LA JUSTICE DIVINE. 40me Année. Mercredi 11 Mars 1857. No 4,116. LE PROPAGATEUR pour la. ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 3 mois. 7PP.ES, 11 Mars. bulletin politique. La grande question politique du jourc'est encore la lutte entamée entre lord Palmerston et les forces coalisées de l'opposition. Le peuple anglais assumera-t-il, a la face du inonde chrétien et civilisé, la responsabilité compromettante d'une politique déloyale et mercantile? C'est en ces ter mes que les coalisés comptent poser la question devant le corps électoral. Ce n'est donc point h la conduite des agents britanniques en Chine que se restreint le désaveu infligé par les Communes; il frappe encore de blâme ce système d'agressions violentes et d'intri gues machiavéliques, qui caractérisèrent de tout temps l'administration de lord Palmerston, et h diverses reprises faillirent mettre l'Europe eo feu. Le premier ministre toutefois tient bon, appuyé, semble-t-il, par quelques grands centres indus triels du pays, dont les intérêts matériels trouvent leur compté dans ses roueries politiques. Ainsi il maiutieot son agent S' John Bowriog. Des renforts sont prêts b partir pour les eaux de la Chine. Sur ces entrefaites, le fanatisme des populations du Céleste Empire, surexité par la conduite pro vocatrice des agents anglais, a soif de représailles; la vie des étrangers est en péril; les forces navales britanniques, françaises, américaines, qui mouillent dans ces parages, auront probablement b intervenir pour défendre leurs Dationaux. L'Angleterre et la France, assure-t-on, compteraient profiter des circonstances pour obtenir du gouvernement chinois la révision de leurs traités qui expirent incessam ment. En France, le libéralisme rétrograde et démago gique poursuit avec ardeur la levée de boucliers qu'il a entreprise contre le catholicisme. Le Siècle demande aujourd'hui que le gouvernement interdise le célibat des religieux et religieuses. En moins de quinze jours, il a réclamé du pouvoir la suppression des sociétés charitables, des entraves pour les vocations religieuses et la fermeture des petits séminaires actuels. Pour simplifier sa tâche (solte. Voir le u° 4,11S du PROPAGATEUR.) La fatale nouvelle se répandit bientôt dans tout le village; et la surprise fit place b l'indignation la plus vive. Chacun frémissait b l'idée des relations qu'il avait eues avec un homme pareil I Oo lui avait donné une poignée de main! On l'avait reçu dans sa maison, au coin de son feu! Oo avait mangé b la même table! Tout cela passait l'imagination! De mémoire d'bomme on n'avait rien vu de semblable Lorsque le curé apprit le sujet de cette irritation générale, il se rendit aussitôt auprès de la mal heureuse famille. Du seuil de la porte, il les vit tous réunis dans la salle Marie, assise près de la che minée, attisait machinalement le feu; et ses yeux humides interrogeaient furtivement la figure de Paul, assis en face d'elle, la tête dans ses mains. Elle attendait un mouvement pour deviner la résolution qu'agitait silencieusement soo mari au fond de son observe l'Espérance de Nancy, le Siècle ferait mieux de demander la suppression, en bloc, du catholicisme. Dans la voie où le soi-disant libéralisme convie le gouvernement de Napoléon III, le Piémont s'est engagé depuis longtemps, on sait avec quelle déplorable persistance. L'Armonia de Turiu publie b ce sujet une statistique édifiante et curieuse, sous le titre de Massacre des Innocents. Cent cinquante-deux maisons religieuses possé dantes spoliées et détruites; et, par suite, deox mille trois cent quarante-cinq Sardes dépouillés de leurs biens et réduits b l'indigence. Parmi les ordres mendiants, cent quatre-vingt deux familles religieuses détruites, et trois mille cent trente-cinq individus jetés sur le pavé. Soixante-cinq collé giales supprimées, entraînant la suppression de six cent soixante-dix canonicats; de plus, mille sept cent simples bénéficiers dépouillés de leurs béné fices. Tel est eo raccourci le bilan des exploits commis par uu gouvernement libéral, au nom de la tolérance et de la liberté; sept mille huit cent cinquante citoyeus spoliés de leurs biens ou chassés de leur demeure, dans un pays où le Statut déclare que tontes les propriétés sont inviolables, sans aucune exception. L'Opinione dit que les cléri caux n'ont point de patrie; c'est bien vrai, car ils sont traités en Piémont comme des étrangers sans aveu. le projet d'incamération de m. frère. A d'autres tout loisir de servir b leurs lecteurs les vieilles déclamations sans cesse réchauffées contre le clergé, de les tromper par de