clergé témoin encore le mépris voué a la presse
aoii reiigitnae et les sympathies accordées h tout ce
qui prend haut et ferme la défense de la Religion
et de ses ministres: témoin enfin, le vif désir
généralement exprimé de voir gouverner la ville
par des hommes attachés aux bons principes,
fidèles a la foi de leurs pères.
Q.. l'on cesse doue de croire qee la totalité des
habitants d'Ypres appartiennent au parti de la loge
maçonnique!
Si les Ypreis ont voulu voir b leur tête des
hommes dont ils ne partagent pas les opinions, ils
n'oQt pas cru qu'ils auraient en b snbir nne
administration eo opposition avec leurs convictions
religieuses; ils sauront prouver un jour (et ce jour
n'est plus éloigné) que l'on ne travaille pas impu
nément b détruire, b affaiblir leur attachement b
l'Eglise et leur respect pour ses ministres.
Nos adversaires étaient las eux-mêmes de faire
hausser les épaules b leors dépens- Se mettre b la
tortore pour prouver que la position sociale do
clergé doit s'identifier avec celle des professeurs de
l'école moyenne, rédiger alors des comptes d'apo
thicaire pour faire accroire que le clergé est large
ment rétribué, c'était ridicule, c'était odieux encore
au moment où e» France comme eu Belgique, saos
qne le clergé lui-même ajt fait entendre aucune
réclamation, l'opinion publique appelle l'attention
du gouvernement sur la position matérielle, peu
convenable des ministres du colle; c'était odieux
surtout b Ypres, au moment où toute la ville se
sent indignée et condamne hautement la raesore
injurieose et vexatoire par laquelle le Conseil
communal a supprimé les traitements des desser
vants et des vicaires.
Nos adversaires ont cru devoir alors endosser la
toge et la toque, mais malheureusement pour faire
la besogne d*fevocats de mauvaise cause.
Dans notre pays la position matérielle assez
précaire des vicaires et des desservants, comprend
depuis i83o la pension de l'Etat, le casuel et le
supplémeut de fr. 200 et de fr. 3oo payé 00 par
la commune ou par la fabrique de l'Église, ou
partiellement par l'une et l'autre. Les circonstances,
la situation financière, l'usage coosacré ont déter
miné uo état particulier dans lesdifférenles localités.
Généralement on respecte cet état de choses paisi
blement reconnu par tout le monde et dans lequel
ou ne saurait former contre le clergé le moindre
soupçon de cupidité. Il est légal et constitutionnel,
personne n'en doute. Il faudrait être mal inteo-
tionné ou avoir la vue courte pour vouloir y
apporter la perturbation et le révolutionner. Aussi
citerait-on peu de localités qni l'ont brisé; ou
pourrait nommer la ville de Wervicq qui depuis
quelque temps a mis b la charge de la fabrique les
supplémeots des vicaires payés antérieurement par
ouvriers désirait lui parler, il se leva de son
fauteuil et le fit entrer.
Ab! c'est vous, Sonder? Comment va-t-il?
Que désirez-vous? Parlez avec confiance, mon ami.
Monsieur, j'ai peur que ma famille et moi
nous ne devioos entrer au workhouse. Si vous ne
pouvez me donner toujours du travail, il m'est
impossible de nourrir mes enfants et de payer mon
loyer, si peu élevé cependant.
Je crains fort, Sonder, de ne pouvoir vous
occuper constamment. Le commerce n'est pas
dans un état prospère je oe pois pas faire travailler
b perte, d'autant plus que ce qui est de première
nécessité a beaucoup renchéri vous le savez
comme moi.
Oui, monsieur; on dirait vraiment que tout
conspire contre nous: les aliments et les loyers
deviennent plus cher b mesure que s'accroît le
nombre de ceux pour lesquels 000s devons soigner.
Je puis dire que j'ai fait tout ce qu'il m'était pos
sible de faire souvent j'ai travaillé plus de onze
heures par jour.
