40me Année.
Mercredi 18 Février 1857.
Ao 4,110.
LA JUSTICE DIVINE.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par
4fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. pour 5 mois.
7FB.ES, 18 Février.
bulletin politique.
Luodi, a une heure, l'Empereur des Français a
fait en personne l'ouverture de la session législative
de 1857 dans la salle des Maréchaux, au palais des
Tuileries.
Les nouvelles de Hong-Kong datées du 3o
décembre, portent que toutes les habitations de
Canton appartenant h des étrangers avaient été
pillées et brûlées. L'amiral Seymour avait tiré
boulets rouges sur la ville, et, au départ du cour
rier, il avait cessé toute hostilité et fortifiait sa
position. Les Cbioois se seraient emparés de deux
lorcbas, Aima et VAnonyma. Ou attendait des
troupes dans l'Inde.
Une autre dépêche en confirmant ces faits,
ajoute que les Chinois menaçaient d'incendier
Hong-Kong. D'après des nouvelles de Sbangaï,
l'Empereur devait envoyer des commissaires pour
traiter avec les Anglais.
Les débats de la Chambre des représentants
sur la répartition des bourses d'étude, ont fait
ressortir dans toute leur laideur, les funestes
théories de l'école libérale-maçonnique. Désor
mais il est établi, qu'au sein de notre patrie, il
est des esprits désorganisateurs, dont les efforts
constants et passionnés ne tendent rien moins,
qu'à la confiscation d'une des libertés les plus
chères au peuple Belge, la liberté de l'ensei
gnement.
Sur quoi se fonde en effet celte croisade
d'hostilité et de haine organisée contre l'uni
versité catholique? Que signifient ces appels
incessants d'abus, ces clameurs furibondes qui
partent des bancs de la gauche, dès qu'une
question quelconque touche l'enseignement
libre? Le parti est pris. Les libéraux de la
France républicaine, les progressistes d'Espa-
(Suite. Voir le u° 4»,Q8 du Propagateur.)
Un an s'était écoulé depuis le retour de Paul dans
sa famille; et quoiqu'il parût gaîment partager
les rustiques travaux de ses fils, une même pensée,
fixée dans son esprit et longuement méditée, le
préoccupait sans cesse. Devenu libre, se sentant
plein de force, riche de connaissances scientifiques
dont l'application industrielle lui était familière,
ne pourrait-il pas tenter de relever sa misérable
position? Ne devait-il pas s'efforcer, coûte que
coûte, de rendre Marie au moins une partie de
ce bien-être qu'il avait autrefois si follement dis
sipé? N'avait-elle pas déjà trop souffert dans ces
privations continuelles Les pourrait-elle suppor
ter longtemps encore? Et lui, la verrait-il d'un œil
tranquille s'éteindre dans les langueurs du dénû-
rnent? De plus en plus pressé par ces idées navran-
tes, Paul voulut prendre un parti. Après avoir bien
mûri son projet, il se rendit la ville et se présenta
chez uu fabricant qui occupait un grand nombre
d'ouvriers. II demauda simplement s'il ne pourrait
pas être occupé dans la fabrique avec ses deux fils?
gne, les radicaux de Suisse nous montrent
d'ailleurs le fond de la pensée de leurs coreli
gionnaires de ce pays. La religion, c est le
point de mire de leurs attaques. Ce que l on
médite, ce qui fait le rêve constant des loges,
c'est la destruction des principes religieux dans
le cœur de la jeunessec'est le sacrifice de la
liberté de L enseignement catholique au profit
d'un enseignement officiel, rationaliste, impie.
Dès lors, qu'on ne s'étonne plus des virulentes
attaques dirigées contre Vuniversité de Louvain.
C'est en haine de l'esprit religieux sur lequel
est fondée cette institution glorieuse, qu'on voit
livrer tant d'assauts contre elle. C'est son
enseignement essentiellement conservateur et
catholique qui excite la rage de ses adversaires.
C'est parce qu'ils voient dans la jeunesse for
mée dans son sein un embarras, un obstacle
sérieux leurs vues révolutionnairesque les
coryphées des clubs, lancent contre elle toute
espèce de réprobation.
Ecoutons ce sujet les paroles pleines de
vérité, prononcées par l'honorable Dumorlier
en réponse aux invectives de MM. Frère et
Rogier. Nous sommes, s'écrie ce champion de la
liberté, sur un terrain nouveau. C'est la guerre la
pensée religieuse. C'est la guerre l'Eglise; c'est
même aller plus loio; c'est vouloir entrer jusque
dans notre for intérieur, et nous demander ce que
nous commande notre conscience.
Depuis i85o, pareille chose ne s'est jamais
passée dans l'enceinte législative; jamais on
n'a montré plus ouvertement qu'on veut nous
ramener h 1839. Jamais les principes qui ont
contribué notre indépendance n'ont reçu un
outrage plus sanglant!
