par des milliers d'individus en délire, on a distingué
ceox-ci A bas les prêtres, h bas les catholiques,
bas Us ministres, le président Veau, un
bain M. Nothomb, vivent les libéraux, bas
la majoritévive la minorité!
La sortie des députés a duré une demi-heure,
quelques-uns ont eu vain essayé de traverser la
foule, ils ont d& rentrer au palais de la Nation et y
attendre, nous assure-t-on, la fin de l'émeute.
La circonstance que nous allons dire aggrave
considérablement a notre avis la portée des excès
que nous déplorons. Les attroupements étaient
Iiriocipalement composés de personnes de la classe
ettrée et bourgeoise on n'y a pas vu d'ouvriers.
Honneur ces derniers!
On rapporte que les habitations de plusieurs
membres de la Chambre des représentants ont été
assiégées, que les vitres y ont été brisées aux cris
mille fois répétés de bas Malou bas
Nothomb, bas de Tlieux, bas la lèpre des
couvents, etc. Les vitres du collège des Jésuites,
du couvent des.Capucins, du couvent des Rédemp-
toristes, etc., ont été brisées. Nulle part l'émeute
n'a été réprimée. Nous raconterons ces faits quand
noos les connaîtrons avec exactitude.
Nous ne sachions pas que des arrestations aient
été opérées.
Ce matin, vendredi, l'ordre matériel semble
rétabli.
Jeudi soir, h neuf heures, le Roi est venu de
Laeken au palais de Bruxelles, où il a présidé le
conseil des ministres.
LL. AA. RR. et I. le duc et la duchesse de
Brabantse sont rendes, jeudi soir, a la représenta
tion du théâtre de la Monnaie, donnée par ordre
an bénéfice de la Société de secours pour les
pauvres honteux, dont Mgr. le dnede Brabant est
président d'honneur.
Des cris énergiques de Vive le Roi! vive le
duc de Brabantse sont fait entendre, quand la
voiture du prince a traversé les groupes compactes
qui stationnaient sur la place de la Monnaie.
A leur entrée dans la salle, LL. AA. RR. et I.
ont été l'objet d'une démonstration non moins
chaleureuse. Les mêmes cris ont d'abord éclaté,
pois le public en massea demandé la Brabançonne,
et le chant national, exécuté par l'orchestre, a été
suivi d'une double salve d'applaudissements et de
nouveaux cris de Vive le Roi! vive le duc de
Brabant
M. le chevalier de Stuers, président de la com
mission des Hospices, nous prie d'insérer la pièce
suivante
Ypres le a5 mai i85j.
A Monsieur téditeur du journal le Progrèa.
Mo&siku», vj". 15 aif.'l
Dans un article que publie votre n° du ai mai, vous me
désighez assez clairement pour me donner te droit de vous
répondre dans tes colonnes mêmes, où il s'est agi de moi; la
nature des reproches que vous me faites est même si grave,
que je crois de mon devoir de protester contre vos accusations
injustes.
Je n'ai pas me justifier du reproche d'avoir donné sur les
affaire» des Hospices, des renseiguements dont s'est aidé le
Propagateur dans ses ai tioles Il y a longtemps déjà que ce
Journal s'est appuyé sur mon témoignage, sans que je l'aie
désavoué. Je crois d'ailleurs que les questions qui surgissent
dans l'administration d'établissements de bienfaisance publi
que peuvent être publiquement discutéeset que pareille
discussion n'a ses iuoonvénients et ses dangersque si on y
mêle des intérêts d'amour propre et de vanité personnelle,
faisant perdre de vue les intérêts publics.
L'accusation contre laquelle j'ai protester avec énergie,
c'est que j'aurais cru qu'il est permis de a jeter, comme vous
le dites, la déconsidération et le mépris sur des hommes
honorables qui consacrent gratuitement leur temps et leurs
soins 1a chose publique.
