40me Année. No 4.134. 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 jr. POUR 6 MOIS, 2-75 7ÏF.ES, 13 MAI. L'APOSTOLAT CONJUGAL. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR TROIS MOIS. POUR 3 MOIS. BULLETIN POLITIQUE. Les nouvelles intérieures de l'Angleterre sont an calme plat. Depuis la déclaration de lord Palmer- ston sur la réforme et sa promesse de proposer une modification au serment des membres du Parle ment, lequel empêche l'admission des Israélites, toute discussion irritante a cessé entre les parties. Les lottes sont ajournées k l'année prochaine. En attendant les partisans de la réforme n'oublieront rien pour concilier k leurs projets l'appui de l'opinion publique, toute-puissante en Angleterre. Les catholiques Suisses brisent un 'a un les liens que le radicalisme antireligieux, renforcé de l'in tolérance protestante, leur imposa a la suite de la défaite du Sonderbund. Schwytz, Ury, Unterwald, les premiers fondateurs, au moyen âge, de l'indé pendance Helvétique, n'ont pas tardé, non plus que Zug, k reconquérir leur franchise cantonnale. il y a quelque temps, le triomphe de l'opinion publique, dans le Valais et k Fribourg, a rappelé les catholiques k la direction des affaires. Aujour d'hui, ils viennent de remporter, dans les élections générales du canton de Saint-Gall, unè victoire aussi complète que longtemps contestée. Enfin le résultat des dernières élections de Lncerne et de Soleure fait présager lk aussi un succès non moins heureux dans ua avenir peu éloigné. A son tour, l'aristocratique Hongrie, débarrassée des factieux dont l'oppression sanglante de i848 et i84g fit douter un'instadt des dispositions réelles de la nation envers le Souverain, la Hongrie, rendue k elle-même, a retrouvé, k l'occasion du voyage de S. M. François-Joseph son chevaleresque attache ment k la personne de ses Rois. A Pesth, capitale du royaume, un accueil enthousiaste attendait LL. MM. II. et RR. Lk se trouvait réunie la haute noblesse magyare; lk était accouru sous les armes un brillant escadron de gentilshommes des campa gnes. Pour saluer François-Joseph, ils avaient détaché du foyer domestique leurs sabres k la forme vieillie, les mêmes que tirèrent jadis leurs ayeux pour la défense de Marie-Thérèse. Au reste l'élan des populations, jalouses de témoigner leur amour et leur dévouement, a pris une telle pro portion que l'autorité elle-même a cru devoir le (Suite. Voir le u° i,o33 du Propagateur.) Noémi ne sentit pas le moins du monde diminuer sa tendresse pour Emile, quand elle eut vu de près et daos sa triste réalité ce mal dont elle n'avait pu se faire une idée en consentant k épouser un mari non chrétien. Comme une mère qui aime d'avantage, s'il est possible,son enfant, lorsqu'il devient infirme, elle sentit combien était malade l'âme de son mari; sa tendresse ne fit que s'en accroître. Elle plaignit Emile de la triste éducation qu'il avait reçue, du milieu sans foi dans lequel il avait vécu, des affaires où s'étaient absorbées ses préoccupations, du pays et de l'époque auxquels il appartenait, et où un homme aussi bien doué que lui pouvait vivre bien plus étranger k toute pratique religieuse que le sauvage le plus grossier. Elle le plaignit elle se dit qu'elle était appelée k réparer ce malheur, et elle s'y voua pour tout le reste de sa vie. On ne songe pas assez a la différence qui existe modérer. Toutesles villes veulent offrir des cadeaux aux souverains mais l'archiduc gouverneur-général leur a fait connaître que LL. MM. verraient avec infiniment plus de plaisir l'application des sommes souscrites k des œuvres de bienfaisance. Ces mani festations imposantes sont une protestation de toutes les classes de la famille hongroise contre les erreurs ou les espérances propagées en Europe sur la situation morale et politique de ce pays par les organes du parti révolutionnaire. Des démonstrations non moins ardentes d'atta chement, d'allégresse et d'enthousiasme signalent également le vojage entrepris par Pie IX dans une partie de ses Etats. L'itinéraire du Pontife n'est qu'une longue ovation source de consolations pour son cœur paternel, démenti infligé aux arti sans de désordre. Les adversaires do projet de loi sur les établis sements de bienfaisance,ontaccumulé les objections avec beaucoup d'art et beaucoup d'adresse. Quel ques uns, comme M. Verhaegen, ont profilé de l'occasion pour adresser contre le clergé de violentes déclamations dont tous les hommes sensés ont apprécié les motifs et la portée. Mais il est une objection qui résume en elle une grande partie de celles qui ont été élevées contre le projet de loi. La loi, telle qu'elle est proposée, est, dit-on, une loi de parti celte assertion si elle était vraie, serait de nature k faire repousser le projet de loi, et nous ne serions pas les derniers k le rejeter heureusement il n'en est rien. M. Nothomb a fait justice de cette assertion dans son discours du 8 mai. Voici comment il a résumé sa réfutation J'ai dit que le projet ne renferme, en fait d'extension de la charité, rien de nouveau, absolu ment rien; j'ai dit