40me Année. 4,112. 7PP.3S, 25 Février. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. i pour 3 mois. JEAN-BAPTISTE MALOU, Par la miséricorde de Dieu, et la grâce du Saint-Siège apostolique, Evêque de Bruges, prélat-domestique de Sa Sainteté et assis tant au trône Pontifical, au clergé et aux fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction. Nos TRÈS-CHERS FRERES Notre SeigDeor Jésus-Christ, avant de monter aux Cienx, a fondé son Église snr la terre; et il l'a établie sur l'autorité divine qu'il a conférée h ses ministres, sur la hiérarchie ou principauté sainte, dont sont revêtus le Souverain Pontife, les Évêqnes et les pasteurs des âmes qui gouvernent les pa roisses. Pendant sa vie il a été lui-même le guide de ses disciples; après sa mort, il a voulu que tous les enfants de Dieu fussent guidés dans les voies du salut, par les chefs de son Eglise qu'il envoya dans le monde comme il y avait été envoyé lui-même par sou Père, pour sauver tout ce qui avait péyi, et pour conduire tous les hommes au bonheur. Comme les ennemis de la foi s'attaqnent, surtout aujourd'hui, h l'autorité de l'Église et au pouvoir de ses ministres, nous vous expliquerons en peu de mots, N. T. C. F., quelle est cette hiérarchie, ou principauté sacrée, que notre Seigneur a instituée, comme la pierre fondamentale de son Eglise; quels sont les devoirs de celte hiérarchie envers vous, et quels sont vos devoirs envers elle. La hiérarchie sainte de juridiction, N. T. C. F., nous présente trois rangs ou degrés d'autorité. Au premier degré se trouve le Souverain Pontife; an second les Ëvêques; au troisième, les prêtres; qui ont reçu charge d'âmes de la part des Ëvêques. A la tête de l'Episcopat Dieu a placé le Souve- rain Pontife, le successeur de Saint Pierre, le vicaire de Jésus-Christ sur la terre, le chef visible de l'Église catholique, le Pasteur des pasteurs, l'Évêque desévêques, qui résume en quelque sorte tout l'épiscopat en sa personne. Il est de foi que le Souverain Pontife a reçu de LE COMTE FÉLIX DE MÉRODE. (Suite et fin. Voir le n° 4»1*1 du Propagateur.) Successivement ministre des affaires étrangères, de la guerre et des finances, il ne sortit do conseil des ministres qu'en i83g, quand la diplomatie imposa a la Belgique la mutilation des deux provin ces du Limbonrg et du Luxembourg. Il avait combattu h outrance cette mutilation, non-seulement h la tribune de son pays, mais auprès des puissances étrangères, Paris et h Londres. Il sortit du pouvoir pour ne pas y adhérer, sans blâmer toutefois aucun de ceux qui enreot le patriotique courage de prendre la responsabilité de ce triste sacrifice. Il resta l'ami fidèle, franc et dévoué du Roi. Il resta surtout le serviteur loyal laborieux, vigilant du pays. Reiêtu du titre de ministre d'Etat, et membre de la Chambre des Représentants, il se dévoua avec l'ardeur d'un jeuue homme et l'expérience d'un patriote éprouvé h la stricte exécution de ses devoirs législatifs, l'application quotidienne des principes de la Con- Dieu le plein pouvoir de gouverner l'Église univer selle; qu'à lui seul appartient le droit de confirmer ou d'élire tous les Patriarches, Archevêques et Évêqnes do monde; et l'histoire de l'Eglise démon tre, que les décrets des conciles généraux ou Œcuméniques n'ont jamais obtenu force de loi, sans son approbation. Il est le souverain juge de toutes les causes spirituelles soulevées dans l'Eglise; soit qu'elles concernent les doctrines de foi, soit qu'elles concernent les règles des mœurs, ou les matières de discipline. Taudis que le Souverain Pontife jnge en dernier ressort toutes les causes' ecclésiastiques, il n'est lui-même justiciable en ce monde que de Dieu. Un axiome, qui datedes premiers siècles de l'Église, nous apprend que le premier siège, celui de S'- Pierre, ne peut être jugé par personne. Tous les fidèles du monde sont obligés de vivre dans la communion, et, par conséquent, dans l'obéissance du Souverain Pontife, qui est le centre de l'unité catholique; tous ceux qu'il sépare de sa communion, sont séparées de l'Eglise, et périssent, comme périssent les branches, détachées de l'arbre qui les a produites; tous ceux qni s'en séparent eux-mêmes se séparent de Dieu et périssent, comme se tarit le ruisseau séparé de sa source. Tous les schismes, toutes les hérésies naissent, dit S'-Cyprieo, de ce qu'on oublie que Jésus-Christ a établi, au centre de son Eglise, un seul siège apostolique, auquel tous les fidèles doivent être soumis. Et en effet, N. T. C. F., le divin Sauveur a ordonné h tous les fidèles de croire ce que le suc cesseur de S'-Pierre croit, de faire ce qu'il ordonne, d'éviter ce qu'il défend. Le chef de l'Eglise, grâce 'a la promesse du fondateur de l'Eglise, ne peut point se tromper eo matière de foi et de mœurs, lorsqu'il