40me Année. Samedi 25 Avril 1857. Ao 4,129. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. 7PB.233, 25 AVRIL. BULLETIN POLITIQUE. Un nouveau calcul au sujet de la composi tion de la nouvelle Chambre des Communes évalue les partisans de lord Palmerston anciens whigs) 2665 ceux de lord Derby anciens tory s) 227; partisans de la réforme110; libéraux conservateurs [ancienspeelistes grou pés autour de S* James Graham53. Bien que le résultat des dernières élections ait couvert d'un bill d'indemnité la gestion de lord Palmerston, ce n'est pas diré qu'il en soit issue une majorité docile au premier ministre personne ne conteste qu'il ne soit réduit pour se maintenir louvoyer sans cesse entre les opi nions basculer tantôt droitetantôt gaucheLe chef du forein g-office est d'ailleurs passé maître au jeu de léquilibrisme constitu tionnel. A défaut de principes arrêtés et positifs qu'on ne lui connaît point, son habilité incom parable lui rallia mainte fois une majorité venue on ne sait et oit et constituée des éléments les plus disparatesAujourd'hui qu'à Vinté rieur, aussi bien qu'au dehorss'agitent des questions du plus haut intérêt, Cattitude pré sumée du premier ministre excite la curiosité générale et tient tous les esprits en éveil Ainsiil paraît que le parti réformiste, dont la dernière campagne électorale a renforcé la phalange au Parlement, exige du ministère pour prix de son concoursla présentation d'un projet de loi en faveur d'une réforme électorale et parlementaireOn ajoute que ce parti se prépare organiser dans le sens des réformes une de ces agitations formidables qui dominent tous les partis en Angleterre, quand elles s'appuient sur C opinion publiqueEt cependant le langage du Morning-Post, organe du premier ministre accuse évidemment une arrière-pensée de réaction contre tout mouve ment réformateur trop prononcé Tandis que lord Palmerston, qui n'a jamais honoré le progrès intérieur que dans ses dis cours, mais qui, par ses actes, s'est toujours efforcé de le combattrese trouve contraint de jeter le masque, il semble vouloir modifier également sa politique étrangère. Autrefois lesquerelles avec les puissances continentales lui servaient d'exutoires aux aspirations trop ardentes d"S partisans de la réforme, et, conservateur tenacemais dissi mulé, quant la politique intérieure, il deve nait un ministre révolutionnaire dans ses rela tions avec l'Europe. L'Autriche surtout figurait au premier rang de ses antagonistes, et l'Italie n'avait pas plus de chaud défenseur de sa nationalité. Aujourd'hui, s'il en faut croire une rumeur qui s'accrédite, l'ancienne animosité se serait transformée en une alliance bien et dûment cimentée par un traité concluil y a peu de temps, entre les cours de Vienne et de Londres Même on rattache cette entente imprévue le rappel de la légation autrichienne Turin. Au reste nous ne publions ces on dit que sous toute réservel'avenir dira quelle valeur il convient de leur attribuer. Le conflit prolongé entre la Prusse et la Suisse, au sujet de la principauté canton de Neuchdtelinsignifiant au point de vue des faits proprement matérielscomporte toutefois un puissant intérêt en ce qu'ici encore s'agite la grande cause du principe d'autorité et de la révolution. Dans Vimpossibilité ou se trouvaient les parties de s'entendre, les puissances médiatri ces ont proposé des modifications leurs pré tentions réciproques. Elles accordent au Roi le titre de Prince de Neuchdtel, qu'il exigeait comme reconnaissance de ses droitsElles réduisent un million, au lieu de deuxC indemnité que stipulait le mo narque en faveur des Neuchatelois qui leur fidélité sa personne avait été préjudiciable, indemnité que la Suisse refusait d'une manière absolue. Par contre, sont écartées les stipula tions de la Prusse en faveur de C église évangé- lique, et la prétention iCajourner six mois au moins toute révision de la Constitution neuchd- teloise n'a point été admise non plus, comme constituant une immixtion trop directe dans les affaires intérieures des états. En formulant cette exigence la cour de Posldam avait en vue de sauvegarder la libre manifestation du vœu national, comprimé en ce moment ou faussé par le parti de la révolâlion dont la récente victoire a encore accru C effervescence. Nous voici donc arrivés l'importante discussion de la loi sor la charité. Danà sa séance du 21 c1 la Chambre l'a abordée sans préambule. Le gouver nement se rallie au projet amendé par la section centrale, puisque celle-ci ne propose que des amendements qui laissent intact le projet du mi nistère. Il appartenait h M. le ministre de la jostice, l'auteur du projet de loi, d'ouvrir les solennels débats auxquels le pays entier prêtera nne attention eo rapport avec l'importance des questions qui y seront usitées. M. Nolbomb a résumé le double bot de la loi en ces mots Augmenter le patrimoine du pauvre et le conserverpour l'augmenter la loi fait