le bat osteosible mais trompear de remplacer les conseillers trop âge's pour occuper plus longtemps un poste qui exige de la force et da talent. Ils ne répudiaient pas encore les votes des cléricaux; tant s'eo faut! qui ne se souvient que M. Alphonse Vandenpeereboom fut heureux, en 184a,de rallier presque l'unanimité des suffrages? Ce n'est que plus tard, lorsque la coterie était parvenue h s'en chaîner les trois quarts des électeurs par la clientèle de toutes les administrations de la ville, qu'il osa répudier et faire répudier par d'autres les votes des électeurs modérés et indépendants. Pour être conséquent, il devra les répudier encore an mois de juin i858. Dès lors les hommes du progrès et des lumières étaient installés h l'Hôtel-de—Ville ils avaient remplacé les rétrogrades, les arriérés, les ganaches et les canules cléricales, comme on les appelait, a cette époque. Loin de nous la pensée d'une revanche, nous ne parlerons donc pas des canules et des ganaches libérales; nous passerons sur les misérables tactiques auxquelles ces grands hommes doivent leur ascen sion aux Halles. Toutefois, nous avons le droit et même le devoir de scruter leur conduite adminis trative, d'examiner et de peser leurs actes. Nous nous posons donc cette question Qu'ont fait les pseudo-libéraux depuis qu'ils se sont subreptice ment emparé de l'autorité communale? qu'ont-îls fait dans l'ordre moral qu'ont-ils fait daos l'ordre matériel Les articles que nous publions sur l'enseigne ment en général, répondent b la question relative aux besoins moraux des habitants. C'est particulièrement au sujet des intérêts matériels que nous comptons publier quelques articles; et parmi ces intérêts, ceux des indigents occuperont la première place. La prochaine discussion du projet de loi sur la charité nous engage b examiner avant tout de quelle manière sont administrées b Ypres les institutions charitables. On ne l'ignore pas, les hospices, lë bureau de bienfaisance, sont des espèces de succursales de la commune. Maîtres ici, les pseudo-libéraux sont maîtres la. Les séances de ces administrations ne sont pas publiques, et les motifs de leurs délibéra tions, sur lesquelles pèse la coterie, vont s'enfouir sous les voûtes de l'Hôtel-de-Ville. Contradiction bizarre ceux qui accusent constamment leurs adversaires d'éteindre les lumières, se rendent coupables tous les jours de mettre la lumière sous Allons, mon frère, allons demander 'a Dieu la force du sacrifice. Paul sortait de l'église avec^le curé, il lui serra les mains et lui dit Je vais lui apprendre notre décision; venez bientôt.... elle aura besoin de vous! J'espère que vous la trouverez résignée. Dieu le veuille! Ils se séparèrent et lentement, lentement, Paul regagna sa demeure. Il entra cependant et fit signe h ses enfants de se retirer. Il s'assit en face de Marie, de l'autre côté de la cheminée, et demeura un moment plongé daos ses réflexions, indécis de parler et craignant de n'en pas avoir la force. Marie se taisait aussi; et, ne sachant ce qu'elle allait apprendre, elle priait dans son cœur, demandant a Dieu le courage de la résignation. Un chapelet qu'elle tenait encore dans ses mains y demeurait immobile; mais de ses yeux et le long de ses joues roulaient, une h une, d'intarissables larmes. Nous avons eu un grand tort, Marie, dit enfin Paul d'une voix mal assurée; et aujourd'hui ce nous est une obligation de le réparer... Votre bonté... ma faiblesse ont tout fait ma faiblesse surtout!... Pourquoi n'ai-je pas su résister votre appel? J'avais alors le pressentiment de ce qui arrive aujourd'hui. le boisseau. Néanmoins les budgets des hospices et do bureau de bienfaisance sont soumis h l'approba tion du Conseil; donc ils sont discutés publique ment, donc ils tombent dans le domaine de la presse. Notre examen portera spécialement sur l'emploi des sommes énormes dont dispose l'admi nistration des hospices. Dans ce travail nous nous appuyerons sur des pièces qu'a bien voulu nous communiquer un homme dont la fermeté ne le cède pas h son généreux dévouement pour les classes nécessiteuses. UN MOT SUR LA POSITION MATÉRIELLE DU CLERGÉ. Nos adversaires s'y connaissent b merveille, pour dresser des comptes de Blanckenberghe comme on dit en flamandBlankenbergsche reteningen.) Cela prouve au moios qu'ils sont véritablement libéraux et très-généreux sur le papier et aux dépens d'autrui. Nous avons réfuté péremptoirement sur des données officielles, les gros mensonges touchant les énormes revenus provenant des bourses de fonda tion, dont nos adversaires gratifiaient l'Université catholique. Pour apprécier la position matérielle du clergé, nous n'avons d'autres documents officiels que ceux qui sont connus de tout le monde, et d'après les quels nous répétons a nos lecteurs Que les desser vants reçoivent de l'Etat le minime traitement d'environ fr. 790 et fr. 5oo de la commune comme indemnité de logement que les vicaires ne reçoi vent que fr. 5oo de l'Etat que, vu sans doute, le temps difficile où nous vivons et pour lequel on veut généralement majorer les petits appointe ments, le Conseil communal de la ville d'Ypres a supprimé le supplément de fr. 3oo pour les desser vants et celui de fr. 200 pour les vicaires, qu'un droit coutuinier et un usage géoéral leur octroyait sur le budget de la commune. Nous ne ferons qu'être l'interprète d'un sentiment universellement partagé dans notre ville, en disant que cette sup pression complètement inattendue, injustifiable, dont les auteurs mêmes n'ont pas