40me Année. Samedi 4 Avril 1857. Ao 4,123. LE PROPAGATEUR pour la ville i 6 fr. par an, poiïji le dehors fr. 7-50 par 4fr. pour 6 mois, 2-50 pour FQI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 3 mois. 7PRS3, 4 Avril. bulletin politique. La situation politique reste telle quelle. La Suisse se démène contre la Prnssel'Autriche tourne le dos au Piémont, les Puissances occiden- taies boudent le roi des Deux-Siciles, le Danemarck a maille a partir avec l'Allemagne. Tel, qui redoute sur toutes choses la guerre, ne sait pourtant se résigner an repos. Un besoin inassouvi d'agita tion travaille les gouvernements, de même que les individus. C'est le caractère de l'époque; et le développement croissant, parfois h l'excès, des entreprises industrielles et des spéculations com merciales, en constitue un des phénomènes. Nous n'avons point ici entrer en des détails. Signalons toutefois, vu sou importance politique, le percement de l'isthme de Suezentreprise gigantesque, que projetait le grand Alexandre et qu'on s'était habitué depuis longtemps a regarder comme un rêve chimérique. Il appartenait au XIX* siècle de réaliser cette audacieuse conception. Ainsi s'ouvriront des routes nouvelles a l'activité commerciale de l'Europe la Méditerranée va redevenir la gTande artère de la circulation des richesses eotre l'Orient et l'Occident, et l'Italie en sera l'heureuse intermédiaire. Elle fut grande au moyen-âge par le commerce et les richesses de ses industrieuses républiques. Mais la découverte du NouveàQ Monde et du chemin des Iodes orientales, en déplaçant les bases du commerce européen, lui ôta le sceptre des mers, et l'Angleterre devint la reine de l'OcéaD, tandis que Venise et Gênes lan guissaient oubliées au fond de leurs golfes. Aujourd'hui que les ports de l'Adriatique et de la mer Tyrrhéoieuoe (il est permis de l'espérer) recouvreront leur importaoce, les divers gouver nements de la Péninsule tournent de ce côté leur sollicitude vigilante. Déjà de grands travaux sont CHARITÉ ET RECONNAISSANCE. (Suite et Fin. Voir le n° 4>'32 du Propagateur.) Paul Sunder et sa femme nourrissaient d'autres idées l'égard du bienfaiteur de leur famille et de tant d'autres; ils étaieot pénétrés d'admiration pour cet homme prodigue envers les infortunés et économe pour lui-même; ils versaient des lanues d'attendrissement eu s'entretenant de ce qu'ils appelaient les dures privations de M. et Mmo Daltou et de leur fille. Mou ami, disait Marie, je ne cesse de penser a ce que oous pourrions faire pour témoigner notre reconnaissance de tant de bienfaits et de si graods sacrifices. Depuis longtemps, Marie, je fais comme toi, et enfin aujourd'hui même j'ai trouvé. - Vraiment, Sunder? quel bonheur Oui; voici oous irous deux remercier M. Dalton, et je t'avoue que ce sera pour tuoi le plus difficile, car je ne sais comment dire tout ce que je sens pour cet homme généreux. Ensuite nous lui pffr!FQP? 3Îoé pour le servir, lui et sa digue famille, sans paiement de gages. Bien, Paul! je te félicite d'avoir découvert eu voie d'exécution, destinés assurer a l'Italie les avantages incalculables que le nouveau débouché lui promet dans un prochain avenir. Le chemin de fer romaio, en construction, est de ce nombre. Il traverse i'Ëtat du nord au midi, depuis la frontière napolitaine jusqu'à la frontière lombarde, tandis que sa ligne centrale le traverse dans toute sa lar geur depuis Ancôoe jusqu'à Civita-Vecchia et réunit l'Adriatique la Méditerranée. Par le Dord il se relie d'uoe part, au moyen des lignes de l'Italie centrale aux voies ferrées du Piémont et de la France; de l'autre, par Ferrare et Padoue, au Lombard-Véoitien et l'Autriche tandis que sa ligne méridionale sert de communication eutre le réseau napolitain et la Haute*Italie. Il est du devoir d'un écrivain consciencieux de lutter avec courage contre le torrent des mauvaises doctrines et de contribuer dans la mesure de ses moyens, au triomphe des principes fondamentaux et essentiellement conservateurs de la société. De l'aveu de tout homme sage, la boone éducation de la jeunesse, est la condition première du bien être de la société, do bonheur de la famille. L'éducatioo, c'est tout l'avenir; c'est le point de départ de toutes les destinées. Puissent ces paroles fixer l'attention des pères et des mères de famille. Jamais la pensée si vraie qu'elles expri ment oe suggéra des réflexions plus sérieuses qu'à l'époque actuelle d'indifférence et de désordre moral. Jamais l'éducation n'eut une importaoce aussi graode que de nos jours, parce que jamais la jeunesse ne fut exposée d'aussi graves dangers. C'est pourquoi