RAPPORT présenté l'autorité communale par l'administration des Hospices civils de la ville tf Y près, d'après la délibération en date du 27 mai 1857. N'ayons pas cette peur, Messieurs, ne souffrons pas que les ruéchauts aient seuls le monopole de l'énergie, de l'audace. Que les honnêtes gens aient aussi l'énergie du bieo; que les bons citoyens aient aussi, quand il le faut, leur audace. Qu'ils s'unissent pour défendre éuergiquement nos glorieuses insti tutions conquises en 1789 et en i83o. Défendons les au-dedans et au-dehors, en montrant notre horreur pour tout ce qui ressemble 1783 et 1793. Que ce soit là notre politique; que ce soit Jk le principe de l'union entre nous tons, qui voulons au fond la même chose la liberté, l'ordre et la paix. revue des journaux. La question de charité légale qui a servi tant de discours, h tant de bruit, tact d'agitations et de désordres, n'a été que le prétexte. Un autre jour nous examinerons cette question en elle-même. Mais ce qu'il y a de certain, c'est que le peuple belge a été trompé. On a vu dans le droit consacré par la loi nouvelle, non ce qui s'y trouvait, mais ce qui n'y était pas. De là un soulèvement d'opinion, répondant des tempêtes de tribune. Les libéraux ont joué en Belgique le rôle qu'ils jouent partout. Dévoués aux institutions qu'ils ont contribué fonder au Roi qu'ils aiment et qu'ils honorent, ils ont agi comme des ennemis de la Constitution et du trône. Tribuns encore plus imprudents qu'éloquents, ils se sont exposés com promettre la liberté pour le vain plaisir de popu lariser leur parole. Le feu qu'ils allumaient les aurait brûlés. La révolution qu'ils provoquaient les aurait entraînés. Complices de l'anarchie, ils en auraient été les victimes. Pour ce rôle, poétisé souvent par le péril, il y a d'impérissables modèles dans l'histoire; ils s'appelaient les Girondins en 1793, et tout en combattant la royauté, ils déchaî naient la Terreur; ils s'appelaient les réformistes en i848, et tout en organisant les banquets, ils préparaient la république. L'opinion trompée, enchaîoée souvent par leurs déclamations, suit quelquefois ces guides dangereux, et elle les enivre d'une fausse gloire; mais la conscience publique ne tarde pas reprendre ses droits; elle fait chacun sa part équitable; elle réagit contre tout ce qui la blesse, et ses jugements vengent et réhabilitent la vérité Le parti libéral a mieux faire que de chanter victoire; il a faire oublier ses fautes et remercier le Roi de lui avoir épargné les conséquences de sa conduite imprudente. Le parti libéral s'est conduit en parti révolutionnaire. Qu'il revienne a la prati que loyale de la Constitution qu'il éteigne jusqu'aux étincelles de l'incendie qu'il a témérairement allumé! Le salut du gouvernement représentatif en Belgique est ce prix. Si nous désirions la perte de la Belgique, nous ne tiendrions pas ce langage. Au lieu de rallier les partis dissidentsautour du trône qu'ilsoot contribué fonder et qui est lear garantie commune, nous battrions des mains ces divisions, ces désordres, et nous verrions d'excellents auxiliaires dans les casseurs de vitres, les insnlteurs de prêtres et les pillards de couvents. La Belgique a conservé des iostitutions qui sont tombées en France par leurs propres abus autant que par les fautes des hommes. Nous ne souhaitons pas qu'elles succombent ailleurs, et que les partis les renversent là où les mœurs les supportent. Nous serions même heureux de ren contrer dans notre histoire contemporaine, au milieu de tant de tourmentes, un peuple assez sage pour mériter d'être libre, un Roi assez juste pour consacrer par son règne l'alliance si belle et si rare de l'ordre et de la liberté. Patrie de Paris.) L'UNION (de Paris). Pour que les paroles du Roi soieot efficaces, uue coaditiou est nécessaire: c'est que, de son côté, la gauche renonce toute agitation tumultueuse, et qu'elle rompe absolument avec l'émeute. Il ne faut pas que la générosité de la majorité dégénère en abandou. Ce n'est pas une solution de la question que l'arrêté royal a promulgué, c'est un attermoiement; la situation reste irrégulière et menaçante. Un article du Journal Jrançais de Francfort, en impute la responsabilité l'opposition, et une lettre adressée de Bruxelles au même journal, dont l'au teur se montre fort préoccupé des dangers de la voie dans laquelle vient d'entrer le gouvernement représentatif en Belgique, ajoute Nous ne sau rions nous dissimuler, dit-il, que la hache a pénétré dans le tronc de l'arbre et que de semblables coups, en se répétant, entraîneraient infailliblement sa chute. Que la majorité donc soit généreuse, la bonne heure; mais que la gauche aussi soit calme et modérée! Qu'elle garde résolument le respect de la légalité! La législation belge se rapprochait beaucoup par ses nouvelles dispositions de la législation suivie en Prusse dans cette matière. (Loi générale, chap, II, titre 19, 32 42.) Il est facile de voir que le projet avait pour but de donner une liberté plus grande aux donateurs ou testateurs dans les dispositions charitables qu'ils voulaient prendre. D'après la loi prussiennelegouvernementn'intervieut que lorsque les conditions de la donation ou du testament sont inexécutables ou immorales. Cela est aussi absolu en droit qu'en morale la personne qui veut faire acte de libéralité a le droit d'y mettre les conditions qu'elle juge propos sous la réserve des lois; cette faculté doit être sacrée et inviolable. Ou