ont voté depuis douze ans, pour être employées en
briques et mrrtier, les énormes sommes suivantes
1. La maison des aliénés a
coûté, sans compter les matériaux
tirés du magasin cent qua
rante neuf mille cent et
huit francs, cinquante cen
times fr. i4g,io8-5o
2. Les dépenses faites h l'hos
pice S*-Jean se sont élevées
QUARANTE ET UN MILLE SIX
CENT VINGT TROIS FRANCS. fr. 4i,6a3-00
5. Les restaurations de l'hos
pice des Orphelins ont absorbé
quinze mille huit cent qua
tre vingt-six francs, treize
centimesfr. 15,886-13
4. Il a été dépensé a une mai
son située rue de Lille, qui est
louée h 5oo fr., la somme de
SEPT MILLE FRANCS fr. 7,000-00
5. Le magasin Sioaeve a été
acheté au prix de quatre mille
quatre cent quatre francs,
trente centimes fr. 4,4o4-5o
6. Le prix d'acquisition de la
maison de Thibault, vingt
DEUX MILLE FRANCS. fr. 22,000-00
Pour son appropriation, d'après
les plans et devis soomis a l'ap
probation du Conseil communal,
VINGT NEUF MILLE CINQ CENT
FRANCSfr. 29,500-00
7. La reconstruction de l'hô
pital civil coûtera QUATRE
VINGT NEUF MILLE TROIS CENT
SOIXANTE SEPT FRANCS, UN
CENTIMEfr. 89,567-01
Valeur des cinq maisons qui
seront incorporées, vingt mille
francsfr. 20,000-00
Total fr. 578,888-94
Ainsi, dans l'espace de douze années, ces mes
sieurs des Hospices ont dépensé on voté, pour
bâtisses, la somme de trois cent soixante dix
huit mille huit cent quatrb vingt-huit
francs, quatre vingt-quatorze centimes.
Si l'oo ajoutait b cela les inutiles reconstructions
de petites fermes, et les intérêts des capitaux qui
detneureot improductifs, comme le prix d'achat de
la maison de Thibault qui est restée vacante durant
7 ou 8 aos, on atteindrait, on dépasserait même,
la somme effrayante de QUATRE CENT MILLE
FRANCS.
Ce qui fait, par an, trente trois mille
trois cent trente trois francs, trente
libérale de gracieusetés et de réserver toutes ses
froideurs aux premiers.
Il est inutile d'ajouter que Monsieur usa large
ment de représailles a l'endroit des personnes que
Madame affectionnait on détestait.
Edouard, d'une humeur naturellement gaie,
avait une aversion prononcée pour les couleurs
sombres, et par-dessus tout pour le noir, dont
l'aspect oe suggérait son esprit que des idées de
tristesse et de deuil. Louise se prit subitement d'nne
belle passion pour le noir; elle porta des robes
noires, des mantelets noirs, des châles noirs, des
chapeaux noirs, des voiles noirs; on eût dit qu'elle
avait perdu tous les membres de sa famille.
La réplique suivit de près.
Louise avait dit ceot fois qu'elle ne troquerait
point pour uo palais son délicieox appartement
de la rue de Rivoli. Edouard éprouva tout b coup
pour cet appartement trop coquet, pour celte roe
trop animée, un insurmontable dégoût. Pressé de
se cloîtrer daos uoe retraite moins mondaine et plas
conforme, disait-il, aux nouveaux penchants qne
trois centimes, non compris les sommes consi
dérables, portées annuellement au budget pour
l'entretien et les restaurations ordinaires des
édifices, et sans parler de plusieurs autres projets
de constructions que la passion de bâtir a déjà fait
enfanter.
Aux sommes dépensées eu bâtimeuts, comparons
celles qui sont distribuées b domicile aux malheu
reux que l'âge ou l'infirmité empêche de gagner
la vie, sans qu'ils soient dans l'impossibilité absolue
de se livrer b aucun travail. Ils constituent une
catégorie de six cent cinquante individus. La
moyenne du secours ordinaire que les plus misé
rables d'entre eux obtiennent en été est de
quatre francs cinquante centimes.
En i855, il a été alloué cette série de néces
siteux la somme de dix sept mille trbnte
et un francs quatre vingt-huit centi
mes fr. 17,051-88
La même aooée 1853, il leur a été distribué
en objets d'habillement et en garnitures de lit
pourfr. 2,691-61
Mais les retenues que l'on opère
en été sur le secours en argent
s'élèvent b peu près b fr. i,5oo-oo
Donc net mille cent quatre
vingt onze francs soixante
et un centimesfr. 1,191-61
Ajoutez y la somme ci-dessus
mentionnée des secours en argent, fr. 17,051-88
Vous trouverez qu'en l'année
i853, l'administration des Hos
pices a distribué 65o malheureux
la somme totale de dix-huit
mille deux cent vingt-trois
francs quarante neuf cen
timesfr. 18,223-49
Or, dorant les dooze dernières années, elle a
dépensé annuellement, en bâtisses, la somme
de trente trois mille trois cent
trente-trois francs trente trois
centimes. fr. 33,553-33
C'est-b-dire, presque le DOUBLE de ce qu'elle
donnait 65o pauvres s'affaisant pins ou moins
sous le poids de l'âge ou des infirmités.
Ces chiffres parlent trop haut pour que nous
croyious devoir y ajouter le moindre commentaire.
Disons seulement que les hommes de lumière qui
constituent la majorité de la Commission adminis
trative, s'ils ont de la tête, n'ont b coup sûr pas de
cœur.
