40me Année.
Mercredi 18 Mars 1857.
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FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
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7PS.SS, 18 Mars.
bulletin politique.
Les démêlés eolre l'Autriche et la SardaigDe
continuent h alimenter la polémique des grands
journaux politiques. Eo présence des assertions
contradictoirement émises k ce sujet, il nous semble
opportun d'exposer brièvement le véritable état
de la question et des choses. Il y a quelque temps,
le comte de Buol adressa au comte de Cavour une
note, où il appelait l'attention du gouvernement
sarde sur le langage agressif au dernier point de la
presse piémontaise et même ministérielle, envers la
personne et le gouvernement de l'Empereur son
Maître. M. de Cavour, éludant la queslioo, répon
dit par quelques faux-fuyantsplus ou moins
habiles.
Or, s'il fallait s'en rapporter h certains journaux
français, anglais, russes, les gouvernements de ces
trois dernières natioos auraient hautement ap
prouvé la réponse du cabinet de Turin et blâmé
la démarche de M. de Buol. Cette attitude, si le
fait est exact, pour être digne de lord Palmerston,
s'explique difficilement de la part de la Russie;
elle serait aussi de nature h rendre sospecte
d'inconséquence au moins la politique de Napo-
léon III, personne n'ayant oublié de sitôt par qui
fut mise en cause au Congrès de Paris la presse
belge, dont les excès néanmoins n'étaient guère
comparables aux diatribes forcenées des feuilles
piémontaises. Pour la complète édification du
lecteuril est bon de se rappeler que M. de
Cavour lui-même apposa sa signature au blâme
LA JUSTICE DIVINE.
(SctTB. Voir le xi» 4»17 du Propagateur.)
Qu'allez-vous demander? s'écria Marie dans
une anxiété mortelle.
Me le promettez-vous? répéta le curé.
A cette voix, qui leur semblait iospirée et qui
leur rendait la vie, Ambroise et Victor, les mains
tendues vers l'image du Christ, dirent d'une voix
ferme et résolue
Devant Dieu, devant notre père, nous le pro
mettons
Bien, mes enfants, continua le curé, et,
s'adressant Paul Venez avec moi réfléchir sur le
dessein qne Dieu me suggère; si vous l'approuvez,
votre chère famille le connaîtra bientôt.
Ils sortirent, et silencieusement gagnèrent la
pleine campagne. Le curé, absorbé dans une sainte
méditation, ressemblait par moment h un homme
qui discute avec lui-même et pèse toutes les dif
ficultés d'une grave entreprise; et Paul, de sou
côté, la tête penchée sur sa poitrine, mais les bras
résolument croisés, gardait l'attitude d'on patient
sous le coup d'un arrêt qu'il veut braver ou du
moins courageusement subir. Ils descendaient ainsi
le versant d'une colline boisée qui tournait Caudebec,
traversaient une vallée verdoyante et peuplée de
formulé par cette assemblée h l'égard des journaux
belges.
En matière de nouvelles -diplomatiques, men
tionnons encore le traité intervenu pour l'abolition
des péages du Suod et des Bells entre le Dane-
marck et les nations maritimes. Le Danemarck
consent a résilier son droit séculaire, au prix d'une
somme stipulée a titre de rachat, et proportion
nelle a l'importance respective des transactions
commerciales dans ces parages de chaque Dation
intéressée. La Belgique a arrêté UDe convention
particulière établissant une compensation entre
les péages du Suud et ceux de l'Escaut.
Dans une antre sphère ^'idées, nous avons h
signaler le projet d'érection d'une Université
catholique k Saltzbourg eu Autriche. Ici encore la
liberté/de l'Église n'a pas tardé a produire d'heu
reux fruits.
Chez nos voisios du midi, le gallicanisme, citant
k la barre du pouvoir civil'Mgr. de Dreux-Brézq,
s'efforce de remonter la machine détraquée des
appels comme d'abus. Eo ces prétentions absur
des, odieuses et surannéesoù le libéralisme
décrépit saine eo espoir le retour k d'anciens erre
ments, nous ne voyons nous qu'uu accès coovulsif,
indice de mort prochaine, que la dernière bouffée
d'une lampe qui s'éteint en fumant.
Samedi, le Séoat a sanctionné le projet de loi,
déjk adopté par le Corps Législatif, accordant une
dotation annuelle de cent mille francs au Maréchal
Pélissier.
Au rapport du Paysla France, sans accepter
la responsabilité du passé, a promis son concours
pour les opérations actives que l'Angleterre dirige
contre le Céleste-Empire, eu vue d'appuyer les
négociations de paix dont elle a chargé lord Elgio.
