FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 40me Année. Samedi 16 Mai 1857. Ao 4,135. T.E PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, A FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. 7FF.ES, 16 MAI. BULLETIN POLITIQUE. Depuis huit jours, le voyage du prince Napoléon 'a Berlin met la torture l'imagination des jour nalistes transcendants qui se piquent de dévoiler les arcanes les plus secrets de la haute politique. Quant k nous, qui n'en sommes pas réduits k rem plir nos colonnes de divagations oiseuses, nous ferons grâce au lecteur de ces commentaires risqués ou simplement absurdes. De fait, nous n'attachons h l'excursion du neveu de l'Empereur qu'une portée secondaire, au niveau de l'importance propre du prince même. Pour compléter le bilan bien modeste des événements politiques de ce jour, il nous reste k mentionner les nouvelles reçues du cap de Bonne- Espérance, lesquelles font craindre que les hostilités n'éclatent de nouveau entre les Caffres et les Anglais. Devant une aveugle passion, il n'y a plus rien de sacré; devant elle le dévouement le plus sublime n'est plus que de l'égoïsme, qu'une odieuse exploitation. Telle est la signification de l'inconcevable de l'infame sortie de M. Frère contre ces admirables religieuses qui dans les écoles dentellières dirigées par elles, ont en partageant leur pain et sacrifiant leur vie pour nos pauvres enfants, sauvé nos popu lations pendant les années calamileuses ou la faim et le typhus les décimaient. Cette attaque a fait mal au cœur du pays; elle a soulevé tous les cœurs belges, et nous flamands, qui avons été les témoins oculaires du sublime dévouemeot de nos pauvres religieuses, nous ne pouvons contenir notre juste indignatioD. Mais il est uu homme dans notre Chambre légis lative, il est un missionnaire de la charité, qui a éloquemment vengé l'honneur de ces anges de vertu qui prient, travaillent et se sacrifient pour les pauvres enfants qui les aiment comme des mères. Dans la séaoce du i5, M. Dumorlier en répon dant M. Frère; a dit M. Frère a parlé des écoles dentellières et il a dit qu'on y exploitait les enfants pauvres, rachiti— ques. C'est une odieuse accusation il a dit qu'on n'y donnait pas l'instruction, et c'est Ik une gros sière erreur. La création des écoles dentellières est une institution que l'on doit au clergé, qui les a érigées dans des moments de crise industrielle pour remplacer l'aumône par le travail. Dans ces insti tutions où l'on régénère le travail par la morale et l'instruction, on voit des religieuses, des anges de vertu qui se dévouent avec noe abnégation sans réserve au soulagement des misères, et ce sont ces soblimes femmes que l'on vient calomnier ici. C'est infâme. Vous flétrissez des femmes de dévoue ment au lieu de leur décerner des couronnes. La charité privée, dont le clergé prend l'initiative, donne des secours et des conseils, et la charité officielle n'a jamais su faire autre chose que de conduire les indigents au dépôt de mendicité. M. De Haerne, venant k l'appui des paroles de M. Dumortier a donné aussi uu éclatant démenti aux assertions de M. Frère J'ai dit, que les ateliers de charité et d'appren tissage rapportent 4 raillions paran,doot 5,800,000 fr. pour les Flandres, c'est-k-dire plus du double des revenus du bureau de bienfaisance; j'ai ajouté que l'exploitation ne pouvait s'emparer de ces établissements fondés par le sentiment religieux, et que le produit était remis anx parents des élèves. J'ai dit enfin que les élèves reçoivent dans ces ateliers l'instruction primaire, et que ce fait était avéré, incontestable. Dans ces asiles, créés par une pensée vraiment chrétienne, les enfants reçoivent, avec le pain de la charité, celui de la religion. HOSPICES L'TFF.ES. SEPTIÈME ARTICLE. Nous avons fait ressortir, d'une part, l'énormité des sommes que l'administration des Hospices consacre aux propriétés bâties, et, d'autre part, l'exiguité des distributions qu'elle permet k domi cile, c'est-k-dire, des secours qu'elle accorde k toute une catégorie