4LOme Année.Mercredi 15 Juillet 1857. JV° 4.152. pour la tille 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE* CONSTITUTION BELGE» an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 3 mois. 7?F,3S, 15 Juillet. bulletin politique. LE RÉVÉREND PÉRE MALOU. LE PROPAGATEUR Le calme paraît rétabli k la surface de l'Europe. Paisse-t-il également renaître dans les cœurs. A cette tâche-ci autre chose est nécessaire que quelques mesures d'ordre matériel. Qui ne le sait? Pour retenir eo son lit le flot des passions humaines, il n'est de digue assez forte que l'influence tute'laire des principes religieux. En Espagne, le mouvement insurrectionnel de l'Andalousie, redoutable un moment, est étouffé daos le sang des perturbateurs. Caro, leur chef, doit être fusillé k l'heure qu'il est. Livourne et Gênes sont tranquilles, et l'on accuse même le ministère piémontais d'avoir pu prévenir la sédition en cette dernière ville avant qu'elle n'éclatâtmais d'avoir mieux aimé la réprimer et la punir. Dans le royaume de Naples les insurgés qui étaient parvenus s'échapper au combat de Padula, ont été poursuivis et faits prisonniers le lendemain près Saoza par les gardes urbaines, le it° chasseurs et des volootaires. Le chef de la révolte, le colonel Pisacane, homme énergique et résolu, est tombé également aux mains des troupes royales. En définitive cette misérable et criminelle tentative de piraterie révolutionnaire, qui a coûté la vie h aoo personnes, a fait éclater une fois de plus l'attachement du peuple napolitain la personne du Souverain. On le voit aujour d'hui, observe la Gazette du Midi, malgré les calomnies et les fausses nouvelles répandues systé matiquement et avec tant de persévérance, malgré les manœuvres de tout genre employées pour agiter le pays, malgré la rupture des relations diplomatiques avec deux puissances de premier ordre et l'effervescence qu'elle a fait naître dans toute l'Italie, la bande de flibustiers venue sur le Cagliary a été écrasée, et principalement par les (Extrait de l'Cimiers.) Au moment où le nom de la famille Malou, si populaire en Belgique, retentit fréquemment dans la presse française, par suite de l'importance des débats parlementaires sur le projet de loi de la charité, il n'est pas sans intérêt de rappeler de qui descendent l'illustre Évêque de Bruges et l'émioent rapporteur de ce projet de loi an parlement de Bruxelles. L'un en servant l'Eglise, comme l'antre en servant son pays, ne font que marcher sur les traces de leur grand père, qui fut tour h tour défen seur de la Belgique sur les champs de bataille, puis missionnaire obscur en Amérique. Pierre-Antoine Malou, néà Ypres, surla paroisse de Saint-Pierre, le g octobre 1753, fot dès son enfance fidèlement et pieusement attaché k la foi de ses pères; mais il ne ressentit d'abord aucune voca tion ecclésiastique, et le a juin 1777 il épousa h Bruxelles Mu" Marie-Louise Riga. De ce mariage il eut deux fils, dont l'aîné, Jean-Baptiste Malon, est aujourd'hui membre du Sénat de Belgique, et dont le puîné, Edouard Malou, est mort également sénateur, eu i84g. Celui-ci a laissé deux enfants; gardes urbaioes, sans avoir pu recruter un seul homme sur le territoire contioental du royaume. C'est lk une preuvé palpable, écrasante, que le repos de l'Europe ne demandait aucune interven tion, même diplomatique, dans le royaume des Deux-Siciles; que le roi Ferdinand II et son gouvernement, si atrocement calomniés, ont tou jours pu le sauver des malheurs incalculables d'une révolution, dans notre époque même, où tous les trônes étaient ébranlés, et que cette œuvre de salut a été accomplie sans secours étrangers et avec les seules forces natiooales. Au reste, ainsi que la Gazette le dit encore, a les plus crimioels dans cette affaire ne sont pas les hommes que la justice tient sous les verroux; mais ceux dont le machiavélisme les a poussés k leur fatale expédition. Les nouvelles d'Angleterre comportent h leur tour on puissant intérêt. La réforme du serment parlementairequi devait ouvrir l'entrée des Chambres aux Israélites, après avoir réuni aux Communes une imposante majorité est venue échouerla deuxième lecturepar devant la Chambre-Haute contre une majorité de 34 voix. On ne doute pas cependant que les Lords ne finissent par céder. Beaucoup d'entre les membres catholiques des deux Chambres, tout favorables qu'ils soient la liberté religieuse, n'ont pas cru pouvoir accorder leurs suffrages k un projet de serment conçu en termes injurieux au catholicisme et k la papauté. y Mais quelque soit l'importance de ces questions d'ordre intérieur, les événements, qui se déroulent aux Iodes, en effacent singulièrement l'intérêt. Les dernières nouvelles présentent la sitoation de l'empire britannique en ces contrées sons uu jour alarmant. Une dépêche porte k 3o,ooo