40me Année.
Mercredi 27 Mai 1857.
No 4,138.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
TFR.ES, 27 MAI.
LA MÈRE.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
BULLETIN POLITIQUE.
Le gouvernement Napolitain et le gouvernement
Wurtembergeois viennent l'un et l'autre de donner
satisfaction aux exigences légitimes des catholiques
en concluant un concordat avec la cour de Rome.
L'Autriche continue son travail intérieur de
rénovation religieuse. La transformation de l'aca
démie d'Iospruck, en Tyrol, en une université
catholique complète est sur le point de s'accomplir.
L'enseignement de la théologie y sera confié aux
religieux de la Compagnie de Jésus.
L'Aogleterre, elle aussi, s'engage de plus en
plus dans la voie de la liberté religieuse, l'Angle
terre, eo qui les prétentions au libéralisme faisaient
ressortir davantage l'intolérance séculaire k l'égard
des catholiques. La Chambre des Communes a
voté une grande majorité ia seconde lecture d'un
bill tendant k abolir certaines rétributions, odieuses
entre toutes, imposées aux catholiques d'Irlande,
mèoie aux plus pauvres, en faveur du clergé
anglicao de ce pays, où ce culte compte si peu de
prosélytes.
La Chambre a maintenu également le subside
accordé, sous le ministère Robert Peel, au collège
catholique de Maynooth (Irlande.)
Toutefois les questions intérieures du pays
n'absorbent point tellement l'attention de nos
voisins d'ootre-mer que le soin de leurs intérêts
commerciaux s'en ressente. Ainsi se sont-ils empa
rés de l'île Perim, a l'entrée de la mer Rouge. La
perspective de l'ouverture prochaine de l'isthme
de Suez rend cette position très-importante
puisqu'il suffira aux Anglais de quelques vaisseaux
de guerre pour fermer hermétiquement le passage
de la mer Rouge.
Avant tout et toujours John Bull a soucis
d'intérêts matériels. La France, elle, en tirant
l'épée, visek recueillir de l'honneur plutôt que du
profit, et c'est déj'a une bonne fortune k ses yeux
Après un intervalle de six ans depuis la publi
cation de son premier volume sur VÉducation
Mgr. l'Évêque d'Orléans va publier deux nouveaux
volumes de cette œuvre magistrale. Nous sommes
heureux de pouvoir donner k nos lecteurs l'admi
rable chapitre où l'éloquent prélat développe le
sens de ce mot La Mère.
Et maintenant, qu'ajouterai-je pour expliquer
plus particulièrement ce qu'est une mère, et dire
quelle est la douce et pure splendeur de la dignité
maternelle
Oo comprend d'abord que la mère participe
éminemment k toutes les prérogatives du père, et
que sur soo frout et dans son regard brille avec un
touchant éclat le reflet de la puissance et de
l'autorité paternelle.
Mais je vais plus loin tout cela en elle a quel
que chose, sinon de plus grand, peut-être de plus
auguste. J'y découvre, en effet, ce je ne sais quoi
que de trouver l'occasion de satisfaire soo ardeur
belliqueuse. La campagne de K.abyliea dû s'ouvrir
le 21. Sous les ordres du gouverneur général,
Maréchal Randon, trois divisions de 8,ooo hommes
composent le corps expéditionnaire.
Les élections qui approchent pour l'assemblée
législative De rencontrent généralement qu'apathie
et indifférencë. Les grands partis monarchiques,
hostiles k la dynastie régnante, conseillent l'absten-
tioo; les démocrates, qui pour paraître quelque
chose éprouvent le besoin de se déméoer beaucoup,
songent seuls k combattre les candidats du gouver
nement. Quelque soit le dégré de convenance
du caractère national des Français avec le régime
parlementaire, toujours est-il que le bon sens
public doit envisager l'organisation représentative
actuelle comme une dérision.
Le Prince Napoléon est de retour de son voyage
k Berlin et k Dresde, et les suppositions hasardées,
les curieux commentaires grossissent k l'envi cet
événement d'une portée assez médiocre selon oous.
Certains nouvellistes politiques ont le souffle puis
sant. Mais
Qu'en sort-il souvent?
Du vent
Ce ballon bouffi de vent ne tardera pas k créver par
le milieu, et l'importance assez insaisissable déjà
du neveu de l'empereur, dilatée outre mesure,
menace de se résoudre ea vapeur.
Malgré toutes les assertions par lesquelles les
partisans du monopole des administrations officiel
les, soutiennent que le projet de loi actuellement
soumis aux délibérations de la Chambre est un
projet de parti, il n'en restera pas inoiDs vrai que
c'est une loi de conciliation sincère que le gouver
nement a voulu faire et qu'il a faite.
