RAPPORT présenté fautorité communale par l'administration des Hospices civils de la ville d'Ypres, daprès la délibération en date du 27 mai 1857. rassemblements étaient considérables 3 heures; la rue de la Loi et le Parc ont été évacués. L'hôtel du mioistère de la justice a été assiégé pendant une demi-heure par une foule furieuse qui a essayé d'en forcer l'entrée coups de bâche et en a cassé les vitres. Les cris de A bas Nothomb Nolhomb la lanterne! Nothomb l'eau! ont retenti constamment. L'honorable et courageux ministre de la justice est rentré seul chez lui, h travers l'émeute, en fumant un cigare. M. le joge d'instruction Holvoet vient d'être délégué pour s'occuper spécialement des affaires relatives aux troubles qualifiés attentats contre l'autorité constitutionnelle des Chambres. (Samedi matin). La troupe a enfin agi dans la journée d'hier. Elle a dissipé, a diverses reprises, les rassemblements tumultueux qui ont parcouru la capitale jusqu'à minuit. La police et la gendarmerie se sont franchement associées ses efforts. Cependant quelques excès fort déplorables ont encore été commis. Le collège des Joséphites, rue de Matines, et la chapelle des Rédemptoristes, rue de la Madeleioe, ont été assaillis et insultés coups de pierres. Mainte vitres ont été brisées. Il paraît que nos adversaires tiennent favoriser surtout l'industrie des vitriers. Vers onze heures, deux pierres lancées encore dans nos vitres nous ont annoncé l'approche des émentiers. Un millier d'hommes a passé devant nos bureaux en criant et en sifflant; ils avaient grande envie d'y faire balte, mais la force armée, appelée par la police, les a obligés marcher en avant. Nous ne savons quelle direction a prise ensuite cette partie de la milice libérale. Voici d'autres détails La 3e légion de la garde civique, convoquée extraordinairement pour service d'ordre et obliga toire, est venue prendre position sur la Grand'Place, vers 7 heures du soir. Les tambours ne se sont pas fait entendre, d'après les instructions données. Le général Petithan, commandant supérieur, et les officiers de l'état-major de la garde civique se trouvaient sur la place. M. le procureur-général de Bavay, M. Ch. de Brouckere, bouigmestre, et d'au tres fonctionnaires étaient l'Hôtel-de-Ville qu'occupaient les chasseurs-éclaireurs de la garde civique. La garde civique est restée sous les armes jusqu'à 10 heures et demie passées. Aujourd'hui, la 4° légion est convoquée avec l'artillerie, moins de contr'ordre. Le Roi et les princes étaient au palais. Le corps des sapeurs-pompiers, au grand com plet et en armes, est venu occuper la cour de l'Hôtel-de-Ville dès 6 heures du soir. La gendarmerie cheval, qui faisait des patrouil les, a été requise sur plusieurs points pour proléger la propriété et dissiper les attroupements, notam ment aux abords des ateliers du Journal de Bruxelles et de l'Émancipation, la chapelle des Rédemptoristes, au couvent des Joséphites, rue de Matines, au nouveau couvent hors de la porte de Schaerbeek, celui des Capusins, etc. Des pavés ont été lancés dans les croisées. Des arrestations nouvelles ont été opérées sur plusieurs points pour participation aux désordres. Une batterie d'artillerie légère a parcouru la ville pendant la soirée dans quelques quartiers populeux, rue de Schaerbeék, entre autres. A minuit tout était peu près rentré dans l'ordre; les estaminets ont été évacués. L'enquête judiciaire se poursuit avec beaucoup de célérité. Quelques individus signalés comme fauteurs des désordres ont été écroués. Ce matin samedi, il pleut et il y a calme plat dans les rues. Comme réponse nos articles concernant les Hospices d'Ypres, Messires Arthur Merghelynck, Emile Durutte, Charles Vande Brouke et Théodore Vanden Bogaerde, nous demandent l'insertion d'un Rapport sur les difficultés qui se sont élevées entre eux et leur Président, lequel rapport est adressé l'autorité communale. Nous eussions accueilli avec empressement des explications catégoriques au sujet des différents points que nous avons traités, mais la pièce ne présente pas ce caractère. D'abord, si l'art. i3 du décret sur la presse du 20 juillet 3i accorde toute personne citée nominativement ou indirecte ment dans un journal le droit de répondre, il ne lui permet pas de requérir l'insertion d'une pièce quelconque en guise de réponse. Ensuite ce Rap port n'est que le panégyrique de la majorité encadré dans un tissu de récriminations contre le président. Ces réserves faites, si nous publions le factum c'est uniquement pour donner un exemple d'im partialité que nos adversaires voudront bien imiter le cas échéant. Nous n'y intercalerons aucune réflexion parce qu'il est déjà trop prolixe; les observations qu'il nous suggère trouveront leur place dans la suite de nos articles dont la série n'est pas terminée. Comme le rapport est destiné répondre sept articles, nous pourrions peut-être le diviser en sept fragments. Nous ne le ferons pas pour ne point vexer nos adversaires. Cependant les limites de notre journal ne nous permettent pas de le publier entièrement en un seul numéro. Messiegbs, Notre administration se trouvant depuis quel que temps en butte aux attaques malveillantes d'un journal de cette ville, qui cherche répandre de l'odieux sur sa marche et ses tendances; nous avons cru qu'il convenait de vous présenter un exposé de sa conduite, des principes qui l'ont guidée, et de l'origine des attaques qu'elle subit