A qui donc, Monsieur, ai-je donné jamais le droit de
douter de la nature des intentions qui me guidaient dans les
affaires des Hospices? Et ignorez-vous que j'y ai consacré
autant de soins et de temps que ceux dont vous prenez la
défense?
Puisqu'il vous plait de rappeler que ces soins sont gratuits,
ne .le sont-ils pas de la part de tous les administrateurs des
Hospices indistinctement Je ne parle pas enoore en ce mo
ment de ma conduite vis-à-vis de mes honorables collègues de
la commission, dans les différends que j'ai eus avec eux; je
n'examine que la vôtre mon égard, et j'ai le droit de dire,
que lorsque vous parlez de déconsidération et de mépris jeté
sur oeux qui douneut leurs soins et leur tempe la chose
publique, vous définissez précisément la faute que vous com
mettez en ce, qui me coucerue.
11 m'est pénible. Monsieur, d'être en désaccord avec mes
honorables collègues sur deux questions importantes, qui se
reproduisent constamment, sous diverses faces, dans les détails
de l'administration. Mais il me serait plus difficile encore, ou
plutôt impossible, d'abandonner une opinion que je crois
commandée par les iutérèls des pauvres, de l'abandonner
dis-je dans le but de maintenir la bonne entente entre les
administrateurs je crois que le dévouement ceux dont les
intérêts nous sont coudés, nous tracent d'autres devoirs.
Je diffère d'avis avec tous mes collègues, vous le savez,
sur l'opportunité des bâtisses considérables (tandis que l'entre
tien est souvent négligé); je crois, d'autre part, que les
secours domicile devraient être plus importants qu'ils ne le
sont; qu'en bâtissant moius, l'administration des Hospices
d'Lpres a les ressources suffisantes pour soulager dans une
propurtion plus grande, les personnes qui ne peuvent être
reçues dans ses établissements.
Je ne demande qu'une chose que la question soit examiuée
avec une cunnaissance complète de tous les éléments d'après
lesquels elle doit se jnger, et qu'on apporte son examen du
calme, de l'équité, et assez de charité chrétienne, non seule
ment pour ne chercher que le bieu des pauvresmais aussi
pour ne pas attiibuer ceux dont on ne partage point l'opi
nion, des intentions malveillantes et inavouables.
Je crois, Monsieur, que les chiffres connus des dépenses
déjà faites en bâtiments et de celles que la commission se
dispose faire encore comme il résulte de plans arrêtés, je
crois, dis-je que ces chiffres sont trop considérables. La com
mission répond dans sou rapport au conseil communal, que
n les édifices destinés contenir un personnel chargé de
soigner le moral des malheureux en même temps que leur
misère physique ont été fondés sous l'influence de la reli-
n gion et rentrent dans l'esprit primitif des institutions de
bienfaisanceL'esprit des institutions de bienfaisance,
je le comprends autrementet je veux dire en quoi mon
opinion s'écarte de celle de mes honorables collègues. Il est
un reproche qu'on a souvent dirigé contre les administrations
de bienfaisance c'est le luxe des bâtisses; j'aurais voulu
dans l'intérêt même des administrations laïques que nos
adversaires n'eussent pas le droit de le reproduire contre
nous. L'exemple de ce qui s'est fait autrefois, est mal choisi,
car c'est précisément un vice que l'histoire dénonce dans tons
les anciens établissements de bienfaisance, que le personnel
chargé de soigner le moral des malheureux, s'y développait
au delà des besoins de ceux-ci, et que Ie3 bâtiments s'agran
dissaient d'ordinaire beaucoup plus en raison de l'extension,
je pourrais dire de l'excroissance de ce personnel, qu'en raison
des besoins des personnes seconrir.C'est ainsi que de
riches maisons conventuelles ont fini par prendre la place
d'hospices, modestes mais utiles.
On parle d'influence de la Religion laquelle il faudrait
ici obéir; mais je doute que l'intérêt de la Religion sainement
entendu puisse être invoqué là où l'on ne respecte pas tout
d'abord les préceptes de la charité.
