Les convoitises, que les faux-libéraux imputent sans cesse k leurs adversaires, existent chez eux- mêmes seulement innombrables et insatiables. Sous prétexte de servir la chose publiqueils voudraientdans leur propre intérêtaccaparer tontes les places, s'emparer dn monopole de toutes les libertéssurtout des libertés d'association et d'enseignement. Incapables, en général, d'exercer ancune profession libérale, ils se ruent de toutes parts avec violence sur les positions administra tives, ouvertes a toutes les nollités turbulentes et intrigantes. Il y en a dans les Chambres, il y en a davantage dans les conseils provinciaux, il y en a, et en masse, dans les conseils commnnaux. Les conseils communaux et les administrations qui en dépendent semblent constituer le domaine de tous les savants qui se sont embourbés soit au collège, soit k l'Université. De l'a ces fameuses adresses, où l'on a recours au Roi, comme le chef constitu tionnel de la nation. Enfin les catholiques sont accusés tous les jours de mauvaise foi, de supercherie, etc. Or, voici eDtre mille un échantillon de la bonue foi des pseudo-libéraux. Un représentant franc-maçon était partisan de la loi sur la charité. Placé entre sa conviction et ses engagements envers la loge, il donne sa démission. Cela paraissait magnifique. Mais les manifestations contre la loi s'organisent, et l'ex-représentant, resté bourgmestre de la capitale, se rend complice de l'émeute, au moins par inaction. Est-ce assez de duplicité? Est-ce assez de rouerie? Ab uno disce omnes. Non, les pseudo-libéraux ne sont pas ce qu'ils prétendent être. L'ignorance, l'orgueil, la bassesse, la cupidité et l'astuce, voilà les qualités qui domi nent dans leur camp. Nous avons ri quand le Conseil communal de la ville cT Ypres s'est mis répéter la gamme chantée a Bruxelles, en envoyant au Roi une adresse. Nous avons ri, parce que le Conseil communal d'Ypres s'est mis grossir la troupe des din dons maçonniques. Nous avons ri, parce que dindon il a voulu être aigle; parce que ses ailes d'emprunt lui ont fait défaut parce que ébloui de sa propre suffisance, il n'a pas compris ce qu'il écrivait qui croirait jamais que Le Conseil communal d'une ville secondaire de province ait osé méconnaître la langue française au point de se poser devant le Roi, comme le chef consti tutionnel de la nation? les chefs du mouvement dans les autres provioces. 11 parcourut la West-Flandre pour y enrôler des volontaires et organiser une armée; il équipa plu sieurs compagnies ses frais, et il paya de ses deniers comme de sa personne pour la défense de la cause de son pays, qui était aussi celle de l'Eglise. Lorsqne la Convention nationale de France menaça la Belgique d'une invasion républicaine, Pierre Malou fut envoyé k Paris par les Etats de Flandres, et il parut avec assurance k la barre de cette terrible Assemblée. Il sollicita an moins un délai, car c'est en vain qu'il aurait demandé davan tage, et il pria le gbuvernement français d'ajourner les mesures violentes qui avaient été décrétées. Ce dangereux plaidoyer fut prononcé le 27 janvier 1793, six jours après l'exécution infâme du roi Louis XVI, et il fit tellement ressortir l'injustice de la Convention que le Moniteur n'en donna qu'une version tronquée. On le retrouve en entier dans le Vil* cahier des Procès-verbaux de l'assemblée provinciale de la W est-Flandre, comme le remarque l'historien M. Borgnet (1). La corres- (1) Histoire des Belges U fia du dis-huitième siècle, 8»r M. Borgnet. Bruxelles. i84f. Tome H, page 41. L'auteur parle de la conduite politique de M. Pierre Nous avons ri du Conseil communal de la ville d'Ypres et de son adresse, parce que le Conseil s'est rendu ridicule par son adresse ridiculement rédigé. C'est un crime aux yeux de ces MM. et de leurs adeptes. Rire de ces hommes làQuelle abomination Depuis quand donc entre-t-il dans les attri butions du Conseil communal d'être sottement ridicule et d'imposer ses commettants le devoir de le prendre comme le type d'une sage et patriotique gravité? Qui donc pourrait ne pas rire? C'est pourquoi nous avons ri, quand défaut de réponse leur adresseces MM. se sont adressés une réponse eux-mêmes, en décré tant d'encadrer la lettre du Roi son ministre, et de la suspendre dans la salle de leur réunion, comme une réponse k l'adresse qu'ils avaient votée. Notre rire cette fois-ci, est devenu un cas pendable. Or, puisque de par ces MM. si ridicules, le rire est devenu si criminel, nous serons sérieux et nous leur demandons Pourquoi MM., en votant et envoyant votre adresse au Roi, êtes-vous intervenus dans la question de la charité, seulement la queue de l'émeute? Ditespourquoi n'avez-vous pas parlé six semaines pluslôl? La loi était-elle moins mauvaise avant l'émeute qu'après En venant la queue de témeute, n'avez- vous pas déclaré au Roi que le mal n'était pas le moins du monde dans la violence faite l'assemblée nationale par les émeuliersmais bien dans le vole de cette assemblée en faveur d'un projet que vous réprouvez comme tous les maçons et leurs adeptes Comment n'avez-vous pas senti çk'avant tout réparation était due ce principe fonda - mental du gouvernement parlementaire La liberté des discussions parlementaires N'avez-vous pas