a combattu au nom du
gouvernement.
L'amendement que M. Frère a proposé dans
la séance du 6, est ainsi conçu
En attendant la révision du régimedefon-
dation des bourses en faveur de Cinstruction
le gouvernement conférera les bourses de cette
natureayant pour objet Renseignement uni
versitaire, après avoir entendu tes adminis
trations de ces fondations,
La discussion sur la proposition spoliatrice de
M. Frère relativement aux bourses d'études, ne
nous a pas valu seulement les excellents discours
de MM. Malou, de LaCosle et de Tbeux. La voix
patriotique de M. Dumortier s'est également fait
entendre. Au oom des souvenirs de i83o, au nom
du Congrès National, au nom de la Constitution,
l'éloquent député de Roulers a flétri les faux-
fuyants l'aide desquels M. Frère veut abriter sa
proposition sous un arrêté do roi Guillaume. Il a
parfaitement montré que M. Frère et ses amis, tout
en se posant comme les défenseurs les plus dévoués,
les plus sincères de la liberté, ue veulent au fond
d'autre liberté que celle de faire concurrence b la
liberté elle-même.
Nous avons reproduit, il y a quelques mois, les
beaux vers que Monsieur l'abbé Hovioe, vicaire de
Ploegsteert, a composés b l'occasion du 35°" anni
versaire du règne de notre Roi bien-aimé. Cette
compositionnos lecteurs ont pu en juger, respire
les nobles sentiments d'un cœur dévoué b sa patrie;
elle est l'œuvre du géuie poétique, animé du plus
pur patriotisme; en un mot elle révèle le belge et
le poète. C'est le jugement qu'en ont porté, nous
en sommes convaincus, tous ceux qui ont pu
apprécier cette belle production littéraire. Voulant
s'associer b ce concert unanime de félicitations, que
les belges ont offertes b leur auguste Souverain, et
prendre part b l'expression si vive, si universelle de
respect et d'amour que la nation s'est empressée de
déposer anx pieds de l'illustre Trône deLéopold I",
au 35"" anniversaire de Son règne, l'auteur a eu
l'heureuse idée de faire hommage de son œuvre b
la famille royale. Sa Majesté le Roi, ainsi que Son
Altesse Royale le doc de Brabant, toujours si
sensibles b l'attachement du Belge, toujours si dis
posés b encourager le talent, ont non seulement
accepté cet hommage, mais ont daigné même
honorer l'humble vicaire de Ploegsteert de l'ex
pression de leur reconnaissance. M. Oe Decker,
ministre de l'intérienr, qui a reçu aussi la compo
sition de M. l'abbé Hovioe, loi a également envoyé
noe lettre de félicitation et de remerciements. Nous
sommes heureux de pouvoir communiquer b nos
lecteurs ces trois lettres si flatteuses pour celui
auquel elles sont adressées.
sont des fraisiers, si bien exposés qu'ils sont déjb
tout blancs de fleurs
Puis vint le tour du jardin légumier, puis le
champ, puis enfin toutes les dépendances de la
rustique demeure. Ambroise aussi montrait b son
père l'état de leur habitation, en lni expliquant
les produits actuels et ceux qu'on pouvait espérer.
Nous sommes pauvres, disait-il; mais, grâce
b Dieu, rien ne nous manque. Chaque jour amène
soo pain, et pas si juste encore que nous n'ayons
quelques ressources ponr une mauvaise anoée ou
nne maladie.
Il n'en faut pas désirer d'à van tage,mes en fan ts;
et nous sommes riches, puisque Dieu nous donne la
santé, la force et l'amour du travail. Pour moi, je
ferai comme vous, je travaillerai, et nous serons
heureux, je l'espère
En prooooçant ces mots, Paul ne put retenir un
soupir Non qu'il regrettât rien pour lui ni pour
ses enfants, car ses enfants étaient véritablement
Cabinet du Duo Bruxelles le 17 janvier 1837.
de Brabant.
Monsieur l'Abbé,
Monseigneur le Duc de Brabant a reçu les deux
exemplaires des vers que vous avez composés b
l'occasion du sâ"" anniversaire du Règue de Sa
Majesté et qui étaient joints b votre lettre du 13 de
ce mois.
Son Altesse royale s'est montrée sensible aux
patriotiques sentiments que vous y exprimez et Elle
me charge de vous adresser ses bien-sincères
remerciements pour l'attention que vous avez eu de
les Lui faire connaître.
Veuillez agréer, Monsieur l'Abbé, l'assurance de
ma considération distinguée.
A Monsieur l'Abbé Hoviue, Le major ir officier
vicaire Ploegsteert. d'ordonnance du Duo
de Brabant
Signé: Goffinet.
Ministère de l'intérieur. Bruxelles le iar février
Cabinet. 1857.
Monsieur,
Je m'empresse de vous remercier de la commu
nication que vous avez bien voulu me faire de
l'œuvre poétique que vous a inspiré le 35°" anni
versaire de l'Inauguration du Roi.
Ces vers révèlent on véritable talent poétique.
Ils respirent, d'ailleurs des sentiments si patrioti
ques, que c'est un devoir pour moi, en même temps
qu'on bonheur, de vous remercier de cette modeste
mais excellente publication.
Agréez, Monsieur, l'expression de mes senti
ments les pins distingués.
P. De Decker.
Monsieur l'Abbé Hovioe, vicaire b Ploegsteert,
Arrond' d'Ypres.
Cabinet du Roi, Bruxelles le 11 août i856.
M® 5a.
Monsienr le vicaire,
Le Roi a reçu avec votre lettre du si juillet
dernier, les vers que vous avez composés b l'occa
sion do 25°" anniversaire du Règne de S. M.