{NOUVELLES DIVERSES.
On noos prie d'insérer les lignes suivantes,
extraites du Journal de Bruges
Nous avons remarqué chez M. Mazeman-Van
venait de lui révéler la toilette de sa femme, il
donoa congé h sou propriétaire, et n'attendit pas
l'expiration du terme pour aller occuper uo local
inaccessible au soleil, dans une vieille et triste
maison de la rue la plus déserte du Marais.
La table, terrain neutre jusqu'alors respecté,
devint h son tour un commode champ de bataille
pour ces deux puissances en état permanent d'hos
tilité. Si Edouard, grand amateur de gibier, rayait
du menu les viandes blanches, Lonise avait aussitôt
pour les viandes blanches une prédilection marquée
et proscrivait impitoyablement le gibier, dont
l'odeur loi offensait les nerfs. Au milieu de ce con
flit, grand était l'embarras de Rose, la cuisinière.
La musique même, en dépit de l'opinion prêtée
par Molière au professeur de M. Jourdain, était
impuissante h rétablir l'harmonie entre des volontés
si divergentes. Cependant Edouard et Louise étaient
égaleineot doués d'un sens musical très distingué;
Thalberg avait appris h Louise b faire courir sur le
clavier du piano ses doigts habiles et légers;
Edouard cultivait l'instrument du graud Frédéric,
Troostenberghe, roe des Pierres eo cette ville, no
cadre portait au-dessus les armes de Belgique, le
chiffre surmonté de la couronne Royale aux quatre
coins, et en bas les mots Souvenir national en
tourés d'uu très-joli ornement. Tont le cadre est
revêtu de feuilles de chêne, symbole de l'union
durable qui existe entre la Belgique et son Roi.
Nous ne pouvons assez engager les administra
tions communales b faire l'acquisition de ce petit
chef-d'œuvre d'art et de dorure, qui fait le plus
grand honneur h notre habile concitoyen et qui est
destiné b encadrer le manifeste adressé par le Roi b
toutes les communes du Royaume.
Les prétendants b la succession délaissée par
M. Lacorabe, banquier b Gand, décédé récemment,
et qui a laissé une grande fortune léguée par lui b
tous ses héritiers quelconques pour être également
répartie entre eux, sont en nombre incroyable.
Plus de cinq cents personnes ont déjb fait valoir
leurs titres, plus ou moins contestables. Rien que
les frais de timbre des assignations ont coûté plus
de 2,000 fr.
Il résulte d'un relevé publié samedi que la
valeur des œufs importés l'an dernier en Angle
terre a été de 293,55o livres sterling.
D'après une lettre d'un missionnaire en
Chine, il paraîtrait que le problême de la guérison
de la rage est désormais résolu a Voici, dit le
missionnaire, un remède qu'on emploie en Chine
contre l'hydrophobie; il est aussi facile qu'efficace.
J'ai vu parmi mes néophytes on homme de 35 ans,
qui, après un premier accès, a été parfaitement
guéri par ce remède. Il y a huit ans de cela, et
aucun symptôme du mal n'a reparu. J'ai vu aussi
plus de dix animaux mordus par des chiens enragés,
et qui ont été également guéris.
Ce remède est tiré d'une plante dont j'ai vu
une assez grande quantité aux environs de Saint-
Brieuc. Cette plante est grasse et laiteuse. La tige
est ronde, rouge, lisse, haute d'un b deux pieds et
de la grosseur d'une plume d'oie. Les feuilles en
sont alternes, entières et allongées. Les fleurs sont
petites et presque de la même couleur que les
feuilles. Au-dessous de chaque fleur se trouvent
deux ou trois feuilles presque de la forme de celles
du trèfle.
La racine est vivace, et chaque année elle
pousse an grand nombre de liges. Son nom est, je
crois, Polygala. (Oo connaît en Europe plusieurs
espèces de Polygalas; il en est même une que la
médecine emploie contre la morsure des animaux
véoimenx.) Pour composer le remède, on arrache
une poignée d'une vingtaine de tiges tendres. Ou
les écrase, on les fait cuire an bain-marie dans l'eau
qui a servi b laver une ou deux livres de riz cru.
Après la cuisson, on exprime le jus et on administre
cette infusion au malade, qui en avale au moins un
demi-litre, s'il est adulte.
Pour plus de sûreté, on peut en prendre
pendant plusieurs jours, en diminuant chaque fois
les potions. Généralement, deux on trois suffisent.
Souvent même il n'en faut qu'une. Pour les ani
maux, on mêle cette infusion avec des aliments qui
et pouvait passer pour un des bons élèves de Tulon.
Mais par nne conséquence inévitable de leur
mutuelle disposition d'esprit, et au grand déplaisir
des oreilles délicates du voisinage, b peine madame
jouait-elle dans le ton de sol, que monsieur
paraissait se prendre de prédilection pour le ton de
la; et si monsieur s'amusait de se complaire dans le
mélancolique mouvement d'un adagioy madame
attaquait aussitôt,' avec une impétuosité sans pa
reille, une des plus sautillantes polkas de son
répertoire.
Ils vivaient ainsi depuis plus d'un mois, se
renvoyant épigramine pour épigramme, procédé
pour procédé, avec une telle émulation que l'es
carmouche la plus insignifiante menaçait d'atteindre
les proportions d'nne bataille, et que le moindre
uuage paraissait toujours gros d'une tempête. Le
vase était pleio, il devait suffire, pour le faire
déborder, de la goutte d'eau du proverbe; elle ne
se fit pas atteudre.
(Pour être continué