A onze heures et quart, un aide de camp de S. M. annonce aux personnes groupées aux portes de la chapelle la prochaine arrirée du cortège royal. Quelques minutes après, en effet, on le voit déboucher de la galerie des Fêles. S. A. I. et R. Madame l'archiduchesse Charlotte et côté d'elle S. A. I. et R. Mgr. l'archiduc Ferdinand - Maximilien. La princesse porte une magnifique robe de satin blanc brodée d'argent avec un art exquis; un voile immensechef- d'œuvre de la dentellerie bruxelloise, descend plis ondoyants sur ses épaules; un diadème de fleurs d'oranger et de diamants artistement entre mêlés se rattache h la coiffure de la princesse. L'archiduc porte le grand uniforme d'amiral de la marine impériale autrichienne, le grand cordon de l'Ordre de Léopold et le collier de la Toison d'Or. S. M. le Roi Léopold, donnant le bras h la reine Marie-Amélie; S. M. a revêtu l'uniforme de lieu tenant général de son armée, et porte le grand cordon de l'Ordre de la Branche Ernestine de Saxe. L'auguste veuve de Louis-Philippe, qu'un murmure involontaire de respect et de vénération accueille sur son passage, porte une robe montante de soie gris bleu, avec volant et berthe de dentelles; une coiffure de dentelle encadre ses cheveux blancs et ces traits qui rappellent ceux de la Reine que nous avons perdue. S. A. R. le prince Albert de Saxe-Cobourg, en grand uniforme d'officier général de l'armée anglaise, avec le grand cordon de l'Ordre de Léopold, et S. A. I. et R. l'archiduchesse Mar guerite. A l'intérieur de la chapelle, S. Em. le cardinal- archevêque de Malines, revêtu de ses habits pontificaux, avec la crosse et la mitre, et accom pagné de ses deux grands vicaires, MM. Van Hemel et Lauwers, attendait les augustes époux. Un nom breux cortège était rangé des deux côtés de l'autel, ponr aider l'archevêque remplir les devoirs du saint ministère. L'archiduc Maximilien et l'archi duchesse Charlotte ont immédiatement pris place sur les coussins qui lear étaient réservés; les autres personnages da cortège se sont rangés dans l'ordre suivant En face de l'autel, et derrière sa petite-fille, la reine Marie-Amélie, ayant 'a sa droite le Roi, sa gauchele prince Albert. Do côté du Roi,la princesse Clémentine, la duchesse de Brabant, le duc régnant de Saxe-Cobourg et i'archidnc Charles-Louis. Du côté du prince Albert, l'archiduchesse Marguérite, le duc de Brabant, le comte de Flandre et le duc Aoguste de Saxe-Cobourg. A droite de l'autel, les témoins de l'archiduchesse et les dames d'honneur de service; gauche les témoins de l'archiduc et les dames de la maison de l'archiduchesse. Le reste des invités selon les rangs et préséances. Avant de commencer la célébration du mariage religieux, S. Em. le cardinal a adressé aux augustes époux une touchante allocution sur l'essence du mariage, l'heureuse influence de la religion sur le mariage. Approchez-vous donc avec confiance, a dit S. Em. en terminant, de ce sacrement qui vous donnera les grâces salutaires capables de vous souteuir dans les voies qui vous sont ouvertes, en attirant sur vous les bénédictions du Ciel. La messe, dite par le cardinal-archevêque en personne, a été entendue avec un profond recueil lement par tout l'auditoire. Elle a été suivie du Domine salvumjac regem, et si jamais prière a mérité d'être exaucée par celui qui tient dans ses mains la vie des princes et des rois, c'est bien as surément celle-là, car tout le monde s'y est associé de cœur et d'âme. Aussitôt l'office terminé, le cortège royal s'est reformé comme l'arrivée et est rentré dans l'in térieur sdes appartements, où était préparé un splendide déjeuner de soixante-dix couverts. En retrouvant encore une fois, rangés sur sou passage, toutes les personnes de la maison royale qu'elle a toujours vues ses côtes depuis son enfance, l'ar chiduchesse Charlotte a éprouvé on mouvement d'attendrissement qu'elle n'a pas essayé de com battre. NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE. M. Bottelier, curé Beernem, est nommé h Aer- trycke. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Un procès s'est engagé entre la fabrique de l'église de Petit-Recbain et le curé de cette paroisse, propos de la clef de la sacristie réclamée par la fabrique; celle-ci prétendait que, d'après le décret du 3o décembre 1809, le curé avait eu tort de changer la serrure de la porte de la sacristie eu ne remettant pas au président du bureau des marguillers une clef de la nouvelle serrure; il s'agissait donc desavoir si le curé seul est en droit de conserver la clef de la sacristie. Le tribunal de Verviers vient de décider affir mativement la question. Si nous avons bien saisi les motifs principaux de son jugement, il se fonde sur ce que, d'après l'art. 75 de la loi du 18 germinal an X (le Concordat), les églises sont la disposition des Evêques; sur ce que le curé ou desservant, représentant l'Évê- que, a toujours eu la garde des clefs de l'église et de ses dépendances; sur ce que la sacristie dépend de l'église et que sa destination repousse le droit réclamé par la fabrique; sur ce que ce n'a pu être que par tolérance que le président du bureau des marguillers a été antérieurement possesseur d'une clef, etc., et sur plusieurs décisions ministérielles et avis du conseil d'État, dont les dates nous ont échappé. NOUVELLES DIVERSES. On a commencé cette semaine faucher la riche moisson qui couvre les campagnes. Il y a unanimité dans les avis reçus de tous les points de notre airondissement sur l'admirable récolte de cette année. On peut dire aujourd'hui sans exagérer que le rendement sera d'un