aujourd'hui. Cet exposé, Messieurs, ne fera que rappeler des rapports qui vous ont été précédemment soumis, mais il aura l'avantage de présenter en un seul faisceau, nos réponses des allégations dont vous connaissez la fausseté, mais sur lesquclles.il con vient d'éclairer le public. D'autre part, il importe Messieurs, que vous ne restiez pas plus longtemps sans être instruits offi ciellement d'un fait auquel doivent être attribuées, et les entraves que notre administration a si souvent rencontrées, et les attaques qu'elle éprouve maintenant; nous voulons parler de la division qui existe au sein de notre conseil. Nous avons depuis plusieurs années le regret de voir un membre de notre administration élever la prétention de s'opposer seul, et sur la plupart des questions, tous ses collègues; porter ses protesta tions tous les degrés de la hiérarchie administra tive, et entraver de tout son pouvoir les décisions qu'il désapprouve. Il ne convient pas, Messieurs, la majorité d'une administration de bienfaisance d'apporter de l'aigreur dans la discussion de faits qui out rapport aux secours donner aux malheureux c'est un terrain qui, loin de diviser, devrait unir les hommes de bonne volonté sans exception de parti. Aussi, sommes-nous djsposés rendre justice aux motifs d'humanité auxquels notre honorable contradicteur croit obéir en tout ceci nous pourrions lui faire observer, toutefois, que la fermeté doit quelquefois changer de nom; et que les égards et les ménagements qui nous ont été inspirés par son caractère, sont des auxiliaires de son opposition dont il n'eut pas dû abuser. Désespérant de faire triompher en plusieurs points importants, sa manière de voir sur l'opinion de la majorité; ayant épuisé tout recours l'auto rité supérieure, Monsieur DeSluers, s'est décidé en appeler au public, et le faire juge entre ses collègues et lui. A cette fin des notes ^erronées ont été fournies par lui, (ainsi qu'il l'a reconnu en séance du 8 mai dernier et qu'il résulte des articles du Propa gateur) au dit journal; et des documents de l'administration out été livrés une publicité malveillante l'insu et sans l'autorisation de la majorité. Nous sommes loin, Messieurs, de récuser le jugement du public; seulement, nous pensons qu'il y a lieu d'en appeler du public prévenu et trompé, au public impartial et éclairé; et h ce sujet, nous pensons qu'il y aurait lieu de faire observer, que Yinfluence occulte dont le dit journal veut faire un si terrible épouvantai); qui s'étend, semble-t-il, non seulement sur notre ville mais encore au chef lieu de la province, la députation permanente, et meme jusqu'aux ministres, puisque ces diverses autorités ont successivement donné tort notre honorable contradicteur; (tout en rendant jostice aux motifs auxquels il a cru obéir) que cette influence occulte, disons-nous, pourrait bien n'être tout bonnement que l'influence du bon sens, agissant sur des esprits non prévenus. Nous croyons, Messieurs, qu'il n'y a pas lieu d'insister davantage sur une accusation aussi odieuse pour votre administration que pour la nôtre. On conçoit avec quel empressement un journal hostile par nature, l'autorité communale, a saisi cette occasion pour attribuer aux actes de notre administration des motifs étrangers ses devoirs nous éviterons de le suivre sur le terrain d'une discussion haineuse, où il a cherché introduire des questions de partis politiques, tout-à-fait en dehors de notre sujet. Abordons, Messieurs, les critiques lancées contre notre administration ces critiques, si nous pou- vons bien analyser la discussion un peu diffuse du dit journal, se résument en abus de trois espèces. 1° Rouages compliqués et dispendieux de l'ad ministration. 2° Constructions énormes, et exten sion des établissements aux dépens des secours domicile. 3* Parcimonie et favoritisme daos la distribution des dits secours. Voyons quelles sont les dépenses résultant des rouages compliqués de l'administration Celle -ci est gérée par cinq administrateurs qui ne touchent aucune rétribution, donc de ce côté point de frais. A côté de ces positions gratuites, il faut néces sairement uu secrétaire, un trésorier, des messagers, des surveillants des travaux et des garde-bojs ces divers traitements s'élèvent en moyenne 6,455 francs. Or, la moyenne des recettes a été pour les onze dernières années de fr. 169,772-87 de manière que les frais d'administration ne se sont pas élevés 4 p. En veut-on aux frais particuliers, inhérents chaque établissement? Veut-on diminuer le nom bre des sœurs hospitalières l'hôpital Notre-Dame, l'hospice S'-Jean, ou la Belle? Nous ne pensons pas que cela entre plus dans les vues du dit journal, organe de l'opinion dite catholique Ypres, que dans les nôtres. Est-ce le Nazareth, est-ce l'hospice des vieil lards? dont l'un est géré par une seule religieuse aidée d'une servante, et l'aotre par un domestique surveillant et une servante sous la direction de Monsieur Lambio. Sont-ce les écoles dont les frais d'administra tion absorbent nos ressources? Tout le monde sait que l'école des Orphelins est dirigée par un ecclésiastique ayant sous ses ordres un sous-maître et deux domestiques. L'école des filles est confiée aux soins de reli gieuses de la sainte famille, en uornbre strictement nécessaire, pour suffire aux besoios de l'instruction et do ménage. Mais nous objecte-t-onau liea de multiplier

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 3