étrangères, et l'on frappe fa l'intérieur du pays d'un droit d'entrée les produits nationaux les plus nécessaires fa l'industrie et fa la consommation uni verselle! quelle inconséquence! APPRÉCIATION POLITIQUE DE LA LETTRE DB Mr H. CARTON. II. Mr Carton en parlant par amour propre s'est découvert. M' Carton ne défend pas une bonne cause; son parti soi-disant libéral n'a ni point de départ fixe, ni principes arrêtés, ni fin déterminée; son action comme sa raison d'être est purement négative. Affaiblir, neutraliser, combattre, détruire, si on le peut, l'influence la plus essentielle, la plus forte, la plus féconde, la plus salutaire, la plus indispensa ble. S'opposer en un mol fa l'ioflaence religieuse ne savoir, ne pouvoir, ne vouloir la remplacer par rien ne produire rienet puis jouir des douceurs du pouvoir voilfa ce qui fait le parti pseudo-libéral. Les moyens pour défendre pareille cause ne sautaient être ni la convictionni le grand jour, ni la discussion loyale, ni l'appel aux bons senti ments, ni la loyauté des procédés. Tout cela demande des principes clairs et fondés en vérité et justice. Il faudra donc pour réussir une presse sophistique et dépravée, étrangère a tout senti ment de dignité et de respect; il faudra, eu général, l'appel aux passions, aux intérêts, fa l'ambition; il faudra les intrigues, les meoées sourdes, les faveurs, l'intimidation, l'astuce, l'audace et l'énergie. Vaincrç momentanément poor ce parti n'est pas chose difficile. Mais pour qu'il puisse dominer et se maintenir longtemps, avant qu'il s'affaisse sur lui-même, ou qu'il soit supplanté par un parti plus violent qu'il nourrit toujours daDS son seio, ou qu'il succombe enfin sous le poids de ses excès, il lui faut on chef qui ait la tête et la main forte, qui sache discipliner son camp, commander les manœuvres, se faire absolument obéir, vivre et agir dans un chacun; homme caché et dissimulé cependant, que ses affidés, ses intimes, ses premiers instruments, devinent a peine, que la masse des adhérents comprennent peu, que beaucoup servent fa leur insu, qui sait se rendre invisible fa ses adversaires, qui se couvre de tout le monde. Cet homme devra tenir en main tous les ressorts de l'administration; mais quoique incontestablement le premier par son expérience et son habileté, il ne pourra occuper aucune position officielle un peu élevée; cela attire trop les regards, impose trop de responsabilité directe, expose trop au contrôle, pour que l'on puisse se maintenir quand on n'est point fort de la vérité et de la justice de sa cause; il faudra donc pour les charges publiques des instruments, des personnes interposées; quant Mais, da moins, selon les idées qu'on lui avait laissées, les devoirs sociaux d'no homme se résu maient dans la perpétuelle adoration de la femme qui avait daigné accepter le sacrifice de sa liberté. Edouard, sous ce vernis de galanterie et même de frivolité qui lui avait valu des succès dans le monde élégant, ne cachait point, comme beaucoup d'autres, un cœur vide et un esprit nul il avait au contraire des qualités sérieuses et solides. Son rôle dejeune homme aimable ne l'avait point empêché de prendre au sérieux l'art. ai5 du Code civil Le mari doit protection fa sa femme, la femme obéissance fa son mari. Le moyen que deux navires marchent de con serve lorsqu'ils font voile vers des pôles opposés? Contrairement aux assertions des astronomes, qui prétendent que toute lune se compose de quatre quartiers, la lune de miel des nouveaux époux ne se prolongea point au delfa du premier. Ils avaient encore, poor ainsi dire, dans l'oreille les mille voix qui leur avaient souhaité une félicité inaltérable, quand le premier nuage vin; assombrir leur horizon; et pourtant jl. faisait une de ces journées qui ren dent l'âme bonne et l'humeur facile le ciel était bleu, le soleil resplendissant. t Pour être continué au chef, une position apparemment humble, mais telle qu'il puisse dire fa tous: je tiens votre destinée eotre