moyennes officielles. Qu'on le fasse, disons-
noos, on ne fera qu'être justes et équitables. Un
membre a assez bien défendu qu'il voudrait mieux
supprimer les bourses pour l'enseignement moyeu
où elles ne sont pas si nécessaires et grèvent le
trésor publie sans motif suffisant. Toutefois si on
les conserve, les difficultés qu'il y aura et h les
répartir éqoitablement, et mettre un terme aux
privilèges inconstitutionnels pour l'enseignement
moyen, n'ont qu'un motif de pins de faire cesser
immédiatement l'injustice de la loi de 1849 qui,
comme le disait M. Orts lui-même, portait préju
dice la liberté d'enseignement, et dont il repous
sait la solidarité comme d'une mesure mesquine
dont il était honteux pour l'opinion libérale. M.
Rogier soutint eocore son injuste loi de 1849,
parce que, disait-il, c'était l'Uuiyersité de Louvain
qui jusqu'en i84i sous la loi de 1835 avait toujours
obtenu un plus grand nombre de bourses officielles
que ses rivales. Ce n'en était que pins honorable
pour Louvain d'avoir présenté devant le jury plus
d'élèves et des élèves qui par leurs distinctions
obtenues s'étaient rendus dignes de faveurs; ce
n'était que d'autant plus honorable d'avoir attiré
vers elle par son excellent enseignement le plus
grand nombre d'élèves distingués qui avaient
obtenn des bourses; d'avoir par son excellent esprit
obtenu plus de confiance de la part des pères de
famille de notre pays catholiqne. Était-ce peot-
ètre pour être h même de former on plus grand
nombre de miliciens de tavenir forcément
devenus élèves officiels, qoe l'on avait spolié l'en
seignement libre depuis 1849 jusqu'en 1857 des
bourses payées par tont le monde poor les donner
exclusivement h Gand et Liège? Fallait-il conti
nuer h être injuste et peu constitutionnel pour
pouvoir multiplier cette génération d'élèves qui a
fait ses preuves d'impiété, d'immoralité et d'insu-
bordinalion
M. De Decker voulut cependant manifester l'in
tention où il était de distribuer les bonrses en
parts égales entre les quatre Universités. C'est lh
une mesure dont il sera personnellement responsa
ble. Car comme M. de Tbeux l'a fait remarquer,
le principe de la loi votée, c'est que les bonrses sont
données aux élèves qui les méritent, sans distinc
tion d'établissementet en leur laissant toute
liberté de faire leurs études où ils le tronvent con
venable.
On n'avait donc aucune bonne raison h opposer
h celle mesure réparatrice votée par la Cbambre;
on en chercha de mauvaises. On n'avait pour
paivenir ses fios aucuo moyen légitime; le parti
Quand Bruxelles donna, en septembre i83o,
le signal de l'insurrection contre la domination
hollandaise, il se jeta généreusement dans ce mou
vement, en partagea tous les périls, et devint
d'abord membre de la commission municipale; puis,
quand la révolution se fut étendue h toute la
Belgique, membre du gouvernement provisoire.
Il donnait ainsi, a la révolution belge, l'appui de
sa considération personnelle, de l'austère pureté
de sa vie, de son grand nom et d'une maison comptée
parmi les plus illustres et les plusinfluentesdu pays.
Il fit ainsi plus que personne pour transformer
cette insurrection en mouvement oational, aux
yeux de l'Europe, des honnêtes gens, do peuple
surtout, qui, en voyant cet homme de bien jouer sa
tète, sa fortune et la grande existeoce de sa famille,
comprit qu'il s'agissait d'autre chose que d'une
émeute ou d'une conspiration démagogique; et c'est
h ce litre surtout qu'il a mérité d'être regardé
comme uo des principaux fondateurs de la natio
nalité belge.
Ses trois frères suivirent son exemple, et l'un
d'eux, le comte Frédéric, se jetant aux avant-postes
des volontaires qui avaient entrepris d'expulser les
lioupes hollandaises du territoire belge, lut atleiul,
maçonnique eut recours des moyens condamna
bles, mais qui n'eurent d'autre succès que de lui
ôter une fois de plus le masque dont il se couvre
habituellement pour dérober aux regards les traits
hideux qui sur sa face réfléchissent la noirceur de
son âme, comme nous le diroos bientôt.
En organisant un vaste système d'instruction
moyenne qu'ils prétendaient nécessaire, les parti
sans de la loi de i85o, sur l'instruction moyenne
étaient tenus de prévoir et de prévenir les difficultés
qui font échouer aujourd'hui leurs efforts et anni
hilent les immenses ressources matérielles dout ils
disposent.
Le système d'enseignement moyen inauguré par
la loi de i85o, n'a rencontré aucun obstacle
extérieur; il n'a été arrêté dans son essor scien
tifique par personne; il a pu donner tout ce qu'il
renfermait.S'il s'affaisse maintenant sur lui-même,
c'est qu'il n'a jamais eu aucune consistance, c'est
qu'il est essentiellement, fondamentalement défec
tueux.
Pour rendre la santé nn pareil malade, il n'y a
pas de remède dans la nature. Le système est
vicieux dans sa base; il succombe aux lois de sa
constitution. (Patrie.)
Nous annonçons avec plaisir aux personnes
que la chose concerne qu'il nous est arrivé de
trouver aujourd'hui dans /'Observateur un pas
sage fort sensé. Le voici 1
u Les débats qui ont roulé sur les fondations
de bourses d'études ont été, en quelque sorte, les
préliminaires de la grande discussion du projet
de loi relatif aux établissements de bienfaisance.
