par la beauté du style que par la solidité du raison nement être placé au premier raog des journaux de province. La modération de son langage, joiote a la franchise de ses convictions religieuses, est de natnre loi concilier l'estime de tous les hommes modérés, h quelque parti qu'ils appartiennent. Tous aiment voir, que,,défenseur du droit et de la justice, ennemi déclaré de l'arbitraire et du despotisme, le Propagateur est décidé combattre énergiquement toutes les mesures administratives dictées par l'esprit de parti ou par la soif de domi nation. Les fréquentes relations que j'ai avec certaines personnes de votre ville, bien au courant de tout ce qui s'y passe, me permettent de croire que ce journal représente l'opinion de la plus grande partie des habitants de votre ville. Car depuis longtemps, vous ne l'ignorez pas, les Yprois, si patients, ne supporteot qu'avec peine le joug servile qu'une certaine catégorie de personnes impose h toute la ville. Depuis longtemps la con duite arbitraire et despotique de l'administration communale excite le mécontentement de tous ceux qui n'ont pas encore entièrement déposé ce caractère frauc et indépendant, dont les Yprois ont donné tant de preuves, et qui s'accorde si mal cependant avec le mutisme dont ils ont paru frappés depuis quelques années, et avec cette espèce de servitude qu'ils ont supportée si patiemment. Les mesures vexatoires dont certaines classes des administrés sont l'objet, le gaspillage des fonds des contribuables, le favoritisme que l'esprit de parti a introduit partout, et dont tant d'bonnêtes personnes sont victimes, excitent nn murmure général, et feront bientôt jeter les hauts cris. En se déclarant donc contre tout système arbitraire, contre toute administration qui favorise une petite partie des contribuables au détriment de la masse, en suppo sant ouvertement une coterie, qui, livrée toute entière au parti anticatbolique, ne poursuit d'autre but que la propagation de ses mauvais principes, et cherche a décatboliser les familles en arrachant des cœurs l'amour de la religion et le respect dû h ses ministres eu se prononçant énergiquement dis-je, contre ce parti qui n'a que trop longtemps régné dans votre ville, le Propagateur rendra un immense service h la plus grande partie de vos concitoyens, et il est assuré d'avance des sympathies du public. Qu'il continue donc h se montrer Belge- Catholique, dévoué tout entier a la bonne cause et aux intérêts de la ville d'Ypres. Qu'il soit sagement modéré; mais que jamais un excès de prudence, que je n'appelle plus modération mais timidité, ne le réduise un silence, qui profiterait au parti qu'il combat ni a une faiblesse de langage dont ses adversaires triompheraient. Ne croyez-vons pas, Monsieur, que le Propagateur use de cette pru dence excessive, quand, tandis qu'il entretient si longuement ses lecteurs de l'affaire des médecins il fait h peine mention d'un acte que le public a bien plus hautement blâmé et qui, comme vous savez, a excité une indignation générale? Quoi! dans ce temps de misère où nous vivons, lorsque le prêtre, comme père du pauvre, épuise toutes ses ressources pour verser une abondante aumône dans le sein des familles indigentes: lorsque tous les jours il a le cœur navré de douleur de ne pas pouvoir porter, avec les consolations spirituelles, l'apaisement de la faim dans ces nombreux réduits où loge uoe affreuse misère; c'est dans ce temps malheureux, qu'une admioistratioo hostile, lui ôle, sans raison, une partie de ses ressources! et le Propagateur pourrait garder le silence? Le publjc s'en émeut et s'en indigne et son journal ne lui servirait pas d'organe dans l'expression du blâme qu'il veut infliger qni le mérite? Le pauvre gémit et pleure parce qu'on veut retenir et décourager la main bienfaisante que le prêtre lui tend, et le Propaga teur ne serait pas l'écho de ses justes plaintes? Avouez avec moi, Monsieur, que cet estimable journal manquerait son importante mission, si dans ces circonstances, il n'était l'organe de l'opi nion publique, en flétrissant des actes aussi déplora bles dans leurs efTels, que détestables dans leur cause? Sa missioo, en effet, comme il l'a hautement proclamé, est d'éclairer l'opinion publique sur les dangereux principes et les mauvais actes des libé raux du genre de ceux qui dominent la ville d'Y près. Or, mon avis, c'est le moment de remplir cette belle tâche. Car si l'opinion publique se prononce si fortement contre l'acte qui vient d'enlever dix membres du clergé de votre ville une partie de leur traitement déjà si modique, maintenant qu'elle n'en considère que les conséquences, quelle profonde indignation, le public ne ressentirait-il pas contre celte mesure inique, s'il connaissait le détestable mobile, qui, de leur propre aven, en a guidé les auteurs? Pourquoi donc le Propagateur ne dit-il pas, ce que certains membres du Conseil communal ne rougissent pas d'avouer, comme je le tiens de bonne source, qu'ils n'ont supprimé le traitement du clergé que parce que les parents ont plus de confiance dans le collège épiscopal que dans celui qu'ils subsidient si libéralement? C'est en effet ce qui les irrite, a Si l'évêque, disent-ils, a assez d'argent pour construire un nouveau collège, qu'il paie aussi ses prêtres! Or, ils savent fort bien, ce que personne n'ignore Ypres, que la nouvelle construction du collège S1 Vincent de Paul, est due a la générosité des Yprois, puisqu'elle se paie au moyen de dons et de fonds empruntés sans intérêt. C'est donc aux bienfaiteurs de cet établissement et leur grande bienfaisance qu'ils