appel au sentimeut religieux et h tous les dévouements pour le conserver, la loi accumule tontes les garan ties administratives, politiques, judiciaires, qu'aucun catholique n'a jamais refusées; mais nous les voqIods réelles, sérieuses, efficaces;mais nous les repoussous ombrageuses, tracassières, se prêtant aux caprices arbitraires du premier administrateur venu. M. le ministre a traité avec développement la création des fondations spéciaux. Il y a dans le projet de loi, une reconnaissance des administra teurs spéciaux avec un contrôle, des garanties, un cercle de restrictions nos adversaires ne veulent h aucun prix des administrateurs spéciaux voilà le véritable point qui nous sépare. Le principe des administrateurs spéciaux est uu principe équitable et rationnel. Avec les claoses du projet de loi, il est impossible que les fondations soient détournées de leur objet; la loi impose de sérieuses obligations aux administrateurs. Le choix même des adminis trateurs est l'objet d'une attention spéciale; le pouvoir exécutif sera toujours là pour ne pas sanctiooner le choix d'un administrateur qui ne présenterait pas les garanties indispensables. Passant l'intervention du prêtre catholique en matière de charité, M. le ministre a dit que c'est là uu des points essentiels de la loi et que l'on ne peut enlever ce droit au prêtre, d'autaut plus qu'on ne pourrait forcer un pasteur protestant de choisir un administrateur en dehors de sa religion. Pour quoi lefuserait-on au prêtre catholique ce que l'on ne pourrait sans injustice refuser au pasteur pro testant? La charité n'est pas plus possible sans la religion que l'enseignement. La religion est le principe essentiel et vivifiant de la charité. Si la religioo était exclue, nous aurions d'abord moins de bienfaits, parce que l'on aurait froissé le sentiment religieux; d'un autre côté, les bienfaits seraient précaires parce qu'ils seraient hors de la loi et par conséquent sans le contrôle et les garanties prescrites par la loi. D'ail leurs il est impossible de comprendre la proscrip tion du prêtre dans l'espèce, car ce serait le mettre hors de la charité. Dans son discours la séance du 21, le ministre de la justice a passé eo revue les moyens prescrits par la loi pour les garanties d'administration, le contrôle et i'iospeclioo il y a l'inspection de l'Etat, de la province, de la commune; de plus, il y a la publicité de la presse; il n'y aura rien, absolument rien de secret, pas même les comptes des pauvres honteux qui seront soumis aux bureaux de bienfaisance. En dehors de ces précautions, il y a la répression pour abus. Il est donc impossible de prétendre qoe le gouvernement n'aurait pas songé sauvegarder tons les intérêts. Pour faire de la charité libre un fantôme formi dable, ses adversaires l'ont affublée du masque de la maio-morte. Ce marque c'est précisément la figure réelle de la bienfaisance officielle. C'est pour étendre la main-morte en chair et eo os qui tra vaillent, sans s'en douter ceux qui repoussent le projet soumis aux délibérations de la Chambre; celui-ci en effet est uo projet de loi contre la main-morte; c'est la première loi faite contre la main-morte; ceux qui travaillent pour étendre les pouvoircet les biens des boréaux de bienfaisance se prononcent eo faveur de la main-morte. Voici les noms des orateurs inscrits dans la dis cussion sur l'ensemble du projet de loi relatif la charité. MM. Thiéfry, De Perc*val, Lelièvre, Ànspach, de Renesse, de Kerckhove, Vervoort, Thibaut et Osy. Ils n'en ont pas assez d'un seul fantôme les adversaires de la charité libre. A les entendre l'effet du projet de loi, sera de coovrir le pays de couvents, d'associations religieuses; il n'est qu'un prétexte pour rétablir la inain-morte; les capucins n'auront qu'à ouvrir nne petite école pour obtenir la per sonnification civile; hieutôt chaque village aura son couventetc... etc... Voilà les principales parties de l'argumentation de nos adversaires. Comme ces hommes savent tout mesurer leur aune! Leur horizon est on horizon de parti; c'est de plus haut qu'il faut examiner les grandes questions sociales pour en bien embrasser l'étendue. Et eo particulier pour comprendre la grande question de la charité, il faut plus que de la science et de l'esprit il faut uo grand cœur; il faut abandonner le terrain du parti politique et se mettre sur celui de l'iutérêt social, de l'humanité. Nous publions d'après les Annales parlementaires, la partie du discours de M. le ministre, concernant l'intervention du prêtre catholique en matière de charité. Nous appelons l'attention de nos conci toyens sur ces paroles; elles ont pour notre localité un caractère d'opportunité et d'à-propos, car il y a parmi nous des hommes qui se vantent tout haut d'avoir éloigné et d'éloigner encore le clergé et les catholiques de tous les établissements charitables de la ville.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1