hommes le nombre des désertions parmi les troupes indigènes pendantcesqualre dernières semaines. Une dépêche postérieure ne dit pas un mot des succès remportés par les Européeos devant Dehli,mais elle constate Jean-Baptiste en a eu six, dont l'un, après avoir été ministre des finances, est encore membre de la Chambre des Représentants; un autre fils est Mgr. Jean-Baptiste Malou, Ëvêque de Bruges, universellement connu par la science de ses écrits, et l'un des prélats qoe la franc-maçonnerie belge honore de plus de haiue. L'on sait qu'en 1786, le peuple belge, poussé k bout par les innovations religieuses de l'empereur Joseph H, se souleva contre son oppresseur; et, après plusieurs années de luttes parlementaires et de combats sanglants, il réussit k repousser du pays les troupes autrichiennes. Le 26 décembre 178g, les États de Brabant se déclarèrent solennellement indépendants, et la catholique Belgique aorait été constituée dès cette époque, c'est-k-dire quarante ans avant la révolution de i83o, si la France n'avait pas traîtreusement envahi cette province en i7gu, sous prétexte de la protéger contre les attaquesde l'Empereur. Danscet|e résistance héroï que, amenée par le plus pur attachement A la foi, les élèves du séminaire tbéologique de Louvain donnèrent l'exemple au peuple, et ils se soulevè rent, le 7 décembre 1786, parce que l'Empereur voulait mettre entre leurs mains des ouvrages au contraire le développement de l'insurrection. Sans doute la prise même de cette ville ne mettrait pas fin k la révolte. Samedi, le bruit a été répandu k la bourse que 2,000 soldats eoropéens avaient péri par suite des grandes chaleurs. Sir Colin Campbell, qu'illustra la campagne de Crimée, vient de partir pour l'Hindoustan en qualité de général en cbef. Les libéraux du jour, les libéraux antireligieux, se distinguent par tous les vices qu'ils attribuent gratuitement k leurs adversaires, et ils ne possèdent aucune des vertus dont ils se pavanent et qu'ils dénient méchamment k leurs contradicteurs. Demandez k quel parti sont inféodés cet igno rant, cet impie, ce libertin; ils vous répondront an parti libéral. Si vons rencontrez, au contraire, on homme studieox et se conformant k des principes solide», vous aurez la certitude qu'il est au nombre des conservateur» et vous ne vous trompez pas. Il faut bien le reconnaître, il est plos facile d'être pseudo-libéral que catholique. Noos disons faux- libéral, car le vrai libéral est catholique, essen tiellement catholique, vu que le libéralisme pur est issu du catholicisme. En effet, pour être catholique, il faut des conditions positives, tandis que chez les faux-libéraux on n'exige rien que de négatif. Quelque talent, quelqu'instruction que possède un catholiqueses adversaires l'amoindrissentle ravalent; proclamez-vous pseudo-libéral, et les frères voos acclameront intelligent, savant; ils vous décerneront du géoie si vous êtes athée et corrompu, car le mépris de la religion et des mœurs n'est, k leurs yeuxque le mépris de misé rables préjugés Faut-il s'étonner, dès-lors, que tous ceux qui croupissent daos la médiocrité intellectuelle et dans l'abaissement moral se pres sent autour du drapeau omnicoloredu faux libéra lisme? Non. Mais ce qui afflige c'est qu'il y ait encore des hommes de valeur qui, par faiblesse ou par faux amour-propre, ne se séparent pas de cet ignoble troupeau. tbéologiques condamnés k Rome, et leur imposer des professeurs imbus de principes joséphistes. Quand Pierre Malou vit l'Empereur fermant les séminaires, dispersant les religieux, s'emparant des biens de l'Église, fomentant partout l'esprit de révolte contre le Saint-Siège, défendant tonte communication entre le clergé et Rome (i); quand il comprit que Joseph II ne tendait k rien moins qu'k la destruction du catholicisme dans ses États, il se mit k la tête du mouvement avec un ardeut patriotisme, et joua un rôle très-important dans les négociations aussi bien que dans les combats. Plu sieurs fois il fut chargé des missions les plus délicates par les États de Flandres, qui alors gouvernaient le pays. Il entretint une active correspondance avec (1) History of the House of Autria, by William Cove, Archdeacon of Wetts London, 1830. Vol. 5. L'au teur, bien que ministre protestant, constate le bon gou vernement des provinces belgeset il blâme Joseph I[ d'avoir voulu détruire leurs institutions religieuses Malgré le pouvoir et les immunités du clergéauouu pays en 11 Europe ne jouissait d'une plus nombreuse population de villes plus opulentes ou d'une plus grande didnsiou de bonheur. Ce sont là de» preuves incontestables que m le gouvernement n'était pas, en géuéral, mal administré. et qu'au contraire il était bien adapté au génie et aux moeurs de la nation. (Page 36s.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1