osé avooer les vrais motifs, fut immédiatement et restera toujours l'objet d'une réprobation formelle de l'opinion publique. Nous n'imiterons pas la délicatesse de nos adver saires en faisant comme eux le métier d'inquisiteurs sur les revenus soit du clergé, dont on se plait a exagérer beaucoop les casuels, soit sur les pensions d'aotres fonctionnaires quelconques. Nous respec- Ne parlez pas ainsi, Paul, répondit Marie avec une navrante douceur; je ne regrette rien de de ce que j'ai fait, et je voudrais encore avoir b le faire. Songez b vos enfants, Marie; pour eux pour leur assurer un tranquille avenir, vous avez fui le monde, vous êtes venue dans cette solitude, vous y avez supporté mille privations; et parce que j'y suis revenu avec vous, vous le voyez, tout votre espoir est déçu, l'avenir de vos enfants est détruit. Non, non, je n'aurais pas dû revenir; j'aurais dû suivre votre exemple, et tout sacrifier pour mes enfants. Éloignée de vous, je me devais toute b ceux qui me restaient. La bonté de Dieu nous a réunis; j'ai donc aussi des devoirs remplir envers vous. Mais vous ne le pouvez sans vous perdre tous! Dois-je le souffrir? Non, pour votre repos b tous, laissez-moi m'éloigner. Jamais, jamais! s'écria Marie en joignant les mains; heureux ou malheureux, nous devons vivre ensemble! Quoi seul, sans parents, sans amis, sans appui, vous nous quitteriez? vous iriez en des pays lointains? sans nous vous souffririez? Non, Paul, non, lemalheur est encore doux quand ilest partagé Je ne saurais dire combien votre dévouement me touche, sans me surprendre. Mais vous avez l'âme trop grande, votre cœur connaît trop bien la tons assez notre honorable clergé pour ne pas user b son égard d'un procédé où l'odieux le dispnte au ridicule. Il nous suffit de savoir que jusqu'aujour d'hui, ici b Ypres comme partout ailleurs, même avant la cherté des vivres, on a jugé sans contesta tion, qu'b côté du casuel et de la pension de l'État, un supplément payé par la ville était nécessaire aax ecclésiastiques aux uns, pour répondre aux exigences rigoureuses de leur position sociale aux autres, pour ne point devoir même s'imposer de dures privations sous les apparences de l'aisance, alors qu'après avoir tout sacrifié, ils se dévouent eux-mêmes au service de la société chrétienne. Le Propagateur a fait comprendre b M. Van denpeereboom, que les motifs qu'il a allégués pour obtenir une majoration de traitement pour les pro fesseurs de l'enseignement moyen, auraient dû l'empêcher de concourir activement b la suppression des suppléments payés au clergé sur le budget communal. Il fallait certes toute la perspicacité d'intelligents adversaires, pour trouver dans une simple comparaison produite par le Propagateur, l'identité de position sociale entre un professeur de grammaire française et un curé de ville. C'est que tous deux enseignent, voyez-vous? Pourquoi donc ne pas encore mettre les régents au niveau des professeurs d'université, ou voir même des évêques? Au reste nous n'en voulons ni aux pensions des régents, des professeurs de l'enseignement moyen, ni b celles plus considérables encore des professeurs du collège communal. Si nous voudrions voir supprimer une institution au moios inutile et rui neuse, nous voulons aussi que l'on respecte les positions et les personnes. Il est quelques uns de nos ecclésiastiques si faiblement rétribués, qui sont chargés d'un minis tère indépendant de leur position de cnré ou de vicaire, soit a l'hôpital militaire, b l'école commu nale, soit b la maison de détention ou daos les institutions dépendantes de l'administration des hospices. Ils reçoivent de ce chef, une modique rétribution particolière. Est-ce 1b un motif de leur enlever leur supplément de curé ou de vicaire? Que c'est ridicule! Ne leur faudrait-il pas plutôt savoir gré, de prêter leur ministère b des établisse ments où la modicité des rétributions rend impossible la nomination d'un aumôoier spécial Il se dit, et non sans raison, que l'administration yproise, avec les gros revenus dont elle dispose, est unique dans son genre pour lésiner sur la pension allouée aux ecclésiastiques qui desservent les institutions valeur des sacrifices offerts b Dieu pour ne pas comprendre ce qu'il me reste b vous dire. Écoutez- moi Il n'est que trop vrai que d'invincibles pré jugés me poursuivent et s'attachent fatalement b tous ceux qui m'entourent dans l'intérêt de mes enfants, dans le vôtre, dans le mien (car vous m'avez vu bien près du désespoir), je dois me soustraire a un monde qui ne sait pas pardonner au repentir. Ah! sans doute, loin de vous, loin de tous ceux qui me sont chers, si je devais errer de ville en ville, me cachant et me déguisant pour éviter les outragesma position serait affreuse, insoutenable Mais, Marie, en m'éloignant de vous, notre divine religion, qui a des remèdes pour tous les maux, veut bien me prendre sous son égide, me rendre des amis, des parents, des frères, une famille nouvelle; elle m'ouvre nn asile sacré (ne pleurez pas, puisque vous m'avez compris), on asile où je trouverai le repos, la paix, où je pourrai vous être encore utile en priant Dieu la nuit et le jour pour vous tousCette séparation peut paraître dure et cruelle; mais outre qu'elle est notre unique voie de salut en ce monde, combien n'est-elle pas adoucie par cette grande et miséri cordieuse pensée qu'un jour (et il viendra vite) nous nous retrouverons tous réunis au ciel, aux pieds de notre Dieu (Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2