C'est une leçon poar le parti il a pu voir qu'à
Ypres, il y a du bon sens et du patriotisme, qu'on
y comprendre que veut* ce que fait la maçonnerie.
Notre population, froisse^ déjà par le vote de son
député libéral, sur la li%re sortie des grains, a
prouvé que l'on méconnaît le sentiment public en
provoquant des manifestationspour le moins
inconvenantes, au moment où le parti libéral vient
d'éziger par ses actes la destruction de l'ordre
public, de nos libertés constitutionnelles, de nos
institutions nationales.
L'on mande d'Anvers que S. M. le Roi Léopold
se trouvant dans cette ville où il avait accompagné
le grand-doc Constantin, a énergiqoement blâmé
la conduite de M. le bourgmestre Loos.
Nous savions que partout dans les cabarets de
la campagne comme dans ceux de la villedes
déclamateurs libéraux débitaient les plus grossiers
mensonges sur la signification du projet de loi des
pauvres, sur la cupidité, l'ambition du clergé, etc.,
etc.... Nous savions qu'ils fesaient accroire aux
campagnards que dans chaque commune il serait
établi un couvent de main-morte, auquel ceux-ci
se verraient obligés de payer la dîme; que le curé
et les vicaires seraient de droit membres du conseil
communal!!!
Ces stupides mensonges ne nous ont pas paru
mériter la moiodre attention.
Mais voici qne l'on imprime en toutes lettres,
encore en date du 4 juin
«Le parti clérical, sons prétexte de charité,
n'avait en effet pour but que de faire revivre la
main-morte et les couvents, en attendant que
l'on songeât aux corvées^aux dîmes, 'a l'inquisi-
tion peut-être; c'était l'ancien régime avec
toutes ses persécutions.
Qui doute que ce ne soit dans la presse maçon
nique de notre ville, que l'on trouve ces sottes
assertions? il faut certes mépriser bien profondé
ment l'intelligence de ses lecteurs pour oser leur
débiter des phrases aussi saugrenues.
Mais polir ces gens tous les moyens sont bons;
entretenir l'agitation parce qu'elle seule peut
servir leurs intérêts, voilà leur but; cet effet il
faut fournir pour les piliers des cabarets et pour
les miliciens de l'avenir, des thèmes révolution
naires sur lesquels leur éloquence démagogique
puisse chanter des variations et obtenir les applau
dissements des badauds.
Il se passe dans notre pays depuis quelques jours
des choses si extraordinaires, qu'il est impossible
d'appliquer, pour les apprécier convenablement,
les notions du droit politique et constitutionnel.
Une majorité existe; elle est considérable, elle use
de ses droits d'une manière régulière, et c'est dans
la rue qu'elle trouve ses adversaires. Aux décisions
parlementaires, la minorité oppose des arguments
révolutionnaires, et c'est la force brutale qui se
substitue l'autorité des lois. On jette l'épée de
Brennus dans la balance législative, ou tout au
moins y entasse-t-on des pavés.
Ce n'est pas ainsi qu'a agi l'ancienne minorité
conservatrice, et dans sa noble et généreuse con
duite vis-à-vis de la gaoche au pouvoir, la minorité
actuelle aurait trouvé un bel exemple constitution
nel et patriotique suivre. Ce n'est pas, on le sait,
aux rassemblements tumultneux, aux émeutes et
aux passions politiquesquecette minoritéd'autrefois
a fait appel. Elle sera dans l'avenir ce qu'elle a été
dans le passé; comme toujours, le parti exclusif
vient d'exposer le pays de graves dangers; en
quelques instants, il a tout compromis dans l'ordre
politique et constitutionnel. Si, par malheur, sa
coupable imprudence devait amener les consé
quences funestes qu'il est permis de redouter,
l'opinion cooservalrice viendrait de nouveau, nous
n'en doutons pas, lui offrir cette loyale union qui
déjà a préservé la nationalité belge. C'est ainsi
qu'elle répond, aux outrages et aux calomnies, et
c'est ainsi qu'elle s'en venge. Que le pays se
rappelle, qa'il compare et qu'il juge.
Noos ne pouvons qu'applaudir l'énergie avec
laquelle les mesures destinées sauvegarder la
tranquillité publique ont été prises Gand. Cette
fermeté contraste avec la mollesse que d'autres
administrations ont montrée, mollesse qui a permis,
Bruxelles, par exemple, d'insulter impunément
pendant deux jours les membres de la représenta
tion nationale et de dévaster les propriétés privées.
Il paraît que la présence des corps de troupes
qui assurent l'ordre public Gand, n'est pas du
goût de certains meneurs. On affirme que les cris
de: A bas Capiaumont! se sont fait entendre
lundi soir sur la place d'Armes. Cela ne doit pas
surprendre. Les ennemis de la charité libre ne
sont-ils pas aussi les ennemis de l'armée?
On lit dans l'Ami de l'Ordre, de Namur
A l'exemple du conseil communal de Bruxelles,
des membres de notre régence ont fait porter, en
addition l'ordre du jour de la séance de ce soir,
un projet de pétition au Roi pour demander le
retrait de la loi de bienfaisance.
Le gonvernement aura sans doute se prononcer
sur la légalité de ces manifestations, qui trans
forment les conseils communaux en assemblées
politiques.
On lit dans le même journal, au sujet de ce qui
s'est passé Jemmapes
Des scènes qui rappellent les saturnales de g3
viennent d'épouvanter la population de Jemmapes,
commune située trois quarts de lieue de Mons, et
porteront la consternation dans tout le pays. Les
sans-culottes, composés en partie de Montois, ont
assailli la maison des Frères des écoles chrétiennes;
tout le mobilier a été détruit et brûlé.
