celui de confe'rer a une personne de leur choix le droit de jouir d'une fondation de veuvage [weduwschap.) Or, supposons que ces collations particulières ne soient pas du goût de quelque membre exalté du Conseil communal; que celui-ci pour pouvoir conférer ces fondations des personnes au choix du parti exclusif dominant en celte ville, fasse au Conseil communal la proposition de provoquer la suppression du droit de collation particulière pour gratifier de ce droit usurpé la commission des hos pices ou le bureau de bienfaisance. Voyons donc quelle devrait être la conduite de M. Alp. Vandenpeereboom, d'après celle qu'il a tenue aux Chambres? M. l'Échevin, reculant devant l'impopularité de cet injuste projet, ne voudrait certes point le défendre.Mais si un membre, sous prétexte de l'un ou l'autre abus de collation proposait alors la prise en considération et le renvoi de cette iniquité h une commission spéciale, M. Vandenpeereboom l'appuyerait de son vote. Et si la majorité du Conseil communal rejetait ce renvoi, comme por tant atteinte a des droits qu'il n'est pas même permis de discuter si même on vote était demandé sur la suppression inique du droit de collation, proposée par un membre exalté, alors M. Vandenpeereboom -s'abstiendrait, sous le prétexte d'abus possible. Cela veut dire que M. l'Échevin n'oserait pas voter en faveur d'q^e iropopuiaire injustice; mais qu'il ne voudrait pas, ne pourrait ou n'oserait pas voter contre l'iniquité, la condamner, la repousser et lui ôter l'envie de reparaître. Mais il aurait tout simplement l'air de dire Je me soucie peu de cette affaire; qu'on l'arrange comme on l'entend. AVIS AU CONSEIL COMMUNAL D'YPRES. L'administration municipale de Cherbourg (déparlement de la Manche) vient de prendre une mesure d'équitable réparation qui peut être signalée comme un exemple h suivre. Elle a élevé de trois cents francs le traitement des curés et des vicaires des paroisses urbaines et suburbaines. Le chiffre de ces allocations, d'après le sénatus consulte de l'an vu, qui est encore en vigueur aujourd'hui, sera donc de quinze cents francs pour chaque curé et de mille cinquante francs pour chaque vicaire. Même en y ajoutant le casuel, cela ne fait pas, tant s'en faut, une position splendide h ces ecclésiastiques. (Paris, 16 février. Correspondance de la Gaeette de Bruxelles.) nement qui veut justice se la fait, mon brave! ces procédés succédèrent bientôt des menaces et des cris, et les enfants jetaient des pierres dans les croisées. Cependant une scène touchante se passait dans l'humble maison de Marie. Dès la pointe du jour, le curé était venu apporter les consolations de son ministère et de son ardente charité h la famille désolée. La faiblesse de Marie la retenait encore couchée; Paul et ses enfants s'étaient agenouillés devant le lit; au milieu de la chambre, une table couverte de linge blanc avait été préparée en simulacre d'autel, et supportait humblement les apprêts sacrés. Le curé, vêtu du sorplisetde l'étole, encourageait encore la pauvre Marie et la soutenait contre la tristesse du départ et du dernier adieu. Mon enfant, disait-il, c'est le viatique, le pain de voyage que je vous apporte. Hélas! vous quittez des lieux bien chers, une humble et tran quille demeure qui vous promettait la paix et le repos. De grandes et de rudes épreuves vous attendent; mais, je vous le dis en vérité, consolez- vous, espérez encore, car Dieu vous reste, il est avec vous... Et avec tonte la digoité du prêtre, dans le calme béni de cette heure matinale, sous ces Le Propagateur a jépeté et répétera souvent encore ces paroles MM. les libéraux, si vous voulez un enseigne ment libéral, payez-le vous-mêmes de vos propres écus libéraux ne dépensez pas pour lui les grosses sommes du budget de la commune; car ces sommes sont prélevées sur les habitants de la catholique ville d'Ypres, qui ne veut pas de l'eoseignement sécularisé que vous imposez h une partie de vos concitoyens, tandis que vous forcez l'antre a soute nir h ses propres frais un collège catholique qui jouit de la confiance générale et perpétue dans notre ville, l'esprit religieux et patriotique de nos ancêtres, vrais catholiques et vrais Belges. Payer soi-même l'enseignement que l'on donne h ses enfants, et devoir, pour le bon plaisir de quelques Messieurs qui se disent libéraux, payer encore d'énormes sommes, pour soutenir un système d'édu cation rationaliste, que les uns subissent forcément et que la grande majorité repousse, voilà, dit l'opinion publique, ce qui est insupportable; il faut que cela finisse! Le Propagateur a signalé ce fait, et continuera de parler comme parle le bon vieux sens flamand, qui est bien plus fort logicieo que ne le sont des sophismes, des ergoteries déclamatoires et odieuses. Le Propagateur cependant traite aussi cette question en principe; car les vrais principes sont toujours d'accord avec le bon sens, puisqu'ils en sont l'explication scientifique. 