de malheureux, qui ne sont ni accueillis dans les établissements, ni mis en pension en dehors de ces établissements, soit chez des parents, soit chez des étrangers. On a pu s'en convaincre, les distributions en argent dépassent de fort peu la moitié des sommes affectées en moyenne k des constructions extraordinaires et l'on prodigue plus de trente mille francs en bâtisses pendant que l'on donne k un indigent incapable de travailler un franc 83 centimes en habillements. Four être fidèle k notre promesse, comparons maintenant les résultats généraux aux abondaotes ressources dont l'administration dispose. Indiquons d'abord les revenus des Hospices d'Ypres. Noos devons le reconnaître, il nous eut été impossible de préciser ces revenus sans les renseignements que M. le président de la commission a bien voulu nous fournir. Et qui s'en étonnerait? Une seule pièce pouvait nous éclairer, c'est le rapport annuel sur les affaires communales. Or, cette pièce présente la situation de la caisse des Hospices de telle manière, probablement k dessein, qu'il est impos sible d'y voir le montant des revenus sans se trom per gravement. Le rapport sur l'administration de i855, récem ment publiéoffreen ce qui concerne les Hospices, les chiffres suivants Compte de 1853 rendu le i3 mars 1855). Ht cellesSt. 2^9,863-76 Dépenses171/(69-55 F.xcédantfr. 88,394-21 Compte de i854 rendu le 6 mars i856). Recollesfr. a6ij ,*$33-38 Dépenses2oo,3ii-36 Excédantfr. 64,221-96 Budget de 1855. Recettes présuméesfr. 2o8,2i5-i3 Dépenses 207,974-00 Excédant fr. 241-13 N'allez pas conclure de lk que les revenus des Hospices ne descendent jamais au-dessous de 200 mille francs et qu'ils s'élèvent parfois au-dessus de 260 mille francs; car on vous répondrait, en se rengorgeantque vous ne connaissez pas l'A B C La soustraoliou est aussi juste qu'un raisonnement pteudo-libtral. de l'administration et que vous ne soupçonnez seulement pas qu'il y a une différence profonde entre les recettes et les revenus. Il est donc absolument nécessaire de savoir que, d'après les règles administratives, propres k la commission des Hospices d'Ypres, on mêle, on amalgame, on confond, sous la même rubrique du compte, tont ce que l'on reçoit: revenus ordinaires, revenus extraordinaires, revenus arriérés, produitsdeventes d'arbres, et jusqu'aux capitaux. C'est très-simple, ce serait même trop simple, si ce n'était que cela empêche les profanes (lisez les catholiques) de conuaître et d'apprécier la situation. Espérons que la loi, qui est en discussion, sera suivie de circulaires ministérielles qui prescriront un modèle de compte plus compliqué pour les receveurs des Hospices, plus détaillé et plos instructif pour le public. Sans quoi, la publicité serait illnsoire. Vantez-vous donc de la publication de vos rapports! Si M. de Talleyrand vivait encore, il dirait que la presse a été donnée aux pseudo-libéraux pour déguiser leurs actes. En attendant, M. le chevalier de Stners, fatigué enfin de prêcher dans le désert, nous est venu en aide, et voici l'état comparatif des revenus des Hospices d'Ypres en i846 et en i853. z a u S h. b. 10 ao 00 CD 00 *sr et ci q> «n C5 CN O pv ro -=r c? o en o Î2 - O t> eo ^-r t> fj» o Ci f*"5 eo ci r-» - co - 00 i - 00 00 w c* n O 1 c9. Zi a 3 es t l a - s g -2 ta S. s s 2 S z GO S a o es Il résulte de ce tableau que, de 1846 k 1853, les revenus avaient augmenté de fr. 6,366-37. On serait tenté de croire qne le secours domicile, en ce qui concerne les infirmes non pensionnés, ait été augmenté dans les mêmes pro portions. C'est précisément le contraire qui est arrivé. En 1846, ces secours s'élevaient k fr. 18,467-01, et en i853, comme noos l'avons déjk dit, senlement k fr. 17,031-88. Diminution fr. 1,435-13. Or, c'est depuis i846 que le paupérisme a pris des développements successifs sous l'influence de la disette et des maladies épidémiques. Et, eD pré sence d'un accroissement sensible des revenus, l'administration a réduit la distribution des secours

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1