mes maius; cet homme encore doit savoir se taire, avoir assez de force d'âme pour ne tenir aucun compte des attaques les mieux fondées, être sourd et muet eu un root, fa l'égard de ses adver saires, pour leur prouver par son silence et faire croire au public que les attaques ne peuvent l'atteindre et qu'il sait les laisser s'amortir et passer. S'il parle, il est perdu. Mr IL Carton doit savoir mieux que personne, si et jusqu'où, ce portrait général d'un chef de parti, lui est applicable. Voici ce que nous disons L'opinion publique s'obstinerait malgré tontes les dénégations fa désigner Mr H. Carton comme le chef du parti pseudo-libéral fa Ypres, Mr Carton lui-même dans sa lettre se trahit comme tel il dit quon lui fait a lui, depuis trente ans la guerre etctous les griefs articulés contre la coterie dominante sont pour Mr Carton de méchantes insinuations que l'on adresse et cela journelle ment, chaque fois, fa Mr Carton en personne, a moice parti c'est moi! et les hommes de ce parti (ainsi que leurs actes iocrimiués) m'appar tiennent, ce sont les miens! Eh bien! ce parti intelligent et vertueux per sonnifié dans un seul homme D'à jamais rien fait sans doute qui méritât le moindre reproche. Ses actes reprébensibles, relevés par la presse, con damnés par l'opinion publique pendant nne période de trente ans sont non avenus pour Mr Carton; il s'est ta jusqu'à présent; il n'a répondu qoe par nn profond mépris, il était invisible, insaisissable. Couvert de toute son armée, satisfait de sa puissanceentouré de sa cour il semblait dire que les attaques les plus légitimes et les plus graves ne s'élevaient pas fa la haotenr de son dédain mais un joor M* H. Carton a faibli; car quel est l'homme qui s'appoyant sur lui même pour défendre une triste cause, ne finisse par faiblir. M* CartoD a parlé, il a écrit. Le public était attentif; un homme mystérieux, dont on lui parlait si souvent s'est fait voir; un homme qui par la dignité affectée de son silence se donnait comme supérieur fa toute attaqueva rendre enfin compte de sa conduite, confondre ses adversaires et fournir dés explications victorieuses. II a réfléchi pendant trente ans; il a tout vu, tout enteodu, tout mûri; îl mettra au jour un chef- d'œuvre politique. Pour la forme il le disputera, croyait on, aux meilleures élucubrations des chancelleries de Paris et de Londres; la dignité, la gravité, la modération, la coovenance de ses paroles seraient uniques. On lit! on arrive fa la fin!! comment dit-on C'est incroyable!!!! Le tondit La Fontaine, dont il parla, fit retentir les bois Et ponr le fond il découvrit tout le mystère. On voulait une justification du parti, d'autant plus complète qu'elle avait été plus long temps différée. On s'attendait a un manifeste. La parole du chef allait être un manifeste pseudo- libéral qui fit comprendre fa tout le monde son. excellence, sa vie, son avenir. Que! désenchante ment! Dans cette lettre il n'y a rien, absolument rieo, moins que rien. On ne fait pas l'impossible. Mf H. Carton, dit faux un fait publiquement connu; il contrefait l'homme indigné; il s'étale en dédai gneux fanfaron qui n'a que de gros mots fa lancer en réponse aux accablantes vérités devant lesquelles depuis trente ans il a dû rester muet pour ne pas se compromettre. Sa vanité ne lui permet pas de se cacher a lui-même et aox autres qu'il est chef de parti et comme tel dispose depuis si longtemps d'une immense puissance d'action; et il avoue tout fier de lui-même, qu'il n'a rien fait et que son grand mériteson œuvre par excellence, c'est d'avoir empêché des hommes capables, éclairés, consciencieux de prendre part a l'administration des établissements charitablessi affreusement mal menées sous ses iaspiratioos. Enfin en voulaot légitimer sa présence aux séances delà commission il ne fait qoe la compromettre davantage. Le voilfa, cet homme terrible, le chef de la coterie dominante! il s'est découvert! une petite pierre de la froode de David a suffi pour frapper au