Sa Majesté me charge de vous exprimer ses
sincères remerciements, pour cet envoi, et pour les
bons sentiments qui vous ont inspiré.
Agréez, je vous prie, Monsieur, l'assurance de
ma considération distinguée.
Le Ministre de la Maison du Roi,
Jules Vah Praet.
Monsieur l'Abbé A. Hovine,
vicaire b Ploegsteert,
Fland.-Oecid.
Le Moniteur d'aujourd'hui consacre les lignes
suivantes b la mémoire de M. le comte Félix
de Mérode
Un homme émiuent par les plus précieuses qua
lités du cœur et de l'esprit, par la loyauté de son
caractère, par son dévouement au Roi et an pays,
par son sincère et ardent patriotisme, par la position
heureux, et lui l'était plus encore qu'il n'eût osé
l'espérer. Mais il pensait b Marie: Hélas! quel
contraste entre tout ce qu'il venait de voir et ce
qu'elle avait autrefois perdu Comme elle avait dû
souffrir pour s'babiiuer b celte pauvreté! Que de
souvenirs amers! ou plutôt quelle admirable rési
gnation Ah! s'il pouvait!Une pensée rapide
traversa l'esprit de Paul: il s'arrêta, comme pour
la méditer un moment... puis il leva ses yeux au
ciel avec l'expression d'une fervente prière. En
rentrant dans la salle, il s'avança vers Marie, prit
ses mains dans les siennes, et d'une voix attendrie,
il lui dit
Dieu seul, Marie, saura récompenser vos
vertus il le fera, j'en ai la convicliou profonde.
Que puis-je souhaiter de plus? répondit
Marie, mes enfants retrouvent leur père, et moi...
Ne parlez pas de moi, dit Paul eu l'interrom
pant; et il eût voulu ajouter Moi seul suis de
trop ici!
qu'il a occupée soit dans le gouvernement, soit
dans les conseils de la nation un homme dont
l'illustration personnelle se rattache aux origines
de l'ordre de choses fondé en i83o, comme l'illus
tration de sa noble famille remontait aux premiers
temps de nos annales, M. le comte Félix de
Mérode grand officier de l'ordre royal de Léo-
pold, décoré de la croix de Fer, grand'croix de
l'ordre du Christ, de Portugal, officier de l'ordre
impérial de la Légion d'honneur, ancien ministre et
ministre d'Etat et membre de la Chambre des
Représentants, vient de quitter ce monde où il n'a
fait que du bien et où il oe laissera que de profonds
et légitimes regrets. M. le comte Félix de Mérode,
atteint, il y a quelques jours, d'une violente pleu
résie, a vu les ressources de la science échouer
devant la gravité du mal.
Il a reçu samedi b 4 heures et demie le saint
viatique, et fortifié par sa foi inaltérable, entouré
de sa famille en pleurs, il a succombé le même soir
b 10 heures et demie, en manifestant les sentiments
d'un vrai chrétien qui espère en la divine miséri
corde, comme tous ceux qui l'ont connu, aimé et
respecté espèrent pour lui en la divine justice.
Au début de la séance de la Chambre des
Représentants de lundi, M. le président, par
quelques paroles bien senties, a annoncé l'As
semblée la mort de l'honorable comte Félix de
Mérode. M. Rogier a ensuite proposé la Cham
bre et assister en corps aux funérailles du noble
défunt, afin, a-t-il dit, de rendre hommage
r homme illustre, au grand citoyen que le pays
vient de perdre, afin aussi de montrer que ton
n'oublie point les services rendus la patrie.
Cette motion, appuyée par MM. Dumortier et
de Theux, a été votée par acclamation.
Les obsèques de M. le comte de Mérode
ont eu lieu aujourd'hui mercredi il, 3 172
heures, en téglise des Minimes, Bruxelles.
Sa dépouille mortelle a été ensuite transportée
Rixensarl, où elle sera déposée dans un caveau
de famille.
Un service solennel sera célébré en Véglise
susdite le mercredi 18, 11 heures du matin.
M. le vicomte Vilain XI1II, ministre des affaires
étrangères, a adressé la lettre suivante b M. le
comte Werner de Mérode, fils du comte Félix que
la mort vient d'enlever au pays
A Monsieur le comte fVorner de Mérode.
Monsieur le comte,
Aux fêtes anniversaires du mois de juillet dernier,
le Roi résolut de conférer le grand cordon de son
ordre aux hommes dont la vie publique se rattachait
essentiellement b l'origine de la monarchie nouvelle.
Un des premiers noms qui s'offrit b la pensée de Sa
Sur le soir, toute la famille était assise devant
le seuil de la chaumière, et au milieu d'elle était le
curé: il était venu prendre part b leur joie.
C'est Ib, leur disait-il, une compensation des
douloureux devoirs de notre ministère et puisque
nous portons le deuil de toutes les familles en
fermant les yeux de tous les chrétiens sur la terre,
il est juste que nous venions prendre part b leur
bonheur. Voila une soirée qui est vraiment faite
pour vous! Voyez le beau spectacle que Dieu vous
donne comme la lune est radieuse Ib haut! et
comme elle repose nos yeux de l'éblouissaot éclat
do soleil! Voyez les ombres de toute forme que
projettent nos arbres et nos maisons l'aiguille de
notre clocher ne semble-t-elle pas une sentinelle
immobile et veillant sur nous? Comme le vent est
doux et quelles suaves odeurs il apporte avec lui
A son souffle, vos pommiers secouent leurs branches
et nous couvrent de fleurs. Dieu est icimes
enfants, et le bonheur avec lui
Pour être continué.)