40me Année. Samedi 7 Mars 1857. A® 4,115. TÏRia, 7 Mars. LA JUSTICE DIVINE. LE PROPAGATEUR pour la tille 6 fr. par an, po™ le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5_fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 3 mois. bulletin politique. L'adoption, de la motion de M. Cobden par la Chambre des Communes, b la majorité de 16 voix; tel est l'événement capital que nous avons aujour d'hui a enregistrer. 165 voix contre îiy Ont émis on vote de blâme h l'égard de la conduite agressive tenue par M. John Bovvring et l'amiral Seymour dans leurs relations avec le gouvernement Chinois* Ce désaveu infligé enfin par le parlement anglais constitue un hommage, bien tardif il est vrai, rendu la moralité publique et aux droits des nations. Lord Paimerston a fait connaître sa résolution de dissoudre le Parlement, aussitôt que par le vote du budget, il aura assuré la marche des services publics. Et b vrai dire, il n'est guère ce semble, d'autre moyen de sortir de l'impasse où l'on est engagé; lord Palmerstou ne disposaut plus de la majorité b la Chambre, et oulle d'entre les fractions hétéro gènes, torys, péelistes, libéraux, un instant coalisées contre lui, ne se semant de force b saisir le pouvoir. Au reste le vote infligé par les Communes n'est guère destiné b mettre instantanément fin au Conflit chinois. Que les autorités anglaises aient eu, dans le principe, tort ou raison, la question n'est plus Ib. La moindre reculade de l'Angleterre rendrait in traitable le gouvernement du Céleste Empire et compromettrait d'ailleurs la sécurité des colons européens. Aussi John Bull, s'il désavoue le zèle extrême de ses ageots, est trop bien avisé pour n'en point recueillir les fruits. Ajoutons que l'échec essuyé le 3 par le cabinet Britannique a été suivi dès le leudemain d'un véri table succès diplomatique par la convention de paix signée entre lord Cowley et Ferruck-Khan, plénipotentiaire du Schah b Paris. Tandis qu'au-delb de la Manche les esprits s'éprennent avant tout d'intérêts marchands, dès passions d'un autre ordre s'agitent chez nos voisins du midi. La mauvaise-queue du voltairianisme et les suppôts de la démagogie n'oublient rien pour reodre odieux au peuple la religion et ses ministres. Aplati sous la férule du maître, muselé d'une main (Suite. Voir le u° 4»1,0 du Propagateur.) Le lendemain, b la pointe du jour, Paul et ses deux fils descendaient gaîment la côte. A leurs pieds les plaines et les vallées demeuraient dans l'ombre, tandis que le soleil descendait lentement de colline eo colline, éclairant çb et Ib les croupes rebondies, et faisant resplendir, comme des dia mants, les gouttes de rosée suspendues aux brins d'herbe. Les mille oiseaux du ciel chantaient sur la cime des hauts arbres et dans les verts buissons. Quoique habitués b toutes ces merveilles de la nature, Paul et ses deux fils se sentaient doucement charmés et émus, et ils élevaient, par intervalle, leurs voix graves et sooores, répétant en chœur quelque vieille et toujours fraîche chaoson des campagnes. Arrivés dans la ville, ils marchèrent en silence dans les rues étroites où le soleil ne pénétrait pas encore. Quelle différence! dit Paul; les villes ne connaissent pas ces joies de la nature; on ne s'y réjouit que la nuit... Et comment? Ils entrèrent dans l'atelier; il était b peine six heures; tous les ouvriers étaient b leur place; le vigoureuse, l'esprit révolutionnaire concentré con tre l'Eglise a besoin d'agitation qui le travaille. Tout est pâture et prétexte b celte recrudescence de haine et d'outrages; la piété catholique se dévelop pant autour du dogme de l'Immaculée Conceplioo, en même temps que le crime d'un prêtre renégat, d'une individualité monstrueuse; les discussions de l'Univers avec l'abbé Cognât, tout aussi bien que les résistances absurdes et Coupables de quelques ecclésiastiques du diocèse de Moulins b la réforme liturgique introduite par on zélé Prélat. Pour nos frères de France l'heure du repos n'a pas encore sonné. L'Autriche, au contraire, semble entrer de plus en plus dans une phase de prospérité et de paix. L'amour et la confiance du peuple b l'égard du Souverain et de sa race, lien le plus ferme, le plus réel entre les nations disparates dont se compose l'empire, se consolident et se resserrent davantage. Le voyage de l'Empereur et de l'Impératrice dans leurs provinces italiennes n'a été qu'une longue ovation populaire. En quittant le pays le monarque vient d'en instituer gouverneur général son frère l'archiduc Maximilien, le fiaocé de notre princesse royale, et d'admettre b la retraite le vieux maréchal Radetzky. Le couple impérial ne tardera pas b visiter également les pays Hongrois. Dans l'ordre des intérêts matériels, l'union entre les peuples allemands vient de faire un grand pas par la convention monétaire intervenue entre les divers