11 a déjà publié dans ses n08 4,107 et 4,109, deux articles très- importants sur la liberté d'enseignement et la constitutionil continuera ce travail, que d'autres questions et d'autres travaux de ses collaborateurs lui ont fait interrompre. Il s'efforcera de l'achever avec la solidité, la clarté et la convenance qu'il croity avoir rencontrées jusqu'à présent; il ne par lera pas cCâneries on de crétinismechoses qu'il faut avoir un peu dans l'esprit pour les trouver facilement dans son vocabulaire; mais il s'expri mera, comme de coutume, avec toute la franchise et toute l'énergie d'une profonde conviction il appliquera ces principes l'état de choses que nous trouvons dans notre ville. Nous empruntons les lignes suivantes la Pairieparce qu'elles répondent aux violentes diatribes que la presse clubiste lance contre l'Eglise et le clergé, et dont nous entendons les échos résonner jusque dans notre ville Elles sont bien vieilles les accusations de luxe lambris pauvres et enfumés, il donna la femme défaillante et brisée, cette âme éplorée qui cherchait vainement un appui sur la terre, il lui donna la sainte Eucharistie, remède divin Oui, Dieu seul peut ainsi remplir le cœur de l'homme, et contenir l'immensité de ses douleurs Maintenant, continua le curé, ne craignez point, si les hommes vous maudissent, le ciel vous bénitI Croyez-moi, ceux qui vous persécutent sont plus plaindre que vous; pardonnez-leur comme pardonna le Christ; ils ne saveot pas ce qu'ils font. Pour vous, rappelez-vous toujours cette divine promesse Bienheureux ceux qui souffrent, ils seront consolés! Après avoir ainsi parlé, il descendit avec Paul et ses deux fils, laissant Marthe auprès de sa mère. Tandis que leur père s'entretenait avec le curé dans la salle, Ambroise et Victor faisaient encore une fois le tour de leur pauvre héritage mornes et silencieuxtantôt ils contemplaient avidement chaque chose abandonnée, comme pour en graver l'image dans leur esprit, et tantôt ils détournaient tristement les yeux comme pour repousser des souvenirs trop amers. Ils revoyaient ainsi tout ce qui leur rappelait leurs travaux, leurs habitudes, leurs joies innocentes c'étaient les pommiers en et de menées politiques suscitées contre les ecclé siastiques. C'est le moyen le plus efficace de monter les têtes aux estaminets. Les premiers pasteurs de l'Église catholique, les princes de la hiérarchie chrétienne ne peuvent, de par certaines gens, respecter la haute position qu'ils occupent, sans être accusés d'un luxe désordonné, sans être traduits devant l'opinion comme des espèces de Lucullus et d'Apicius; ils De peuvent élever la voix pour défendre les droits imprescriptibles de l'Eglise, pour remplir les plus sacrés de leurs devoirs, sans être traités d'usurpateurs, de provo cateurs, d'enneinis de nos institutions, de fauteurs de troublesde gens voués la haine et la proscription. Voilà le système. On le suit avec toute la ténacité du mal. On voit le but et on y marche, dût-on marcher l'abîme. Le noble usage, vrai ment, qu'un écrivain a fait de sa plume, lorsqu'il a déclamé contre les richesses du clergé! Richesses que l'on sait fort bien ne point exister, ou n'exister que pour soutenir une foule d'œuvres charitables qui tendent au bonheur et au soulagement du peuple; mais richesses que l'on a besoin d'imagi ner pour défendre une thèse imposée par les loges richesses que l'on se figore colossales, pour crier au peuple que l'on trompe sciemment Voilà tes voleurs! Les richesses du clergé! Mais les libéraux de 93 ont eu bientôt fait de les dévorer. Et qu'est-ce que le clergé a obtenu eu restitution? A peine de quoi fournir son entretien. Le plus humble chef de bureau d'une administration publique, est mieux traité que nos curés et nos doyens. Et cepen dant quelle porte le pauvre va-t-il frapper quand il est dans le besoin? Où est-il accueilli comme un frère? Où trouve-t-il ses consolations de l'âme et du corps? Qui est-ce qui le visite sur son grabat? Qui ést-ce qui va respirer dans son réduit l'air empesté des maladies épidémiques? Qui est-ce qui meurt en lui prodiguant son dévouement et ses soins, et sa bourse et sa vie? Oh! nos adversaires le savent bien. Ils savent bien que ce sont ces prêtres qu'ils insultent, qu'ils vouent au mépris et l'animadversion du public. Oui, ils le savent mais ils ne veulent pas le savoir. Ils ne veulent pas voir cinquante jeunes prêtres moissonnés la fleur de l'âge daus les deux Flan dres, l'époque désastreuse du typhus; ils ne veulent pas voir le clergé de toutes nos villes se mettant jour et Duit au service des cholériques ils ne veulent pas voir tant de prêtres héros de la fleurs dont ils ne devaient plus cueillir les fruits; les sillons de leurs champs où reposait la moisson qu'ils ne verraient plus jaunir! Ambroise s'arrêta au pied d'un prunier tout couvert de ses blanches fleurs C'est l'arbre de notre mère, Victor! Que de fois elle est venue là s'asseoir, l'aiguille en main, et nous regardant travailler. II faut tout quitter, répondit Victor, les yeux pleins de larmes. Ils arrachèrent quelques branches, fragile sou venir! et tristement ils regagnèrent la salle. Marie était descendue, en voyant les branches fleuries dans les mains de ses enfants elle détourna la tête et pleura. Marthe pleurait aussi. Cependant on frugal repas couvrait la table, et tous, en silence, rompirent machinalement le dernier pain. Allons, mes enfants, leur dit le curé, ému de leur tristesse, faisons généreusement et gaîmeot le sacrifice que Dieu nous demande tout passe, et le mérite des souffrances acceptées nous reste. Un jour, et si longue que soit notre vie, il arrivera bien vite, un jour nous verra tous réunis dans une patrie meilleure. Cet espoir soutient l'âme chré tienne et la fait sourire la douleur [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2