De soo côté, Marie est ordinairement malade,
et l'accident de Robert l'a rendu si impoteot
qu'elle doit lui sacrifier une grande partie de son
temps. Nous avons fait instruire nos enfants autant
la commune; mais il faudrait ajouter que dans la
localité ou attribue généralement cette mesure h
une inspiration yptoise.
La loi oblige commune b fournir aux curés et
au* desservants un presbytère, ou b les indemniser
de ce chef. Nos curés et desservants reçoivent ponr
indemnité la somme de Soo fr. absorbés eo grande
partie par les contributions!
Nos adversaires combinant le décret de l'an ix
avec la Constitution et avec une décision ministé
rielle, trouvent que le Conseil communal d'Ypres
pouvait eo strict droit supprimer les suppléments,
puisqu'il n'est pas tenu de faire nsage de la faculté
légale de voter les soppléments, ni de continuer b
allouer des suppléments facultatifs quoique consa
crés par l'usage. C'est vouloir donuer le change,
c'est déplacer la question.
S'est-il donc agi d'appeler le Conseil communal
devant les tribunaux b l'occasion de son odieuse
mesure, où bien cherchera-t-on b la faire casser
par l'autorité supérieure? S'il plaisait au Conseil
communal de supprimer ou de rogner les traitements
d'autres fonctionnaires, n'y aurait-il pour appré
cier cette mesure qu'b se demander Ces fonction
naires pourront-ils en appeler en justice?
Laissant donc Ib, la question de droit rigoureux
qui est ici complètement étraogère, il nous restera
b examiner la moralité de l'acte posé par l'adminis
tration de l'Hôtel—de- Ville.
La tactique de nos adversaires est ruse'e autant
qu'elle est déloyale.
Quand enfin, fatiguée du joug tyranuique qu'ils
foQl peser sur notre ville, l'opinion publique se
déclare contre eux, jette le blâme sur leurs actes,
dévoile leurs intrigues et fait ressortir au grand
jour la bassesse de leurs vengeancesils s'en voat
crier partout que c'est le clergé, le clergé seul qoi
se déclare contre eux; ils voudraient ainsi détruire
l'effet des légitimes réclamations du public, et des
justes accusations lancées contre les diverses admi
nistrations où la coterie domine.
Nos adversaires ne sentent que trop bien que ie
terrain leur échappe; il y a des signes non équivo
ques auxquels ils reconnaissent que la fin de leur
règne pourrait bien approcher; leurs adhérents
mêmes ne se le cachent plus.
Et comme toujours, ils réchauffent leurs anciens
moyens Courons sus au clergé C'est de lui que
nous vient tout le mal Nous n'avons pour
adversaires que le clergé seul
Et les hommes honorables, de tontes les classes,
qui se déclarent hautement contre la domination
des pseudo-libéraux; qui forts de leur indépen
dance ne veulent pas plier sous le jong, et soot pour
ce motif l'objet d'une exclusion systématique de la
part du parti est-ce là le clergé?
Oo oe le fera accroire b personne! C'est eo vain
qu'il était en notre pouvoir. Daos la maison des
pauvres, on nous eu séparera; nous n'aurons plos
ou presque plus b nous occuper du soin de les
guider. C'est la ma plus grande douleur. Cepen
dant, je crois que nous devons y aller.
Il y eut une longue pause; elle n'était pas provo
quée néanmoins par l'inattention ou l'indifférence.
M. Dalton s'était toojours vivement intéressé au
sort des classes pauvres; il y prodiguait son temps
et ses largesses. Parfois ces soius l'absorbaient
tellement qu'il ne pouvait plus s'occuper d'autre
chose. Il considérait avec effroi l'état de prospérité
artificielle d'une grande nation commerçante. Il
voyait les maux et les misères physiques et morales
d'un semblable état de choses. Mais s'il était facile
de les apercevoiril oe l'était pas d'y appliquer
des remèdes efficaces. Il fallait pour cela et des
ressources, et du savoir, et surtout du dévouement.
Eufin, M. Dalton reprit Etes-vons affilié b
une société de secours mutuels, Sunder?
Noomonsieur; j'ai eu l'idée de me joindre
b la Société de***; mais il m'a paru que ses opéra
tions n'étaient pas tout b fait droites, et Marie
s'opposait beaucoup b mou affiliation.
