40me Année. Mercredi 4 Mars 1857. No 4,114. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, S FR. POUR 6 MOIS, 2-75 TROIS MOIS. POUR 3 MOIS. 7FESS, 4 MARS. BULLETIN POLITIQUE. Les journaux prussiens et suisses continuent a donner, au sujet du différend de Neochâtel, des nouvelles ou des appréciations contradictoires d'où il semblerait résulter que les négociations entre prises pour terminer le conflit seraient entravées par le mauvais vouloir mutuel des deux gouverne ments. S'il faut en croire une dépêche télégraphique de Paris, le traité qui doit mettre fin h la guerre engagée entre l'Angleterre et la Perse, a dû être signé le i entre lord Cowley et Ferruck Khan. A la date de cette dépêche, il ne restait plus h résoudre que quelques points secondaires qui ne peuvent exercer aucune influence sur l'ensemble de l'arrangement. Les dernières nouvelles de Chine dépeignent la situation comme déplorable. A Canton, les forces anglaises sont tenues en échec par la flotte chinoise, forte de plus de cinquante jonques. Les Chinois savent très-bien quoi s'en tenir au sujet des dissensions qui ont éclaté entre l'amiral commandant les forces Davales de la Grande- Bretagne et le gouverneur des Indes-Orientales, et ce conflit a accru leur audace jusqu'à la témérité. LES BOURSES DE FONDATION. Nous voici enfin ces bourses de fondation par ticulière au moyen des quelles on s'est tant efforcé de donner le chaoge l'opinion publique. Les renseignements incomplets que l'on possédait sur la matière avaient donné lieu beaucoup de dis cussions, comme le fit remarquer M. Malou. C'est pourquoi le gouvernement s'est engagé sur la proposition de M. Malou et de M. de Moor fournir annuellement comme annexe au budget de l'inté rieur un tableau exprimant l'état nominatif des élèves boursiers avec l'indication de l'Université où chacun d'eux étudie. Le département de la justice publiera aussi la statistique complète des fondations, et de leur situation fioaocière. Personne ne pourra pins dire alors que l'on craint la publi cité dans cette matière. Chacun pourra connaître et faire valoir ses droits ponr obtenir les bourses; il n'en faudra point, pendant assez longtemps quel quefois, faute de demande, suspendre la collation et augmenter fe capital; l'on ne dira plus que l'Université de Louvain regorge de bourses au point de ne savoir qui les conférer, lorsque faute de demande, la collation n'est point faite par les particuliers qui ce droit appartient. L'on eut mieux fait de ne pas faire ce reproche LouvaiD, mais de l'adresser de préférence l'Université de Gand par exemple. Car il est de notoriété publique, que des faveurs que l'on obtenait difficilement Louvain et qu'on y sollicitait souvent vainement, ne coûtaient rien obtenir et étaient spontanément offertes a (Université gantoise; par ce moyen celle-ci pouvait s'attirer bien des élèves qui aussi bien que leurs parents lui étaient peu sympathiques; il est de fait encore que sous l'empire de la loi de l84g ajoutant 3o bourses de l'État celles que payaient pour cette Université les contribuables de la ville de Gand et de la Flandre-Orientale, la députatiou fut forcée de diminuer le crédit qu'elle allouait pour les bourses, parce qu'il ne se présen- tait pas assez d'élèves pour en jouir. Il existe en Belgique 781 fondations particulières d'instruction publique reconnues par le gouvernement depuis 1818. La plus ancienne remonte l'année i5gg; les plus récentes datent de 18^7 où l'avènement au pouvoir de la politique nouvelle en fit tarir les sources. Elles ont leur siège dans toutes les pro vinces, mais principalement dans le Brabant qui l'aide des fondations des anciens 3g collèges de Louvain en compte 412. Elles donnaient toutes ensemble en i846 un revenu d'environ 370,000 francs. Il y a parmi ce nombre des bourses de dix et douze francs et beaucoup en dessous de cent francs. Une partie de ces bourses est affectée l'enseignement professionnell'enseignement moyen et même l'enseigoement primaire. On aurait tort de les attribuer l'exemple de M. Ver- haegen l'Université catholique. Une grande partie est fondée pour les études de théologie soit dans les Séminaires, soit l'Université. Elles ne peuvent donc encore entrer en ligne décompté ni devenir un objet d'envie, moins que l'on ne soit d'humeur d'envoyer les séminaristes l'Université de Gand pour suivre les cours de théologie de MM. Brasseur ou Laureot, et les théologiens Bruxelles pour y preodre leurs grades théologiques sous MM. Allmeyer ou Verhaegen. Restent les bourses affectées aux facultés de philosophie, lettres et sciences, droit et médecine, communes des quatre Universités. Des renseignements pris par M. Malou loi ont