théories purement scientifiques qu'on ira décou
vrir ce secret? La science sans Dieu, aboutit au
matérialisme; le régime des collèges et des établis
sements d'iostroction publique, où la Religion ne
sert que d'enseigne, où les professeurs nient la
Divinité ou en altèrent les notions, ne peuvent
enfanter en générai, que des incrédules, des
libertins, des rationalistes, des ambitieux dont la
prétendue science révolte et attriste tout homme
sensé.
A l'appui de cette vérité nous osons invoquer le
témoignage des pères de famille qui placent leurs
enfants dans des établissements suspects d'irréligion
et de mauvaises mœurs. Une telle éducation ré-
pond-t-elle b leurs vœux? N'a-t-elle pas été déjb
pour eux une source féconde de chagrins, de
larmes amères, de noires ingratitudes et comme un
tombeau où vont s'envelir les charmes de leur vie,
et les espérances de leurs vieux jours.
D'autre part, le jeune homme que la religion a
nourri de son lait maternel, qu'elle couvre de son
égide par une bonne éducatioo, qu'elle suit pas b
pas dans le chemin de la vie pour le plier aux
devoirs qui l'attendent dans le monde, se distingue,
b de rares exceptions près, par ses goûts nobles,
par les heureux instiocts qui ont germé dans son
âme. Tout autour de lui respire cette force de
caractère, cet amour du bien, qui le met au-dessus
des atteintes de la corruption. Il a trouvé dans la
morale divine, les principes de foi et de raison dont
l'absence dégrade notre siècle; fort de cet appui, il
saura se montrer toujours fils respectueux, digne
époux, heureux père, excellent homme public,
citoyen vertueux et dévoué.
Entre les voies différentes, entre les résultats
divers qu'offre la bonne et la mauvaise éducation,
certes, le choix n'est guère possible. N'est-il pas
déplorable dès lors, de devoir constater les efforts
suprêmes que tentent partout les ennemis de la
Religion, pour comprimer le mouvement catholique
en matière d'enseignement? Peut-on calculer sans
craindre les conséquences funestes de cette persé
cution ourdie contre le clergé, contre la morale
évangélique? Nos appréhensions b cet égard pour
raient être taxées d'outrecuidance et d'exagération;
mais il s'agit du principe générateur de la vraie
civilisation, do principe conservateur de la société;
or, dans cette matière, il ne peut être question
d'expérimenter, il faut avant tout prendre le parti
le plus sûr.
me donne plus de bonheur que tontes les satisfac
tions de l'opulence. Je suis beoreux pins que je ne
puis dire de vous voir heureux, vous et vos cama
rades; et les nobles sentiments de gratitude que
vous me témoignez seront tonjonrs au-dessus de
tout ce que j'ai po faire pour vous.
Monsieur Dalton, ne pouvant vous marquer
autrement notre reconnaissance, nous venons vous
offrir et vous prier d'accepter notre fils aîné pour
vons servir, sans aucun gage, comme cocher ou
d'une antre manière; et nous vous donnerons de
même tous oos enfants, b mesure qu'ils grandiront
en, âge.
En entendant cette offre touchante, M. Dalton
fut b soo tour profondément ému; il ne put proférer
uoe parole. Mais ses yeox, qui exprimaient nne
joie ineffable, parlaient pour lui.
Nobles cœors! exclama-t-il enfin je vous ai
donné quelques oboles, et vous voulez me donner
tous vos enfants, que vous aimez tant! Ah! jamais
je ne perdrai la mémoire du bonheur que me fait
éprouver une si admirable gratitode. Mais je ne
puis accepter, moo ami. Votre contentement a tous
me rend plus heureux que tous les chevaux et les
carrosses du moode; un valet en livrée ne saurait,
je vous assure, ajouter b mou bonheur. Gardez vos
APPRÉCIATION POLITIQUE DE LA LETTRE DE
Mr II. CARTON.
Les quelques mots entre parenthèses que nous
avons ajoutés comme complément explicatif b la
lettre de Mr H. Carton, suffiraient abondamment
pour faire justice de cette inconcevable missive.
Noos devons cependant y revenir, car l'auteur
ne se trouve point dans la modeste position d'un
receveur ordinaire d'Hospices; il ne cherche pas
par sa réclame b fournir des preuves de l'attitude
humble et discrète qu'il garde aux séances de la
commission, sfin que celle-ci ne lui retire point
une autorisation de présence dont il s'est senti
jusqu'ici infiniment honoré; ce n'est point dans ce
but encore qu'il donne un audacieux démenti b
on antécédent que le public connaît et qui pouvait
lui être applicable.
Mr Carton qui appelle snr sa personne l'attention
et le jugement du public, est l'âme et le chef du
parti pseodo-libéral qui domioe la ville, et s'efforce
d'y réaliser l'œuvre que poursuit aveuglément la
franc-maçonnerie en Belgique. C'est b M* H.
Carton, c'est b son intelligence des hommes et des
choses, c'est b son activité, b soo énergie, que ce
faux libéralisme doit soo avènement, ses regretta
bles triomphes et son maintien exclusif, pendant
de si longues années, b tous les pouvoirs publics de
la cité. Aussi sa main s'est fait partout sentir
hommes et choses loi sont soumises; les intérêts,
les positions s'harmonisent avec ses voes ou
relèvent de loi; les volontés, les caractères plient
et faiblissent devant cette volonté pour la servir. Il
est vrai de dire que Mr H. Carton, dans sa modeste
mais influente et lucrative position de receveur des
Hospices, est le maître de la cité d'Ypres. L'esprit
religieux seul d'uoe population profondément
catholiqne a pu se maioteoir devant loi, lui
résister, neutraliser le servilisme, sauvegarder la
dignité et l'indépendance des caractères, l'arrêter
encore, déjouer ses projets, mériter ses colères,
prévoir sa chute.