L'objection qu'on fait aux distributions domicile ne m'a
point parn mieux fondée, n Augmenter, dit-on, les revenus
o pour les distribuer domicilec'est les verser dans un
n gouffre.... c'est effacer chez le peuple la prévoyance qu'il
possède déjà si peu,etc.,On en a fait déjà la remarque,
et je la trouve juste Cet argument est un sarcasme, lors
qu'on l'applique des vieillards et des infirmes quoi, on
doit craindre que le peuple ne perde la prévoyance, si on
augmente les secours domicile, des infirmes et des vieil
lards de 8o ans! S'il eu est ainsi, qu'on supprime les secours
qui se donnent aujourd'hui de crainte que déjà quelque
restreints qu'ils soientils ne produisent une mauvaise
influence. Il y aurait de la cruauté le proposer, et l'on
n'oserait pas le faire ce qu'on donne en secours aujourd'hui,
on ne le regarde pas comme un danger publio ni comme de
l'argent jeté dans le gouffre. Eb! bien, j'ajouterai, qu'on ne
soulage qu'une mince partie de toutes les souffrances qui
trouveraient leur soulagementsi des sommes plus fortes
étaient affectées ce service, et que leur emploi se justifierait
précisément par les raisons qui doivent empêcher la suppres
sion de tout secours domicile. Je ne comprends pas qu'on
puisse dire que de l'argent, qui était destiné une œuvre de
charité ét qui a été appliqué épargner les plus dures priva
tions, par exemple des ouvriers invalidesdans le dernier
déclin de l'âge, soit de l'argent jeté dans le gouffre. Je le
crois au contraire parvenu destination; tandis que les
sommes qui seront transformées en briques n'auront reçu
une destination utile (quelles que soient ta beauté du monu
ment) que si ces édifices fournissent aux vieillards épuisés et
aux invalides un refuge moindre prix, qu'on ne pouvait le
leur procurer au sein de la famille.
Je viens de parler de famille et ici je touche la question la
plus grave de celles qni nous divisent. Mes honorables collè
gues dans le rapport cité plus haut, expriment l'idée qu'en
abandonnant leur manié, e d'administrer, pour s'engager dans
la voie qui a ma préférenceils feraient du socialisme.
L'objection élonne lorsqu'on songe que c'est pour les secours
domicile, et la vie de famille que je plaide, et qu'ils se fout
de leur côté les défenseurs de la vie eu ccmmnn, dans les
établissements publics, loin de tous les parents de chaque
individu recueilli. Or, je crois, que le principal, le plus
grave, le plus fondé des reproches, qui ont été faits au socia
lisme, c'est de ne point respecter te foyer domestique, de
relâcher les biens de la famille dans des projets quiréalisés,
n'auraient été autre chose que des hospices en grand pour
tehs les ouvriers pauvres, en généralcherchant l'économie
dans l'étendue de leur association. Mais laissons là cette objec
tion qui ne décide rien. Ce qui me fait préférer les secours
domicile, c'est le grand bienfait que le pauvre trouve, et
comme soulagement pour l'âme, et comme menus soins pour
la vie physique, daus ses rapports aveo ceux auxquels il est
attaché par lea liens du sang et souvent par on réciproque
dévouement. Là, de légers secours le mettent au-dessus de la
misère, là il trouve ces succès de tous les instants dont la
main affectueuse du parent sait mieux s'acquitter que toute
main étrangère. Aussi longtemps donc qu'on pourra, sans
plus grands sacrifices, l'entretenir au dehors comme il devrait
l'être daus l'hospice, c'est pour les distributions domicile
qu'il faudra, mon avis, se prononcer. Les secours domi-
oile daus le sein de la famille, c'est la perfection de la
charité publique.
