Électeurs; si vous votez pour M. Verwilghen,
vous votez pour la révolution.
Alors on appellera, eodéans la quinzaine,
toutes les classes de miliciens sous les armes.
Alors le mioisfre Nothomb fera voter la loi
a des couvents ti l'aide de baïonnettes, et nous
a aurons la guerre civile.
Si vous votez pour M. Janssens-D'Haenens,
vous votes alors pour la paix.
L'agriculture et l'industrie continueront h
a fleorir.
a Alors on ne parlera plos de celle loi scanda-
leose, et toute la Belgique remerciera le pays de
Waes de ce sage choix, a
On dit que des poursuites judiciaires vont être
dirigés contre les auteurs de ce pamphlet alarmant
et calomniateur. Quoiqu'on fasse, on ne pourra
point donner aux révolutionnaires une plus forte
leçon que celle qu'ils ont reçu hier b S'-Nicolas.
[Patrie.)
Les électeurs du canton de Perwez ont procédé,
le 31, une nouvelle opération électorale, par
suite de l'annulation de l'élection du 35 mai dr,
pour cause d'omission d'une signature sur l'un des
doubles dn procès-verbal. Deux candidats seule
ment se trouvaient cette fois en présence M. Jean
Dugniolle, rédacteur au ministère de la justice, et
M. Stanislas de Broux, ancien membre de la dépu-
tation permanente du cooseil provincial du Brabant.
M. Max. Baugniet, d'Ixelles, s'était retiré delà
lice, mais il apportait b M. de Broux le contingent
des voix de ses partisans.
Voici le résultat du scrutio Le nombre des
électeurs inscrits était de 337 et le nombre des
votants a été de s85; majorité absolue, i43. M.
Jean Dogniolle, candidat conservateur, a obtenu
i58 voix; M. Stanislas de Broux, caodidat du
parti exclusif, 137.
A l'élection du 35 mai, M. Jean Dugniolle
n'avait recueilli que i38 suffrages sur s5o volants.
Ce résultat honore le collège électoral du canton
de Perwez, car il témoigne de son bon sens et de
son antipathie pour des doctrines dont le dernier
terme, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas,
est le désordre et l'anarchie!
Il emprunte d'ailleors une haute signification
des circonstances particulières au milieu desquelles
il s'est produit. Le faux libéralisme avait convoqué
tous ses adeptes et toutes ses dopes b Perwez, et le
zèle des tièdes était ranimé par la présence de M.
le représentant Trémooroux, de M. le sénateur
Van Scboor, de l'intendant de M. le sénateur
Mosselmanetc., etc., qui n'avaient épargné
aucune démarchen'avaient rien négligé pour
faire échouer la candidature de M. Jean Dugniolle.
L'Observateur lui-même s'en était mêlé et
avaitb l'exemple de l'Indépendancefait
entendre b plusieurs reprises sa plus grosse voix.
On peut donc dire que le faux et aveugle libé
ralisme a été vaincu, hier, dans uo des principaux
cantons d'un des arrondissements de la province
de Brabant.
LA VÉRITÉ SUR L'HOSPICE DE ROULERS.
L'on se souvient encore, car c'est seulement
d'hier; comment dans la discussion sur la loi des
pauvres, les chefs de la gauche, dans le but osten
sible d'agiter le pays et de préparer b l'émeute, se
sont constitués les calomniateurs officiels des éta
blissements charitables desservis par les religieuses
et dirigés par le clergé comment ils ont osé lancer
contre les anges de charité et de dévouement, qui
sacrifient leur vie au service des malheureux, les
accusations les plus sanglantes et les plos perfides;
comment ils n'ont pas rougi d'accuser les sœurs de
charité d'exploiter b leur profit les misères de la
classe indigente.
Les sœors de charité de l'hospice des vieillards
et de l'hôpital de Roulers ont eu l'honneur d'être
traînées b la barre des loges; de graves accusations
oat été portées contre elles et dans la presse et
devant le Parlemeot; on s'est armé contre elles du
caractère officiel de leurs accusateurs; on a tronqué
indignement tons les faits qui ont été invoqués
dans un iojuste réquisitoire.
