pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
7FB.ES, i Juillet.
bulletin politique.
rouissage du lin.
40me Année.
No 4,148.
LE PROPAGATEUR
Il se confirme qu'un complot dans le bat d'assas
siner l'Empereur vient d'être découvert a Paris.
Les individus arrêtés sont des Romagnolset parmi
eux on a déjà trouvé plus d'un sicaire. On a saisi
tout un arsenal d'armes feu diverses et de
poignards empoisonnés.
Mais il n'y a pas que les rois seuls que menace le
couteau des assassins. Les correspondances d'au-
delà l'Atlantique dépeignent la situation de la ville
de New-York sous les couleurs les plus sombres.
Des bandes de malfaiteurs infestent les rues de la
florissante et industrieuse cité, et de jour comme de
nuit nul n'oserait s'y hasarder sans armes. Il y a
quelque temps déjà un journal de New-York
portait h seize les meurtres commis en cette ville
depuis le i,r avril, et au double les tentatives de
meurtre. Au témoignage de cette même feuille, la
Tribune, dix mille femmes endurcies et ébootées
fourmillent dans les rues la nuit; deux mille
enfants de dix a seize ans s'exercent au vagabon
dage et au vol cinq mille pilliers de jeudix mille
vauriens, ivrognes de leur état et voleurs en titre,
vivent aux dépens de leurs dupes et de leurs vic
times. Enfin des milliers de coureurs, d'émigrants,
de bandits californiens, etc., etc., concourent aussi
pour une large part transformer New-York en
caverne de voleurs, en repaire de brigands.
La feuille américaine, que nous citons, attribue
ce déplorable état de choses l'incurie, l'incapa
cité, voire même h la connivence de l'autorité
locale. C'est qu'eu effet là encore l'oubli chez la
plupart deshonnêtes gens de leurs devoirs civiques,
cette froide placidité de caractère, cette insouciaooe
égoïste du cœur qui les tient éloignés des affaires a
laissé cbeoir les fonctions publiques en des mains
indignes. Anx États-Unis, comme chez nous,
comme partout où la nation est censée se régir
elle-même, la molle apathie des gens de bien est la
ruine de l'ordre politique et social.
Mais tandis que la jeuoe Confédération améri
caine s'embarrasse et trébuche dans sa liberté;
l'autre extrémité du globe, une velléité d'indépen
dance agite encore la race antique des Hindous. Il y
a déjà quelque temps nous avons rapporté qu'un
soulèvement formidable venait d'éclater aux Indes
anglaises parmi les troupes indigènes. Une dépêche
télégraphique anuonce la prise par les rebelles de
Dehli, ancienne capitale du Grand-Mogol, ville de
160,000 habitants, et la proclamation comme roi
des Indes du fils de l'ancien empereur. En cette
occurence le Times opine pour les mesures de
rigueur. Un terrible exemple, dit-il, doit être
fait aujourd'hui. A l'effet de consolider la domi
nation anglaise il recommande également de
pousser avec une grande vigueurdès que les
circonstances le permettront, la construction de
voies ferrées dans les possessions britanniques en
Asie.
Des nouvelles d'un caractère plus triste encore
nous arrivent des contrées traos-Gangétiques. Au
Tonquio et en Cochiochine une persécution violeote
s'est allumée contre les chrétiens. Le gouverneur
de Tonquin a lancé contre eux une ordonnance qui
8 répandu une telle frayeur parmi les catholiques
indigènes que les missionnaires peuvent peine
aujourd'hui trouver un gîte, a II y a des nuits, écrit
Mgr. l'évêque d'Emmaus,qaedes villages entiers
passent travers les champs, parce qu'ils sont
dans la persuasion que si je venais être pris chez
eux, ils seraient tous passés au fil de l'épée... En
attendant, nous avons la douleur de voir abattre
nos collèges, nos chapelles et nos maisons de
Dieu... a
De la zone torride la zone glaciale, de l'empire
d'Annam la monarchie Suédoise, des sectateurs
de Boadha et de Lao-Isuc aux sectateurs de Luther
il n'y a qu'un pas dans la voie de la persécution
religieuse et de la haine du catholicisme. On peut
hardiment (dit la Correspondance-Havaspeu
suspecte en la matière) qualifier de barbares les
lois en vigueur, en matière religieuse depuis le
16' siècle, dans notre royaume. C'est ainsi que le
code criminel prononce, ipso facto, le bannisse
ment perpétuité contre toute personne qui
changerait de religion pour embrasser celle de
Rome. Et l'exil auquel fut condamné dans
ses vieux jours le peintre Nelson, converti au
catholicisme, est venu récemment encore confirmer
les rigueurs d'une loi inhumaine et odieusement
surannée. Hâtons-nous maintenant d'8jouler,
que le gouvernement vient de préseuter aux
Chambres deux projets de loi, doot l'un concerne
la liberté religieuse, et l'autre abroge la peine de
bannissement dont il s'agit plus-haut. On s'attend
toutefois une résistance vigoureuse de la part de
l'ordre du clergé et d'une partie de celui de la
noblesse. Par contre le concours des deux ordres
des bourgeois et des paysaus et l'appui de l'opinion
publique paraissent acquis aux propositions royales.