Au parti dont M* -H. Carton est le chef, nous
devons les honneurs de la discussion des paroles
de son maître. Envers ce parti au poovoir, nous ne
portons ni haine ni sentiment iojnrieox. Notre
devoirle devoir de la presse qui veut le bien
général, c'est de l'éclairer, de l'avertir, de le con
tenir, de le reprendre, de le confondre au besoin,
de lui signaler les écueils contre lesquels il court se
briser et s'engloutir. Nous devons aussi cette dis
cussion aux hommes honorables de ce parti qui
regrettent peut-être de s'y être engagés, qui n'ont
enfants, faites-en d'autres vous-mêmes, et leur
conduite honorable sera pour moi une digne et
grande récompense du peu que j'ai fait pour mes
semblables.
Paul n'osa pas insister; il prit avec Marie congé
de M. Dalton, après lui avoir exprimé le vœu que
Dieu voulût se charger de leur dette envers lui, en
le comblaot, lui et sa famille, des plus grandes
bénédictions qui puissent être départies b un
homme de bien en ce moude.
Paul Sonder, désolé de ne pouvoir faire agréer
aucune marque sensible de son dévouement envers
la famille Dalton, imagina un nouvel expédient
tout b fait digne de sa belle âme et digne aussi du
bienfaiteur dont il voulait absolument reconnaître
les bienfaits.
Quinze jours après l'entrevue que nous venons
de rapporter, on voyait se réunir dans l'église de
Saint-Barnabé, b la première heure du jour (c'était
un lundi), un nombre inusité d'oUvriers, accoropa-
gnésdeleurs femmesetde leurs enfants.C'était Paul
qui, par des démarches incessantes, avait convoqué
ses camarades et toutes les familles secourues, b une
messe qu'il faisait célébrer b l'intention du fonda
teur de la Société de S'-Louis. Tous, pères, mères
et enfants, furent fidèles au rendez-vous de la
jamais cru qu'on voulût les mener si loin, qui ne
font peut-être qu'entrevoir ses tendances; aux
hommes honorables encore qoe leur position
sociale et lenrs talents ont fait entrer dans la vie
publique par la seule voie qui y donnait accès dans
notre ville; dont le caractère repousse la servilité
et qui ne demanderaient pas mieux que de remplir
leurs devoirs avec cette dignité, cette liberté, cette
indépendance qui appelle sur l'homme public la
considération et la confiance générale de leurs
concitoyens.
M* H. Carton a parlé. Nous pensons qu'il a
commis une faute irréparable.
Laissons lb les prétextes; trois hypothèses, prises
dans la lettre elle-même, se présentent pour rendre
compte de l'acte que Mr Carton a posé oo bien,
son amour propre surexcité a voulu se venger des
griefs trop fondés qu'on formulait contre lui ou
bien, il a voulu pour se maintenir, prendre la dé
fense de ses adhérents dont l'administration est
battue en brèche et fortement compromise ou
bien, il a voulu se maintenir dans sa forte position
aux Hospices, où il se voyait sérieusement menacé.
Sa vue s'est obscurcie, son habilité lui a fait
défaut. Il devait se taire; car en parlant il s'est
découvert, compromis, ruiné.
Nous expliquerons notre pensée, nous établirons
ce qoe nous venons d'avancer.
AVIS A L'OBSERVATEUR.
Voici un conseil que l'on adresse b Y Observateur
pour lui venir en aide dans ses projets de calholi-
cophobie maçonnique.
L'Hôtel-de-Ville de Bruxelles est surmonté de
la statue de S'-Michel terrassant le démon; cet
emblème constitue les armoiries de la capitale.
VObservateur devrait provoquer la disparition
de l'Archange, afin de se placer complètement
daDs les idées du XVIII™® siècle combinées avec
celles du XIXm®. -t
Si cette mesure lui paraît un peu trop radicale,
il pourrait recourir b un moyen terme Qu'il
élimine l'Archange et redresse le démon si fâcheu
sement foulé aux pieds.
De la sorte un grand progrès serait réalisé et
l'emblème serait mis en harmonie avec le libéra
lisme de Y Observateur,
Prétend-on en effet, faire autre chose aujour
d'hui, en travaillant avec tant d'acharnement b
décatholiser la Belgique?
reconnaissance; la plopart, b l'exemple de Paul
Sunder et de sa famille, communièrent avec l'offi
ciant. Le clergé, s'associant b la louable intention
de Paulet au grand étonnement de celui-ci,
célébra l'office divin eu grande pompe et avec
accompagnement des sons graves et tonchants de
l'orgue.
Cette belle solennité, qui empruntait un carac
tère particulier aux nobles sentiments qui l'avaient
inspirée, remplissait tous les assistants d'nne sorte
de surprise mêlée d'admiration. Il était beau, en
effet, de voir ces hommes énergiques et ces douces
mères de famille, bénir ensemble Celui qui dispose
les cœurs des riches b la commisération, et le sup
plier de réserver les biens impérissables de la vie
future b ceux qui prodiguent leurs biens de ce
monde en faveur des infortuués. Qui pourrait
douter qoe ces vœux n'aient été entendus?
M. Dalton, que Paul avait averti la veille seule
ment de la cérémonie, y assistait avec son épouse
et sa fille. Nul ne saurait rendre les sensatioos inef
fables qu'ils ressentirent. M. Dalton était abîmé
sous le poids d'un bonheur qu'il faut goû er pour
lecomprendre.il ne sut que bénir Dieu d'avoir voulu
le choisir pour être l'instrument de sa Providence
envers ceux qui souffrent. Imité de l'anglais.)