40me Année.
Mercredi 8 Avril 1857.
V 4,124.
roi CATHOLIQUE. COUSTITCtlOll BELGE.
LE PROPAGATEUR
pour la Ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-30 Pour
trois mois.
pour le dehors ffi. 7-30 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
g—tÉMÉ—Éd—
TFRES^ 8 Avril.
bulletin politique.
La coDdamoation, par devant le Conseil d'État,
de Mgr. l'Évêque de Moulins, une fois que le
gouvernement eut manifesté sa manière de voir,
rentrait dans l'ordre des prévisions les plus vulgai
res. Cinq membres seulement ont émis un vote
négatif. De la part des Pères laïcs du concile impé
rial il n'y avait rien de mieux a attendre. Quant au
chef du pouvoir ou le suppose assez embarrassé dq
mauvais pas qu'un de'sir immodéré de domination
lui a fait commettre. Et en effet pourquoi s'isoler
ainsi au faite du pouvoir? Pourquoi s'aligner de
gaieté dè cœur les amis de la liberté de l'Église?
Pourquoi dépouiller son jeune diadème du prestige
religieux dont le respect d'une autorité pTus haute,
de droits d'un ordre plus sublime entoure toujours
la puissance séculière?
Passons dès démetts "à'une najure bien diffé
rente, et de l'Empire Français au Céleste Empire.
Les dispositions pacifiques, qu'on avait attribué
au fils du Ciel, ne se confirment pas. On croit au
contraire que lés Chinois ne se soumettront qu'après
avoir éprouvé la supériorité clés armes européennes.
Aussi l'opinion publique en Angleterre est-elie
unanime réclamer la continuation vigoureuse des
hostilités. De différents points des renforts rejoi
gnent l'escadre qui mouille dans les eaiix de la
Chine. Tout anoonce une démonstration d'un
caractère imposant et formidable.
'On s'attend a ce que les cinq ports où verts au
commerce étranger soient tous fermés prochaine
ment. Par contre, ttn décret dû roi de Siam permet
aux Français, aux Anglais et aux Russes dè circuler
librement dans ses états, d'y faire le commerce et
d'y exercer léar religion. Ce n'est pas a dire que la
bàtioo Siamoise, eu së rapprochant dès autres peu
ples, soit la veille dè renier ses traditions séculai
res, de déposet l'originalité de son'càraetère national.
Témoin l'émotion soùs laquelle rè trou valent encore,
la daté dès déénieres flotivoiles, èt la cour et la
ville h l'dccasWn 9h trépas 'prëfaaftfré dn grand
éléphant blanc, objet de la V'énërafibn publique
et d'an ctflte'éUpérstitienx.
LE TRAI T-D'U N10 N.
I.
Louise Duperrier avait dix-huit ans; elle était
jolie; elle dansait avec grâce, chantait agréablement,
et jouait du piano comme tout le monde; sa famille
jugea qu'il était temps de la marier
Parmi les jeones gens reçus dans la maison
Duperrier, Édonard Laveroy était un de ceux qui
savaient le inienx se présenter, tourner un compli
ment, respecter les règles d'un quadrille, déchiffrer
b première vue la romance nouvelle il entrait dans
sa vingt-sixième aouée, et il venait de se faire
inscrire sur le tableau des avocats de Paris; on ne
pouvait jeter les yeux sur un mari plus convenable.
Mm# Duperrier prit an jour son air le plus grave
pour annoncer b sa fille qu'elle eût b se préparer h
devenir Madame Laverny, les Laverny et les Du
perrier étant tombés d'accord sur l'opportunité, de
même que sur les avantages réciproques d'un
mariage entre Édouard et Louise.
Par respect pour cette coutume d'une sage pru
dence, qui veut que deux époux «'étudient et se
connaissent avant de serrer le -nœud qui ne se
dénoue plus, ou avait résolu d'accorder h CëHë
Aux termes du rapport de sir Jatoes Outram,
commandant le corps expéditionnaire de Perse, les
Persans, b l'affaire de Hoosh-Àb, le 8 février,
aaraient eu' 700 hommes de tués et un nombre
considérable dè blessés. Lears forces montaient de
6 7,000 hommes. Les Aoglais, forts de 4 h 5,000
hommes, n'ont eu qae 16 morts et 66 blessés.
Qaelqoe favorable qu'ait été aa cabinet-Pal-
merston le résaltat de la catnpagoe électorale, ou
constate cependant que la division des partis, dans
la noavelle Chambre des Communes comme daos
l'ancienne, sera encore un insurmontable obstacle
la formation d'an ministère homogène et h la con-
stitQtiôn d'un gouvernement durable.
la cherté des houilles.
La hofuiMe est dëvehuë dè nos jours un objet de
première nécessité tant pôër la consommation
domëstique, què pèur lés diverses industries qui
l'emploient b teur usage spécial.
Un fart que personne ne peut nier, c'est l'incôh-
teStablé et permanente cherté dù combustible.
Quetles en sont les causés?
Le prix de revient augmente en proportion des
nécessités de la consommation. L'emploi de la
houille généralement remplacé l'usage des autres
combustibles; le bois dévenu plus rare h mesure
que l'exploitation agricole s'est emparé du sol qui
le produisait, n'entre pins que pour une minime
part dans Sà consommation.
Le transport est très coûteux; l'on avait espéré
que l'établissement des chemins de fer en eut fait
baisser le prix; mais encore aujourd'hui le transport
par le railway est b peu près aussi cher que celui
par lés voies de navigation*; fa concurrence entré
ces deux modes n'a produit pour ainsi dire aucun
avantage pour les consommateurs.
