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l'élément religieux. Il a prouvé que la statistique
le coodamoe au lieu de l'absoudre,et que le résultat
inévitable de ce système b outrance eut été l'anéan
tissement de la charité libre.
Aucun État de l'Europe, a dît M. Malou, n'a
songé h asservir la charité, et même en Piémont,
où le libéralisme a souvent eu des allnres révolu
tionnaires, une loi, votée sous le ministère Siccardi,
fait h la liberté cette part que nos libéraux lui
refusent. La loi en discussion n'est que le rétablisse
ment de ce qui existait sous les ministères libéraux
de MM. Lebeau et Leclercq, le statu quo ante
bellum en faveur des pauvres. Si les membres de
la gauche la repoussent, si, par impossible, elle
n'était pas votée, que resterait-t-il? l'arrêt de la
cour de cassation, b moins que la gauche ne formulât
son système de 184'/ qui est inique et absurde et
auquel il n'y a point de sanction pratique.
Séance du 29.
M. Malou a terminé le beau discours commencé
dans la séance précédente. Nous en offrirons b
nos lecteurs quelques extraits.
M. Moreau a succédé b M. Malou, et il n'est pas
impossible qu'il ait aussi bien parlé que pouvait le
faire un opposant convaincu; mais tel a été l'effet
du discours de M. Malou, telle l'émotion d'un des
plus grands succès parlementaires dont nous ayons
jamais été témoins, qoe l'honorable représentant de
Verviers a un peu parlé dans le désert. C'est un
acte de dévouement que la gauche appréciera mieux
que nous.
Séance du 5o.
La Chambre a continué la discussion générale
du projet de loi sur les établissements de bien-
faisance. Cinq orateurs ont été entendus MM.
Osy, Rodenbach et De la Coste pour le projet de
loiMM. Delfosse et De Brouckere contre
Voici la liste des orateurs inscrits
Pour le projet de loi MM. De HaerneMon-
cheurCoomans, Landeloos, De TheuxThibaut
et Dumortier.
Contre le projet de loi MM. TeschPrèvi-
naire, VerhaegenOrts, De Brouckart, De
JMoor et Lelièvre.
Jusqu'ici, M. Frère ne s'est pas Jait inscrire.
Les journaux de nos adversaires,, a de très rares
exceptions près, se complaisent a donner b leurs
crédules lecteurs, des idées fausses sur le projet de
loi actuellement soumis b la Chambre.
Ils disent et rediront sans cesse que cette loi est
imprégnée d'un détestable esprit de réaction,
qu'elle doit inaugurer un régime de gaspillages, de
dilapidations, de détournements... etc...
Ce n'était pas, on le voit, tout b fait la paix;
c'était seulement une de ces trêves qui la préparent,
et pendant lesquelles les soldats des deux camps,
sans se serrer encore la inaio, se contentent de
se saluer.
La journée avait trop bien commencé pour finir
mal. Edouard, dans un de ces moments de retour
où l'on se fait b soi-même sa confession, se rappela
le voyage aérien du malheureux Raton; H en
conçut un remords sincère, et chercha des yeux
l'angora, afin de se mettre en paix avec sa con
science, en lui accordant au moins l'indemnité
d'une caresse; mais Raton n'était ni sur le tapis, ni
sur le divan, ni même sur les dossiers qui avaient
été le point de départ de son saut périlleux*
Où donc est allé se cacher ce pauvre Raton?
demanda-t-il b la femme de chambre.
Raton n'est plus ici, Monsieur; je l'ai porté
ce matin b la mère de Madameb qui Madame en
a fait présent.
Raton, l'antipathie de Monsieur, la prédilection
de Madame, le prétexte de tant de brouiîleries,
Raton était banni du logis!
La chose parut b Edouard si extraordinaire,
Or voici le résumé des dispositions inscrites
dans le projet de loi
La tutelle administrative dans toute sa vigueur,
L'inspection efficace et permanente,
L'approbation préalable de toutes les recettes et
dépenses.
La publicité la plus complète,
La répression judiciaire des négligences et des
abus,
La dilapidation et la perte des biens impossibles,
Pas de personnification civile,
Pas de main-morte,
Voilb la loi.
On lit dans ta correspondance de Paris du Bien
Public
A Paris, pour ne parler que d'un seul groupe de
malheureux, il y a cent trente mille pauvres ne
parlant que la langue allemande, dont la moitié au
moins vient de nos provinces d'Alsace et de Lor
raine, qui forment dans deux ou trois quartiers des
agglomérations immenses, vivant isolés et plus
abandonnés que les autres pauvres. Des membres
de cette société de Saint-Vincent-de-Paul, que
l'impiété révolutionnaire a tenté naguère de rendre
suspecte, parce qu'elle est, peut-être, la dernière
institution catholique qui empêche le pauvre de
voir dans le riche autre chose qu'on ennemi, des
membres de cette société ont été touchés d'une telle
misère. A des maux plus grands qoe d'autres déjb
si grands, ils oot voulu opposer une armée spéciale,
et une conférence particulière, sous le patronage
de saint Boniface, l'apôtre de l'Allemagne, s'est
formée pour venir au secours des malheureux
Allemands. Ces dévoués imitateurs de Saint-Vio-
ceut-de-PauI portent chaque semaine, b domicile,
selon l'usage de la société, des secours non en
argent, mais en nature, et ils donnent en même
temps des avis inspirés par la charité chrétienne, et
suivis souvent avec une docilité et avec une recon
naissance qui amènent les plus heureux résultats.