Dès lors déjb, des voix généreuses s'élevèrent
dans le Parlemeot pour défendre les victimes
d'injustes et mensongères accusations. Mais il im
porte que toute la vérité soit connue, que le public
sache de quel côté se trouve le mensonge et la
calomnie, qu'il soit édifié sur les moyens mis en
œuvre pour le tromper et le séduire.
Un bourgeois de Ronlers vient de publier une
brochure sous le titre de Vérité sur thospice de
Roulers, dans laquelle sont cités b côté des accusa
tions qui ont été produites contre les sœurs de
charité, les faits qui en sont la réfutation péremp-
toire.
En lisant cette brochure, dans laquelle il ne se
trouve aucune assertion qui ne soit prouvée sur des
pièces authentiques, l'on se seDt indigné b la vue
des intrigues mises en œuvre pour éloigner les
sœurs de charité de l'hospice des vieillards et de
l'hôpital qu'elles desservaient; l'on est révolté de
l'impudence avec laquelle certains personnages out
osé lancer les plos graves accusations contre les
victimes de leur haine irréligieuse et de leur noire
ingratitude.
Quelques hommes inféodés aux loges, après s'être
créé uo parti au sein do Conseil communal, avaient
juré de chasser les sœurs de charité, des établisse
ments où elles se sacrifiaient au bien être des
pauvres,avecuu désintéressement et une générosité
touchante que le public de Roulers s'est plu souvent
b reconnaître; leur généreux dévouement tout en
soulageant les malheureux, allégeait considérable
ment les charges financières de la ville.
L'estime et la reconnaissance dont le public
entourait ces bonnes religieuses, rendait aux me
neurs l'exécution de leur projet plos difficile qu'ils
ne l'eussent désiré.
Il fallait d'abord éloigner l'ancienne commission
administrative, qui depuis plusieurs aonées, témoin
de la charitable, économe et géoéreuse gestion des
sœurs de charité, n'eut jamais consenti b leur renvoi.
Uo système d'intimidation et d'intrigues fut mis
en œuvre b l'égard de la commission administrative;
celle-ci avait déjb depuis longtemps b se plaindre
du mauvais vouloir du Conseil communal, égaré
par des sophismes et intimidé par des clameurs de
chaque jour, quand elle vit en novembre i855, son
budget obstinément repoussé, c'était un affront
officiel qu'on lui fesait. Elle ne voulut pas le subir,
et donna sa démission collective, b la suite d'une
résolution prise en séance do 37 novembre i855.
Les ennemis des sœurs triomphaient. Ils savaient
que la retraite de la commission remettrait la direc
tion de l'hospice aux maios de leurs créatures, et
ils prévoyaient qu'avant peo ils seraient débarrassés
de ces odieuses sœors de charité dont la voe seule
offensait leurs regards. C'est ce qui arriva par la
force même des choses, la démission fut acceptée,
et cette acceptation entraîna toutes ses conséquences.
Une nouvelle commission, après bien d'avorte-
ments, fut laborieusement enfantée; dès le moment
où ses membres entrèrent en fonctions, il fut facile
de devioer l'issue b laquelle on aboutit en moins
de trois mois. Les habiles qui avaient tout conduit
savaient ce résultat par cœur il fallait éloigner les
sœurs au plus tôt.
Pour arriver b cette fin, ce ne fut pas une guerre
ouverte que l'on déclara aux paisibles religieuses;
on voulait ménager le public qui commençait déjb
b déclarer hautement sa désapprobation; ce fut
une guerre sourde, une guerre b coups d'épingles,
qu'il est difficile de raconter; les faits paraissent
toujours moindres qu'ils ne sont, et rieu cepen
dant n'est plus insupportable que ces petites
tracasseries de tous les instants; les meneurs le
savaient et ne doutaient nullement du résultat.
Nous nous contenterons d'emprunter b la bro
chure les aliéoas suivants
Un véritable système d'espionnage était orga-
nisé contre les religieuses; la commission affectait
de montrer une défiance continuelle;ses membres
ou ses agents rôdaient sans cesse de la cave au
grenier; on interrogeait les vieillards et on les
engageait, par des questions inconvenantes, b se
porter les accusateurs des Sœurs; c'était un
contrôle inquisitorial que personne n'exerce
même envers ses domestiques. Il est vrai que
M. Frère appelle cela organiser un régime
convenable de l'établissement.