Les forces britanniques seront de beaucoup les plus
nombreuses; la France toutefois y enverrait deux
escadres.
riantes chaumières, et côtoyaieut lentement le flanc
d'une seconde colline plus basse et plus arrondie,
lorsque Paul s'arrêta, et montrant au curé, d'un
gesteavide,Ies restes croulants de l'abbaye de Saiot-
Wandrille, qu'il apercevait ponr la première fois,
et qui gisaient mutilés ou détruits au pied du
monticule
Ah Monsieur, s'écria-t-il d'une voix pleine
de tristesse, s'ils n'avaient pas détruit ces pieuses
retraites, c'est Ik que j'irais oublier les hommes qui
me repoussent, et, pleurant mes fautes, me consoler
en Dieu, qui m'appelle et me veut sauver du déses
poir.
C'est vraiment Dieu qui vous envoie cette pen
sée, s'écria le curé; car c'est Ik ce que je voulais vous
dire! Oui, la justice des hommes, malgré l'expia
tion, malgré le repentir, malgré la vertu qui
rayonne sur votre front, vous repousse; mais Dieu
vous appelle! C'est donc entre ses maius qu'il faut
vous remettre, c'est a lui qu'il faut vous consacrer.
Le cloître vous est ouvert l'affreuse tempête
qui a fait ces ruines ne les a pas toutes emportées.
Le cloître vous est ouvert vous y trouverez des
frères; ailleurs il n'y a pour vous que des enuemis.
A la vue du sacrifice qui se présentait soudaine
ment a lui, quoiqu'il l'eût comme appelé lui-même,
Paul sentit ses yeux se remplir de larmes.
Au Mexique, anarchie complète k tous les degrés
de l'échelle sociale; la guerre civile est dégénérée
en un brigandage sans nom. Le gouvernement de
Comonfort spolia l'Église pour s'enrichir de ses
dépouilles, et aujourd'hui tout ce que le Mexique
compte de gens sans aveu, stimulé sans doute par
ce bel exemple, pratique aux dépens d'autrui, de
vive force, au grand jour ce mode expéditif de
s'enrichir. Et dans ce naufrage universel de tontes
les notions du juste et de l'injuste, ou se fera une
idée de ce qu'est devenu le pouvoir judiciaire lui-
même parce que rapporte uue correspondance citée
par la Vuix de la VéritéA la suite d'une rixe,
ud juge, embarrassé pour reconnaître les coupables,
exigea que des prêtres révélassent le secret de la
confession. Inutile d'ajouter comment fut accueillie
une prétention de cette nature.
Il y a vingt ans que les pseudo-libéraux, c'est-
k-dire, les ennemis de la foi catholique, ayant pris
la marque du libéralisme, commencèrent k s'intro-
duiredansleConseil communal. Renversés eo i83o,
ils étaient restés dans l'abattement et la stupeur
jusqu'en i836. La nouvelle loi communale lit
naître la pensée et le prétexte de reotrer dans
le mouvement administratif, en attendant l'occa
sion, qu'amena je traité de 1839, de se laocer de
nouveau dans laî^rrière politique. Dans le priucipe
on procéda timidement et lentement l'élection de
i856 ne modifia pas la majorité du Conseil; eo
i83£, l'éiément libéral prévalut, et c'est en i84a
qu'il se rendit complètement maître de fa place.
Il faut le rappeler, la lutte n'avait été ni franche,
ni loyale le triomphe était le prix de la ruse et
de l'astuce. Ceux qui nourrissaient au fond du
cœur des projets de veogeance contre les catholi
ques, mirent en avant des hommes jeonessans
antécédents, qui étaient tout simplement censés
avoir quelque instruction; ils se présentaient dans
Votre famille au moins vivra dans la paix,
ajouta le curé en répondant aux secrètes pensées de
Paul; vos enfants ne trouveront plus des portes
fermées et des ccears de pierre ils auront nne
espérance d'avenir. Vous ne serez pas entièrement
perdu pour eux; ils sauront où vous êtes, peut-être
ne seront-ils pas loin de vous.... Dans le silence de
la retraite, vous prierez ponr eux, et votre cœur sera
rempli, et vous connaîtrez encore la joie. Le cloître,
séjour de la pure innocence, est aussi l'asile des
âmes souffrantes! La société, le monde, font tant
de malheureux Pour une cause ou pour l'autre, il
y a tant d'hommes désespérés, que la Providence
leur devait un dernier et sûr abri. Vous êtes de ce
nombre; voos avez vaincu le désespoir, vons avez
mérité la paix, elle est 1kl
Le vénérable curé avait fini de parler, et Paul
l'écoutait encore.Cette voix émue,pénétrante,sain
tement passionnée, persuadait et fortifiait son âme.
Ce prêtre,aux cheveux blanchis, debout devant lur,
dans toute la sublimité de sou consolant niioistère,
lui semblait un envoyé du ciel pour le relever de
son abaissement.
Merci! merci! s'écria-t-il; j'irai où Dieu
m'appelle! Ambroise et Victor soutiendront leur
inère et leur sœur, je puis me reposer sur eux ce
sont de dignes et pieux fils. Seulement... commeut
leur apprendre cette nouvelle?...