40me Année.
Mercredi 29 Avril 1857.
A° 4,130.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors tr. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an5 nu pour 6 «ois, 2-75
trois mois. pour 5 mois. -
7F3.SS, 29 Avril.
BULLETIN POLITIQUE.
A l'intérieur la question de la réforme, b l'exté
rieur l'expédition de la Chioe passionnent b la fois
l'opinion publique en Angleterre.
Les partisans de la réforme se sont déjb mis b
l'œuvrt&lant b Londres que dans les provinces.
Lord J. Russeil a signalé quelques-nos des points
les plus importants b soumettre au nouveau Parle
ment extension des franchises politiques et des
libertés religieuses, développement de l'instruction
publique, suppression de quelques impôts lourds
et vexatoires.
Le programme de lord John est vaste, il em
brasse la Téforme électorale, l'émancipatioD des
sectes religieuses, la graode et difficile question de
l'enseignement. Et toutefois 1b ne s'arrêtent pas
les exigences que met en avant le parti radical.
La presse ministérielle s'efforce de rejeter au
second plan ces questions irritantes; mais le succès
de cette politique d'atermoiement est fort incertain,
et le gouvernement devra proposer au moins quel
ques mesures de réforme; plus tard les esprits
irrités par la résistance pourraient eo venir a exiger
des modifications bien plus radicales dans la légis
lation parlementaire et électorale.
Sur ces entrefaites les affaires de Chine prennent
noe tournure de plus <ea plus belliqueuse. Mainte
nant la presse britannique est unanime exiger
contre le Céleste-Empire uoe démonstration digne
de la vieille Angleterre. Or, pendant qu'ici l'on
pousse les préparatifs de guerre, les Chinois, b leur
manière aussi, se dépêchent, en la besogne, massa
crant les Européens, incendiaot leurs propriétés et
leurs comptoirs, les traquant jusques dans les îles
de l'Archipel indien, où l'émigraliou chinoise est
très-puissante.
C'est au 4 mai qu'est fixé le départ de l'Empe
reur et de l'Impécatrice d'Autriche pour le
royaume de Hongrie. Les préparatifs pour la
réception des Souverains se poursuivent avec une
LE TRAIT-D'U NION.
(Suite. Voir le n° 4»,a8 du Propagateur.)
IL
Un matin, Edouard, au moment de sortir pour
se rendre au palais, aperçut Raton nonchalamment
couché sur les dossiers qu'il devait emporter b
l'audience. Permis b Tara de prendre one telle
liberté; mais de la part de Raton c'était une irrévé
rence qu'on ne pouvait châtier trop sévèrement.
L'iudiscret angora, vigoureusement saisi par le cou,
alla décrire, dans toute la largeur du salon, une
courbe dont l'extrémité rencontra sur la cheminée
an très-beau vase en porcelaine de Saxe. Ce vase
était un cadeau que Louise avait reçu tout récem
ment, b l'occasion de sa fête; elle y tenait d'autant
plus qu'il lui venait de sa meilleure araiede pension.
Attirée par le bruit, elle n'eut pas de peine b
reconnaître le vrai coupable dans son mari, dont
cet accident avait doublé la fureur.
M Vous m'avez appris; Monsieur, b ne plus
activité redoublée; b Pesth on travaille la nuit aux
flambeaux. L'attachement da peuple Hongrois b la
dynastie des Habsbourg, que les événements de
48 et 49 semblaient avoir compromis, se réveille
dans toute son énergie, et le voyage de LL. MM.
Apostoliques cimentera de plus en plus l'ancienne
union. Le coopte impérial portera durant son
séjour dans le pays le costume national Hongrois.
Au reste cette excursion promet d'être riche en
épisodes d'une piquante originalité au point de
vue des mœurs et du caractère populaires.
L'affaire de Moulins est entrée maintenant daBS
la voie régulière. Mgr. de Dreux-Brézé, par no
sentiment de délicatesse facile b comprendre, o'a
pas voulu, ainsi qu'il en avaitje droit, se faire juge
des ecclésiastiques qu'il a condamnés noe première
fois ex informa^cL conscienlid. Il a prié le Saint-
Père de désigner lui-même l'Évêque qui serait
chargé de celte mission. C'est Mgr. Palla du Parc,
évêque de Biais que le pape a choisi. Mais comme
Mgr. de Blois n'est que le remplaçant de Mgr. de
Moulins, et non celui du Soaverain Pontife, les
parties pourront appeler de son jugement b celui
du métropolitaio, avant que la cause soit portée
devaut le Saiat-Siége.