États de la Confédération. Désormais la même monnaie aura cours depuis la mer du Nord et le Rhin, jusqu'à l'Adriatique et jusqu'au delb du Pô; car l'Autriche, poursuivant l'idée d'une union commerciale et douanière des Étals italiens, se réserve d'y introduire encore ses alliés de la Péninsule. Ainsi se prépare graduellement l'union douanière austro-allemande depuis longtemps en perspective. Le ministère de M. de Manteoffel vient d'essuyer nne déroote b l'a Chambre des Représentants par le rejet de son projet de loi sur le divorce. Les catho liques, dont tous les amendements avaient été repoussésont amené ce résultat par leur vote hostile. bruit des métiers se faisait seul entendre. Les regards se portèrent avec curiosité sur Paul, comme s'il paraissait pour la première fois; personne ne bougea; pas one parole, pas un salut ne furent échangés; et peu b peu chacun reprit sa lâche, non sans jeter de temps b autre quelqnes regards furtifs sur le contre-maître. A ehaque tintement de l'horloge paroissiale, subitement tous les bras s'arrêtaient, et chacun semblait compter l'henre avec un intérêt inaccoutumé. Six heures et demie sonnèrent... puis sept heures moins un quart... puis enfio sept heures! Martin entra lentement, l'air radieux, effronté. Un silence profond régnait dans l'atelier, et chacun, en regardant ces deux hommes, Martin et Paul, celui-ci calme, noble, austère; celui-lb commun, trivial, grossier, attendait, daos une anxiété extrême, le dénouement d'une scène où les rôies semblaient renversés. Vous n'êtes pas-exact, Monsieur, dit Paul, et c'est une habitude. Qu'est-ce que cela vous fait? Prenez garde qu'une fois pour toutes je vous montre ce que cela me fait, en vous faisant sortir! Une insolence de plus, et c'est la dernière. Je n'ai pas d'ordres b recevoir de vous, d'un... Le conflit Prusso-Helvétique se présente au jourd'hui sous des apparences assez pacifiques. L'Espagne enfin, malgré les embarras financiers qui l'obsèdent, arme ses vaisseaux et s'apprête b protéger au Mexique les biens et la vie de ses compatriotes, livrés sans défense a la merci des hordes sauvages qui dévastent celle malheureuse contrée. A M. A. Vandenpeereboom, Echevin de la ville et Représentant de l'arrondisse ment d'Ypres. Monsieur, Chacun de vos discours b la Chambre des Repré sentants est un événement pour la ville et l'arroD- dissement d'Ypres. Quand déjà les paroles que vous avez prononcées, sont devenues de l'histoire pour vous, alors encore le public Yprois s'en occupe, les lit et les relit. Il est naturel, Monsieur, que vous soyez intéressé connaître les diverses appréciations faites de vos discours et notamment de celui que vous avez prononcé dans la séance du 26 février d', b l'occa sion de la discussion générale du bndget de l'intérieur. Il contient en.effet, un passage, qui est de nature, vu les circonstances locales, b produire ici des impressions diverses. Je prends la liberté, de vous les communiquer. Permettez, Monsieur, que je vous rappelle ces phrases b la mémoire; il ce serait pas étonnant que vous ayiez oublié déjb une partie de vos paroles; la multiplicité des occupations inhérentes a votre position de représentant, les nombreuses requêtes et suppliques qui vous sout adressées, exigent toute votre attention, demandent tout votre temps; et les rares loisirs qui vous restent, sont entièrement absorbés par les correspondances journalières, au moyen desquelles, de votre banc b la Chambre, vous dirigez la marche du Collège échevinat et vous présidez aux délibérations do Conseil commu nal de la ville d'Ypres. Votre esprit se portant de Bruxelles b Ypres et d'Ypres b Bruxelles, doit nécessairement oublier du jour au leodemaio. Vous disiez donc b la Chambre dans la séance du 26 février, Annales parlementaires page 915) galérien... balbutia Martin, intimidé malgré lui. Paul pâlit et changea de visage; et comme s'il eût mal entendu, tremblant de tous ses membres, il ajouta Que dites-vous?... Martin reprit aussitôt son assurance et son audace, en voyant la contenance mal assurée et l'air défait de son adversaire, et s'écria de toutes ses forces Je dis que vous n'êtes qu'un forçat libéré! et que nous ne travaillerons pas une heure de plus avec vous. N'est-ce pas une honte pour d'hon nêtes gens de se trouver en compagnie pareille! Bravo! bravo! Martin! crièrent tous les ouvriers. Misérable menteur! dit Atnbroise en se précipitant sur lui et le renversant b terre; u'est- il pas vrai qu'il a menti, mon père? Victor se saisissant d'une barre de fer qui lui tomba sous la main, se mit auprès de son père, meuaçant le premier qui ferait un pas. Paul saisit Ambroise d'une main, Victor de l'autre, et Martin, se relevant, lui dit Est-ce vrai ou non?... Ambroise et Victor firent un mouvement, Paul les retint

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1