J'arrive, messieurs, aux fooctioos ecclésiasti ques. Tout est là. Ici, messieurs, de même que dans le projet de l'honorable M. Faider, est la part faite l'élément et au sentiment religieux. Supposons qu'il s'agisse de miuistres du culte réformé ou de quelque autre culte dissidentde quel droit empêcherait-on, par exemple, uo pro testant de fonder une œuvre de charité en faveur de ses coreligionnaires en chargeant un ministre de sa religion d'en être l'administrateur? Quoi! on voudrait qu'il s'eo rapportât des administrateurs officiels, peut-être tous catholiques, professaut uo autre culte, uo culte hostile au sien? Donc, lui imposer ces administrateurs de par la loi, ce serait là professer uo siogulier respect de la liberté de conscience. Eh bien, messieurs, ce qu'on De peut pas refuser aux dissidents, aux protestants, laissons- le aux catholiques; laissons aux catholiques ce qu'on ne peut refuser sans injustice aucun culte, permettons aux catholiques, comme a tous les autres cultes, d'allier le sentiment religieux )i l'exercice de la bienfaisance. Laissez leur pense'e, la fois charitable et religieuse, ce double caractère daDs l'avenir comme dans le présent, laissez faire le bien, au nom de la religion après la mort comme pendant la vie, a l'homme pieux qui consacre sa fortune an malheu reux; laissez faire le bien la mission de la loi ne j peut être que de prévenir et de réprimer le mal, c'est-à-dire les abus. Est-ce que les fonctioos ecclésiastiques n'offri raient aucune espèce de garanties chez ceux qui les exercent? N'y a-t-il pas pour le fonctionnaire ecclésiastique la même présomption de capacité, d'honorabilité, de loyauté, d'honneur que pour le fonctionnaire civil? N'existe-1-il pas pour le premier la même présomption de lomières et d'aptitude? Pourquoi déclarer priori que le fonctionnaire ecclésiastique sera nécessairement incapable, infidèle, ignorant? Enfin pour le fonctionnaire ecclésiastique comme pour le fonctionnaire civil, le choix de la fonction sera encore un point essentiel. Le gouvernement sera toujours le maître de refuser l'autorisation. L'élémeot religieux sans le pfêtre n'est pas plus possible daos la bienfaisaoce que dans l'enseigne ment. L'écarter, c'est affaiblir la charité de son priocipe le pins vivifiant. De deox choses l'une ou moins de bienfaits, parce que vous froisserez le sentiment religieux; ou des bienfaits précaires, parce qu'ils se feront en dehors des lois et sans les garanties des lois. Ecarter l'élément religieux, je vous le demande, messieurs, o'est-ce pas méconnaître les faits? n'est-ce pas s'ioscrire en faox contre l'histoire entière? Oùesl l'indigent, vous trouvez le prêtre. Et dans les derniers temps, le clergé des Flandres, par exemple, quand ces malheureuses provinces étaieut décimées par les fléaux conjurés, le clergé des Flandres, dis—je, a compté plus d'un martyr. Justice lui a été rendue dans une pièce officielle que j'aime citer ici. Voici comment en 1848 s'exprimait une circu laire émanée d'un membre émioeot de cette Cham bre, et adressée aux gouverneurs des Flandres au sujet des maladies épidémiques et de la distribution des secours que cet honorable ministre d'alors allouait ces malheureuses populations: Bruxelles, le ag janvier 1848. Monsieur le gouverneur, Daos sa sollicitude pour les Flandres, le gou vernement s'est vivement ému de l'intensité et du développement des fièvres contagieuses qui se sont déclarées au seiu d'un assez graod nombre de communes. La misère, cause première de ces maladies elles-mêmes, a aussi la plus graode part dans la mortalité qu'elles produisent. Pour assurer l'emploi le plus intelligent et le plus otile des subsides, il conviendra d'instituer, daos chaque corainuoe où sévit la maladie, une comiuissiou locale, composée du bourgmestre, du curé, du médecin, et de deux personnes désignées par le conseil commuoal. a Par cette combinaisonon s'assurerad'one part, que les subsides accordées sur le crédit spécial ne seront pas détournés de leur destination exclu sive; et, d'autre part, que ces subsides seront employés avec iotefligence et sollicitude au soula gement des malheureux atteints de la contagion. La crise actuelle, M. le gouverneur, en impo sant de nouveaux sacrifices l'Etat, commande de nouveaux efforts la charité privéetrace aux communes de nouveaux devoirs. J'aime croire que chacun comprendra cette situation et s'appliquera, daos le cercle de son action, remplir les obligations qu'elle fait naître. J'en ai pour garant le dévouement que les membres du clergé et du corps médical déploient daos ces tristes circonstances, et le courage avec lequel ils bravent chaque jour la mort pour payer leur dette l'humanité et leur pays. De tels exemples ne sauraient être stériles... C'est l'honorable M. Rogier qui parle ainsi. On ne saurait mieux penser, on ne saurait mieux dire. J'ai cité celte circulaire de l'honorable ancien ministre, pour prouver combien le clergé est dévoué l'œuvre de la charité, qu'il sert au prix de sa Vie. M. RogierIl ne fallait pas d'administra teurs spéciaux pour faire cela. M. le minisire de la justice. Vous en aviez fait des distributeurs spéciaux avec deux autres habitants de la commune. Je dis donc qu'écarter le clergé de la bienfai sance n'est pas possible; ce serait mettre le prêtre en quelque sorte hors la charité. C'est là uoe entreprise que les penseurs et les hommes d'Etat ont combattue daos tous les temps. Je pourrais ici multiplier les citations. Je pour rais rappeler les