tiers supérieur celui de l'année dernière qui passait déjà pour très-bon; aussi un mouvement général de baisse a commencé depuis quelques semaines sur tous les marchés de la Belgique et de l'étranger. La baisse a été d'autant plus rapide que quelques spéculateurs avaient fait, il y a quelques mois, des achats considérables livrer l'étranger, en vue delà libre sortie des grains. Malgré les grandes chalears que nous avons eues, les houblons continuent offrir l'aspect le plus verdoyant; quelques parties cependant, aux envi rons de Poperinghe, ont souffert de la sécheresse. Les derniers avis reçus d'Angleterre présentent les champs houblonniers sous des auspices peu favo rables. Partout en ce moment le manque d'ouvriers cultivateurs se fait sentir, ce qui va prolonger considérablement la durée de la moissoa. Nos travailleurs se rendent pour la plupart en France où les salaires sont plus élevés que dans notre pays et où ils reviennent avec des économies qui contri buent puissamment la subsistance de leurs familles. On cultive année moyenne en Belgique 25o,ooo h. de froment; i5,ooo h. d'épeautre; 45,ooo h. de méteil; 5oo,ooo h. de seigle et 45,ooo h. d'orge. Lundi matin le carillon s'est fait entendre, l'occasion du mariage de la princesse Charlotte avec Maximilien d'Autriche, qui s'est célébré ce jour Bruxelles. Dans la matinée de vendredi dernier, le nommé L. Choore, s'est présenté chez la demoiselle J. Wirix, institutrice Dixmude, et en a exigé une somme de 1,000 fr. Sur son refus, il l'a menacée d'un coup de pistolet sans cependant mettre sa menace en exécution. Choore a été mis la dispo sition de M. le procureur du Roi, Furnes. Dimanche dernier, le nommé Joseph Plomb, âgé de 11 ans, s'est noyé en se baignant Menin, dans le fossé de la digue, hors la porte de Lille, de cette ville. Dans la nuit de samedi dimanche dernier, un vol avec effraction a été commis au préjudice de C. Van den Berghe, jardinier, demeurant S'Nicolas (Ypres extra-muros). Des voleurs, après s'être introduits dans l'habitation, ont fracturé une armoire et ont enlevé une somme d'environ 4oo francs en diverses monnaies. Il parait que la police est sur les traces des coupables. Les élèves des Frères chrétiens Courtrai, appelés, pour la première fois, prendre part au coucours des écoles primaires dans le 6* ressort de la Flandre occidentale, y ont eu un succès brillant. Sur six nominations obtenues par les écoles urbaines, cinq appartiennent l'école des Frères, savoir: un prix par 80 points 172 sur 100, un accessit par 60 points et une mention honorable par 60. De plus, deux élèves qui avaient cru pou voir concourir en laugue française, et dont, par ce motif, les compositions ont été annulées, ont obtenu du jury, en dehors du concours, et titre d'encouragement, le premier, un prix d'honneur, par 93 points 172, le second, un prix, par 65 points 172. Le succès eût été sans nul doute plus grand encore sans une fâcheuse circonstance qui avait laissé ignorer aux élèves appelés concourir que l'usage de la langue flamande était seul admis d'après les règlements, de sorte que tous s'étaient préparés répoudre en français. La proclamation dç ce résultat a eu lieu, le 20, l'Hôtel-de-Ville de Courtrai, en présence des autorités ecclésiastiques, civiles et militaires de la ville, et a fourni M. le commissaire d'arrondisse ment Conscience l'occasion de prononcer un discours aussi remarquable par l'élévation des pensées que par l'éclat du style. Toutes les classes de la population se sont associées cette fête, mais c'est chez le pauvre surtout, et principalement dans le quartier habité par les Frères, qne la joie s'est manifestée d'une manière aussi vive qu'unaoime. On écrit de Plombières au Moniteur que, le 22 juillet, l'Empereur a posé la première pierre du nouvel établissement des bains. La commission, le conseil municipal, les membres du clergé, la population de la vilTe et de nombreux étrangers assistaient cette inauguration. Le curé de Plombières a prononcé un discours, auquel l'Empereur a répondu par les paroles suivantes Je suis heureux de satisfaire votre désir de me voir poser la première pierre du nouvel établissement de bains, qui doit contribuer, j'en suis convaincu, la prospérité de Plombières. Ce lieu m'intéresse non - seulement parce que tant de personnes y ont recouvré la santé, mais surtout parce qu'il est le centre d'une population qui m'a donné des preuves touchantes de sym- pathie, et qui a toujours été animée d'un vrai patriotisme. Je souhaite que tous ceux qui, comme moiviennent se reposer de leurs tra- vauxy trouvent de nouvelles forces pour l'accomplissement de leurs devoirs et le service de la patrie. Ce m'est un véritable regret de ne pouvoir, pendant mon séjour, poser encore la première pierre d'un autre monument plus important, celle de la nouvelle église; car, lors- qu'on a éprouvé du soulagement ses maux, il est juste, pour toute âme chrétienne,detémoigner d'abord sa gratitude la Providence. En effet, si ce qui est mal vient des hommes, tout ce qui est bien vient de Dieu. Le cri de Vive l'Empereur a accueilli ces paroles. kUn projet hardi de communication télégra phique entre l'Inde et l'Angleterre est en ce moment soumis au gouvernement anglais, qui parait disposé l'encourager. Une Compagnie s'est formée et a obtenu des gouvernements turc et égyptien les firmans nécessaires pour l'établisse— meot d'un télégraphe électrique travers l'Egypte et jusqu'à la mer Rouge. La Compagnie se propose d'étendre ensuite un câble sous-marin de Suez

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 3