M. Frère, lorsque pendant tout le temps qu'il fut au pouvoir, il t'es était rendu complice! Il trouva doue que les bourses, daos la tourmente révolu tionnaire avaient été confisquées par l'État, que celui-ci ne les avait rendues qu'à condition que les boursiert feraient leurs études dans les Universités de l'État; que les fondations de bourses consti tuaient donc l'apanage des Universités de l'Etat; que toute antre collation faite jusqu'à présent était injuste,illégale,abusive; qu'il fallait donc réformer ou bouUverser et révolutionner un régime qui existe dans notre pays depuis cinq cent ans et dépouiller sept cent quatre viogt et une familles de leurs propriétés. Mais en attendant cette réforme inévitable et le moment opportun de l'opérer, voulant d'ailleurs faire preuve d'une générosité vraiment libérale, il fit sous forme d'amendement la proposition suivante d'incamération En attendant la révision du régime de fondation de bourses en faveur de l'instruc- lion, le gouvernement conférera les bourses de cette nature, ayant pour objet [enseigne nt ment universitaire après avoir entendu Us a administrateurs de ces fondations. En vertu dooe de sa fausse supposition de la confiscation des bonrses au profit de l'État et de leur affectation aux Universités de l'État, M. Frère menaçait de spoliation dans la réforme future l'Université catholique; il menaçait encore la pro priété des sept cent quatre vingt et une familles et les droits des institués; il menaçait également les droits des administrateurs; il supprimait d'on trait de plume les droits si importants et si sacrés des collateurs et blessait déjà les droits des institués. Il appartient notre honorable représentant M. Maloo, de mettre un beau talent et sa logique irrésistible au service des grandes causes. Ce fut lui qui força après quatre jours de recnl et de continuelles défaites, le chef radical de la gauche maçonnique réincamérer dans ses poches son odieux projet et s'enfuir lâchement toutes jambes. M. Malou fut puissamment secondé par la haute raison de M. DeTheux,les connaissances juridiques de M. le mioislre de la justice, et l'éloquence patriotique de M. Dumortier. Le parti maçonnique complètement battu, ne put aviser d'autre moyen pour pallier sa défaite, que de répandre gratuitement dans le pays, une brochure conleoant tous les discours prononcés par Us libéraux, sans les réponses victorieuses et écrasaotes des députés catholiques. Cela s'appelle pour les amis de la lumière, éclairer opinion publique. Pauvres geos qui croient ponvoir amener les Belges se contenter de la lueur de ces pâles chandelles maçonuiques pour remplacer la grande lumière du jour! vos yeux trouveront une larme pour celui que vous n'oserez plus appeler votre père! Oui, nous avons été riches autrefois; je possédais une de ces fortunes qui assurent l'avenir d'nn homme. Une folle con duite, fruit amer d'une lamentable éducation, nous mit deux doigts de la misère; une folle confiance dans nn ami sans probité acheva ma ruine et mon déshonneur! Matériellement coupable, il fallut quitter femme, enfants, et, chargé de chaînes, traloer vingt ans le boulet d'infamie! Il fallut plier mon corps des travaux écrasants, et le fouet du gardien ranimait seul mes membres épuisés! Au milieu de cette épreuve, Dieu, je l'avoue, vint mon secours, et je me raidis contre les assauts du désespoir. Avec l'aide de Dieu, les heures, les jours, les années insensiblement s'écoulèrent, et miracu leusement je sortis calme, sans haine, humble et régénéré de ce cloaque infect, où toutes les misères, toutes les dépravations s'amoncèlent et trouvent le moyen de grandir en infamie! Oo avait abrégé ma peiue. Libre, je revins ici; je me croyais libre, iuseesé Et voilà que ma résignation, mes efforts, En date du 5 mars il y a eu séance publique dn Conseil communal. Il s'y est agi dn compte dn fonds de mille francs mis la disposition de la commission de l'atelier ponr achats de métiers; on a approuvé les comptes des exercices i855 et t856 de l'atelier modèle, de l'exercice t856 de l'école gardienne, des écoles communales gratuites; l'on a renvoyé le compte de l'exercice t856 et le budget pour 1857 de l'administration des Hospices civils, la commis sion de comptabilité. A lire et entendre tous ces comptes et budgets, l'on croirait en vérité, qu'il y va chez nous, mieux que dans le meilleur des mondes possibles. Malheureusement les contribuables ne sont pas de cet avis. Enfin, dit le compte rendu de la séance, le Conseil épuise son ordre du jour public, en priant le collège de vouloir formuler l'inscription qui doit orner le revers du jeton de présence des membres du Conseil pour 1856 Jusqu'ici l'ou n'a pas été d'avis de faire connaître qu'elle sera cette inscription. Le Propagateur est d'avis que l'inscription du jeton de présence doit exprimer les traits caractéristiques des délibérations du Conseil communal; cet effet il présente la suivante Al kwisten en knikken gewonnen. C'est du flamand, cela! La Chambre des Représentants a adopté lundi, l'unanimité des 56 membres présents, nn projet de loi portant prorogation pour la session de Pâques de la loi du i5 juillet 1849 sur la formation des jurys d'examen, et no crédit de 70,000 fr. au département des travaux publics. Le Sénat est convoqué pour lundi, 16 de ce mois, 3 heures. Dans la séance du 6 mars, la Chambre des Représentants