Puis les nombreux péages viennent augmenter
les charges. Sur tous les canaux du pays que les
produits de l'industrie houillère doivent parcourir
en partant des points de production, ils payent des
droits éoormés; ainsi srir lë canal de Charléroy
Poû paye fr. 2 65 c. par tonneau eu partant des
charbonnages du centre; lés hofiillës qui vtfnt b
étude mutaelle une latitude raisonnableet la
signature du contrat avait été remise b quinzaine.
Comme Edouard, pendant la durée de ce délai,
était autorisé b faire chaque jour une visite sa
fiancée, Mma Duperrier crut devoir donner quelques
instructions h sa fille; elles auraient pu se résumer
ainsi
Mon enfant, point de caprices, point d'iné
galité d'humeur, et surtont point de disparates daus
ta toilette. Il faut que ton fiancé, b quelque moment
qu'il se présente, te voie bonne, souriante et bien
coiffée. Le mariage est une bataille gagner sois
toujours sous les armes.
Louise ne trouva rien b objecter au parti qn'on
lui imposait le nom de Laverny lui parut même
sonner agréablement b l'oreille.
Elle se jeta donc au cou de sa mère, en signe
d'acquiescement, et se disposa k suivre des pré
ceptes qu'on aurait pu se dispenser, de loi donner,
attendu qu'ils sont innés chez les jeunes filles.
La tâche, au reste, ne fut.pas difficile b remplir.
Edouard, tout glorieux d'un mariage qui lui assurait
deux choses généralement enviées, une belle dot et
nne belle femme, n'eut garde de se mootrer autre
ment qu'eu toilette, au moral aussi bien qu'au
physique. Louise tpouVair-elfeiiè pbs être aimable
Osrende payent 25, centimes par tonnean; certes
d'Ostende b Ypres les frais dé péages ne sont pas
moindres.
U n'est dbtfê "pas étbfonânt qite nous payfdDS
la bon il le b bta prii très-élevé; il Vâriè de fr. 2-96
les to'o kilog. h fr. £-5oc. prix moyen fr.2-700*.
Cèttesitùàtiob cerfés mérite de fixer l'attention
delà fégisdàttirë et des administrations locales.
L'on a longuement discuté cette question h là
Chambré des Représentants. Quelques membres,
d&nt nn grand bonlbre "appartient b la Flandrè
Occîdeàtafè (parmi lesquels l'on compte MM;
Vààdeà'pèerébèèra et Van Rënyogbe) ont dro
devoir voter ta libre entrée dès hôtiilles étrangères;
La Chbmbre "arrêté nn droit d'entrée de firi
1 -4ô c. pair i oefo kfifog.
Nous ti'e discuterons pas cette question en prin
cipe'; botiS hè demandéVoès'si ITb'ffosirfe hoàilleré
si, fôtfrê si prôspèrè ivàît besoin dècfette protecïîô'à?
Mais nous soutenons qu'il y a un moyen dé
diminuer le prix des hoûîltès dans nTOtré localité
A côté du prix dè Vèvîent Si éTevë, des frais dè
transports et dès drOfts énorhiès de péages, n'Oès
payons ici b Ypres pàr'deSsùs le marché tin 'droit
exorbitant d'octroi.
L'es charbons fossiîës, les escarbilles et le coak
payent une t&e dè 20 centimes par 10'b kilog. ou
fr. 2-00 par 1000 kîiogr.
La taxe sur lès combustibles, do'nt là bonîlfè
constitue sans contestaii6u la partie la pins forte,
produit en i855 la somme dè fr. 20,267-53 c.
b peu près le 'cïnquiehie 'de Youfes les recettes 'de
l'octroi qui pendant celte année montent a fr.
106,258-19 c.
La population de noYrè ville est de 17,980
âmes; tfdiis payons donc une tbxè stfr le combustible
équîvalaht a fr. 1-12 c. par tête, presqu'aùtant
que la taxé sur Tes comestibles qui monte par
individu 'fr. i-43 c.
Que l'on Supprime donc le droit d'octroi sûr les
cdmbustibfcsl 'Si "l'dn est partisan du système du
libre échangeque l'on commence b l'appliquer b
notre Idéalité, et i'dn sera Conséquent avec ses
principes. L'on dëfaànde b cor et b cris là liberté
de'ccrtniiërceinêm'e pdur les produits dés indostries
avec un fiancé toujours gracieux,Youjours empressé,
toiijoars soumis?
La quinzaine d'épreuves se passa des deux côtés
d'nne manière si satisfaisante^ qu'on eût pu regar
der le mariage d'Edouard et de Louise comme un
mariage d'inclination plutôt que de contenance.
Le jour du contra: venu, les parenïs entrèrent
dans une foule de discussions et stipulèrent quantité
de clauses propres b tè'bir èn continuelle dëfiahïè
l'un de l'autre les enfabts qu'ils allaient hr/îr célà
s'appelle sauvegarder les intérêts dés futurs con
joints.
Puis Edonard et Louise fàrentcorfdhits'ëo grande
pompe devant M. le maire et M. le cuïé.
Noos àvons montré Edonb'rd ét Louise sous léiir
rôle 8e firfncés voyons de qu'ils étaient au Tond
D'excellents jéutfes gens peu faits pour vivre
d'accord.
Louise était qu'on appelle une èbfàirt gâtée.
M. èt Mm* Ddperrier, en tout Ccè qtfi ne toùcbaft
pas'drreéfenfèn't b léu'r intérêt personfnél, avaient
toujours ëu Ta fàiblëSse, ou, pour employer nnè
expression "plus juste*, là p'àresse 'dé ne pbint éôn-
tràrfer Ses faèfàislës;SièHe n'aVart'eu OD bon céeur
et de l'esprit, elle eût ëté certainement îa 'plus
maeteade 'èt ft ^9s YiSicule personne do monde.