40me Année. No 4,140. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 3 mois. 7FB.ES, 3 Juin. bulletin politique. Un douloureux événement de famille vient d'assombrir inopinément le voyage de Empe reur et de l'Impératrice d'Autriche aux pays Hongrois, entrepris, il y a quelques semaines, sous de si heureux et si brillants auspices. On sait Vaccueil enthousiaste qui leur fut fait Bude-Pesth, la capitale du royaume. Leurs deux enfants, les jeunes archiduchesses Sophie et Giselle, les avaient accompagnés. Au len demain de cette journée de triomphe et de joie, elles tombèrent malades l'une et l'autre, et bien tôt se trouvèrent-elles aux portes du tombeau. Le couple impérial poursuivait entre-temps son itinéraire au milieu des manifestations de la joie populaire, de fêtes non- interrompues d'ovations bruyantes. Ainsi l'ordonnait l'éti quette, ainsi Vexigeaient les convenances de rang et de haute position. On annonçait dernièrement la convalescence de l'archi duchesse Gisellemais sa sœur, la fille aînée de François-Joseph est morte Bude, le 29 mai, l'âge de 2 ans et 3 mois. L'Empereur et l'Impératrice n'ont pas poussé plus loin leur voyage et sont immédiatement retournés Vienne. S'il faut s'en rapporter h la Borsen-Halle de Vienne, la visite du roi de Bavière Paris se rattacherait la question de la succession au trône de la Grèce. La Constitution Hellénique imposée, comme on sait, au roi Olhon, son frère, par l'émeute triomphante en un jour de surprise, exige qu'à l'avenir les rois de Grèce professent le schisme grec. Mais les princes Bavarois, héritiers d'Olhon, refusent généreu sement d'acheter une couronne au prix de leur foi et de l'honneur. Le roi Maximilien s'effor cerait en conséquence de concilier l'appui du cabinet des Tuileries la modification de cette clause. Favorable, comme elle Cest, aux vues et la politique de la Russie, on conçoit que le cabinet de Saint - Pelersbourg s'attache par contre la faire respecter. On donne comme certain que le Pape recevra, Bologne, la visite de toutes les maisons LA MÈRE. (Suite. Voir le u» 4. '38 du Propagateur Le Créateur a tant fait pour le cœur des mères, qu'il a craint, si j'ose le dire, qu'on ne s'y trompât une sorte de jalousie s'est emparée de lui, et il a affirmé plusieurs fois qu'il élait encore meilleur que la teodresse d'une mère. Et de Ih, l'expression suprême de sa tendresse, et le dernier effort de son amour pour nous persuader J'aurai compassion de vous, plus qu'une mère. (Isaîe, iv, 11 Ou plutôt, l'amour des mères est tellement le dernier terme ici-bas de l'amour fini, qu'au delà c'est le divin qui commeuce; en sorte que quand Dieu nous veut faire entendre l'infinité de son amour envers nous, il ne nous l'explique pas autre ment qu'en nous disant qu'il nous aime plus qu'une mère. Une mère peut-elle oublier son enfant, et n'avoir pas de pitié pour le fils qu'elle a porté dans ses entrailles? Non. Eh! bien quand même régnantes de Toscane, de Parme, de Modène et de l'archiduc Maximilien, de Milan. On attri bue au Saint-Père le dessein de se rendre Florence, Modène et même Milan. Uoe grave atteinte vient d'être portée h nos institutions Constitutionnelles. Le respect des majorités parlementaires est la loi fondamentale du régime constitutionnel. La majorité est en possession d'une véritable souveraineté constitutionnelle. Le devoir de la minorité, c'est de se soumettre; car si elle ne se soumet pas elle se révolte; elle détruit par cela même la loi des majorités. Il n'y a plus des lors, de gouvernement parle mentaire. Or voilà la situation que le parti libéral maçon nique vient de faire au pays. II a fait appel aux mauvaises passions, h la violence, h la révolte pour repousser la décision éminemment constitutionnel de la majorité. Il s'est insurgé contre le résultat naturel des institutions constitutionnelles, qu'il renverse autant qu'il est en lui. Et cependant nos libéraux maçonniques se glo rifient d'avoir remporté un beau, un complet triompheI Beau triomphe en vérité, que celui qui a été remporté coups de pavés, par des bandes anar- chiques ameutées pendant trois jours Beau triomphe que celui qui doDoe au pays un quatrième pouvoir législatif: l'éineute de la rue!! Dorénavant l'art. 26 de la constitution devra être conçu comme soit Titre 11. Des pouvoirs. Art. 26, Le pouvoir législatif s'exerce collectivement par le Roi, la Chambre des Représentants, le Sénat et l'émeute dans les rues de bruxelles. Pendant que les graves désordres de la rue desbonoraieut la capitale de la Belgique et la faction qui les avait provoqués, une tentative de conciliation, dans le bot de calmer et de dominer l'émeute, avait lieu vendredi dans la