caractère belge; elle vota contre la Constitution et jura de la miner et de la de'troire en même temps que la foi de nos pères. Par irooie et dérision entre les adeptes, par hypocrisie devant le pnblic, cette minorité voulat s'appeler aussi parti libéral con stitutionnel, quelquefois même religieux. C'est ainsi qu'elle cherchait d'abord h se faire admettre dans la grande opinion libérale unioniste et con stitutionnelle. Son but était de multiplier lentement dans cette opinion les adeptes des loges, de la pénétrer peu-à-peu de l'esprit maçonnique, ponr finir par la dominer, l'absorber et en faire l'instru ment des haines et des principes subversifs de la francmaçonoerie. En trompant les uns, en perver tissant les autres, en faisant une foule de dupes, d'esclaves et de complices, on n'est parvenu mal heureusement que trop h réaliser cesfunestes projets. L'opinion libérale cependant, n'a pas plié tout entière sous le jong maçonnique. Nous avons vu au contraire, qu'à mesure que les tendances et les idées maçonniques se sont fait jour dans le camp libéral pour convertir le libéralisme en pseudo-libéralisme maçonnique ennemi de la religion et de la patrie, dans la même mesure aussi, les libéraux intelligents, sincères, courageux, patriotes se sont détachés de la gauche. Ainsi vojons-nous successivement se rapprocher de l'opinion catholique et conservatrice, les nuances libérales des Osy, d'Anethan, Mercier, Nothomb, Vilain XIIII, Delebaye, T'Kindt de Naeyer et dans la discussion de la loi des pauvres, celles des De Renesse, Joliiot, Rousselle. Ainsi même, avons-nous vu le parti des chefs de la loge réduit six ou douze membres, dans des questions d'importance majeure. Il est vrai que jusqu'au moment de l'émeute du mois de Mai, la masse de l'ancienne opinion libé rale, traitant les autres de transfuges, de rénégats, de cléricaux, s'est laissée entraîner par la franc- maçonnerie; il est vrai que des hommes comme Rogier et Lebeau, sont allés jusqu'à renier honteu sement les antécédents qui faisaient la gloire de leur carrière politique, pour plier sous le joug de fer que leur imposent les loges, et pour conserver dans le parti, une vaine apparence de compromettante et éphémère popularité. La francmaçonnerie était parvenue détruire le parti libéral en s'assirailant les uns et en subjuguant les aotres; mais elle voulut en conserver le nom pour elle-même, afin de tromper plus facilement une fouie d'hommes généreux et droits, mais peu clairvoyants. Elle était parvenue rendre impossi ble, par son refus et son opposition outrance, la Constitution des ministères mixtes, véritables images de l'esprit d'union qui animait le Coogrès National. Elle commença aspirer au pouvoir, pour le retourner contre l'immense majorité du pays et l'opinion catholique qui la représentait, et pour l'œil peut les suivre courant de touffe en touffe? La tentation était trop forte. Je poursuivis mes perdrix, qui me menèrent loin, suivant leur usage; puis, lorsque désespérant de les atteindre, je songeai rebrousser chemin, je vis que l'orage m'enveloppait déjà de toutes parts de grands éclairs sillonnaient l'espace, et leurs sinistres zigzags allaient se perdre sur les crêtes du Veutoux et des Alpines, pendant qu'un roulement formidable se prolongeait d'échos en échos jusque dans les profondeurs de la vallée. Bientôt de larges gouttes commencèrent mar brer le canon de moo fusil an bout d'un instant, ce ne furent plus des gouttes, mais des rivières, des torrents, des cataractes, qoi tombaient la fois des nuages et des rochers. Je reconnus mes dépens une de ces pluies méridionales que bénit l'agricul teur, et qui, vers la fin de l'été, désaltèrent en quelques minutes le sol brûlé, crevassé, calciné par trois mois de sécheresse et de canicule. Mon pauvre chien, tont ruisselant, me suivait, le faire passer dans les lois et la masse du peuple les tendances des loges. Elle se mit préparer le ter— raio des élections de i846. Vit nouvel encouragement donné a l'émeute. Le conseil communal de Gand vient de mettre le gouvernement une nouvelle épreuve, dont il nous tarde de connaître le résultat. Dans sa séance de samedi, ce conseil, par i5 voix contre 9 et 2 abstentions, a décidé que le rapport de la commission du contentieux, renfer mant uu blâme contre l'autorité militaire, parce quelle a maintenu le repos dans la ville de Gand, les 5o, 5i mai et 1" juin derniers, serait envoyé MM. les ministres de l'intérieur et de la guerre. La minorité du conseil a déclaré que l'autorité militaire avait bien agi et mérité l'approbation de tous les honnêtes gens. La majorité a décidé que maintenir la tranquillité publique, est un méfait, et elle a provoqué indirectement contre l'estimable officier supérieur qui commande Gand, des mesures de rigueur. Nous ne voulons pas dire un seul mot sur les devoirs qu'un acteaussi scandaleux,aussi révoltant, un acte pire que l'émeute elle-même, trace au gouvernement il pourrait y avoir, dans certaines régions, des gens qoi verraient dans nos réflexions a des excès ou des emportements. Aussi nous abstenons-Doos, et nous attendons. Seulement que l'on se rappelle qu'il y a urgence dans la demeure. [Patrie.) CÉRÉMONIES DU MARIAGE de s. a. r. la princesse charlotte avec s. a. i. l'archiduc maximilien d'autriche. CÉLÉBRATION DU MARIAGE CIVIL. Depuis longtemps, il avait été décidé que le mariage de S. A. R. la princesse