que c'est la réunion de toutes les règles administratives suivies avant 1847, que c'est la consécration de nos traditious en matière de charité. Je crois, messieurs, en avoir fait la preuve et je maintiens, dès lors, que la loi que nous pro posons n'est pas et ne peut pas être une loi de parti. Ce serait une loi de parti, messieurs, k laquelle auraient coopéré tous les ministres qui se sont succédé depuis M. Lebeau jusqu'à l'honorable M. Rogier, même après 1847, sur le point spécial que j'ai fait connaître; tout le monde a coopéré k cette entre une femme chi étienne et un homme qui n'est pas chrétien. Il n'y a pas de paroles pour exprimer cette différence, ou plutôt cet abîme, le plus large et le plus profond qui puisse séparer deux créatures humaines. Noémi le vit tout de suite. Mais son humilité et son amour jetèrent pour ainsi dire un pont sur cet abîme. Elle se dit qu'élevée comme son mari,elle fût probablement devenue aussi indif- férentequelui,etqueluis'ileût vécudansson milieu k elle, fût sans doute devenu chrétien comme elle. Elle crut, d'ailleurs reconnaître en lui d'heureuses dispositions pour revenir k la vérité religieuse. Son rôle kelledevaitêtredecultiver ces dispositions. Certains hommes, dit Platon, n'ont pas le sens de la lumière. Il serait plus exact de dire qu'ils ne l'ont plus; car tous l'apportent avec eux en venant au monde, selon cette parole de l'Écriture Erat lux vera quœ illuminât omnem hominem ve- nientem in hune mundum. Mais comme ils apportent en même temps une triste inclination vers le mensonge et le péché qui sont ténèbres, ce sens de la lumière s'oblitère chez plusieurs, k mesure loi, M. Liedts comme M. Leciercq; et ce serait la une loi de parti! Messieurs, c'est impossible. Il n'y a rien de nouveau daos le projet et, sous ce rapport, j'accepte très-volontiers l'épigramme qu'on nous a adressée, en disant que la loi avait plusieurs pères; on a voulu être bieD piquant, on a cru être bien méchant, on n'était que dans le vrai oui, messieurs, la loi a plusieurs pères. Elle a pour pères tous les ministres qui se sont succédé depuis i83o jusqu'en 1847. Ce sont eux qui ont fait la loi et le seul mérite du gouvernement, c'est un mérite de patience, c'est d'avoir réuni en un seul projet tout ce qui s'était traduit en actes officiels. S'il y a des crimes dans le projet, s'il y a des énormités effrayantes, les auteurs, les coupables, les complices sont tous les ministres qui ont manié les affaires jusqu'en 1847. Je n'en suis que l'édi teurmais l'éditeur responsable! Que deviennent donc, messieurs, toutes ces allégations qui ont retenti dans cette enceinte? Tantôt c'est une loi d'une habileté effrayante, d'une habileté que l'honorable M. Delfosse admi rerait si elle ne terrifiait; pour l'honorable M. Lelièvre, c'est une loi d'une astuce sans pareille. Pour d'autres, je dois le dire, c'est une con ception absurde, c'est une conception qui fait demander comment nous avons eu le courage de la présenter k la Chambre, pour eux c'est une injure faite au bon sens de la Chambre. Eh bien, messieurs, je demande ce que deviennent ces accusations contradictoires? Je dis que le projet ne mérite ni tant d'éloges, ni tant d'outrages. Ni si haut, ni si bas. Interruption L'honorable M. Delfosse répète k mes côtés Il n'a mérité Ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. Ce vers s'applique bien ici. Je remercie l'honorable député de Liège de me l'avoir rappelé. On a dit et redit, et Dieu sait dans quelle intention bienveillante! que le projet nous a été imposé, qu'il a été élaboré sons I'iufluence d'une puissance occulted'une puissance mystérieuse sous laquelle le ministère a plié tout tremblant! Eh bien, messieurs, savez-vous ce que sont ces puissances redoutables? Cette puissance occulte, ce sont les archives poudreuses de mon départe ment! Ce pouvoir occulte, c'est le Bulletin des lois. Voilk les puissances occultes dont on nous accuse d'avoir accepté l'œuvre ténébreuse! Cet que s'enfonçant dans les sombres voies du mal, ils' détournent leurs regards du divin foyer de la vraie lumière et de ces vivants miroirs qui la reflètent ici-bas d'une manière si merveilleuse. Voulez-vous une preuve que tel est le principe de l'éloignement qu'éprouvent pour nos croyances tant d'hommes d'ailleurs honorables? C'est que presque toujours cet éloignement diminue lors- qu'ont disparu certaines habitudes coupables qui étaient un obstacle permanent k la vue de la vérité, et qu'en même temps ces âmes, rebelles jusqu'ici au sentiment religieux, se trouvent providentielle ment placées en présence d'autres âmes qui puisent, au contraire, dans ce même sentiment le secret des vraies vertus. C'est lk précisément ce qui arrivait k Emile. Jusqu'à son mariage, il avait vécu de la vie de jeune homme, d'un jeune homme honnête selon le monde, ce qui n'en constitue pas moins, au point de vue chrétien, un état irrégulier et coupable, et absolu ment incompatible avec la pratique de la religion. Élevé dans une famille d'où l'esprit religieux était

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1