paroles sj connues de l'illustre Portalis, qui a aidé le premier consul rétablir la société chrétienne sur sa base; mais je ne puis résister au désir de rappeler ces paroles d'une des plus grandes illustrations de notre époque, d'an homme qu'on ne peut accuser de tendances cléri cales Ne disputez pas aigrement la religion son iuflueoce naturelle, n'ayez pas l'air de l'accepter par simple tolérance daos vos établissements ne l'y faites pas entrer par une porte dérobée. Paisqne vous trouvez qu'elle est utile, permettez- a lai d'étendre son utilité non-seulement sur les maux que veut soulager la bieofaisance laïque, mais encore sur ceux qui échappent la vigi- lance et la sollicitude de celle-ci; permettez donc la religioQ de prêter son concours aux personnes pieuses, pour les aider fonder et perpétuer les œuvres de charité. Vous l'avez nommé, messieurs, c'est M. Guizot qui s'exprime ainsi. M. Rogier. Il est l'index M. CoomansL'argument est d'autant plus fort! M. le ministre de la justice. -- On pent, je crois, citer les paroles de M. Guizot sans exciter des murmures. En admettant en principe l'élément religieux dans les fondations charitables, il faut, comme pour les titulaires civils et les héritiers des fonda teurs, lui imposer le contrôle incessant des pouvoirs publics, et au besoin la répression du pouvoir judiciaire; il faut que les fondations soient entou rées noo-seulement des mêmes garanties et de toutes les garanties de l'administration publique de la charité, mais de garanties plus multipliées et plos énergiques; orj c'est ce que fait le projet de loi. M. le mioistre de la guerre a fait parvenir récemment aux autorités militaires la circulaire suivante Bruxelles, a5 mars 1857.' J'ai lieu de croire que les dispositions de la circulaire ministérielle du 3 décembre 1835, rap pelées les 27 décembre i844, ier avril 1847 et 9 août i852, relativement aux facilités accorder aux militaires pour remplir leurs devoirs religieux, les dimanches et les jours de fêtes, ne sont pas toujours strictement observées. Il paraît qu'indépendamment de quelques in spections de détail qui ont lieu ces jours précités. contrairement au règlementles hommes sont soumis certaines corvées qui les empêcheat d'as sister aux offices de leur culte et même consignés dans les casernes jusqu'à une heure assez avancée de la matinée. Veuillez, je vous prie, M. le général, inviter les chefs des corps se conformer scrupuleusement aux dispositions citées ci-dessus, et ne prescrire aucune inspection ou corvée qui empêche les mili taires d'accomplir les obligations de leur culte. Le ministre de la guerreGreinDL. ACTE OFFICIEL. Par arrêté royal du 17 arril, le délai fixé par l'art. 5 du cahier des charges de la concession des chemins de fer de Saint-Ghislaio Ath, Aode- narde et Tournai, el endéans lequel devait être soumis l'approbation do gouvernement le plan figuratif du tracé, du profil longitudinal et des profils en travers des dits chemins de fer, est prorogé jusqu'au 1" juillet prochain. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. M. Vao Hullebusch, vicaire Thielt, est nommé curé Ouckene. M. Beke, vicaire Rollegheracapelle, est nommé chapelain de Slype, sous Moorslede. IVJ. J. Masureel, professeur au collège de Menin, est nommé vicaire Thielt. CDRONIQUE JUDICIAIRE. La cour d?assises de Namur vient de con damner la peine des parricides le nommé Charles Paulyaccusé d'avoir, le 6 décembre i856 Rochefortvolontairement et avec préméditationcommis un homicide sur la personne de Jean-Pierre Pauly, son père légitime. Une demande en commutation de la peine capitale a été signée par tous les mem bres du jury et adressée au Roi. Le sieur de Geest, le prêtre apostat qui a été condamné 2 années emprisonnement, il y a quelque tempspar contumace, devant la cour d'assises de G and, fait annoncer qu'il vient de se présenter pour purger sa contumace. Les tribunaux anglais vont être appelés a. appliquer pour la première fois l'acte du Parlement de i854 contre la corruption électo rale et particulièrement contre l'abus des influences undue influence, n II s'agit, dans la poursuite intentée devant lord Campbell, d'un boulanger du comté de DenbighM. Trehernequi fournissait une quantité consi dérable de pain une école dirigée par M. Barnwell. Ce dernier voulut forcer M. Tre herne et son fils voter pour son candidat, en les menaçant de leur retirer sa pratique et celle d'une école de charité dont il devait avoir Vadministration. Ces menaces, n'ayant point produit L'effet qu'on en avait espéré, furent mises ci exécution immédiatement après Vélec tion. Mais aujourd'hui M. Treherne poursuit M. Barnwell, quiaux termes de l'acte du Parlementsera condamné s'il perd son pro cès, payer 5o liv. st. (i,q5o francsM. Treherne et lui rembourser les frais de la poursuite NÉCROLOGIE. M. Casterman, professeurde mathématiques ci Vathénée royal d'Anvers est tombé mort mardiau milieu de sa classefrappé d'apo plexie foudroyante pendant qu'il donnait sa leçon. M. Casterman pouvait avoir de 55 a 60 ans. Cétait un des professeurs les plus instruits du pays. Il était auteur de plusieurs ouvrages estimésentre autres d'un remarquable traité de Géométrie plane. M. lsamberl, conseiller la Cour de Cassation de Paris, vient de mourir. Connu par les excentricités de sa haine épileplique contre le catholicisme sous la restauration et sous la monarchie de juillet, il a fini par faire profession de protestantisme.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2