parle comme Vicaire de Jésus-Christ alors il est infaillible. Et comment ne le serait-il pas, puisque Notre Seigneur a ordonné l'Eglise tout entière de lui obéir en matière de foi, et qu'il a promis aussi a l'Eglise que jamais elle ne tomberait tout entière dans l'erreur? Après le Souverain Pontife, viennent les Ëvê ques, qui sont ses frères par leur caractère sacré, stitution, dont il avait été l'un des principaux auteurs, et dont il semblait le vivaot interprète. Il abordait toutes les discussions avec une éloquence souvent bizarre, toujours originale et spontanée, et avec une laborieuse attention qui a usé prématuré ment ses forces et sa vie. Préoccupé surtout des grandes questions reli gieuses et des véritables intérêts du peuple, iné branlable dans ses convictions, prompt et ardent les exprimer, mais dépourvu de toute amertume, de toute animosité personnelle, il a lutté peodaot vingt-sept années consécutives contre lesadversaires de ses idées et de ses croyances, sans se faire un seul ennemi, sans dire une parole blessante pour qui que ce soit. Ce qui le sigoalail surtout l'admiration «t la confiance de ses collègues et de ses concitoyens, c'était l'abnégation totale de tout intérêt personnel. Supérieur non-seulement toutes les ambitions et toutes les cupidités vulgaires, mais encore b toutes les sollicitudes de l'amour- propre, il n'a jamais travaillé que pour le bien public, et il est littéralement vrai de dire que sa carrière politique a été saos peur et sans reproche. mais qui sont ses fils, en tant qu'ils sont des enfants de l'Eglise. L'Episcopat est d'institution divine, comme l'Église même; mais les Ëvêques reçoivent dn chef de l'Episcopat leur juridiction c'est ainsi que la tête du corps mystique de Jésus-Christ influe sur ses principaux membres, et conserve la vie dans tout le corps. Chaque Evêque a, dans son diocèse, une autorité souveraine, quoique subor donnée, pour gouverner spirituellement son trou peau, pour eoseigner la vérité, pour condamner l'erreur, pour juger les doctrines, pour appliquer les lois générales de l'Eglise, et pour régler les points de discipline particulière. Celui qui se sépare de la communion de son Evêque, se sépare de celle do Souverain Pontife,et de Jésus-Christ lui-même. La prêtrise aussi, N. T. C. F., est d'institution divine. Notre Seigneur a établi le sacerdoce daos la dernière Cène, où il ordonna ses Apôtres et leurs successeurs, de consacrer son corps et son sang sous les espèces du pain et du vincomme il l'avait fait lui-même. En leur donnant cet ordre, il leur conféra le pouvnir de l'exécuter. Il leur remit aussi le pouvoir des clefs, b l'aide duquel ils remet tent les péchés ou les retiennent, ils lient ou délient les pécheurs, ils ferment ou ouvrent le ciel. Les prêtres remplacent auprès de vous, N. T. C. F., l'Evêque d'abord, et puis le Souverain Pontife, et enfin Jésus-Christ en adhérant et en obéissant aux ministres dn Seigneur que votre Evêque a placés b votre tète, vous adhérez et vous obéissez Dieu même. Eo vousséparant d'eux,en leur désobéissant, vous vous séparez de Dieu, vous lui désobéissez. Telle est, N. T. C. F., la hiérarchie catholique, créée par notre divin Sauveur, pour gouverner et administrer son peuple, et pour conduire ses enfants, par les voies des préceptes divins, jusqu'au bonheur du Ciel. Quelles sont maintenant les fonctions et quels sont les devoirs des ministres du Seigneur envers vous? Il est bien certain, N. T. C. F., que les ministres du Seigneur tiennent auprès de vous la place de Jésus-Christ. A cet égard aucun doute D'est pos- Quoique très-opposé aux déviations et aux exagérations qui ont abouti b la catastrophe de i848, et b la réaction anti-libérale qu'elle a partout suscitée, il ne connut aucune de ces tristes défail lances dont nous avons été témoins chez tant d'avocats de la liberté religieuse et politique. Quel ques jours avant sa mort, il disait encore b un membre de sa famille J'ai été libéral eo i83o; je suis resté ce que j'étais alors, et je m'en glorifie. 11 eut, il y a six mois, le bonbeur d'assister ce merveilleux jubilé de viDgt-cioq années de tègne du Roi Léopold, anniversaire unique dans l'histoire, où l'on vit le peuple belge, petit par le nombre, mais grand par le cœur, par le bon sens, par la bonne foi, saluer avec des transports du plus sincère enthousiasme, et les nobles débris du Con grès qui l'avait constitué, et le Roi honnête homme, fidèle tous ses serments, auquel il devait vingt- cinq années de paix, de sécurité et de bonheur. Huit jours avant la courte et cruelle maladie qui l'a enlevé b son pays, il prenait encore une part active et animée uue discussion sur cette liberté de l'euseiguemeut dont il avait toujours été le plus

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1