40me Année. Samedi 21 Mars 1857. No 4,119. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par 4fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 5 mois. ^3* Les personnes qui s'abonneront au Propagateur pour le prochain trimestre recevront ce journal gratuitement jusqu'à la fin du mois. 7PB.ZS, 21 Mars. bulletin politique. Oo s'atteod de jour eo jour la reprise des couféreoces de Paris pour l'aplauissement de la question de Neuchâtel. Ce qui parait avoir momen tanément suspendu, les réuoions du Congrès, c'est que la Prusse, tout en agréant l'intervention offi cieuse des puissances, refuse de se soumettre de prime abord leur arbitrage souveraio,et se réserve d'examiner les propositions qui lui seraient faites. Le cabinet de Potsdam déclare au surplus (le langage de la presse ministérielle en fait foi) que si le Roi n'est pas éloigné de condescendre h la renonciation de ses droits sur la principauté-canton, S. M. ne saurait consentir ce que cette renoncia tion fut tenue pour un fait dorénavant consommé, mis en dehors du débat, el devant servir de base préalable et de point de départ aux stipulations ultérieures du traité de paix. Le différend austro-sarde, dout nous avons rendu compte dernièrement, prend une tournure moins favorable. Le Journal des Débals annonce que le Comte Paar, chargé d'affaires d'Autriche Turin, a reçu l'ordre de demander ses passeports et que les relations diplomatiques sont définitivement inter rompues entre les deux gouvernements. En Angleterre, l'opinion semble revenir aux adversaires de lord Palmerston, et la réélection de lord John Russell dans la Cité est peu près tenue pour certaiue. Les élections anglaises sont pent- ètre celles qui laisseotje plus l'imprévu. Les chefs de la coalition, leurs partisans et leurs organes dans la presse s'apprêtent maintenant h entrer en lice toutes forces déployées. LA JUSTICE DIVINE. (Suite. Voir le n° 4»l,8 du Propagateur.) Marie ne put répondre que par ses larmes mais ses gémissements et ses pleurs étaient précisément la plus crnelle épreuve que Paul pût soutenir. Il la soutint dignement: les yeux fixés sur les résultats et le prix do sacrifice, il ne chercha plus qu'à le faire accepter par de douces et pieuses paroles. En ce moment le curé survint sans lui parier, Paul loi mootra Marie du geste, comme pour lui faire rapidement entendre qu'elle savait tout. L'attitude de la pauvre femme disait le reste. Madame, lui dit le digne prêtre, louons et bénissons le Seigoeur; lui seul sait compatir toutes nos misères et les soulager. Tout remède, il est vrai, a ses amertumes; mais si, une fois surmon tées, la guérison les suit, ne devons-nous pas encore louer et bénir le céleste médecin Aux yeox du vrai chrétien, l'affliction est un privilège sans elle nous nous éloignons insensiblement de Dieu; elle nous ramèoe lui et nous y attache étroitement. La vie, d'ailleurs, passe comme un rêve, et sa fin sera pour vous le commencement d'une éternelle réunion. Au milieu des inflexibles Le discours de lord Derby, la Chambre haute, est considéré comme le manifeste du parti conser vateur. Il donne le programme général du nouveau cabinet la tête duquel lord Derby serait nécessai rement appelé, si les élections se prononcent contre le ministère actuel. On peut le résumer en ces mots: économies dans les dépensesattitude pacifique vis-à-vis des nations étrangères Noos avons dit récemment que plusieurs mem bres du Congrès des États-Unis étaient accusés d'avoir trafiqué de leurs votes. Trois ont donné leur démission pour se soustraire une condamna tion trop aisémeot prévue. Ce sont MM. Gilbert, Matteson et Edward, de la dépotation de New- Yorck. M. Welch, du Connecticut, a été acquitté. L'affaire apparemment en restera là. les votes de m. a. vardenpeereboom. Dans les graves questions qui ont juste titre ému si vivement l'opinion publique et provoqoé les solennels débats de la Chambre au sujet des boorses d'études, M. A. Vandenpeereboom est le seul de nos représentants qui, seloo son habitude, a constamment voté d'après les inspirations de la ganche. Une grande majorité avait voté le maintien des soixante bourses Universitaires aux frais du trésor public. Le gouvernement en proposait la réparti tion équitable entre tous les élèves belges qui pourraient les mériter sans distinction d'Université. Mais M. Vandenpeerebooni était allé banqueter Gand eo compagnie de M. Verhaegen, avait écouté le discours de M. Laurent, avait pu juger par lui- même dans quel esprit oo élevait la milice de Vavenir; il devait donc faire preuve sans doute, des sympathies qu'il avait vouées l'Université gantoise; eo conséquence il vota avec la ganche