en veulent. Mais ne pouvant les atteindre ils se vengent sur le prêtre qui recommande ces sortes de bonnes œuvres. Voilà ce que le Propagateur ne peut assez répéter, voilà ce qu'il doit livrer l'indignation publique, ne soyez point surpris, Monsieur, que je vous parle si longuement, et surtout si franchement du PropagateurC'est que je vous suppose même de communiquer ces idées qui de droit, si vous Je jugez convenable. Recevez, Monsieur, etc. X. X. La Chambre dans sa séance du 28, a rejeté, par 38 voix contre 33la proposition de M. De Brouckere tendant augmenter de 12 mille francs le crédit supplémentaire demandé par le ministre de l'intérieur en faveur des employés des gouver nements provinciaux. Le chiffre demandé par le gouvernement a été adopté et la Chambre a décidé qu'il figurerait parmi les charges perma nentes du budget. Dans la séance du 28 février d', il a été proposé une augmentation de traitement pour les employés gouvernementaux. M' Rodenbach s'est opposé une majoration générale, pour laquelle il faudrait augmenter les contributions d'un deux millions. Il a demandé si le moment serait opportun d'imposer de nouvelles charges aux populations éprouvées par trois années calamileuses? Il est temps, a t il dit, que nous nous arrêtions dans la voie de Vaugmentation des charges. L'honorable Représentant de Roulers a appelé l'attention de la Chambre sur les requêtes des secrétaires communaux qui, comme les employés des commissaires d'arrondissement sollicitent des modifications dans leur position. Il est d'avis qu'il faudrait pour ces divers employés une caisse de retraite alimentée par des retenues, comme il en existe dans beaucoup d'autres administrations. Dans cette question il y a un antécédent dans la Flandre Occidentale il a été établie une caisse de pensions pour les secrétaires communauxsous l'administration de M' De Meule nare. Celle mesure généralisée rassurerait la position de ces intéressants fonctionnaires, qui n'ont qu'un traitement de 1,000 1,200 fr. et même moins. M. le ministre de l'intérieur a présenté un projet de loi, tendant proroger, pour la session pro chaine de Pâques des jurys d'examen la loi de 1849. Une grande partie de la séance de lundi a été consacrée la discussion d'un amendement de M. de Perceval, tendant accorder la pension de 25o francs tous les décorés de la Croix de Fer et trois catégories spécialesqu'il a désignéesde combattants de i83o. Cet amendement, chaleureusement défendu par MM. Rodenbach et Dumortier, a été, sur la propo sition de ce dernier, renvoyé l'examen de la section centrale. M. le ministre des finances a déposé trois budgets pour i858, et M. le ministre de l'intérieur un projet de loi modifiant la législation sur le vagabondage et les dépôts de mendicité. LE CARNAVAL. Il nous répugne dCoccuper longuement Vat tention de nos lecteurs, des scènes d'orgie et de débauche scandaleuse qui ont souillé les rues de la ville de Gand, pendant ces derniers jours du carnaval. Nous leur présentons les lignes suivantes de l'Ami de l'Ordre, qui résument en peu de mots ce que les autres journaux ont publié ce sujet Il est beau le subjectif gantois, quand il fait ses farces! Elle est belle, la civilisation des mangeurs de clérical! Quel spectacle, quelle honte! Insulter, calomnier outrageusement, dans rf horribles couplets, la religion et ses mi nistres travestir les vertus les plus respectables diffamer la charité catholique, lui prêter les sentiments les plus cruels comme les plus bas et les plus vils, et par ce moyen ameuter contre- elle la fureur populaire ce sont les moindres de ces exercices carnavalesques exhumés de la fange des premiers terroristeslegs impur du jacobinisme. Après lamuse immonde,le crayon obscène. Rien n'a manqué celte exhibition de la frénésie anti-cléricale; elle s'est vautrée dans toutes les ordures; et après avoirfait du clergé un monstre sans cœur et sans entrailles, elle n'a pas craint de transformer en un repaire de débauche, les saints asiles de la virginité. Tant d'atrocités feraient rougir des sauvages. Dans notre ville, la journée de dimanche passé, a été plus bruyante que les journées précédentes du carnaval. Nous voudrions pouvoir couvrir d'un voile épais les ignobles singeries des turpitudes gantoises que l'on a exhibées dans nos mes; elles nous ont prouvé que parmi nos jeunes gens il y a quelques miliciens de l'avenir, heureusement très-rares, auxquels les lauriers de leurs confrères gaotois n'ont pas permis de dormir. On nous écrit de Vlamertingbe Lundi, dans l'après-dîner, la présence d'un animal peu commun donna l'éveil plusieurs fer miers travaillaut aux champs aux environs de la ferme occupée par le sieur Thevelin. Armés de fusils, et accompagnés de leurs chiens, les chasseurs poursuivirent bieo loin l'animal sauvage. L'un d'eux, le nommé Jean Vanheule, l'atteignit dans les bois de Dickebusch appelés Torreelbosch et lui porta un coup de fusil qui l'abattit. On reconnut que c'était un blaireau (flam. Das). Cet animal habite surtout dans les forêts au fond d'un gîte qu'il se construit. Le soir il quitte son habitation pour chercher sa nourriture qui consiste en fruits sauvages, en racines succulentes, en reptiles et en iusectes. Plus modéré que son con frère le renard, il ne touche jamais de plus gros gibier. Le blaireau a le corps large, la tête petite, les membres courts et robustes, la queue courte, le poil long et rude. Les curieux peuvent le voir l'aoberge appelée De Groene Jaegher le long du chemiu de terre de Dickebusch Vlamerlinghe.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2