séance de la Chambre des Représentants. Les appréciations, les convictions, les droits des partis restant entiers, on voulait sauver l'existeoce et l'avenir de nos libres institutions si gravement compromises. elle, votre mère, vous oublierait, moi je ne vous oublierai jamais! (Isaïe, 4g, iù.) Quand Jésus-Christ, avant de reprouver Jéru salem, voulut justifier cet oracle de sa colère, il s'écria Jérusalem Jérusalem combien de fois n'ai-je pas voulu rassembler tes enfants sous mes ailes, comme la poule qui rassemble ses poussins... et tu ne l'as pas voulu (Malt., 23-37.) J'a' pour toi comme une mère, et tu m'a repoussé! Ayant dit cela, le Sauveur crut avoir tout dit. C'était ce souvenir des paroles de Jésus-Christ qui inspirait Fénélon cette exclamation célèbre O pasteurs d'Israël élargissez vos entrailles! soyez pères; ce n'est pas assez: soyez mères! Aussi ce nom si vénérable et si tendre, c'est le seul qu'ait pris sur la terre l'immortelle Épouse du Fils de Dieu, et nous disons avec une pieuse confiauce Notre Mère la sainte Eglise. Et lorsque, dans un jour encore voisin de nous, et qui marquera parmi les plus mémorables journées de nos dernières assemblées parlementaires, un éloquent orateur s'écria tout coup L'Eglise, Les chefs de la droite et de la gauche s'élaut réunis avec les principaux ministres et ayant déli béré entre eux, ils sont entrés dans la salle; M. H. De Brouckere appoyé par M. Devaux a proposé le renvoi h la section centrale de l'article de la lot en discussion, avec demande d'un examen de la loi dans ses rapports avec d'autres lois organiques existantes, et d'un nouveau rapport, afin que prenant en considération toute objection sérieuse, l'on pent s'entendre et que la loi peut être votée une grande majorité. M. Malou, au nom de la droitea accepté cette proposition de la gauche, avec cette modération digne et calme qui sied si bien h nne majorité forte de ses droits et de la justice de sa cause. La proposition a été acceptée par la Chambre Vunanimitéet la discussion a été ajournée sur la motion de M. Orts au mardi prochain. On est devenu plus sage trop tard. Nous ne savons si l'émeute avait déjb dévancé assez ses provocateurs pour pouvoir mépriser leurs avis, ou si les instigateurs plus ou moins secrets ou avoués de l'émeute ne se sont pas tenus pour satisfaits ou vaincus. Toujours est-ilque nous avons appris avec nne doulourense émotion que le lendemain 3o mai, le ministre de l'intérieur, a lors de l'ou verture de la séance, donné communication h la Chambre, d'un arrêté royal du même jour, qui en vertu de l'art. 72 de la CoDslitntion, ajourne le Sénat et la Chambre des Représentants. La Cham bre s'est séparée aux cris de Vive le Roi. En même temps se réunissait le Conseil com munal de Bruxelles, a qui, paralt-ille rôle désastreux joué par la commune de Paris pendant la révolution française, n'a rien appris. Après avoir approuvé la mesure de défense des rassem blements prise par le bourgmestre, le Conseil a volé, l'unanimité des membres présents, l'incon cevable proposition de M. Watteeuw, de nommer une commission de cinq membres chargés de rédiger une adresse au Roi pour lui demander le retrait de la loi de charité en discussion. Les termes de la proposition exhalent une odeur vraiment révolutionnaire. Si l'on y reprouve les désordres de l'émeute, c'est pour autant que le sentiment public a des voix légales pour se produire, c'est en donnant h l'émeute pour mobile la meilleure des causes. Pour exercer une pres sion sur l'autorité royale, on dit la situation c'est pins qu'une femme, c'est une mèrel le sou dain saisissement qui s'empara de l'auditoire trans porté ne montra-t-il pas, avec une éclatante évidence, tout ce que ce nom sacré a de puissance pour émouvoir et fléchir les cœurs? Ajouterai-je enfin que l'amour des mères est le plus généreux, le plus désintéressé de tous les amours? Pour moi, qui, en admirant, cet amour, ai dû souvent lotter, dans l'œuvre de l'Éducation, cootre ses aveuglements et ses faiblesses, je dois dire que son désintéressement du moins m'a toujours offert et offre encore mon admiration quelque chose qui serait inexplicable, s'il n'était divin. Un jour, on a trouvé dans un de ces obscurs réduits de Paris, au dernier étage d'une maison reculée, une femme et un enfant. L'enfant vivait encore..., mais la femme était morte côté de lui. Et un morceau de pain échappé de ses mains défaillantes, et qu'elle avait préseoté, mourante, an pauvre enfant, attestait que le dernier soupir de son cœur, le suprême effort de sa vie, son dernier regard avait été pour le fils de ses entrailles. Cette

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1