C'est bien Ib Panique voie que la liberté de
l'Eglise, la dignité du Sacerdoce, enfin le bon sens
permissent de suivre-. Le gouvernement le com
prendra- t-fl? Et le chef du second Empire n'a-t-il
pas déclaré dans son prrogTamne vouloir rétablir les
institutions politiques et religieuses 'do premier
Empire? A l'époque des événements du 2 décembre
t8-5i, quand le comte de Montalembert (c'est lui-
même qui rapporte le fait dans le Correspondant
ne s'était pas encore 6éparé du chef actuel de
l'Etat, l'illustre orateur fut chargé par plusieurs
prélats, et notammeut par le cardinal de Reims et
Mgr. Parisis de réclamer de JLouis-Napoléon
l'abrogation des articles organiques du concordat;
Louis-Napoléon, exerçant alors la pleine dictatore,
refusa positivemènt d'accorder ce qui lui était
demandé; en effet, les articles organiques font
bien partie des institutions religieuses du premier
Empire.
m'étonner de non, dit-elle en ramassant les pré
cieux débris.
Eh! Madame, prenez-voas-en b cette mala
droite bête, que je trouve étendue sur mes papiers,
que j'envoie chercher en l'air un antre canapé, et
qui «a stupidement s'abattre sur>oe vase que,-celles,
je n'avais point visé.
Cette maladroite 'bête n'a fait que -vous
épargner l'initiative d'âne galanterie dont -vous
n'eussiez pas manqué de me ménager, un de ces
jours, la surprise.
J'admire votre perspicacité vraiment mer
veilleuse, et surtout la graude amabilité de vos
suppositions.
Mes suppositions d'aujourd'hui n'ont rien de
forcé, si je me reporte b mes souvenirs d'bier.
Il est fâcheux que votre mémoire, en ce qui
concerne vos procédés b mou égard, ne vous serve
pas aussi bien.
Mes procédés ne sont, en raison des vôtres,
que de bien faibles représailles.
Vons jouez b ravir le rôle de victime.
HCSFICaS P'gPRgg.
SIXIÈME ARTICLE.
Il paraît que nos articles relatifs b l'administra
tion des Hospices d'Ypres ont soulevé.une tempête
de colères parmi les pseudo-libéraux. Après des
éclats de voix qui n'émeuvent que les badauds
(et il y en a beaucoup) de leur parti, ils essayeut,
voici comment, de calmer leurs inquiétudes. De la
somme de quatre cent mille francsqui a été
votée ou dépensée en douze ans, ils prétendent
qu'il faut défalquer
1. Les sommes votées avant i846, qui ont dû
être dépensées depuis. Or,- cela est tout bonnement
absurde. Il n'y a pas de distinction b -faire entre
l'administration avant, et l'administration après
i846. Nous n'attaquons pas tels ou tels adminis
trateurs, mais l'administration elle->même, une et
indivisible. Et puis, Vinfluence personnelle et
occulte ne faisait-elle point partie de l'adminis
tration avant i846?
2. Les sommes votées par l'administration
actuelle et non encore dépensées. Mais les sommes
votéesdoivenleUe dépensées et si l'administration
actuelle a dû dépenser les sommes votées par sa
devancière, elle devra b plus forte raison dépenser
celles qu'elle a votées elle-même. loi donc nos
adversaires commettent une contradiction.
3. Les rappels que l'on dit naïvement être des
doubles emploie. Nous croyions, nous, dans notre
candeur, qoe les doubles'emplois étaient proscrits
«1 routière de comptabilité. Heureusement la non<-
velle loi mettra fin par la publicité b cette
^fantasmagorie bureaucratique.
Eo ce qui touche les secours b domicile, pour en
dissimuler le chiffre véritable (celui que nous avoos
iodiqué) on le confond avec les pensions accordées
b une catégorie de pauvres, dont nous parlerons
dans le cours de 00s articles; Ces pensions sont
autre chose que le secours b domicile proprement
dit. Nous continuons.
A l'appui de nos assertions concernant l'admi
nistration des Hospices, nous publions les rensei
gnements suivants sur les secours k domicile, soit
On ne vous coolestera point la palme dans
celui de tyran.
Mon Dieu! quand la tyrannie pèse si fort.
L'esclave se soustrait au joug; n'est-ce pas
ce que vous voulez dire, Monsieur?
.En feons'oas, rien n'est plus facile; les maris
pour appuyer >oe potwen- absolu qui 'fait tan* crier
des femmes, n'-ont point de-Bastillebdeur disposition.
S'ils en avaient-, In plupart >s'empresser aient
d'en ouvrir des portes routes grandes, b la seule
condition de me plos entendre parler de Jeors
prisonnières.
Cette opinion pourrait bien n'être pas trop
déraisonnable.
Aussi <ai~je songé sérieusement b contenter
votre secret désir.
En vérité? vous ne m'avez point habitué b de
pareilles prévenances.
Ma mère m'a déjà offert on asile.
Ah! vous êtes femme de précaution.
Et d'exécution.
Quand vous voudrez.