Un grand feu a été allumé devant l'école; linge,
lits, matelas, tables, chaises, armoires, tout a été
livré aux flammes. La chapelle a été profanée; les
ornements sacerdotaux ont été brûlés, la statue de
la Sainte-Vierge a été cassée, la place de l'enfant
Jésus qu'elle tenait, on lui a mis par dérision un
bâton. Et imposuerunt illi arundinem.
Craignant une horrible profanation, le Frère
sacristain avait pris le saint ciboire contenant les
Saintes-Espèces, et il s'est sauvé dans une autre
maison de Frères, une lieue et demie de Jemma
pes. Le Frère directeur a été traîné daus le feu; un
brave batelier l'a arraché des mains des bandits. Ce
Frère a reçu une blessure grave la tête; un autre
Frère a reçu aussi une blessure grave.
Le mobilier des classes n'a pas été brûlé. La
gendarmerie de Jemmapes est venue disperser les
incendiaires et ne leura pas laissé le temps d'achever
leur œuvre.
La gendarmerie a été assaillie coups de pierres
son arrivée sur les lieux. Un gendarme a été
blessé. Onze arrestations ont été faites.
On lit dans une correspondance de Bruxelles
adressée a la Patrie. Les Chambres seront
convoquées avant la fin du mois pour voler la
dotation de la Princesse Charlotte, que par
anticipation les feuilles libérales ont rendu
impopulaire, puis quelques crédits indispen
sables et urgents aux départements des travaux
publics et de la guerre. Après quoi la session
sera close.
Les libéraux de Jemmapes ont poussé les choses
plus loin que leurs frères et amis des autres centres
émeutes. Non contents d'avoir assommé et pillé
de faibles religieux tout dévoués aux pauvres, ils
ont eu recours la plus lâche hypocrisie pour
compromettre les hommes de paix qu'ils traitent en
ennemis. L'un de ces messieurs s'est déguisé en
capucin et s'est mêlé la foule en jurant, et en
buvant de genièvre. Les émeutiers, croyant, dans
leur fureur, avoir affaire un vrai capucin, sont
tombés bras raccourcis sur ce malheureux et
l'ont accablé de tant de coups, qu'on l'a- transporté
presque inanimé dan» une maison. Quand ils ont
reconnu qu'ils avaient maltraité un frère masqué,
leurs regrets ont été vifs, mais la terrible leçon
avait été donnée.
Pi 8<
MORT D'UNE VICTIME DES DÉMONSTRATIONS
LIBÉRALES.
On lit dans le Télégraphe de ce matin
«Nous recevons l'instant la nouvelle qu'un des
frères de la Doctrine chrétienne de Jemmapes est
mort des suites des mauvais traitements qu'il a
reçus dans la nuit de dimanche lundi.
On a des craintes sérieuses pour la vie d'un
autre frère.
Ce triste evenement ne comporte pas de com
mentaire. En moins de huit jours les événements
ont marche. Ceux qui ont donné le signal en
huant et en sifflant un ministre étranger ne se
doutaient pas sans doute qu'il leur serait répondu
d'une manière aussi tragique.
Le Journal de Gand contient une déclaration
que nous livrons la méditation du gouvernement.
D'après lui, un représentant catholique ne peut
être élu que par la tyrannie du clergé, qui est
en outre coupable de corrompre les élus, et délayant
cette thèse, il écrit propos des troubles de
la semaine dernière
Tant que la tyrannie s'exercera dans les élec-
tions et la corruption sur les élus, DANS
TOUTES LES GRANDES OCCASIONS, LES
MÊMES SCÈNES SE REPRODUIRONT.
C'est-à-dire, nous, libéraux, nous ferons des
émeutes chaque fois que les affaires ne s'arran
geront pas notre gré.
C'est la mise hors la loi des catholiques! c'est le
classement des suspects qui recommence; c'est
l'émeute qui veut régner et gouverner.
Avis au gouvernement.
Le R. P. De Smet et ses compagnons ont débar
qué en Amérique, le 7 mai dernier. Le Léopold,
parti d'Anvers le 21 avril, est arrivé New-York
le 7 mai. La traversée a été des plus heureuses.
Les passagers, leur arrivée New-York, ont
offert au commandant du Léopold I" une adresse
de remerciments pour lui exprimer leur sincère
reconnaissance pour l'attention assidue, la politesse
et la grande bonté dont tout l'équipage avait usé
leur égard.
On écrit de Saint-Nicolas, 4 juin
Lundi dernier, trois émeutiers en gants
jaunes, d'Anvers, sont arrivés Doel pour
exciter le peuple, et y faire abattre le couvent.
Mais ces messieurs ont reçu un si bon accueil
Doel, que nonobstant leurs habits pans
longs et leurs chapeaux de castor, ils ont reçu
une raclée en due forme. Leur séjour y a été
de courte durée et ils ont bien vite cherché leur
salut dans la fuite, autrement on aurait bientôt
vu ces messieurs lorgnon se débattre dans
C Escaut.
On écrit de Louvainle 4 juin, Monsieur
le directeur de l'Emancipation
Monsieur,
Certains journaux se plaisent répéter la
nouvelle que plusieurs étudiants de l'université
de Louvain auraient été arrêtés pour avoir pris
part aux troubles de ces derniers jours. Cette
nouvelle est complètement inexacte. Un seul
étudiant, que la curiosité avait conduit dans
la capitalea ele arrêté vendredi, au moment
où il regagnait son hôtel, et cela uniquement
pour avoir riposté un peu vivement un agent
de police qui lui barrait le passage. Du reste
il a été relâché bientôt après. Cet étudiant n'est
inscrit Cuniversité que depuis le 19 avril