n'ont trouvé que des passions pour la combattre.
On les a appelés sur le terrain d'une discussion
franche et loyale des principes. Ils n'ont répondu
que par des cbicanes ou des menaces. On les
appelle h servir les intérêts des pauvres par une
bonne organisation de la charité, et ils ne voient
partout que des couvents qui les effraient, que la
main-morte qui les menace, que le moyen-âge
qui revient. Cela les dispense de voir autre chose,
et met tous les badauds de leur côté, ils ont toujours
buté aux applaudissements de ces gens-lb, et
toujours réussi b les obtenir.
Laissons-leur cette satisfaction. M. Frère se
l'est, lui, largement donnée. Il a cité sa barre le
clergé de tout rang et de tout ordre. Il a parcouru
toutes les pratiques religieusestous les actes
auxquels le clergé prête son ministère, il sait tous
les plans, il a vu tous les moyens que l'on met en
œuvre, il tient en sa main les fils de toute la con
juration tramée contre les libertés publiques, par
le clergé séculier et régulierpar ces moines
étrangers, surtout, que le clergé belge appelle de
loin b son secours, comme des auxiliaires plus osés
de la vaste propagande politique qu'il a entreprise.
Mandements, sermons, confessionnal, missions,
associations pieuses, tout cela n'a qu'un but, n'a
qu'une même tendance faire les élections au
profit du clergé.
Et des hommes de talent] débitent de pareilles
niaiseries, et les appellent des convictions! C'est
bien pitoyable pour un grand parti, pour un parti
qui se prétend sérieux de devoir combattre ainsi
ses adversaires. M. Frère a parlé dans son discours
de la faiblesse du principe libéral, qu'il appelle le
principe d'indépendance et de libre examen, et
que nous appellerons, nous, le principe de la néga
tion et de la démolition systématique de toute
autorité, de toute garantie solide d'ordre et de
liberté. Oui, le principe du libéralisme est bien
faible et bien stérile. Et quand M. Frère pose en
face de celte faiblesse, ce qu'il croit être la vitalité
du libéralisme, il oublie de dire quelle est la seule
force qui l'ait fait vivre jusqu'ici, b savoir l'appui
et l'aliment qu'il trouve dans les passions de la
foule, toujours prêtes a s'insurger contre tout frein
religieux et social, toujours complices de l'esprit
de rébellion, toujours instinctivement du côté des
démolisseurs, toujours prêtes a les pousser, b les
applaudir.
Le discours de M. Frère est une preuve de plus
de ce que nous avançons. Il n'a pas été fait pour la
Chambre. Il est destiné b être lu dans les clubs, b
être commenté dans toute la presse du partib
fournir b tout le libéralisme le cri de ralliement par
lequel l'orateur a terminé b bas les couveots!
C'est la toote sa significationc'est son but
unique. Mais ces couvents dont il dit tant de mal,
qu'il appelle une des causes du paupérisme, le
député liégeois les connaît par le seul côté que sa
passion lui a laissé apercevoir. Il ne sait, il ne veut
pas savoir ce que, dans nos Flandres surtout, ces
nombreuses institutions charitables ont opéré pour
le soulagement des malheureux, pour l'instruction
de l'enfancepour la moralisation des classes
ouvrières, pour l'extinction du paupérisme. Il a
calomnié ce qu'il ne connaît point. A ses yeux les
ateliers de charité ne sont qu'une spéculation au
profit des religieuses, ne sont que des réceptacles
d'ignorance, ne sont que des tombeaux ouverts b
des enfants rachiliques qui y épuisent ce qui leur
reste de force.
On ne peut entasser plus d'absurdités. Cette
spéculation des religieuses a fait la vie, l'aisance
meme, de milliers de familles. Toute la Flandre le
sait, et si cette spéculation cessait, nous verrions re
paraître dans toute sa laideur le hideuxqraupérisme
de 1847. Ces enfants rachitiquessont pleins de santé
et de courage et se sentent heureux de pouvoir,
comme cela se fait souvent, gagner la vie de leurs
vieux parents, que les bonnes religieuses leur ont
appris b vénérer, b chérir, b assister. Et quant au
reproche d'ignorance adressé par M. Frère b ces
institutions, qu'il accose de bannir tout enseigne
ment littéraire, nous pouvons y opposer le démenti
le plos formel. Sans doute, il existe dans les com
munes des Flandres des ateliers de dentelle où l'on
ne donne aucune instruction littéraire, mais ce sont
ceux qui ont été créés en concurrence contre les
établissements religieux et qui sont trop souvent le
fléau de la commune. Mais nous osons direparce
nous le savoos, que dans les institutions religieuses
qui ont des ateliers de charité on consacre au moins
deux heures par jour b l'enseignement littéraire, et
nous pourrions citer plus d'une commune rurale
où l'on ne trouve presque point de filles qui ne
sachent lire et écrire.
M. Frère ignore tout cela, ou plutôt il n'en veut
rien savoir. Il lui paraît plus facile de dénigrer des
institutions fécondes en bienfaits, pour faire un
procès déloyal a une loi destinée b les couvrir
d'une salutaire protection. Il y sera pour ses frais
d'éloquence, et ses menaces resteront comme un
souvenir de son impuissance. [Pairie.)
Après avoir entendu quelques rapports sur des
pétitions recommandées, la Chambre a commencé
vendredi la discussion des articles du projet de loi
sur les établissements de bienfaisance MM. Ver-
meire, Mascart, Tesch et M. le ministre de la
justice ont été entendus.
M. Tesch a déposé un amendement en trois
articles, qui modifie essentiellement les principes
du projet de loi. Le renvoi b la section centrale eu
a été ordonné.
Au commencement de la séance de samedi, M.