a discuté le chap. XVII dn budget de l'intérieur, enseigoemeot primaire. L'honorable député de Roulers, M. Rodeobach, a fait une observation très fondée Nous consacrons a-t-il dit, des sommes beaucoup trop considérables l'instruction supérieure, moyenne, athénées, Collèges, etc. Mais je suis d'avis que pour l'instruc tion primaire le chiffre porté notre budget n'est pas assez élevé et que l'on exige trop de sacrifices de la part de nos pauvres communes des Flandres. Quelques membres ayant cru devoir déverser des critiques sur les écoles tenues par des religieu ses, qui tout en donnant une instruction convenable aux enfants pauvres, leur appreonent un métier, M. Rodenbach a pris lenr défense en disant Sous ce rapport les maîtresses et notamment les mes luttes intérieures, tout est compté pour rien. Les gardiens du bagne m'ont délivré un certificat de moralité: on devrait le croire, celni-là Oh! que non pas. A peine mon passé est-il connu que je suis injurié, raillé, chassé comme une bête fauve! On m'a vu honnête, loyal, dévoué n'importe, je ne suis plusqu'uo fourbe, un misérable, que sais je? on m'évite comme un meurtrier!... Plus des ressour ces; sans asile, bientôt sans pain, font est perdu pour moi! Plus de repos, plus de consolation, plus d'espéraoce que dans la tombe! Moi, ce n'est rien encore; mais cette famille, ces enfants, que devien dront-ils? Mes fils porteront partout le déshonneur de leur père plus d'avenir pour eux! Marthe, ma fille, la famille qni en voulait faire son enfant n'en voudrait pas maintenant pour servante Ma femme, Monsieur, regardez-la est-elle assez pâle, amai grie; brisée?... Eh bien! c'est moi,c'est mon secret, mon fatal secret qui l'a tuée!... et je vis! je vis encore! O Dien!... Disant cela, Paul s'arrêta, suffoqué par les san glots qui étouflaieut sa déchirante voix et par les sceurs de la Charité font un bien imménse dans les Flandres elles achètent do fil dentelle, elles font faire de la dentelle par les enfants et le bénéfice qu'elles réalisent elles le donnent aux parents; elles (ont plus, elles distribuent aux enfants de la soupe et des vêtements. Aussi les élèves arrivent par centaines. Eh bien, messieurs, le croiriez-vons? ces sœurs de la Charité, on leur fait payer patente et des contributions. Il n'est pas exact de dire, messieurs, que dans ces écoles, où les enfants appreonent un métier, ils ne reçoivent pas d'autre instruction. Rien au con traire, on lenr apprend lire, écrire et calculer. On leur apprend aussi le catéchisme; on leur inculque des sentiments religieux et moraux. Tout cela, messieurs, est digne des pins grands éloges et dernièrement un Anglais d'un mérite éminent a parcouru la Flandre occidentale; il a été partout et il a été frappé de l'admirable organisation de ces écoles. A son retour en Angleterre il a publié dans nne revue un rapport sur tout ce qu'il avait vu et il nous a ainsi attiré l'admiration de ses compatriotes. 11 appartenait au député de Roulers plus qu'à tout autre d'appeler l'attention de la Chambre sur les besoins de l'instruction et de l'éducation des aveugles et des sourds-muets. Les renseignements qu'il a donnés ce sujet sont très intéressants. Il existe en Belgique environ 4,000 aveugles et sourds-muets; admettons que sur ce nombre il n'y en ait que cinq cents qui soient en état de recevoir de l'instruction, mais aujourd'hui il n'y en a peut- être pas cent cinquante quien reçoivent. Le nombre de ceux qui sont abandonnés est donc considérable. Il ne faut pas, des connaissances transcendantes pour instruire ces malheureux; il existe un manuel par ie chanoine Carton de Bruges, qui naguère a été couronné Paris et qui est de nature mettre parfaitement les instituteurs primaires même de se livrer l'instruction des sourds-muets. Il suffirait pour les aveugles de leur donner quelques lettres eu plomb, quelques tables écrire, cartes géographiques en relief, etc. Ils pourraient ainsi développer leur intelligence et être mis même de subvenir leurs besoins. Car on ne gagne pas seulement sa vie avec un métier manuel. Ne pourrait-on pas l'aide d'un onvrage snr l'instruction des aveugles et du manuel susnommé, mettre les instituteurs même d'instruire les sourds-muets et les infortunés privés du sens précieux de la vue? Il ne serait pas nécessaire pour cela, d'augmenter les émoluments des instituteurs, car ils pourraient s'occuper de ces malheureux en même temps que des autres élèves. larmes qui jaillissaient brûlantes de ses yeux. A mesure qu'il avait parlé, tous semblaient sortir de la stupeur et de l'accablement cette plainte amère les avait tous remués jusqu'au fond de l'âme. Marthe pleurait dans les bras de sa mère; Ambroise et Victor s'étaient rapprochés de leur père et pleuraient sur ses mains; et l'on n'entendait plus dans cette demeure désolée qu'un long et lamenta ble gémissement. Après quelques minutes laissées ce doulou reux épanchement, le curé s'adressant Paul, d'uue voix émue, et lui montrant une image du Christ en croix clouée sur la muraille, lui dit Paul, le fils de l'homme, le fils de Dieu, le seul innocent, est mort crucifié entre deux voleurs pour expier nos crimes, les miensles vôtres... et il avait été raillé, injurié, chassé, trahi, souffleté, frappé coups de fonet, déchiré d'épines: il était inuoeent et il ne se plaignait pas Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2