grossiers mensonges et de les amuser par des jeux de mots sur la conservation et les conservateurs. Lorsqu'on ne pourrait traiter sérieusement ni les questions de droit, ni les questions de faitlorsqu'on n'a point de bonnes raisons b faire valoir, il faut bien pouvoir recourir b quelques expédients pour les mettre au service d'une mauvaise cause. Nous avons exposé b nos lecteurs le droit con stitutionnel par rapport aux bourses universitaires; le véritable caractère et l'injustice des attaques âme. Marthe, debout près de son père, tenant une de ses mains, qu'elle s'efforçait d'attirer vers elle, pleurait et regardait sa mère, dans les yeux de laquelle elle cherchait b deviner les consolations que celle-ci n'avait plus la force de donner. Dans un des coins de la salle, Ainbroise et Victor, debout, mornes, les inaios crispées, regardaient tour b tour leur père silencieux, leur mère désolée, sans savoir encore ce qu'ils devaient croire et penser, doutant même s'ils n'étaient pas le jouet de quelque horrible rêve. Le curé entra doucement ou ne prit pas garde b lui, il semblait qu'on ne l'eût pas vu. I! s'avança vers Paul, d'une main attira Marthe vers sa mère, et de l'autre il frappa sur l'épaule du malheureux contre-maître. Paul leva la tête, et, reconnaissant le curé, serra la main qu'il lui teodait. Vous ètesleseul, lui dit-il d'une voix sombre, qui, sachant ce que je suis, puissiez me douner la main sans déshonneur. Ce n'est pus ce qu'il y a de plus agréable dans votre miuistère. Le malheur vous rend injuste, mon cher contre l'Université de Louvaio; l'état réel des bonrses de fondation; la nature de ces fondations et les droits inviolables qui en découlent. Le bon sens traditionnel du pays a toujours regardé ces droits comme sacrés; il veut qu'on les respecte et jamais il ne permettra que l'on porte sur eux nne main téméraire et injuste. Nous devons distinguer dans les fondations de boorses, outre le droit que la loi reconnaît et garantit de les fonder, avec une certitude morale et humaine de leur dorée inviolable, un triple droit qui résulte de leur institutionrespectable comme l'institution elle-même qui les engendre. x* Le droit des instituésmembres de la famille, de la localité ou autres que le fondateur désigne et appelle b jouir des revenus de la fondation. 2* Le droit des collateurs, appelés par la con fiance des fondateurs pour désigner d'après les iotenlions et les conditions par eux établies, ceux qui jouiront de la propriété utile des fondations pour choisir ceux auxquels ils confèrent les bourses ou les revenus des fondations, parmi tel nombre d'autres qui eussent pu éventuellement être favo risés. Ces collateurs sont donc comme la prolon gation de la personnalité du fondateur, investis de ses droits et distribuant ces largesses. 5° Le droit des administrateurs, appelés par les fondations et la loi a gérer en bons pères de famille toutes les affaires qui concernent la conser vation et l'administration des biens, rentes et fonds des fondations. Les questions litigieuses que l'institution la collation et l'administration peuvent soulever sont spécialement encore en vertu des prescriptions de la Constitution, de la compétence des tribunaux. Voilb l'état réel et juridique des choses, paisi blement et universellement reconnu. Mais voilb que la jalousie et la haine contre l'enseignement catholique avait troublé ie sommeil du vénérable Frère. Il avait fait un rêve, et le mauvais génie de M. Verhaegen avait fait appel b son audace maçon nique. Il trouva donc, horreur!! ce que personne depuis i83o n'avait jamais soupçonné, pas même Monsieur car aujourd'hui il m'est plus donx que jamais de vous donner la main. Soit! reprit brusquement Paul; malheureuse ment vous êtes le seul b penser ainsi. Je croyais que vous aviez appris b ne compter que sur Dieu!... Je ne puis croire que vous ayez perdu la résignation, la fermeté... Tout, Monsieur, tout, fermeté, patience, résignation! Je suis b bout! et j'atteste le ciel que bien d'autres D'auraieol pas si longtemps attendu! Dieu a promis que nous ne serioos pas tentés au-dessus de nos forces.... Ah! oui, il est facile de dire b un malheu reux de se résigner, lorsque toute chose abonde autour de nous, lorsque tout nous sourit... Mais moiMonsieur si vous saviez ma vie mon exis tence, ce que j'ai souffert, ce que j'ai supporté! douleurs du corps, amertume, angoisses de l'âine, rien ne m'a manqué il faut que je le dise enfin Ambroise, Victor, Marlbe, mes enfants, j'ai voulu vous cacher ma vie écoutez écoutez! et du moins

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1