Malou a présenté le rapport de la section centrale
sur les amendements de M. Tesch, et sur celui de
M. de Steenhault; elle les a rejetés comme boule
versant la loi en discussion et comme contraires
aux intérêts des pauvres.
La Chambre a entendu MM. le ministre de la
justice, De Brouckere et Delexhy, et ensuite a eu
lieu, au milieu d'un tumulte inconvenant fait par
les membres de la gauche, un débat sur la question
de clôture. Il paraît que ces messieurs ont juré de
dégoûter le pays du système parlementaire, et
vraiment il y a de quoi. Le débat a pris fin b la
suite de la déclaration de M. le ministre de l'inté
rieur, portant que mardi il demanderait la clôture
de la discussion sur la question des administrateurs
spéciaux.
Liste des Jurés appartenant b l'arrondissement
d'Ypres qui auront b connaître des affaires com
prises dans la 2* série de la 2° session pour
1857, de la cour d'assises de la Flandre-Occi
dentale. Cette série commencera le 11 join,
sous la présidence de M. Vuylsteke.
MM. P. Forest, bourgmestre b Wervicq.
Ch. De Wachter, propriétaire b Merckem.
Ed. Casteleynconseiller comm1 b Wervicq.
ACTES OFFICIELS.
1 6
M. Beeckman, percepteur de la poste aux lettres
b Fûmes, passe en la même qualité b Lierre.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
M. Van Poucke, chapelain de S'-Julien, sous
LaDgeroarck, est nommé curé b Bekeghem.
M. Maes, bachelier en théologie b l'Université
catholique de Louvaiuest nommé vicaire b
Wervicq.
NOUVELLES DIVERSES.
Nous lisons dans la Patrie, le 19 mai
Aujourd'hui, vers 10 heures do matin, une
dépulation des élèves du collège épiscopal d'Ypres,
conduite par M. le professeur Van der Hoogstraete,
est venue visiter notre église paroissiale, b l'effet
de déposer aux pieds de la statue miraculeose de la
sainte Vierge, l'offrande de leurs condisciples, pour
l'érection du monument qu'on se propose d'élever
b Dadizeele en l'honneur de Marie conçue sans
péché. Après un salut chanté en l'honneur de la
sainte Vierge, vers trois heures de relevée, un
étudiant en rhétorique a lu b haute voix, en pré
sence du clergé paroissial, une formule d'offrande,
et M. Van der Hougstraete a donné ensuite la
bénédiction du saint Sacrement l'église était
remplie de fidèles qui, édifiés de la dévotion de
cette députation d'étudiants, s'unissaient b elle
dans les sentiments d'une piété vive envers la mère
de Jésus. Il est b espérer que les autres établisse
ments d'éducation, et les nombreuses congrégations,
érigées dans notre diocèse en l'honneur de la
Vierge Immaculée, suivront l'exemple que les élè
ves du collège d'Ypres viennent de leur donner.»
Jeudi passé, fête de l'Ascension la foudre est
tombée sur le clocher de l'église de Deulemont
(frontière française). Après avoir détaché on grand
nombre d'ardoises et endommagé une partie de la
charpente, la foudre est entrée dans l'église, qu'elle
a parcourue en différentes directions, laissant par
tout des traces de son passage; elle s'est jetée enfin
dans la sacristie d'où elle s'est échappée. Dans
cette circonstance comme dans beaucoup d'autres
l'on a pu remarquer les fantaisies de la foudre un
autel était dressé au milieu de l'église b l'occasion
du Mois de Mai; la foudre l'a complètement
dérangé sans toucher b la statue de la S"-Vierge.
Dans la sacristie il en a été de même; nne autre
statue est restée intacte, tandis que tout autour, la
foudre avait fait une course destructive.
Les dégâts sont évalués b environ 3,000 francs.
Le bureau de bienfaisance d'Ostende a admis
le tour de rôle pour la place de médecin des pau
vres de manière que tous les médecins de la
ville, qui le voudront, exerceront, b tour de rôle,
les fonctions de médecin des panvres.
Dans la dernière séance du Conseil communal
de Bruges, il a été donné lectnre du compte de
l'athénée, pour i856, s'élevant en recettes b
56,478 fr. 8 c. et en dépenses b 53f5gg fr. 27 c.
Il a été donné aussi lecture du compte de l'école
moyenne pour i856, montant eu recettes b 16,421
fr. 2â c. et en dépenses b i4,684 fr.
L'on a parlé d'un projet de voie ferrée qui
relierait la ville d'Eecloo b celle de Gand, en
desservant les communes de Sleydioge, Waer-
schoot, Evergem et Wondelghem. Les plans de ce
chemin de fer viennent d'être remis b M. le ministre
des travaux publics par M. Isidore Neelemans, un
des principaux intéressés de cette entreprise. On
assure qu'une demande de concession ne lardera
pas b être présentée b la Chambre.
La gigantesque opération delà mine pratiquée
dans la rade d'Holyhead, a eu lieu le 21b midi 20
minutes; l'explosioo a eu un plein succès. Il y avait
une charge de 21,000 livres de poudre; et une
portion de la montagne d'Holeadévaluée b
160,000 tonnes de roches quarlzeuses d'une grande
dureté, a été soulevée. Au moment où on a com
mandé le feu, on a eu le magnifique spectacle d'une
partie de la montagne, soulevée en l'air, retombée
comme une avalanche et laissant b découvert un
espace vide sur 45o pieds de long, 120 pieds de
haut et 60 de large, en témoignage de l'heureux
emploi de la poudre comme agent de déplacement.
Plus de 60 ingénieurs civils et militaires étaient
présents b cette opération.
11 existe dans le Wisconsin, aux États-Unis,