Les manifestations dans la Flandre-Orientale et
les démarches que l'on y fait auprès du gouver
nement, pour empêcher le rouissage du lin dans la
Lys, ont vivement ému l'arrondissement d'Ypres,
qui se voit particulièrement menacé dans ses plus
graves intérêts.
Nous avons la confiance que rien ne sera négligé
pour éclairer le gouvernement, neutraliser la pres
sion qu'on voudrait exercer sur lui, rassurer nos
populations et éloigner toute mesure qui pourrait
compromettre le sort de l'industrie la plus floris
sante et la plus importante de nos contrées.
Nousespéioos que l'arrondissement de Conrlrai
qui a les mêmes intérêts défendre que celui
d'Ypres, ne restera pas en arrière.
Voici les démarches que l'on fait ici auprès du
gouvernement.
La Chambre de commerce d'Ypres a envoyé des
pétitions aux ministres de l'intérieur et des travaux
publics, pour demander qu'aucune entrave ne soit
portée au rouissage du lin.
Les bourgmestres de l'arrondissement d'Ypres,
auxquels se sont joints des collègues des arrondis
sements de Roulers et de Dixmude, se sont réunis
en assemblée générale; après avoir approuvé le
discours que M. Demade, bourgmestre de Coinioes,
a prononcé sur l'importance de la question et les
mesures prendre dans l'occurence, ils ont décidé
après délibération
i# D'adresser MM. les ministres de l'iotérieur
et des travaux publics, des pétitions tendant ne
voir apporter aucune entrave au rouissage tel qu'il
est actuellement pratiqué dans la Lys.
2° De nommer on comité permanent chargé de
faire toutes les démarches utiles ou nécessaires
pour défendre les droits et les intérêts de l'arron
dissement.
5* De soumettre tous les conseils communaux,
une proposition tendant faire connaître l'auto
rité supérieure, tout l'intérêt qui se rattache cette
question du rouissage.
Ont été nommés membres du comité MM. les
bourgmestres Demade, de CominesForrest, de
Wervicq, Van Renyngbe, de Poperinghe, Vuyl-
steke, de Gheluwe, Bayart, de Becelare, baron
Mazemande Couthove, de Proven, et M. l'échevin
d'Ypres Vandenpeereboora.
Un projet de pétition présenté par M. Demade a
été voté l'unanimité et séance tenante.
L'assemblée a adopté la proposition, faite par
quelques membresde remettre la pétition au
commissaire d'arrondissement et de lui demander
son appui administratif.
Nous pouvons compter particulièrement sur
l'appui de nos députés, dont deux sont membres du
comité permanent, et qui ne manqueront pas de
faire valoir tout le crédit dont ils jouissent auprès
du gouvernement en faveor des intérêts si graves
de l'arrondissement qu'ils représentent.
Les conseils communanx répoodront l'appel
de leurs bourgmestres.
Le conseil communal d'Ypres avait mis cet objet
important l'ordre du jour de sa séance de lundi
29 juin.
De son côté l'Association agricole de l'arrondis
sement d'Ypres, a, dans sa séance du 20 juin,
adopté l'unanimité et revêtu de la signature des
cent vingt et un membres présents, no projet
de pétition présenté au nom de l'assemblée et sur
son initiative, par le président M. H. Carton, où
sont développées les heureuses considérations que
dans son discours celui-ci avait soumises l'Assem
blée, et qui tendent ce que le gouvernement ne
prenne aucune mesure qui soit de nature jeter la
perturbation dans une industrie, qui doit, juste
titre, être considérée comme la plus importante de
cette province.
Un projet de loi sur l'instruction publique vient
d'être mis en discussion dans la Chambre des
Députés Espagnols.
Un orateur M. Tejada a prononcé no discours
remarquable, dans lequel il a fait ressortir l'im
portance de l'instruction publique comme moyen
de procurer le bonheur des peuples; il a dit ce
qu'elle doit être après avoir constaté ce qu'elle a
été depuis près d'un siècle.
Ce discours contient les plus hauts enseigne
ments pour tous les pays. Nous le mettons sous les
yeux de nos lecteurs, en exprimant le désir qu'il
put être lu attentivement par tous ceux de nos
compatriotes qui partagent encore l'opinion que
l'État doit s'emparer de l'instruction, ne donner
l'enseignement religieux qu'on rôle secondaire
sans en faire la base de l'éducation et de l'instruction
publique.