en minorité, eo faveur de l'amendement Devaux qui attribuait toutes les bourses aux Universités de Gaod et de Liège. Cet amendement ayant été rejeté, rigueurs de la justice humaine, reconnaissez donc la miséricordieuse justice de votre Dieo. Ah! que sa volonté soit faite et non la mienDe répondit Marie d'une voix éteinte. Quelques jours s'étaieot écoulés depuis les tristes scènes que nous venons de décrire. Dans cet inter valle, une vente avait eu lieu dans la demeure de dame Marie tous les usteosiles de ménage, tous les instruments de culture qui ne pouvaient être emportés, avaieot été mis aux enchères; mais quoique les amateurs fussent nombreux, on ne faisait pas d'offre. Une répognaoce générale se manifestait dans toute l'assemblée, comme s'il se fut agi d'uoe famille de pestiférés. C'est peine si l'on osait toucher les objets exposés. Voilà, certes, un bon meuble, disait un paysan au regard hypocrite, eo examinant une charrue; mais ça portera malheur qui l'achètera! Bah! j'offre la moitié de la mise; je fais cette folie! Ainsi du reste. Enfin, les plus avides profitèrent de ces dispositions, qu'ils outraient qui mieux mieux c'était par compassion qu'ils achetaient Ils espéraient que leur charité ne leur ferait pas tort De la sorte, tout se vendit bas prix, pour rien. Le lendemain de la criée, une charrette a quatre roues, attelée de deux chevaux, stationnait devant M. Vandenpeereboom vota la proposition do gou vernement sans doute pour conserver les bourses au moins en partie aux Universités de l'État. Dans la question des boorses de fondation, M. Frère-Orban, complètement battu par la droite catholiquecondamné par l'opinion publique abandonné par ses amis dans la discussion, et sen tant qu'une grande partie de la gauche même se séparerait de lui dans le vote, voulait escamoter, pour la soustraire au votesa proposition radicale et révolutionnaire qui fut dès son apparition désignée sous le titre de projet d'incamérationSe cachant derrière M. Verbaegheo, pour obtenir au moins la prise en considération, M. Frère-Orban s'était rallié au palliatif ioventé par le grand-maltre, qui pro posait le reovoi de la proposition l'examen d'une commission spéciale ou de la section centrale. M. Vandeopeereboom vota cette prise en considération, d'après la proposition de M. Verbaegheo, en com pagnie de toute la gauche en minorité. Alors M. Frère voulut empêcher qu'il y eut un vote sur sa proposition radicale elle-même, qui, disait-ii, n'existait plus, depuis qu'elle s'était fon due dans le palliatif de M. Verbaegheo. Mais M. Dumortier, pour lui infliger l'échec mérité, renou vela la proposition pour la faire condamner et provoqua le vote. Cinquante-huit membres la rejetèrent; pas ud seul ne la vota: M. Frère s'enfuit lui-même en criant aux membres de la gauche de s'abstenir.... et M. Vandenpeereboom s'abstint. Toute chose devient claire par une comparaison; pour rendre la portée des votes et de l'abstention de M. Vandenpeereboom saisissable tout chacuD, nous établirons une comparaison prise dans une chose connue de tout le monde. Dans notre ville, plusieurs familles jouissent du droit de collation pour faire admettre on orphelin ou une orpheline dans l'uo des orphelinats; d'autres ont le droit de collatioo d'un lit dans l'établisse ment des vieillards du Nazareth, d'autres possèdent la porte de la maison de Marie. Il était environ six heures du matin; Ambroise et Victor allaient et veoaieot pour charger la voiture. Sur le seuil des maisons les plus rapprochéesdes groupes de cu rieux étaient arrêtés et regardaient. Une troupe d'enfants s'était avancée et entourait la charrette. Ces petits curieux examinaient tout avec la liberté et la malice de leur âge, riant sans pitié des pauvres meubles éclopés ou vulgaires qui passaient sous leurs yeux. De temps autre, une femme, un homme, sous le prétexte degourmander les enfants, s'approchaient et se mêlaient eux, en sorte que bientôt une foule nombreuse entoura la charrette. Ils vont enfin partir, disait l'uo; le pays n'y perdra rien. N'était-ce pas une honte d'avoir parmi nous des gens pareils? Dans quel temps vivons-nous, disait un autre, qu'on soit exposé ici de telles rencontres? Savez vous bien, ajoutait oo troisième, qu'il y avait de quoi jeter un sort snr nous tous, ça s'est vu Pourquoi tant de façons reprenait un autre; quand on trouve une couvée de vipères, on marche dessus, on les écrase! Et sait-on où ils se retirent? Je ne sais pas, voisin, mais tout pays sera bon pour les pendre! Si j'étais le gouvernement, je sais bien quel passeport je donnerais ces gens-là! Ah oui! legouver-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1