Allez donc chez vous, mon ami; je réflé
chirai sur ce qu'il y a b faire. Mais attendezil
qu'on veuille donner le change b l'opinion publi
que ces moyens sont usés; il fut un temps où il»
opéraient merveilles; aujourd'hui le public ne s'y
trompe plus; toutes les criailleries de nos pseudo-
libéraux, leurs diatribes et leurs ruses pour déplacer
la question sur le terrain du clérical, ne serviront
u'a faire ressortir de plus en plus que la domination
e la coterie n'a été que le résultat de l'audace et
de l'astuce.
Nos abonnés recevront avec le n° de ce
jour, le discours prononcé par M. l'abbé
Ostyn, principal du collège S1 Vincent, sur
la tombe de M. Morel-Delebecque.
La même brochure sera adressée aux
personnes qui s'abonneront au Propaga-
teur pour le prochain trimestre.
On lit dans VÊclio universel de La Haye
La dénonciation du traité de commerce du 20
septembre i85l, conclu entre la Néerlande et la
Belgique, oblige uotre gouvernement de proposer
aux Etats-Générauxdans nn délai de six mois
après la dénonciation, un projet de loi qui fixe de
nouveau les droits douaniers sur les marchandises
éoumérées dans le traité bollaodo-belge.
NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE.
M. H.-J. Liedts, curé doyen de Renaix, vient
d'être transféré en la même qualité b Lokeren.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le tribunal correctionnel de Bruges, dans sa
séance du 20 courant, vient de condamner par
défaut, les nommés Bral, Jean, de Bruges, et
Broucke, Joseph, d'Eernegbem, chacun b six mois
d'emprisonnement et aux frais du procès, du chef
d'escroquerie commise au préjudice du sieur Rosi-
mont- Verpoort, agent en remplacements militaires,
b Bruges.
On connaît les tristes démêlés qui ont eu
lieu entre M. De Wylge, président du tribunal de
Courtrai,et M. Salembier, ex-avoué dans la même
ville. Les journaux de Gand nous apprennent
aujourd'hui qne, par ordouuance de M. le procu
reur général, M. Salembier est cité devant la cour
d'appel de Gand ponr l'audience du 28 de ce mois,
comme prévenu de dénonciation calomnieuseenvers
M. le président du tribunal civil de Courtrai.
Mardi a été terminée devant la cour d'assises
séant b Bruges, l'affaire des nommés Ivon Van der
Haegheo, de Menin; Jean Baert, d'Ardoye; Henri
Tytgat de WinkeLS*-Éloy et de Frédéric Caloen,
de Gbeluwe; accusés de fabrication et d'émission
de fansse monnaie. Cette affaire, comme on sait,
occupait la cour depuis jeudi. Les accusés ont été
déclarés non coupables et mis en liberté.
faut d'abord que vous preuiez quelque chose pour
votre souper.
M. Dalton sonna, et sur son ordre, nn domes
tique apporta aussitôt un excellent quartier de
bœuf, du pain et du fromage, puis un cruchon de
bière. Paul était silencieux il semblait désireux
de parler et il n'osait ouvrir la bouche. M. Dalton
lai dit
Voudriez-vous emporter votre souper? Faites
comme il vous plaît. Dites-moi, Sunder, qu'avez-
vous pris aujourd'huivous et votre famille?
Nous avons mangé deux croûtons de pain b
nous sept, et en faisant cet aveu d'une voix
étouffée, le vigoureux artisan cacha sa figure dans
ses deux mainset laissa échapper un flot de
larmes trop longtemps contenu.
Ceux qui oui vu pleurer un honnête homme, et
qui saveot qu'il n'en vient a cette extrémité
qu'après des efforts surhumains et quand son cœur
déborde de douleur, ceux-lb comprendront ce
que dut ressentir M. Dalton. Il dut faire maintes
tentatives pour maîtriser son émotion; puis il prit
les mains de l'infortuné père, y mit un demi-
souverain et lui dit d'espérer.
Pour être continué