compris que. tant qu'un tel principe restait violétant qu'il n'avait point obtenu une satisfaction efficace, aucun bon citoyen et moins encore aucun conseil communal, ne pouvait élever la voix, que pour réclamer contre l'oppression de la tribune? Comment n avez-vous pas compris que tout s'effaçait devant un droit aussi capital, devant un intérêt aussi sacré? Est-il vrai, oui ou non, que le respect des majorités législatives soit la condition sine qua non des gouvernements parlementaires? i^— pondance de M. Malou atteste que le président de la Convention qui avait traité les autres orateurs avec une rudesse toute révolutionnaire, lui montra beaucoup d'égards et même de la bienveillance. Ces généreux efforts n'eurent cependant aucuo résultat. La Convention était décidée k envahir la Belgique, afin de trouver dans ses dépouilles un moyen de continuer la guerre, et aucun raisonne ment ne pouvait prévaloir contre un pareil parti pris. A l'occasion de ces démêlés, M. Pierre Malou eut des relations avec les hommes les plus célèbres de l'Europe. II était en active correspondance avec le général Dumouriez, avec Merlin de Douai et d'autres conventionnels renommés. Dans une lettre écrite par Merlin aux députés de West-Flandre, on rencontre celle expression familière: Votre fameux Malou, qui atteste et dépeint la position que le futur missionnaire avait su prendre au milieu de ses concitoyens. M. Malou s'était opposé de toutes ses forces k Malou avec de grands éloges. L'abbé de Feller, dans le Journal historique et littéraire du Ier août 1790, a pu blié une harangue adressée par M. Malou aux patriotes volontaires. Les Procès-verbauz déjà cités contiennent plu sieurs des discours, des proclamations et une partie de la correspondance de ce brave défenseur de son pays. Est-il vrai, oui ou non, que cette condition sioe qua non, vienne de subir une grande éclipse en Belgique, par l'interposition de l'émeute dans les rues, et Tintervention irrégulière des conseils communaux Est-il vrai, oui ou non, que ce côté de la question prime tous les autres Est-il vrai, oui ou non, qu'il ne suffise point de désavouer l'émeute pour réparer le mal qu elle a faite en triomphant du Parlement? Est-il, vrai ou non, que l'attitude que vous avez prise, en suivant le conseil municipal de Bruxelles la queue de l'émeute, ne soit pas faite pour raffermir t autorité des majorités parlementaires quelle soit au contraire une atteinte portée nos institutions constitution nelles Est-il vrai, oui ou non, que vous ayez indi rectement approuvé les attaques de l'émeute maçonnique contre le principe constitutionnel; que le désaveu poslume du bruit et des sauva geries commises alors, ne vous disculpe pas d'une connivence morale N'est-il pas évident que les prolétaires pour ront recommencer demain avec un bien autre succès, contre vous, contre la propriété, ce que la franemaçonnerie bourgeoise de la capitale vient d'accomplir avec succès contre la charité chrétienne? Oseriez-vous nier que ce triomphe de la rue ne soit un déplorable exemple? Et ce triomphe ne l'avez- vous pas approuvé, en vous mettant la queue de l'émeute Le Conseil provincial de la Flandre-Occidentale en sa séance du 11 juillet a voté une adresse de félicitation au Roi, k l'occasion du mariage de son auguste fille. Dans la même séance le Conseil a adopté les propositions de la 4* commission tendant k accor der, i* un subside de fr. 28,533-34, pour con struction de la route de Rousbrugge-Haringhe k la route de Stavele par Crombeke k Westvleteren 2" un subside de fr. 10,667-67, pour la route de Boesinghe au pavé communal d'Ypres k Pilckem. L'une et l'autre somme forme respectivement le tiers de l'évaluation des dépenses totales. S'il est vrai que le long de la frontière on répan drait le bruit qu'une maladie épizoOtique régnerait k Ypres, nous devons donner k ce bruit le démenti le plus complet. A la Société de la Concorde, le jonrnal français l'invasion française. A l'approche des armées, il dut prendre la route de l'exil et il se retira k Hambourg où il écrivit une apologie de sa conduite, pour répondre k des accusations iojnstes qui tou jours poursuivent le malheur. Il se rendit aux États-Unis, au mois de juillet 1795, avec l'intention d'y préparer les voies k l'émigration de sa famille; mais, dorant ce voyage, il eut la douleur de perdre sa femme, morte k Hambourg en 1797, et il revint en Europe deux ans après. La destruction de son bonheur domestique donna nu autre cours k ses idées, et en 1801 il se décida k embrasser l'état ecclésiastique. Il entra au mois d'octobre au sémi naire de la Wolsau, en franconie, où il reçut les ordres mineurs. Puis, en i8o5, il se présenta sous un nom emprunté au noviciat des PP. Jésuites a Dunaboorg, dans la Russie Blanche, et il demanda par l'humilité k y être admis comme frère coadju- teur.Se consacrant avec zèle aux modestes fonctions du jardinage, le frère Malon fut reconnu par on visiteur étranger qui dévoilk son véritable nom au supérieur, et l'ancien homme d'État dut se résigner k remplir dans la Compagnie de plus importantes fonctions. Il y était le modèle de la communauté par sa ferveur, sou humilité et sa parfaite obéis-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2