Et des hommes qui tiennent leur mandai des
populations où télément catholique prédomine,
prêtent la main des tentatives aussi liber-
ticides? Et des représentants de notre Flandre
Et les questions qu'on lui adressa lui donnant
occasion de s'expliquer, il étonna le maître de l'éta
blissement par la manière savante dont il raisonna
sur les divers procédés propres'a l'industrie. Après
un moment de réflexion, le fabricant parut disposé
h s'attacher un homme aussi instruit, car de telles
rencontres n'étaient pas communes dans une petite
ville. Toutefois, il se réserva de le voir l'oeuvre
avant de prendre aucun engagement avec lui, pro
mettant cependant de se montrer libéral, si les
résultats répondaient aux apparences. Plein d'es
poir, Paul regagne sa demeure, et bientôt, au mi
lieu de sa famille, il expose ses intentions. Quoi
qu'il eo pût coûter 'a chacun de rompre avec de
chères habitudes, cependant tous accueillent avec
empressement ces espérances nouvelles. Les trois
enfants aiment tant leur père que son désir devient
aussitôt le leur; et Marie, qui a pu juger, depuis
une anoée, des heureux et solides changements sur
venus dans le caractère et l'esprit de Paul,comprend
qu'il doit saisir l'occasioo d'utiliser ses talents.
Chaque matin donc, Ambroise et Victor des
cendent Caudebec pour se livrer leur nouvelle
occupation, et chaque soir les réunit tous avec une
joie plus vive dans l'humble maison. Deux trois
mois se sont peine écoulés, que Paul voit tout
religieuse ont l'impudence de mettre et leur
mandai et leur suffrage la disposition de la
maçonnerie et de ses doctrines?
Le corps électoral aura apprécier ses
devoirs tégard de ceux qui méconnaissent
ce point le mandat qui leur a été confié.
Jl est du devoir de tous les vrais enfants de la
patrie de se grouper autour de l'arche constitu
tionnelle il est de leur devoir d'entourer d'écla
tantes sympathies et de soutenir énergiquement
la glorieuse université catholiqueparce quelle
est le plus beau fruit que la liberté d'enseigne
ment nous a produit, parce quelle est l'objet de
la jalousie et de la haine des ennemis de la
religion. Parce qu'elle donne les garanties les
plus sures notre foi, comme chrétiens et
notre nationalité comme Belges.
Les discussions qui viennent d'avoir lieu dans la
Chambre des Représentants l'occasion de l'amen
dement par lequel M. Frère demandait la confis
cation des bourses d'études, ont donné au pays de
graves enseignements sur le sort réservé l'instruc
tion libre par les adeptes du libéralisme maçonnique.
Ceux-ci n'en veulent ni plus ni moins que la
destruction; ils ont déclaré la guerre la liberté
de l'enseignement
Nous entendons déjà nos adversaires se récrier
Quoi les libéraux veulent déchirer la Constitution?
Quoi! ils veulent biffer du pacte fondamental
l'article 17 qui consacre uoe liberté des plus chères
au pays? Quelle absurde imputation!
A ce concert de réclamations, nous entendons
certains conservateurs courte vue, joindre quel
ques paroles et murmurer le mot d'exagération.
Aux uns comme aux autres nous répondons
Nos adversaires n'en veulent la liberté de l'ensei
gnement que parce qu'ils veulent la destruction de
l'enseignement catholique qui trouve dans la
liberté le principe légal desoo existence.
Consultons l'histoire; elle a des enseignements
réussir au gré de ses vœux quelques perfectionne
ments de fabricalion, d'où il est résulté une notable
économie dans le perfectionnement et de grands
bénéfices la vente, lui ont attiré l'estime du chef
et pour se l'attacher, celui-ci lui assure les plus
avantageuses conditions. Bientôt la direction de
l'atelier lui est confiée, et on lui accorde une prime
sur toutes ses inventions ou combinaisonsnouvelles.
Tout allait donc merveille dans la famille une
certaine aisance régnait dans le petit ménage; une
domestique était venue soulager Marie et Marthe
dans les travaux les plus pénibles; ou songeait
agrandir le petit domaine, et déjà on entrevoyait
l'aurore d'un meilleur avenir.
Un jour, selon l'habitude, Paul et ses deox fils
s'étaient rendus la fabrique, et, le soir venu,
sans s'arrêter dans les groupes d'ouvriers causant
entre eux, ils étaient remontés au village, pressés
de rejoindre Marie et Marthe, et de passer gaîment
la soirée en famille douce compensation des
fatigues de la journée. A peine étaient-ils partis,
qu'un des ouvriers, nommé Martin, se mit
pérorer. C'était un mauvais drôle, envieux de
Paul, et qui ue lui pardonuait pas le travail du
luodi, auquel il était forcé depuis que le nouveau
contre-maître était installé, lorsque, de temps