41me Année. Samedi 25 Juillet 1857. Ao 4.155. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. ?FE3S, 25 Juillet. bulletin politique. La révolte de l'armée de Bombay, dont on vantait naguère la fidélité, a répandu une profonde alarme en Angleterre. Il est vrai, cette nouvelle venue par correspondance particulière n'est point encore confirmée par voie officielle. Toujours est-il que la répression du mouvement insurrectionnel dans les Iodes, coûtera bien du temps et bien des sacrifices. Afin de pouvoir porter plus librement ses forces de ce côté, le gouvernement britannique cherche b amener la France b uue coopération plus éoergique et plus décidée l'expédition de Chine. Mais tandis que de ce côté les relations pacifiques de l'Europe b l'Asie s'embrouillent davantage, l'empereut du Japon persiste dans sa résolution d'ouvrir des relations commerciales avec telle puissance qui en manifesterait le désir. Un envoyé extraordinaire est déjà désigné, paraît-il, par la cour de Yedo, b l'effet de visiter l'Europe et d'y étudier l'état des choses. Sur le sol africain encore, la prépondérance européenne, b la suite du drapeau français, vient de se raffermir par la soumission de la grande Kabylie. La campagne est aujourd'hui terminée, et le Maréchal Randon devait être, le 18, de retour b Alger. En France, la révélation longtemps différée du complot contre la vie de l'Empereur, a causé généralement une triste sensation. Les trois prin cipaux prévenus sont des Italiens; quatre autres sont accusés de complicité, et l'on remarque parmi ces derniers le trop fameux Ledru-Rollin et la grande et imposante figure (comme disait YObser vateur,) de Mazzini. Mais alors que le gouvernement a tant b faire pour refréner les criminelles entreprises de la démagogie révolutionnaire, pourquoi frapper du inêine coup les défenseurs des principes conserva teurs, pourquoi, de parti pris, s'isoler toujours dans la tâche herculéenne de défendre l'ordre et la société? Par arrêté ministériel, la Foi Bretonne, de Saint-Brieux, vient d'être suspendue pour deux mois. L'arrêt se base principalement sur ce que ce journal avait prétendu (n° du 7 juilletj que l'ab stention des adversaires du gouvernement enlevait au résultat des élections la haute portée que celui- ci voulait lui attribuer, et sur ce qu'il avait déploré (ti juillet), au nom des principes monarchiques, la suspension infligée b VAssemblée Nationale. quel est le but du libéralisme maçonnique? Quand nous répondions,que leseul but véritable de nos adversaires c'est la destruction de la religion catholique, il y a trois espèces de gens qui se lécrient Parmi les catholiques eux-mêmes, il s'en trouve qui nous taxent d'exagération. Les libéraux modérés, ceux qui désavouent les excès du parti extrême, haussent les épaules, cousidèrent nos assertions comme des déclamations de journalistes, nous accusent même de prêter b nos adversaires des intentions qu'ils n'out pas, et nous condamnent comme des extravagants dangereux. Les libéraux avancés, les libéraux anti-religieux crient b la calomnie; b les entendre le parti libéral respecte le dogme et l'Église; le parti libéral combat simplement les empiétements du prêtre dans la vie civile. La religion n'a pas d'ennemis; les prêtres ambitieux seuls en ont. Or, voici le programme du parti libéral maçon nique en Belgique; de cette fraction jeune et ardente qui n'écoute plusses anciens chefs, mais les dépasse et les entraîne, fraction hardie, parce qu'elle est certaine de ne pas être désavouée; l'on d'hésite pas de dire hautement Il y a pour les hommes du progrès, quelque divisés qu'ils puissent être,un ennemi commun: le catholicisme. C'est lui qu'il s'agit de vaincre. C'est pour l'anéantir qu'il faut s'unir. Hommes du progrès, il importe b vos idées, a qu'ellessoientmodéréesouavaucées,decombattre l'ennemi commun. Comprenez-le bien, c'est sur les ruines du catholicisme, que vous devez édifier l'avenir de l'humanité. De l'union, de l'union! combinez vos efforts afin d'écraser cet éternel ennemi de toute lumière, le catholicisme. Telle est la réponse b la question que nous avons posée; nous ne la donnons pas; nous la trouvons dans le Congres libéral, l'un des organes du jeune libéralisme, auquel appartiennent les miliciens de l'avenir. Vous donc libéraux avancés, oserez vous désa vouer ces paroles? Vos jeunes adeptes vous arra chent le masque; ils savent très-bien que vous affectez extérieurement du respect pour la religion, parce que cette hypocrisie peut être utile b vos vues,b vos intérêts particuliers; mais ils n'ignorent pas qu'intérieurement, et même en leur présence, vous vous moquez de la religion et de tout ce qui la regarde. Vous êtes leurs maîtres; mais vos jeunes adeptes sont plus francs que vous; ils osent même condamner, mépriser votre duplicité, qu'ils taxent de couardise; et ils ont raistjb; nous nous joignons b eux, pour vous dire Ne venez plus nous chanter votre vieille