40mc Année. Mercredi 25 Mars 1857. A» 4,120. LE PROPAGATEUR pour la. ville i 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. Les personnes qui s'abonneront au Propagateur pour le prochain trimestre recevront ce journal gratuitement jusqu'à la fin du mois. 7PRES, 25 Mars. bulletin politique. Depuis quelque temps déjà les tendances belli queuses du gouvernement et de l'opinion publique aux États-Unis, les empiétements successifs de la grande république sur les territoires circonvoisins, rattachent un puissant intérêt aux fluctuations politiques de ce peuple avide et entreprenant. Tandis que la politique extérieure des Etats con fédérés préoccupe les puissances étrangères, l'intérieur c'est la question du maintien ou de l'abolition de l'esclavage qui passionne les esprits. Les États du nord réclament énergiquemebt en ce dernier sens; ceux du sud s'agitent en sens contraire. La dernière élection présidentielle a favorisé le parti du mouvement, les partisans d'une politique plus ou moins agressive. Toutefois le programme du nouveau Président, tel qu'il l'a formulé en son Message au Congrès, se distingue par une grande modération. M. Bucbanan croit qu'il convient de ne sanctionner ni d'exclure l'esclavage, mais qu'il faut sur ce point laisser le peuple libre de régler ses institutions. Son programme, en matière de politi que extérieure, c'est la paix et la non-intervention; et quant aux aonexions territoriales, elles doivent être seulement le résultat d'acquisitions, sans doute par voie d'achat, ou de votés, émanés sans doute des populations qui demanderaient être annexées. Au reste, les actes du gouvernement américain, mieux que des discours, nous mettront même de juger de ses dispositions réelles. De la jeune et vigoureuse démocratie, qui s'étend dans le Nouveau Monde, portons nos regards sur le LA JUSTICE DIVINE. (Suite et fin. Voir le u° 4»119 du Propagateur.) En ce moment le tumulte et les cris de la foule ameutée couvrirent la voix du curé; quelques pierres cassèrent un carreau. 11 faut partir, dit Paul, on ne veut plus de nous. Le bruit augmentait. Ambroise prit résolument le bras de sa mère tremblante et abattue; Victor la soutint de l'autre côté; le curé et Paul, donnant la main a Marthe, les suivirent. Ambroise et Victor s'avançaient lentementcar leur mère défaillante marchait h peine. A cette vue, les cris cessèrent: cette pauvre femme, pâle, débile, chancelante, soutenue par ses deux fils, remplit tous les cœurs de pilié; et la foule reculait devant elle pour lui faire place. Quand on aperçut Paul, quelques murmures se firent entendre; mais un geste et un regard sévères du curé les réprimèrent aussitôt. Marie s'arrêta devant la charrette. Mousieur le curé, dit-elle d'une voix qui s'efforçait de paraître ferme, nous n'aurons plus le bonheur de vous voir ici-bas. Au moins, j'ose vous demander uue place daos vos prières et votre dernière bénédiction. déclin d'une des souverainetés les plus ancieunes du continent, petite, il est vrai, par l'étendue de son territoire, mais grande par les souvenirs histo riques qu'elle éveille: Nous voulons parler du duché de Modène. La santé du duc François V laisse peu d'espoir de guérison. N'ayant point d'enfants, ses états, en vertu des traités, devraient être partagés entre l'Autriche, Parme et la Toscane. Ce fut l'archiduc Ferdinand, aïeul du duc actuel, qui porta ces bieos dans sa famille par son mariage avec l'héritière de la maison d'Esté. Le démembrement du duché effacerait donc le dernier vestige d'une domination que la gloire des armes, les arts et la littérature illustrèrent l'envi, et qui remonte jusqu'à cette héroïque Comtesse Mathilde, l'alliée du grand Gré goire VII et la bienfaitrice de l'Église. Le système de la coterie pseudo-libérale n'est plus un secret pour personne, jl est percé jour. Une fois en majorité a l'Hôtel-de-Ville, aux Hos pices, au Bureau de Bienfaisance, elle a travaillé sans relâche pour écarter même la minorité. Il est des gens qui il ne suffit pas de disposer en maîtres, il faut encore qu'on ne puisse pas leur faire la moindre objection. C'était évidemment la partie la moins difficile de la besogne les moyens qui avaient réussi dans la première, devaient réussir, plus forte raison, dans la seconde. Des hommes saus aptitude, sans talent, sans connais sances, mais surtout sans caractère, l'ont emporté, depuis i842, daos les élections, sur toute une catégorie de citoyens recommandables par leurs antécédents, leur position et leurs capacités. On a beau parler d'intelligence et