Voilb ce qoe font les membres de la société de
Saint-Vincent-de-Paul ils conspirent, je l'avoue,
mais ils conspirent pour adoucir la misère, pour
moraliser le peuple, pour ne faire qu'une famille
du riche et du pauvre; ils conspirent pour prendre
sur leur superflu, sur leur nécessaire même souvent,
toujours sur leur repos, sur leurs plaisirs, afin de
donner aux pauvres. Ab il n'y a qu'un malheur,
c'est que ces conspirateurs d'un nouveau genre
ne soient pas plus nombreux. On verrait bientôt
changer en calme et en confiance ces terreurs qui
agitent sourdement tons les esprits, et qui empêchent
de compter sur le lendemaio.
si incompréhensible,qu'il se la fit répéter plusieurs
fois avant d'y croire.
In vite par Louise,a la recommandation d'Edouard
l'oDcle Joseph ne pouvait guère se dispenser de
répondre par une acceptation. Ce ne fut pas toute
fois sans une certaiue répugnance qu'il se rendit
aux instances pressantes de sa nièce. L'accueil qu'il
recevait dans la maison Laverny, où il allait le plus
rarement possible, était peu fait pour le tenter:
pendant tout le temps que duraient ses visites, la
verve épigramroatique d'Edouard ne tarissait point
b son sujet, et Tom, ue cessait de lui montrer les
dents, jaloux de mettre sa paotomime b l'unisson
des sentiments de son maître. Or l'oncle Joseph
était un excellent homme, vivaut en crainte des
sarcasmes et des morsures.
Grande fut donc sa surprise lorsque, b sou entrée
dans le salon, il vit Edouard venir a sa rencontre
avec un sourire de bon aloi, lui serrer cordialement
la main et ne trouver que de bonnes choses b lui
dire.
Un autre sujet d'étonnemeut lui était réservé,
peut-être plus agréable encore. Tom, le hargneux
Tom, ne vint pas saluer son apparition du grogne
ment accoutumé.
CHRONIQUE RELIGIEUSE.
C'est le 20 du mois d'avril, que le steamer belge,
Léopoldlqui doit transporter le R. P. Desmedt
et ses compagnons apostoliques, vers les Montagnes
Rocheuses, a quitté le port d'Anvers. Plus de 600
passagers, la plupart émigrants pour l'Amérique se
trouvaieut b bord de ce beau navire. En jetant un
regard d'adieu sur les côtes de la Belgique les
courageux missionnaires oot recueilli les vœux et
les bénédictions de la foule immense qui station
nait sur les bords de l'Escaut.
Une lettre écrite par M. Aoge Pattou de Brielen,
nous apprend qu'après une heureuse traversée de
trois jours, le Léopold J6T est entré dans le port
de Southampton. De Ib les intrépides conquérants
des âmes ont pris de nouveau le largepour
atteindre le but de leur noble course, et le centre
de leurs travaux évangéliques.
NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE.
MDe Tollenaere professeur au petit sémi
naire de Roulers,est nommé vicaire Rolleghem
C appelle
NOUVELLES DIVERSES.
Dans Vaprès-dîner de mardi dernierun
commencement d'incendie s'est manifesté dans
une maison située Ploegsteert, appartenant
au sieur E. Van der Meersch, cabarelier au dit
lieu, etoccupéepar la veuve de P. Van Gheluwe
Le dommage causé par ce sinistre est peu consi
dérable.
Mercredi dernierdans la matinée, la
nommée Victoire Vèrplancke, épouse du sieur
Bieustmancultivateur Stalhille, atteinte de
monomanie, a quitté sa demeure sans que Von
sache au juste ce qui en est advenuOn craint
un malheur.
Dimanche soirune jeune fille nommée
Jeanne Van Houte, boutiquière b Alveringhem, a
été attaquée sur la grande route au hameau de
Vorthem, par un malfaiteur inconnu jusqu'à pré
sent, qui lui a arraché la croix et la chaîne en or
qu'elle portait au cou. Les cris perçants de la vic
time de ce méfait ont déterminé le voleur b s'en
fuir, abandonnant la croix et la chaîne qui avaient
excité sa coupable convoitise.
Le ministre des travaux publics fait savoir
que, prochainement, il sera procédé b l'adjudica
tion publique de l'entreprise des travaux de
plantation b exécuter sur les routes de Poperinghe
b Steenvoorde, d'Ypres b Poperinghe, d'Ypres par
Warnêton au Pont-Rooge et d'Harlebeke b Caster.
M. le gouverneur de la province de la Flandre-
Occidentale par-devant qui cette adjudication
aura lieu, en annoncera ultérieurement le jour et
l'heure.
Est-ce que vous avez enfermé Tom? demanda
a son neveu l'oncle Joseph émerveillé.
J'ai fait mieux, répondit Edouard b l'au
dience d'aujourd'hui, le conseiller Daniel m'a tant
félicité de l'avantage de posséder un chieu aussi
beau que Tom, et m'a paru le convoiter d'une
ardeur si vive, qu'a mon retour je me suis empressé
de lui envoyer l'objet de son admiration, joyeux de
trouver cette occasion de me défaire d'une bête
incommode qui mordait mes amis et qui déplaisait
a ma femme.
Louise fit intérieurement cette réflexion
11 a apprécié mon sacrifice de ce matin, et il
y répood ce soir par un antre; est-ce qoe par
hasard j'aurais en accomplissant un devoir, décou
vert la route du bonheur?
Est-il besoin de dire que, durant le reste de la
journée, Louise fut d'une amabilité charmante, et
qu'Edouard ne laissa point aller son esprit au delb
des saillies innocentes d'une franche gaieté?
Quant b l'oncle Joseph, il était dans le ravisse
ment; il déclara en rentrant chez loi que quelques
égards de plus et un chien de moins avaient fait de
la maison de sa nièce un véritable paradis terrestre.
[Pour être continué.)