Charlotte avec S. A. I. l'archiduc Maximilien aurait lieu au Palais même de Bruxelles, afin de con server ainsi la solennité le cachet que lui avait imprimé la volonté royale. On avait donc rétabli, pour les cérémonies du mariage reli gieux, la chapelle qui existait au-dessus du péristyle central du palais, du vivant de la Reine Louise-Marie. i Celte chapelle, ou plutôt ce salon transformé en chapelle, avait été complètement revêtu de tentures de la plus grande richesse, en velours rouge rehaussé d'hermine et retenu par des franges glands d'or. Au fond se trouvait l'autel, blanc et or, décoré avec une élégante simplicité; en face de l'autel, des prie-Dieu étaient disposés pour les augustes époux. Der rière ces prie-Dieu, une rangée de fauteuils destinés la Reine Marie-Amélie, au Roi, au museau penché, la queue basse, et ajoutait ma détresse eo se frottant contre mes jambes. Nous risqnions d'être emportés tous deux par ce déluge, lorsque j'entendis une voix d'enfant qui m'appelait. Me dirigeant la hâte du côté d'où cette voix était partie, je trouvai, derrière um rideau de vignes et d'oliviers, un petit pâtre qui s'était abrité, lui et son troupeao, dans une sorte de grotte, formée au bas du ravin par des éboulements successifs, et que surplombait le talus comme une toiture naturelle où croissaientdeslabrusqueset desfiguiers sauvages. Cet enfoocemenl, fort agreste, me parut en ce moment plus beau que le plus somptueux hôtel de la chaussée d'Antin, et je m'y précipitai, bien heu reux d'échapper la trombe toujours grossissante. Je regardai l'enfant qui m'avait hélé si propos. Il était déguenillé, mais sa figure pétillait d'intelli gence. Aux premières questions que je lui adressai, il répondit dans ce patois provençal presque aussi harmonieux que l'italien, qu'il se nommait Étienne Picot, et qu'il était au service de Guillaume Brunei) prince Albert, au duc régnant de Saxe Cobourg, l'archiduc Charles-Louis et aux prihees et princesses de la famille royale. Le reste de la chapelle est occupé par des banquettes rem bourrées et recouvertes de tentures semblables au reste de l'ameublement. Au fondune grande toiled'après Rubensreprésentant l'Assomption de la Vierge. A dix heures et demie, les voitures se pressent déjà aux abords du Palais, et amènent les invités la cérémonie du mariage religieux. Le mariage civil, qui s'accomplit dans la salle du palais désigné sous le nom de Salon bleu, est, quoique public selon la volonté formelle de la loi civile, forcément réduit n'avoir pour témoins que les membres des familles royale et impériale, par suite des dimensions exiguès de la salle dont il s'agit. A l'intérieur du palais le service d'honneur est fait par de jeunes élèves de l'École militaire, gardes du corps improvisés qui s'acquittent de leurs fondions d'un air martial et empressé. Des suisses en grande livrée d'apparat et halle barde au poing, se tiennent immobiles a toutes les entrées, et un nombreux personnel de servi teurs de la maison royale, en habit français, culotte courte et l'épée en verrouilannoncent, au fur et mesure de leur arrivée, les person nages de distinction qui viennent prendre pos session des places réservées leur rang. A onze heures moins un quartS. M. le Roi sort de ses appartements donnant le bras la princesse Charlotte et accompagné de tous ses augustes parents ou alliés. Arrivée dans le Salon bien, où tout a été disposé pour la cérémo nie civile, S. M. mande son grand maréchal, M. le comte de Marnix, qui, sur les ordres du Roi, introduit M. Charles de Brouckere, bourg mestre de la ville de Bruxelles, et M. fVafelaer, secrétaire de l'administration communale. M. de Brouckere porte le costume officiel de ses fonctions et les insignes des ordres dont il est revêtu il prend place au fauteuil qui lui est réservé, en face des augustes fiancés, et, après avoir rempli les diverses formalités voulues par la loi civile, il leur adresse un discours. CÉLÉBRATION DC MARIAGE RELIGIECX. Depuis longtemps déjà les membres du corps diplomatique et leurs dames, les hauts fonction naires de l'État et les autres personnages de distinction invités la cérémonie, avaient pris possession, dans la chapelle, des sièges qui leur étaient réservés. Toutes ces personnes avaient revêtu le costume officiel de leurs fonctions; les dames, dont les splendides toilettes rivalisaient de goût et d'élé gance, portaient le manteau de cour longue traîne. un des plus riches fermiers de la contrée. Peu peu, enhardi par mes remerciements et comprenant d'ailleurs, avec l'infaillible instinct du paysan et du pauvre, que nous étions en ce moment tout fait égaux devant la ploie, il me dit que Guillaume, son maître, avait un fils de quatorze ans, nommé Jacques, et une fille de onze appelée 'Suzanne, laqoelle ne dédaignait pas de jouer quel quefois avec lui, quand elle sortait de sa pension; Car, me dit-il, mon maître veof que ses enfants soient très-savants: M. Jacques est au collège, Bagnols; il porte un bel habit collet bleu et boutons dorés, avec des lettres dessus. M11" Suzanne est en pension Uzès, et elle a un grand cordon de soie violette pendu au cou. Le pauvre Etienne ajouta tristement que, quant lui, il De serait jamais qu'un ignorant; que son plus grand chagrin était de ne pas pouvoir apprendre lire, afin de suivre la messe sur le beau livre de M11" Suzanne. [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2