de lumières Ce n'est pas là ce que l'on cherche; ce que l'on demande, ce que l'on requiert impérieusement; c'est de l'asservissement. Si on ne le rencontre pas chez les ypïois, on leur préfère des étrangers. Et pour bien A ces mots elle s'agenouilla avec toute sa famille devant le véoérable prêtre et celui-ci, devant la foule muette et inclinée, les bénit comme ministre de Dieu et les embrassa tous commu un ami. Marie et Marthe montèrent sur le devant de la voiture; elle partit. Paul et ses deux fils mar chaient sur le côté. Les curieux les suivirent des yeux quelques instants, puis la foule se dissipa. Le curé seul était resté immobile, et le regard fixé sur le chemin, il voyait la voiture insensible ment et lentement s'éloigner.... De temps autre, les trois piétons se retournaient agitant leurs chapeaux, et de la main le curé leur renvoyait ses adieux. La distance et la poussière de la roule commençaient envelopper les voyageurs, lorsque la voilure atteignit un détour qui allait rompre avec le chemiu et la vue du pays si cher. Le curé crut remarquer qu'on s'arrêtait; il redoubla d'at tention il lui semblait voir Marthe et Marie, debout sur la voiture, agitant des mouchoirs; il crut distinguer Paul, Ambroise et Victor, moulés sur les roues, et lui envoyant un dernier salut; et le digne prêtre, comme si on eût pu l'entendre, se mit crier Adieu!Adieu!Cette scène dura quelques minutesLes voyageurs tournè rent la route, et le curé les perdit de vue. Quelque temps ses yeux restèrent fixés sur le chemin il s'assurer de la soumission des candidats, od les fait passer, pour les mettre l'épreuve, par le Bureau de Bienfaisance ou par la Chambre de commerce, avant de les élever -aux Hospices ou an Conseil communal. Heureusement la contagion de cette bassesse d'atteint pas tous les caractères. II est encore, et là, un homme qui, fut-il seul de son opinion, lutte avec persévérance et avec fer metésurtout lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts des pauvres. Cet bomme succombera peut- être sous la veogeance de la coterie, mais il triom phera certainement dans l'apinion publique. Une chose qui frappe tous les habitants de la ville, excepté les pseudo-libéraux, c'est que les Hospices, avec leurs énormes ressourcés, ne font presque rien pour les pauvres, n'opèrent du moins en leur faveur aucun bien sensible. L'adminisJra- tion des Hospices dispose d'uu revenu annuel de près de 200,000 fraucs, et peut-être la moitié des pauvres accablés par l'âge ou les infirmités se traînent dans la me, tant qu'ils peuvent, pour mendier, et finissent par mourir de faim ou de froid. En comparant les ressources aux résultats, on est porté dire il y a là des abus, il doit y en avoir nécessairement, il est impossible qu'il n'y en ait point. Et en effet, lorsqu'il est permis de pénétrer un peu daos cette administration, il est facile de voir qu'il y a des abus de trots espèces. En premier lieu, les rouages sont trop compliqués et engendrent trop de frais; en second lieu, les sentiments charitables y sont remplacés par l'esprit de spéculation, de favoritisme et de domination en troisième lieu, uoe bonne part des revenus est gaspillée en constructions et reconstructions de toute Dature. C'est ce dernier point qui fixera tout d'abord notre attention; les autres trouveront leur place en temps et lieu. A Ypres, il y a quatre établissements consacrés la vieillesse, deux pour hommes, le Nazareth et le croyait les voir encore, sa pensée les voyait, il les suivait dans son espritPuis, seul, triste peut- être, mais dans le calme de la prière, il retourna offrir le saint sacrifice pour les pauvres exilés. Si quelque lecteur ou quelque indulgente lectrice s'était intéressé l'histoire de cette pauvre famille et désirait savoir quel fut son avenir, nous aurions ajouter qu'à quelque temps de là UDe prise d'habit avait lieu daos un cloître, et qu'après la cérémonie, le religieux s'étant mis geooux devant chacun de ses frères, comme il est d'usage, fut relevé et embrassé par tous, et accueilli comme un fils du vénérable abbé. Non loin do monastère, dans no petit hameau isolé, dont les chaumières étaient éparses dans la plaine, et d'où, cependant, on apercevait les hautes murailles du couvent, une famille prit possession d'uue petite habitation; et tous les soirs, devant là porte, en été, au bord de la fenêtre en hiver, cette pauvre famille récitait la prière commune, les yeux tournés tantôt vers les murs du cloître et tantôt vers le ciel.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1