Ces paroles que je place ici comme résumé de mon opinion,
je les emprunte une instruction du ministre Cliaptal, lors de
l'organisation nouvelle de la bienfaisance publique. C'est
assez dire que mon opinion est conforme a l'esprit des lois qui
nous régissent.
Qu'on discute ces questions avec équité, bonne foi, et
charité véritablela bienfaisance ne peut qu'y gagner. Pour
ma part je ne crains pas le jugement de l'opinion publique.
Si ma lettre est longue Monsieur, elle ne dépasse pas l'es
pace dont votre article me donne droit de disposer anx termes,
du décret sur la presse, et je pense qu'il me suffira d'avoir
demandé l'insertion de ma lettre dans votre plus prochain
journalsans que vous m'obligiez de prendre mon recours
aux voiesjudiciaires.
Le président des Hospices,
Chev L. «le Stuers.
MMy Arthur Merghelynch, Vandenbogarde,
Vandenbroucke et Durutle, nous ont envoyé
hier Vendredi dans Vaprès diner, un rapport
adressé par eux au Conseil Communal, en nous
priant de F insérer dans nos colonnes.
Cette pièce ne contient pas moins de VINGT
PAGES D'ÉCRIT IN FOLIO.
Nous verrons ultérieurement s'il y a lieu de
satisfaire la demande de ces MM'.
Dans notre numéro do 20 mai, nons avons repro
duit un article de la Patrie dans lequel celle feuille
en rappelant nne affaire qui s'est passée en i853
devaut les tribunaux de Bruges, a fait connaître
qu'on journal, condamné pour diffamation b payer
quinze mille fr. de dommages-intérêts, plus aux
frais du procès, montant plus de dix mille fr.,
avait payé cette somme de 25,000 fr. ea écus
appartenant an bureau de bienfaisance d'Ypres,
représenté par M. Merghelynck.
Ce dernier vient d'envoyer une lettre b la
Patrie, que nous reproduisons ici, en la faisant
suivre des observations de la feuille brugeoise.
Ainsi nons soumettons toute cette affaire h
l'appréciation du public.
Ypres, le ai mai 1857.
Monsieur Véditeur du journal la Patrie, de Bruges
Je suis au regret de n'avoir eu connaissance
qu'aujourd'hui, par un numéro de votre feuille qui
m'a été adressée de Bruges, d'uo article inséré
dans votre journal du 18 et 1 g mai dernier, n* 118.
Comme j'y figure nominativement, je crois de
mon devoir de vous présenter quelques observa
tions sur les faits qui s'y trouvent relatés.
En premier lien, vous vous servez du titre A
QUOI SERT PARFOIS L'ARGENT DES PAUVRES. Il
pique plus la curiositéqu'il n'est exactcar
Vargent des pauvres se dit ordinairement des
foDds mis a la disposition des distributions pour
secourir l'iudigeuce et daus l'abus que vous croyez
avoir découvert, il s'agit de capitaux, dont le
prodoit constitue une partie des ressources de
l'administration charitable et lui permet de soula
ger l'infortune.
Ce n'est pas pour vous, M. l'éditeur, qu'il est
utile de constater que parmi les revenus des
bureaux de bienfaisance, comme des fabriques
d'église, figurent les intérêts des capitaux placés
en rente sur particuliers. J'iusiste sur ce point,
parce que daDS votre article, il n'est question que
de Vargent des pauvres, comme si on avait
détoorné les fonds affectés secourir l'indigeDce
de leur destination.
Je suis d'autant plus fondé b croire que c'est
l'intention peu bienveillante de l'auteur de l'article,
qu'au quatrième paragraphe, il est dit L'argent
des pauvres servait donc secourir un jour
naliste libéral condamné pour diffamation
Je pourrai me plaindre de la façon que vous
présentez l'affaire, mais le besoin de voire cause
exige que vous l'exposiez sons un faux jour. Per
mettez-moi simplement de rectifier les faits. Le
journaliste libéral ayant besoin d'un capital de