Mardi 19 de ce mois, a eu lieu dans l'Eglise de S'-Nicolas en cette ville, la bénédiction de trois nouvelles cloches, par M. le Doyen d'Ypres. Dès longtemps avant l'heure fixée l'Eglise était envahie par une foule consi dérable accourue pour assister l'une des plus imposantes cérémonies du culte catholique. Les paroissiens de S'-Nicolas étaient dans la joie, en voyant ainsi se réaliser progressivement l'œuvre laquelle tous indistinctement ont coopéré depuis long temps l'achèvement et l'ameublement complet de leur Eglise. Nous croyons correspondre au sentiment de leur vive reconnaissance en publiant haute voix le nom de la noble dame dont la munificence vient de doter leur paroisse de ces trois belles cloches A Madame la douairière Cardinael née Huughe, revenait le droit d'en être la marraine puisqu'elle seule en a été la donatrice. Les trois cloches, dont la plus grande est dédiée la Sl<î-Vierge, la moyenne S'-Nicolas, et la plus petite S'-Quirin, portent l'inscription suivante Me dono dédit Ecctesiœ S" Nicolai, Ypris, nobilis Domina Maria Huughe vidua nobilis Domini Ludovici Cardinael. Patrino Rev. adm. Domino C. B. Welvaert districtus Yprensis Decano, matrina Donatrice. Pastore Rev. Domino E. Samyn. 1857. Ces trois cloches, dont tout le monde a pu constater le beau timbre et l'accord mélodieux, sortent des ateliers de MM. Van Aerschot et Van Espenfondeurs Louvain. Nous félicitons ces MM. du succès qu'ils ont obtenu, et nous leur donnons l'assurance qu'il servira les recommander dans nos Flandres. CHAMBRE DES REPRESENTANTS. L'avocat du journal condamné ayant dit qu'il possédait une autorisation accordée par le bureau de bienfaisance d'Ypres, il fut demandé communication de cette pièceet voici ce qui fut répliqué par la partie civile Ce n'est pas une autorisation c'est un simple avis du bureau de bienfaisance d'Ypresqui n'est nullement autorisé donner en prêt une somme quelconqueLes bureaux de bienfaisance ne peuvent pas accorder de prêt sans autorisation du conseil communal et de la dépulation permanente, et peut-être un arrêté royal. Où sont ces autorisations Où est cet arrêté royal? Mais qui vous dit que demain un autre membre du bureau de bienfaisance ne viendra pas avec une copie analogue pour revendiquer la restitution de la somme que nous accepterions aujourd'hui? Nous vou- Ions bien accepter toute la sommemais condition que nous ne courrions aucun danger. Le défenseur du journal condamné changea alors de lactique il fit des offres au nom de son client, et la suite de quelques pourparlers, les 25,ooo francs de dommages-intérêts et de frais furent payés avec les fonds fournis par le bureau de bienfaisance d'Ypres, avant que cet établissement y fut le moins du monde autorisé. Si ce n'est pas là un abus criant, si ce n'est pas une action repréhensible au plus haut degré de donner illégalement targent des pauvres en paiement de la peine encourue par un journal diffamateur, il faut renoncer h l'usage de ces mots. Si des catholiques avaient posé un acte semblablela gauche et tous les organes du parti exagéré auraient crié au scandale, et ils auraient eu raison; mais aujourd'hui ils se taisent et n'ont des paroles de blâme que pour des femmes sans défense, qui se dévouent nuit et jour au soulagement de l'humanité souffrante. Quant aux conditions du prêt, il va sans dire qu'elles furent des plus favorables au journaliste libéral. Il résulte du cahier des charges ayant servi la mise en vente des maisons qui ont servi d'hypothèque, que l'inté rêt fut fixé 4 p. c.; le débiteur peut rembourser les 25,ooo fr. par annuités de 2,5oo fr., ou moyennant 10,000 fr. la fois. C'est en i853 que le prêt a eu lieu et la fin de i856 la somme intégrale était encore due. Nous igno rons si les intérêts ont été payés, mais ce que nous savonsc'est que les maisons servant d'hypothèquemises publiquement en vente en novembre et décembre dernier, n'ont pas été vendues, quoique quatre séances aient été tenues cet effet. Tels sont les faits ils résultent de pièces authentiques et des plaidoiries devant les tribunaux. Nous les livrons sans autres com mentaires la méditation du public. Il circule en ce moment une pétition qui se couvre de nombreuses signatures, Veffet etob tenir du gouvernement l'élargissement du pavé d'Ypres Dickebusch, commencer du ha meau la hruis-straete jusqu'à la jonction de la nouvelle route de Bailleul. Nous ne pouvons qu approuver les efforts que font les communes intéressées pour réclamer cette mesure devenue nécessaire. Par suite du prolongement de cette route la frontière de France, le roulage a pris un accroissement considérable et c'est peine si en plusieurs endroits la rencontre des voitures peut se faire sans accidents regrettables. Espérons que nos représentants prêtent leur appui efficace près de C honorable ministre des travaux publics. entre les élèves des écoles primaires. Conformément l'arrêté de la Députation permanente du 5 avril dernier, un concours sera organisé entre les élèves de la division la plus avancée d'un certain nombre d'écoles pri- maires de la Flandre-Occidentale. Ce concours est fixé au Lundi, a 5 de ce mois et aura lieu par écrit en une seule épreuve, pour le 4° ressort lécole Communale d'Ypres. Font partie de ce ressort i° Les écoles communale d'Ypres et de Poperinghe. 