permis de faire connaître la Cham bre que les six ceDls élèves de ces trois facultés de Louvain jouissaient actuellement d'un nombre de bourses de fondation particulière, donnant pour revenu total la somme de fr. tg,3oi-o5 cent, M. Orts sur des données qu'il dit officielles, trouve que l'Université de Louvain jouit d'un revenu de bourses de 46,600 fr. et les autres Universités réunies d'un revenu d'environ i4,ooo fr. La différence entre ces chiffres et ceux allégués par M. Malou vient probablement de ce que M. Orts met en ligne de compte les fondations irlan daises et les bourses de la fondation Bajus pour les études de philosophie préparatoires la théologie. L'on voit que ce chiffre est fort peu exorbitant. Il devient bien clair qu'il faut le petit talent de M. Verhaegen de tout confondre et de tout dénaturer, pour trouver dans les gros revenus du mooopole des bourses fondées dont on gratifie Louvainune matière de déclamations contre l'Université catholique. Voilà le fait. Voyons maintenant le droit, dont les faits sont et doivent être l'expression légitime; le droit inexorable et toujours sacré, parce qu'il est le fondement des rapports sociaux, et la sauve garde de nos intérêts les plus chers. Les fondations de bourses sont une espèce de personnes civiles reconnues. Elles constituent une propriété particulière et permanente dont les revenus reviennent de droit aux personnes appelées par l'acte de fondation en jouir. Ce sont ordi nairement les membres de la famille du fondateur, ou bien et souvent défaut des membres de la famille, les personnes de la même localité qui est comme une extension de la famille. L'administra tion et spécialement la collation des bourses d'après les conditions de la fondation et l'intention du fondateur est confiée par l'acte de fondation des personnes déterminées, que le fondateur a jugées les plus propres réaliser dans l'avenir ses charitables intentions. Les collateurs sont ordinairement les plus pro ches parents du fondateur ou des titulaires d'offices ecclésiastiques ou civils, tels que S. Ex. l'Arche vêque de Dublin, pour les importantes fondations en faveur des Irlandais; le Bourgmestre de Bruxelles et de Dixmude, des Doyens, des Curés, des Procu reurs du Roi, des Commissaires d'arrondissement, des bureaux de bienfaisance, etc. Ainsi donc les fondations constituent une pro priété de famille, ayant son administration particu lière et indépendante pour réaliser les intentions des fondateurs en favenr des personnes qu'ils appellent en jouir. L'État cependant exerce sa surveillance et son contrôle. Il est réglé par les arrêtés de 1818 et i8s5 et le gouvernement a déclaré qu'il n'y a rien ajouter leurs dispositions au point de vue du cootrôle efficace du gouverne ment. L'institution des proviseurs et l'obligation de reodre un compte complet l'administration provinciale est tme des plus fortes garanties offi cielles. On aurait donc bien tort de croire que la collation des boursesou même des anciennes bourses de Louvain appartienne l'autorité acadé mique de Louvain ce serait une erreur encore de supposer que lesérèves qui obtfeonenl ces faveurs soient généralement astreints se rendre l'Uni versité catholique. Chacun exerce et conserve ses droits et sa liberté eo conférant et acceptant les bourses d'après les lois de leur fondation. C'est aiusi qu'à Bruxelles, Gand et Liège, villes de premier rang qui par leur grande population leurs richesses et les carrières qu'elles peuvent ouvrir, fournissent leurs Universités respectives un grand nombre d'élèves, on a toujours trouvé un certain nombre d'élèves jouissant de bourses de fondatioo particulière. On en a compté on nombre plus considérable Louvain c'est facile com prendre. L'Université catholique quoiqu'elle ne succède pas aux droits de l'ancienne Aima Mater, a hérité cependant de sa position topographique qui ne peut manquer d'amener certains avantages pour les bourses locales elle présente aux collateurs toutes les garanties, un esprit d'enseigoemeot véri tablement religieux et scientifique; ajoutons enfin que le plus grand nombre de fondations ont été inspirées par le sentiment religieux, et qu'il n'en trait point dans l'esprit des fondateurs de fonder des bourses pour décatholiser leurs protégés futurs. Un de nos abonnés nous communique l'extrait suivant d'une lettre qui loi a été adressée. Monsieur et cher ami, J'ai remarqué avec plaisir le changement de rédactioo, qui, depuis le mois de Décembre dernier, a été introduit dans l'organe catholique publié dans votre ville. Depuis lors, le Propagateur, peut, mon avis, tant pour le fond que pour la forme, tant

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1