nous couvions sans relâche nos lecteurs méditer l'importaut sujet de l'éducatioo publique. A quoi servirait-il de se faire illusion l'état présent de la société ne fournit que trop d'argu ments propres faire ressortir le besoin de douner l'éducation une base forte^ franchement reli- cela, et je regrette encore que nous ne puissions ■faire davantage... Mais voici que ton idée m'en inspire uue autre si tu le veux, oous lui offrirons aussi, gratuitement, tous nos autres enfants, me sure qu'ils auront atteint l'âge de dix-sept ans. Sans doute, Marie, que je le veux. C'est convenu; demain nous irons faire cette offre M. Dalton. Comme bien on le pense, M. Dalton se trouvait amplement récompensé de ses efforts et de ses sacrifices, eu voyant complètement changées les conditions d'existence de la classe ouvrière, dans le quartier qu'il habitait, et même dans plusieurs localités voisines. Aux époques de chômage, on ne voyait plus dans les rues de Nottingham et aux environs, ces groupes d'artisaDs dont l'attitude et les traits décelaient le découragement et les pro fondes douleurs, et parfois aussi l'envie et la colère. Les collecteurs des souscriptions et les distribu teurs de secours étaieot des hommes honorables sous tous les rapports; ils ajoutaient leurs soius matériels les paroles de consolatioo et d'encourage ment, ainsi que des conseils moraux et d'économie domestique; et tous affirmaient que du peu qu'ils avaient semé, ils recueillaient bien au delà de leurs espérances. gieuse, et d'inculquer la jeunesse, qui est l'unique espéraoce de l'avenir d'une nation, les principes solides et sacrés de la Religion. Jetons un regard autour de oous; partout la dépravation des mœurs est son comble; peine sortie de l'enfance, un monde corrompu s'empare de la génération nais sante; ici les maximes les plus perverses retentissent ses oreilles; là des exemples les plus daogereox flétrissent son esprit et son cœur, avant qu'il puisse en soupçonner les périls. A côté de ces écueils quels ne sont pas les dangers qui s'offrent au jeune homme, ses premiers pas daus le moode? Quel reuversement complet d'idées, quel déver gondage, qu'elle impiété révoltante parfois chez ceux-là même qui sont appelés donner l'exemple et l'instruction? quel concert de défiance et de haine contre le clergé, gardien naturel de la morale? quel assemblage monstrueux de produc tions infâmes, de journaux irréligieux et éhontés? Voilà le spectacle affligeant, malheureusement trop vrai, que présente notre époque. Comment préserver la jeunesse de la corruption qui l'entoure? Comment épargner notre chère patrie, les malheurs incalculables qu'entraîne tôt ou tard sa suite le mépris de Dieu et de ses pré ceptes divins? Le doute cet égard est impossible c'est l'éducation solide, chrétienne, catholique; c'est la religioo comme l'a proclamé si justement M. Thiers, alors que la tourmente révolutionnaire bouleversait la France; c'est la morale évaogélique qui présente l'unique planche de salut la société en naufrage. En effet, rien que la morale chrétienne n'est capable de guider et de fortifier les intelligences et les cœurs; rien que la morale chrétienne n'est capable de former l'homme an bien elle seule offre des garanties réelles d'ordre et de bonheur. Ailleurs quels gages plus surs de bien-être public serait-ou teulé d'opposer ceux qnè pré sente l'éducation religieuse? Serait-ce dans les Le jour qui suivit leur conversation-, Paul Sander et sa femme se présentèrent la demeure de M. Dalton ils tremblaient d'émotion. Quand on les eut introduits auprès de lui, Paul, son bonnet la main, ne put faire entendre que ces paroles Ah! monsieur, c'est trop!... et il porta La malu sur sou cœur pour en apaiser Jes battements répétés. Marie avait les yeux pleins de larmes. Eh bien, mon ami, dit M. Dalton avec bonté, qu'avez-vous doue? Voyons, asseyez-vous; vous aussi, Marie; et surtout, calmez-vous. Dites-moi avec aisance le sujet de votre visite. Monsieur, reprit Paul tout fait rassuré par ce bon accueil, nous venons vous remercier avec effusion pour le bien que vous avez fait ootre famille et tant d'autres nous trouvroos que c'est trop! Chaque jour nous pleurous de reconnaissance en parlant de vous. Ce qui oous touche jusqu'au fond du cœur, ce sont les grands sacrifices que vous a coûtés notre misère. Ah nous ne les oublierons jamais!... Suffoqué par l'émotion, Paul oe put se contenir plus longtemps, et il laissa sou mâle visage se couvrir de larmes. Mon brave Paul, répondit M. Dalton en lui preuaut les mains, n'appelez pas sactifices ce qui

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1