2* Celles des communes de Becelaere, Beveren, Bixschole, Boesinghe, Brielen, Dic kebusch GhyverinckhoveHaringheIsen- berghe, Pollinckhove, Reninghe, Beninghelsl, S1 Jean, Watou, JVoesten en Zuydschole. L'échelle de points d'après laquelle seront appréciés les travaux des concurrents est re partie entre les diverses matières de la manière suivante, a savoir Religion et Morale Écriture10 Ortograplie et Grammaire35 Arithmétique et système légal des ^oids et mesures. 20 Histoire et Géographie i5 Total100 Pour avoir droit un prix, le concurrent doit avoir obtenu 80 points, soit les 4/5. Pour qu'un accessit puisse être accordé il faut 60 points ou les 3/5. Pour une mension honorable, 5o points sont exigés. La distribution des prix se fera dans la principale ville du ressort auquel les élèves appartiennent. Un arrêté ultirieur en fixera le jour et prescrira quelques dispositions cet effet. Séance du 16 mai. La séance de la Chambre des représentants a fini assez brusquement. M. Rogier parlait depuis le commencement il avait répété en l'exagérant tout ce qu'il avait dit dans son premier discours et s'était surtout attaché h donner la loi un caractère absolument politique. Les tribunes, dans lesquelles se trouvait sans doute une certaine partie de ce public qui admire M. Verbaegen a la Chambre et qui le commente le soir avec ferveur dans quelques cabarets, ont applaudi avec force les prédictions de M. Rogier. M. de Naeyer, vice-président, qui occupait en l'absence de M. Delehaye le fauteuil de la prési dence, a lutté un iostaot avec son maillet, contre cette manifestation anti-constitutionnelle; enfin, comme elle continuait, il a donné l'ordre d'évacuer les tribunes. Nous déplorons vivement cette altitude des tribunes. Si l'acte de lundi devait se renouveler, il faudrait renoncer la sincérité des institutions constitutionnelles et h la liberté parlementaire. Nous espérons que de telles manifestations, qui font songer aux célèbres tricoteuses des clubs et au i5 mai, ne se reproduiront pins dans l'enceinte législative. Bien qu'elles ne soient en fait, par lenr insignifiance, justiciables que du ridicule, nous devons en principe les blâmer sévèrement, dans l'intérêt de nos institutions, au nom de l'indépen dance des mandataires du pays, et par respect même pour le droit que confère l'élection. Séance du 18 mai. La Chambre des Représentants a entendu hier M. le comte de Theux pour le projet de loi sur les établissements de bienfaisance, et M. Verbaegen contre. M. le comte de Thenx a déposé la proposition qu'il a annoncée vendredi et tendante b laisser la faculté au Roi d'autoriser les fondations de bienfaisance avec des administrations spéciales dans le sens du projet de loi; M. Frère a déposé, comme motion préalable b celle de M. de Theux, une proposition d'enquête. La Chambre a ordonné, au début de la séance, le renvoi de toutes les pétitions relatives au projet de loi sur les établissements de bienfaisance, b l'exa men de la section centrale. Les Annales de la Propagation de la Foi publient dans leur dernière livraison le compte- rendu détaillé des recettes et des dépenses de l'OEuvre pour l'année i856. Le total des receltes est de 3,905,067 francs. Sur cette somme La France a fourni 2,448,279 fr. Les États-Sardes. 197,240 La Belgique 195,467 La Prusse. 191,793 L'Irlande. 132,446 Le diocèse de Lyon a donné 235 mille francs. Le diocèse de Paris ne vient qu'en seconde ligne et seulement pour i35,4o2 fr., y compris divers dons et legs s'élevant ensemble b 35,880 fr. Après Paris, vient immédiatement le diocèse de Cologne, pour 102,274 fr. Les Annales de la Propagation de la Foi sont tirées actuellement, tous les deux mois, b 186,000 exemplaires, savoir: français, 113,600; anglais, 18,000 allemands, 19,000 espagnols, 1,200; flamands, 4,900; italiens, 24,3oo; portugais, 2,5oo; hollandais, 2,000; polonais, 5oo.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 3