front ce nouveau Philistin; il tombe, et sa lettre, comme une lourde épée qu'il brandissait orgueil leusement, lui tranche la tête. C'est le châtiment inévitable de l'homme queî- qn'il soit, qui n'a ponr appni que le néant d'uue mauvaise cause. dette publique. Le ministre des finances porte fa la connaissance des intéressés que les capitaux fa 5 p. c. de l'emprunt de fr. 26,000,000, dont le remboursement a été demandé eu vertu de l'art. 1" de l'arrêté royal du 21 mars 1857, seront remboursés, fa partir du 16 avril courant, dans les bureaux de l'administration du trésor public (dette publique), au ministère des finances fa Bruxelles, où le dépôt des titres a eu lieu. Nos journaux républicains reproduisent avec éloge et sans aucune réserve une série d'articles violents d'Eugène Sue, intitulés Les élections de 1857. Ils adhèrent donc, au moius tacitement, a la suppression de la nationalité belge, puisque l'au teur de ce travail déclare fa plusieurs reprises que le Rhin et les Alpes sont les frontières naturelles de la France. Les armées républicaines, dit-il, ont conquis nos frontières du Rhin et des Alpes. Plus loin il ajoute que la France est aujourd'hui dépouillée de ses frontières naturelles. Ce langage ne nous étonne point; nous ne som mes pas même surpris de l'approbation qu'il reçoit eu Belgique de la part de certains citoyens cosmo polites; mais nous qui sommes Belges et voulons le resternous protestons de toutes nos forces contre la doctrine de l'école d'Eugène Sue. {Gazelle de Bruxelles CHRONIQUE JUDICIAIRE. Par arrêtés rendus par la cour d'appel de Gand, chambre correctionnelle, en son audience du ier avril, ont été condamnés i° Rosselle, Nathalie, dentellière, demeurant S1-Jean, fa i5 mois de prison, du chef de vol commis fa West-Roosebeke, en novembre i856. 2® Verfaille, Léon, âgé de 38 ans, ouvrier, el Pattyn, Ferd., âgé de 26 ans, domestique, tous deux domiciliés fa Moorslede, le premier fa deux mois de prison, le second fa un mois de la même peine, du chef de sévices, commis fa Moorslede, le 17 août i856. Deux aventuriers fort dangereux, se faisant passer poor époux légitimes, avaient adroitement dupé uu grand nombre de personnes des hôtels où. ils avaient logé, fa Liège, fa Charleroy, fa Neufchâ- teau, fa Mont-sur-Marcbieone, fa Turnhout, etc. C'étaient an nommé Guillaume Lenders, âgé de bj ans, se disant propriétaire en Prusse, ayant déjà été condamné fa une anoée de prison pour escroquerie, par le tribunal de Neufcbâteau, et expulsé du pays- eu 1854; et la nommée Henriette Claet, de Court- Sl-Etienoe. Ils se faisaient passer ponr d'opulents propriétaires étrangers venant faire des acquisitions d'immeubles en Belgique, pnisquittant furtivement la ville après avoir fait des dupes. Le tribunal de Turnhout les condamna chacun h deux aos de prison, Henriette Claet par défaut. La cour d'appel de Bruxelles vient de confirmer cette sentence. Par arrêt de la haute cour de Hollande, M. Ter Waarwerk, prêtre catholique, a été déchargé de toute poursuite judiciaire au sujet de l'accusa tion d'avoir porté l'habit sacerdotal en dehors d& bâtiments ou enclos, dans l'exercice de ses fonc tions, fait pour lequel il-avait été condamné par la cour de la Gueldre le 10 décembre. Par cet arrêt la haute cour établit que la loi fondamentale, eu parlant d'enclos n'a eu en vue que les endroits fermés par des murs ou des haies. 11 n'eut jamais pu entrer dans Fesprit du législateur d'entendre par la que ces endroits fussent fermés au point que l'œil des passants n'y pût pénétrer d'une manière ou d'une antre, ce qui dépend souvent du plus ou moins d'élévation du terrain environnant. La cour établit en outre que les cimetières sont par leur nature même des enclos, comme cela a été considéré jusqu'ici, ainsi qu'il résulte de l'ait. 18 du décret du 23 prairial an XII, ou les cimetières sont identifiés aux églises et temples pour ce qui concerne les cérémonies du colle.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2