Chacun a pu saisir les liens étroits qui ratta
chent les fondations de bourses t ensemble des
fondations charitables. C'est une seule et même
question, dont le côté le plus grave se rapporte
au système des administrateurs et distributeurs
ou collaleurs spéciaux et successifs. Aussi,
toute argumentation du discours prononcé
par M. Frère, dans la séance de jeudi, sur les
fondations de bourses s'applique-1-elle au
régime que le ministère propose de créer en
matière de fondations faites au profit des
indigents.
On ne saurait mieux dire. La conclusion de
ces prémisses si bien posées doit être nécessai
rement que le projet de toi sur les legs et dons
charitables sera voté, en donnant la droite un
triomphe aussi éclatant que la chute de la
proposition bureaucratique et spoliatrice de M.
non loin d'Anvers, d'une blessure mortelle, et
donna ainsi, h trente-hoit ans, sa vie pour gage de
son dévouement la foi catholique et la liberté
de la Belgique
Cette mort ajouta au prestige qu'exerçait déjà
dans la Belgiqoe affranchie le nom de Mérode, et
la voix publique sembla ub instant désigner le
comte Félix comme candidat national au trône
qui allait bientôt s'élever pour garantir l'indé
pendance du pays. Sa modestie et son esprit
politique le préservèrent de toute pensée de ce
genre il comprenait autrement sa mission.
Elu, par trois provinces, membre du Congrès
national, il y travailla avec l'intelligence et la
vigueur qui lui étaient propres, a l'œuvre de cette
Constitution belge qui a déj'a traversé tant
d'épreuves diverses, et qui assure en même temps
h la religion et a la liberté des garanties qu'elles
n'avaient jamais possédées jusque-la.
Plus convaincu que personne de la solidarité
qui unissait la jeune oationalité belge h la France
(1) On voit son monument l'église de Saiute-Gu^ile,
avec celte Inscription Qui Jidci catholicœ palriceque jura
tuendas pie occubuit
Frère a été profonde. Eh bien, point ce n'est
pas ainsi que conclut /'Observateur. Que
fait- il donc Il ne conclut pas du tout; c'est
plus court; mais il dit
Il est incontestable qu'en matière d'éta
blissements de bienfaisance, ce sont nos accu
sateurs qui méritent le nom de révolutionnaires.
Jusqu'en 1847, M. Malou et ses amis ont fait de
la révolution adminislrativement ils se dispo
sent maintenant faire de la révolution
législativement. Les dix-sept premières années
de l'existence de la Belgique indépendante ont
été une période non interrompue de violation
des lois existantes en matière de bienfaisance
publique.
Jamais /'Observateur n'a mieux parlé. Oui,
les hommes qui ont dirigé les affaires durant
les dix-sept premières années de notre indépen
dance, les membres de la majorité du Congrès
qui nous ont donné la Constitution, et les
membres de la majorité qui s'apprêtent voter
la loi qui rendra la charité la liberté de faire
tout le bien possible, tous ces hommes-là sont
vraiment des révolutionnairesde 183o. Tous
ont bien entendu et entendent bien triompher
de la contre-révolution toujours menaçante
quelle s'appelle l'orangisme de i83'2 ou le
libéralisme de i85q. C'est cette contre-révolu-
lionqui est l'éternelle ennemie denos institutions
et de notre nationalité. L'Observateur en est un
des organes et M. Frère le principal orateur.
(Bien public.)
Parmi les nombreuses pétitions envoyées la
Chambre il y en a quelques unes de très-excen
triques. Une dame de Bruxelles, qui vient de
finir un buste du Roi, l'offre la Chambre
comme un témoignage de sa reconnaissance
pour hospitalité qu'elle et sa famille ont reçue
en Belgique. Seulement, elle désire qu'un mem
bre de la Chambre soit délégué pour juger du
mérite de l'œuvre. La Chambre a renvoyé la
pétition M. le ministre de Vintérieur. Un
jeune homme sans emploi demande une place
de blessé de septembre, comme ces gens qui, en
1847, sollicitaient en France, de la Chambre
des députés, des places de réfugiés polonais.
Un malade se plaint de son apothicaire,
et engage la Chambre lui interdire L exercice
de sa profession.
Un particulier de Courtrai, qui a un procès
pour ses affaires propres, demande la Cham
bre qu'on lui nomme un avocat. La commission
de i83o, il vota pour l'élection au trône nouveau
de M. le duc de Nemours, qui eut lieu le 3 février
i83i, et, l'élection faite, il fut chargé d'aller
offrir la couronne au jeune prince. L'histoire rendra
justice aux graves motifs qui portèrent le Rot
Louis-Philippe refuserpour sa racecette
nouvelle couronne.
La Belgique se retonrna alors du côté du prince
Léopold de Saxe-Cobourg. Le comte de Mérode
fut un de ceux qui contribuèrent le plus h persua
der, la majorité catholique du Congrès, de choisir
un Roi protestant, et donner ainsi la plus noble
preuve de son intrépide confiance dans les principes
de liberté religieuse et politique dont la Belgique
est devenue le sanctuaiie.
On sait combien cette confiance a été justifiée,
et de quelle reconnaissante affection la Belgique
a couronné le Roi qu'elle s'est donné. Le comte
de Mérode alla chercher le Roi h Londres, et
détermina son acceptation. Il eut l'honneur d'être
plus tard l'un des deux témoins de son mariage
avec la princesse Louise d'Orléans, cette pieuse et
noble Reine que la Belgique a pleurée et vénérée
comme une sainte.
(Pour être continué.)