chanson Le parti libéral respecte le dogme et l'Eglise; il n'a rien tant b cœur que les intérêts de la religion catholique. Allez donc! tant d'hypocrisie soulève le cœur de dégoût. Libéraux modérés, direz vous encore, que nous prêtons b nos adversaires des idées qu'ils n'ont jamais eues, des intentions qu'ils n'ont jamais formées, des plans qu'ils n'ont jamais conçus Est- ce assez clair? Hommes do progrès, vous disent vos jeunes coréligionnaires politiques. Hommes du progrès, il importe b vos idées, qu'ellessoient modérées ou avancées, de combattre l'ennemi commun. Comprenez-le bien,c'estsurles ruines du catholicisme que vous devez édifier l'avenir de l'humanité. Ne venez pas nous dire que vous désavouez ces doctrines extravagantes; elles se trouvent en germe dans les principes négatifs que vous avez admis, que vous admettez encore; prenez y garde! un simple désaveu des conséquences, ne vous disculpe pas d'embrasser, de défendre les principes qui les con tiennent et d'où elles découlent nécessairement. Quand chaque jour, par l'appui que vous prêtez aux organesdu libéralisme avancé, par votre silence même, vous approuvez les attaques contre l'Eglise, contre le prêtre, contre la vérité dont il est l'in terprète, quelle triste figure vous faites, en venant protester de votre respect pour la religion catholique! Et vous catholiques, qui nous taxez d'exagéra tion quand nous vous disons la vérité, qui vous joignez parfois b nos adversaires pour critiquer nos efforts, qui, par votre indifférencepar le mépris même que vous déversez sur les champions de la sainte cause de la religion et de la patrie, leur feriez tomber la plume des mains, s'il était possible, entendez-vous, comprenez-vous ce cri de guerre Il y a.pour les hommes du progrès, quelque divisés qu'ils puissent être, un ennemi commun: le catholicisme. C'est lui qu'il s'agit de vain- cre. C'est pour l'anéantir qu'il faut s'unir. Ah! il ne s'agit plus de vous draper dans le manteau d'une fausse, d'une dangereuse sécurité. Il y va de la religion de nos pères, il y va de notre Nationalité! nous ne sommes belges que parce que nous sommes catholiques. Eveillez-vous donc! Osez! Nos eunemis ne sont si audacieux que parce qu'ils vous voient timides et apathiques. Quelque couleur, quelque signification que nos adversaires donnent a l'élection de S'-Nicolas, ils ne parviendront pas b dénaturer le caractère de cette journée électorale l'élection de S'-Nicolas devait être et a été, une énergique protestation contre les événements de mai; une manifestation légale contre les illégalités, les violences dont le prétendu libéralisme s'est rendu coupable. L'opinion conservatrice a maintenu la prépon dérance qu'elle a eue, depuis i83o, dans ce collège où l'antique caractère flamand est resté dans toute sa pureté; aucun effort, aucune violence, aucune fourberie n'a pu l'ébranler. Que n'a-1-on pas teDté pour donner le change aux électeurs? Tous les masques ont été essayés tour-b-tour. Rien n'y a fait le scrutin a tout balayé, et, honteux et confus, nos adversaires n'ont même pas la conso lation de pouvoir s'écrier, comme après les grands désastres où chacun a fait loyalement son devoir Tout est perdu, fors C honneur. A l'élection de S'-Nicolas, l'on a vu b l'œovre les exécuteurs des hantes œuvres révolutionnaires. Ce qui caractérisait surtout leur conduite, c'était la lâcheté. Ils distribuaient d'infâmes caricatures, mais b l'ombre; ils répandaient d'odieux pamphlets, mais d'uoe manière sournoise; ils excitaient la populace contre les prêtres électeurs, mais ces malheureux portaient sur leur face le stigmate de l'infâmie de leur conduite. Il y avait la quelques Anversois, porteurs de chapeaux de paille, qui déblaieraient contre M. Verwilghen de la manière la plus odieuse; un tas de gatnins les entourait, et alors que le résultat de l'élection était déjb connu, ils lançaient de l'estami net du Parc des milliers de billets portant le nom de M. Janssens-D'Haenens, que tout le monde plaignait d'être patrôné d'une manière si vile et si méprisable. Mais le bon sens du peuple prit le dessus, et lorsque les sinjors se dirigèrent du Parc vers Y Hôtel de l'Ange, siège du bureau principal, ils furent bués par les gamins. L'un de ces derniers, interrogé, répondit l"is schurftig volk Ce sont des gens galeux. Des efforts extraordinaires avaient cependant été tentés en faveur de la candidature de M. Janssens- D'Haenens. Une heure avant l'élection, le ]\Jé- phistophél'es libéral qui s'imprime b S'-Nicolas, publia un supplément, dans lequel il se disait autorisé b annoncer que M. le doyen Verraeersch et M. le chanoine Willems, ancien supérieur de collège, étaient hostiles a la candidature de M. Verwilghen. Avons-nous besoin de dire que cela était faux, radicalement faux. Chaque électeur, se rendant a son bureau, reçut un exemplaire d'uD pamphlet flamand ainsi conçu

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1