Le gouvernement a non seulement fait droit k
toutes les objections que les projets de i'booorable
M. Faider avaient soulevées, mais il a de plus tenu
compte des autres griefs que l'on a fait souner
bien haut.
C'est ainsi qu'il écarte la présence de droit du
d'incomparable et d'achevé que le travail ajoute
k la vertu.
J'y trouve, dans une extrême tendresse, l'amour
le plus patient et le plus fort; et enfin, avec le
dévouement sans bornes, la douleur expiatrice.
Oui même après avoir prononcé le nom d'un
père, et je demande maintenant qu'est-ce qu'une
mère, il faut répondre
Une mère c'est, dans une grandeur plus modeste,
mais non moins divine, ce qu'il y a de plus véné
rable, de plus généreux, de plus doux sur la terre.
Une mère! c'est-k-dire celte faible et sublime
créature, choisie par le plus merveilleux des pri
vilèges, et associée si intimement au Dieu du
Ciel, pour porter daos son seio et nourrir de son
lait des êtres mystérieux, destinés k posséder un jour
ce Dieu lui-même dans la gloire de son éternité.
Une mère ah aujourd'hui encore, même depuis
la chute originelle, la couronne de la dignité
maternelle est belle et sainte; cette couronne
descend des cieux, c'est Dieu qui la dépose sur le
front de la vertu et quand rien n'eu flétrit la
splendeur, ce diadème paraît plus brillant aux
curé au sein do bureau de bienfaisance: celte
grande objection contre les projets de M. Faider.
Il laisse les libéralités charitables dans le droit
commun, c'est-k-dire sous le coup de l'art. 900 du
code civil Dans toute disposition entre-vifs ou
testamentaire, les conditions impossibles, celles
qui seront contraires aux lois ou aux mœurs,
seront réputées non écrites. C'était la seconde
objection contre les projets de M. Faider.
Le projet de loi actuel interdit l'amorlisation des
immeubles, c'est-k-dire qu'il écarte la main morte:
grief anticipé contre la loi, fantôme dont on effraye
encore aujourd'hui les simples.
Il interdit la création de nouvelles personnes
civiles, dont la multiplication prévue était un autre
grief, que l'opposition tâche encore aujourd'hui
d'exagérer k défaut de bonnes raisons qu'elle ne
trouve pas contre le projet de loi.
La loi proposée se résume eo quelques mots
La tutelle administrative dans toute sa vigueur,
L'inspection efficace et permanente,
L'approbation préalable de toutes les recettes et
dépenses,
La publicité la plus complète,
La répression judiciaire des négligences et des
abus,
La dilapidation et la perte des biens impossibles,
Pas de personnification civile,
Pas de main-morte,
Voilk la loi.
Et l'on dit encore et l'on dira chez certaines
gens, que cette loi est itnpregoée d'un détestable
esprit de réaction, qu'elle doit inaugurer un régime
de gaspillages, de dilapidations, de détournements.
Mais toutes ces assertions ne sont qu'un prétexte.
On ne veut pas de la loi projetée, parce qu'elle
n'établit pas pour les administrations officielles
créées par les lois du directoire, uo véritable
monopole en matière de charité; on veut que tout
se fasse par les administrations officielles; on veut
les imposer, de par la loi, k la confiance des
personnes charitables.
Or, en fait de charité comme en toute autre
yeux et pèse moins au cœur que celui des rois.
Demandez k cette mère si elle échangerait soo
heureuse maternité contre les plus hautes fortunes,
contre une des couronnes de la terre.
De Ik vient que les saintes Écritures ont un si
magnifique langage (t), lorsqu'elles nous repré
sentent les gloires de la dignité maternelle, et cet
admirable ministère de bonté et de sagesse, de
conseil et de persuasion, de douceur et de grâce,
que la femme chrétienne remplit au sein de la
famille humaine.
Et tant de biens, cette fuiblfl femme les puise,
sans effort dans les simples inspirations de l'amour
maternel, dans les trésors de ce cdeor, que Dieu lui
a fait k part, et c'est de lk qu'elle les répand k flots
inépuisables sur tout ce qui l'entoure.
Mais qu'est-ce donc que cet amour maternel?
Qui dira sa force et sa tendresse, sa magnanimité
(1) Lises, au chap. 7 de l'Ecclésiastique, l'admirable
abrégé des devoirs et des vertus de la famille au chap.
3i des Proverbes, le Portrait de la femme fortej - et
encore le chapitre 26e de l'Ecclésiastique, et le chap. a*
•t 5e de la 1" ep. Timothée, etc, etc.