ne peut véritablement voir sans étonnement le libéralisme, si avide de liberté en ce qui le concerne, être aussi tyrao quand ses intérêts peuvent être lésés. C'est précisément ce qui a eu lieu dans la loi en question. On ne peut mettre en doute que les actes de charité n'aient pour principale source la religion, dont l'Eglise, et par conséquent le clergé, sont les dépo sitaires. Par ce projet de loi, le libéralisme vit détruire ses plus belles espérances et il s'éleva de tontes ses forces dans la presse et dans le Parlement contre la loi de la charité. Seulement le libéralisme fut battu sur ce terrain, comme cela est arrivé bien souvent, grâces Dieu, même chez nous, il fut vaincu sur le terrain qu'il considérait comme son domaine, celui des débats parlementaires. Dans la Cbambre, une majorité considérable se prononça pour la loi. On essaya de diviser cette majorité au moyen d'amen dements, mais inutilement. On proposa un nouvel examen de la loi, c'est-à-dire un ajournement indéfini le ministère refusa cette prétention exor bitante, la question étant suffisamment connue. Le libéralisme montra alors où se trouve sa force, et comment il respecte la volonté de ce peuple qu'il estime tant. Les paroles prononcées la tribune trouvèrent leur écho dans l'émeute de la rue; le même esprit régnait la tribune et sur la place publique. Cet esprit combattit par la parole aussi longtemps que la parole fut crainte; il combattit par l'émeute quand ses adversaires eurent appris mépriser cette parole. Ainsi la Belgique, ce pays modèle de la royauté constitutionnelle, a offert l'étonnant spectacle d'une assemblée nationale se déclarant en majorité pour une loi tandis que la minorité cherche entraver celte loi par la force. Celte manifestation ne prouve rien, et l'on doit détourner les yeux de ce tableau, car le libéralisme peint avec du sang. Mais que dirait-on si les rôles étaient intervertis et si la minorité conservatrice prenait la baïonnette comme ultima ratio contre une loi libérale? Les change ments que le projet de loi avait pour but d'établir dans la législation qui existe depuis 1789 sont, comme nous l'avons dit plus haut, aussi bien fondés en droit qu'en morale. L'Eglise ne demande tien pour elle; elle désire seulement ne pas être exclue des fondations pieuses même contre la volonté des testateurs. Nous avons avoué que, saos doute par la présentation de la loi le clergé aurait obtenu peu peu une puissance matérielle contre laquelle certai nes précautions sont nécessaires; il ne faut pas oublier que l'Eglise n'eût pu faire usage de cette force que dans les limites de la loi et sous le contrôle de l'Etat une force matérielle que l'Église eût employée non contre l'État, mais contre l'incré dulité et l'impiété, c'est-à-dire le libéralisme, ne peut manquer d'être utile l'État et la société. Gazette de la Croixfeuille protestante de Berlin.) petite chronique locale. L'on dit en public que lorsqu'un singe veut par ses grimaces contrefaire l'homme, il fait avant tout parade de son originalitégrossière. M. le sénateur Malou, père de Mgr. Malou, notre très-digne évêque, et de M. le Représentant Malou, vient d'être atteint d'une indisposition grave, sa campagne lez-Ypres. Mgr. l'évêque a interrompu sa tournée de confirmation dans le doyenné de Gonrtrai. Nous sommes heureux de pouvoir annon cer qae l'état du malade ne présente plus aucun danger. Nous apprenons que l'admirable ouvrage de Mgr. Malou L'Immaculée Conception de la bienheureuse Fierge Marie, considérée comme dogme de foi, vient d'être traduit en italien et imprimé dans cette langue Turin. Suite et fin, voir N° 4,i44. Messieurs, L'ensemble du dit personnel est actuellement de 8g3 têtes ou g55 si l'on veut y joindre la moyenne de la population de l'hôpital. Qu'il nous soit permis encore, Messieurs, de rappeler que le devoir de notre administration est avant tout d'exonérer les fondations qui sont sa charge. Les ressources provenant de l'amélioration des propriétés, et des avantages résultant de la centralisation des dites fondations, doivent servir d'abord en étendre les bienfaits les secours domicile ne peuvent venir qu'en seconde ligne. Agir autrement, serait aller contre le but de notre institution. Du reste, Messieurs, il suffira de savoir que les cinquante familles les plus pauvres ont touché durant i85ô en secours ordinaires et extraordi naires une somme qui varie de fr. 98-28 cs fr. 288-96 c5 par an pour être convaincu que c'est là un secours efficace. Malheureusement ce n'est, il est vrai, qu'un secours; mais on doit reconnaître, Messieurs, qu'il n'y a que les malheureux placés dans nos établissements que nous puissions être tenus d'entretenir complètement et nous croyons agir en vertu des vrais principes qui doivent régir la bienfaisance publique, et qui ont été si bien exposés récemment la Chambre, dans la discus sion de la loi sur la charité; en cherchant augmenter le nombre des places dans nos établis sements, tout en venant le plus efficacement possible au secours de ceux qui n'y peuvent entrer. Si c'est là le favoritisme dont on nous accuse, nous ne voyons pas comment nous pourrions en éviter le reproche il tient la force des choses mais nous repoussons énergiquemeut, Messieurs, en notre nom, comme en celui de nos honorables prédécesseurs toute accusation d'un favoritisme personnel. Quant augmenter les ressources du présent aux

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2