Parmi ces visiteurs incommodes qui encom-
braient b tout moment l'Hospice et ne respec-
taient pas même les endroits de la maison qui
formaient le cloître des Sœurs, il s'en trouva
plus d'une fois qui semblaient se faire un plaisir
de lourroeoter ces pauvres filles dans leurs sen-
timents religieux. La commission ne se piquait
guère de piété. Elle en exigeait tout aussi peu
chez les autres, et plus d'une fois les Sœurs
furent affligées de voir entrer dans leur chapelle,
où reposait le S'-Sacrement, des hommes connus
pour ne remplir aucun devoir religieux et qui,
dans ce lieu saint, ne daignaient pas même se
découvrir et affectaient d'y parler de leur plus
a grosse voixeu proclamant que cet endroit
devait être transformé en dortoir et qu'il fallait
supprimer la chapelle.
i> Quiconque a conservé quelque seotiment reli—
gieux, comprend ce que des religieuses devaient
souffrir eu présence de pareils faits et de pareils
hommes.
Mais ce n'était point assez encore. La com-
mission qui, dès le principe, avait porté sur son
programme l'éloignement des Sœors, jugea
bientôt que ses plans étaient bien conçus et que
leur succès était infaillible. Dans cette perspec-
tive, un membre do Conseil communal, qui était
l'inspirateur assidu de l'administration des Hos-
pices, se mit en quête de servantes destinées b
remplacer les Sœurs dont on supposait que bien-
tôt ia position ne serait plos tenable. Il nous
répugne d'entrer dans le détail des démarches
actives qui furent faites daus ce but. Ou croirait
que nous voulons écrire nn roman.
Lorsqu'il fut question b la Chambre du départ
1» des religieuses, l'honorable M. Rodenbach
s'écria Oo les a chassées I
C'était littéralement vrai. On les a chassées
a par la violence morale qu'on leur fesait, violence
plus insupportable que celle de la force brutale;
on les a chassées b force de tortores infligées b
leurs plus légitimes susceptibilités, faites surtout
b leur conscience de religieuses. Ou alla si loin
que des propositions leur furent faites pour
qu'elles voulussent se détacher de la commo-
nauté, se séculariser et desservir l'Hospice après
avoir déposé l'habit religieux. Dans ce méprisable
dessein 00 n'épargna ui démarches, ui flatteries,
ni promesses. On alla jusqu'b offrir des cadeaux.
La mesure était comble, a
M. l'abbé Terrier, par lettre du 6 mars i856,
informa la commission administrative qu'il était
décidé b retirer les Sœurs de charité dont il était le
directeur.
Les triumvirs de la commission avaient gagné
leur grande bataille. Le jour même, M. Rodenbach-
Mergaert écrivit de sa propre main, une lettre des
plos astucieuses, dans laquelle, pour faire preuve
de modération libérale, il accepte immédiatement
le retrait des religieusesavec force regrets et
éloges hypocrites.
Les Sœurs de charité étant écondoites, arriva le
tour du directenr et du clergé de Roulers.
Depuis longtemps la commission avait différé de
payer aux religieuses les modiques rétributions
dont on était convenu pour l'entretien des pauvres
et des malades; pour parer aux besoins, M. le
directeur s'était vu obligé de faire de grosses
avances. De plus, en suite du départ des
religieuses, il était dû b celles-ci le prix de l'esti
mation du mobilier de la maison et de l'hospice,
des literies, hardes, linges, etc., dont les Sœurs
avaient fait les frais; cette estimation, après exper
tise, s'était faite de commun accord, d'après les
stipulations de l'acte conventionnel primitif.
Après des délais sans nombre et des tracasseries
de tout genre, M. le directeur, pour faire valoir les
droits de sa communauté, dut recourir non seule
ment b l'intervention d'huissiers, mais même faire
porter ces affaires devant le tribunal civil de
Courtrai.
Ce fut an moment où le tribunal allait faire
droit b ses justes demandes, que l'intervention de
M. le gouverneur, amena administrativement et
aux frais du conseil communal de Roulers, une
solution que la sentence des juges était sur le
point de réaliser juridiquement.
La part du clergé de Roulers dans ces odieuses