4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
(Suite. Voir le n° 4**56 du Propagateur
4LIme Année.
Ao 4,157
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par
trois mois. pour 3 mois.
A l'occasion de la Fêle Communale, le
Propagateur ne paraîtra pas mercredi prochain.
7FEBS, 1" Août.
bulletin politique.
Les dépêches arrivées enfin par la malle de
l'Inde confirment en partie les bruits fâcheux qui
depuis uue semaine s'accréditaient toujours davan
tage Londres. Au i" juillet les troupes royales
n'avaient pu encore reprendre Delhi; l'armée du
Bengale D'existe plus, et l'insurrection menace de
s'étendre encore. Déjà on se demaode au-delà du
détroit, si désormais il s'agit réellement d'autre
chose que de refaire la conquête de l'Hindoustan.
Ce n'est pas qu'on doute de la répression définitive
du mouvement; mais il en coûtera la Grande-
Bretagne d'énormes sacrifices, et sans doute une
crise industrielle et financière traverser.
L'organe de lord Palmerston, le Morning-Post,
fait planer sur la Russie l'accusation d'être l'agent
provocateur de la révolte. Entre-temps, la barbe
de John Bull, un rapprochement plus intime
s'opère entre les deux cours de Paris et de Saint-
Pétersbourg, et l'alliance anglo-française paraît se
relâcher de jour en jour.
Les hostilités ont repris en Chine. Les Anglais
ont emporté un fortpris et détruit uu grand
nombre de jonques, puissamment armées.
En France, en Italie et par toute l'Europe le
réveil des sicaires de la révolution a semé l'agita
tion dans les esprits. Le résultat des élections
Paris, l'assassinat projeté de l'empereur, les troubles
des deux Péninsoles, l'émeute qui faillit ensan
glanter les funérailles de Béranger, si la police
n'eut déjoué les desseins des perturbateurs, d'autres
indices encore ne permettent pins qu'on se fasse
illusion sur les menées du parti démocratique.
L'affaire de Moulins, qui contrista naguère si
profondément les cœurs dévoués la liberté de
l'Église et les amis véritables du gouvernement
impérial, est heureusement terminée. Les prêtres
rebelles se sont soumis, l'Évêque s'est montré
plein d'affection et disposé tout oublier. Il va
sans dire que le gouvernement n'est point intervenu
en ces actes de réconciliation. Qoe n'a-t-il com
pris plutôt qu'en tout ceci l'autorité ecclésiastique
était seule compétente.
ILfh ©MIFJKÛInlli ©&S§iH.
il.
Si Étienne ne savait pas lire dans les livres, il
savait en revanche lire dans le ciel; car il ne tarda
pas m'annoncer qne le temps allai: se remettre
au beau. En effet, la pluie cessa; une bise fraîche
refoula les nuages l'est, derrière le sommet du
Ventoux et de larges éclaircies, étiocelantes de
lumière et d'azur, se formèrent au couchant. Je
n en étais pas moins trempé jusqu'aux os; ce que
voyant, Etienne me proposa de me conduire la
ferme de son maître, dix minutes de là, me
promettant bon feu, bon accueil, et un bon verre
de vieux rhum pour me réchauffer. J'acceptai de
grand cœur; il rassembla ses brebis avec uo petit
air d'autorité auquel ces innocentes bêtes obéis
saient docilement, et nous prîmes côte côte le
chemin de la ferme.
Estvil, mes enfants, quelque chose de plus déli
cieux que la campagne après uue pluie d'été? Elle
Les attaques impies contre la Religionles
diatribes violentes contre le clergé catholique
continuent de remplir les journaux du parti libéral,
et d'être le thème favori des variantes sans fin, que
les affidés débitent dans les cabarets et autres lieux
de réunion; les brochures répandues profusion
dans les villes et les campagoes, ne contiennent,
d'un bout l'autre, que des ignobles mensooges,
par lesquels oo espère détruire l'esprit religieux
de nos populations et le respect qu'elles portent
envers les ministres de la Religion.
Les efforts de nos adversaires seront vains et
saus succès, du moins, durable; ils pourront peut-
être, pendant quelque temps, donner le vertige au
bon peuple belge; mais jamais ils ne parviendront
voir se réaliser le but de la guerre qu'ils ont
déclarée la Religion. Celle-ci a eu d'autres
attaques soutenir, plus rudes et plus dangereuses,
que celles de nos libéraux; elle n'a jamais même
cbaucelé; elle est toujours sortie de la lutte victo
rieuse et plus brillante de gloire.
La haine de ses adversaires et leurs perfides
accusations n'ébranleront jamais le clergé belge;
il a résisté glorieusement, dans la personne de ses
jeunes lévites, contre les tendances schismatiques
du gouvernement impérial; malgré les menaces et
les honteuses promesses du gouvernement hollan
dais, il s'est posé comme un mur d'airain contre les
envahissements de la propagande protestante. Le
rationalisme moderne ne le trouvera pas moins
courageux, pas moios inébranlable, ni moins pa
tient il ne cessera pas d'être la gloire du sacerdoce
catholique, de semer sur ses pas les lumières et les
bienfaits, de bénir ses persécuteurs, de les forder
l'estimer et l'admirer.
Mais les désordres dont notre patrie a été le
théâtre, les honteuses et révoltantes manifestations
du mois de mai, les virulentes attaques contre la
Religion et ses ministres, qui loin de cesser, con
tinuent jeter le trouble dans les esprits, nons
affligent, parce qu'il nous est impossible de n'y
pas reconnaître les symptômes d'un mal qui est
pour la liberté de notre pays, le plus grand des
dangers, et qui la tuera, si le bon sens et la con
science publique De parviennent en arrêter le
progrès.
L'histoire des faits qui se sont passés en France
depuis quelques années, doit nous apprendre les
ressemble alors vos jeunes cœurs, lorsqu'aptès un
de ces chagrins que vous croyez éternels et qui
durent un quart-d'heure, une caresse de votre
mère vous rend le calme et le sourire. A mesure
que nous approchions de la métairie de Guillaume
Brunei, j'étais enchanté de l'aspect qu'offrait cette
habitation.
Oo y arrivait par une grande allée d'ormeaux et
de plataues, dont les feuilles satinées par la pluie
laissaient tomber sur nos têtes de jolies gouttelettes
nacrées. Une porte claire-voie, encadrée dans
une haie d'aubépines, ouvrait sur le jardin potager
dont chaque carré était bordé d'arbres fruits.
La façade, passée au lait de chaux et égayée de
contrevents verts, avait pour principal ornement
une tonnelle en treillage, où le raisin muscat se
mêlait au houblon et la clématite. Devant la
porte d'entrée, une grosse touffe de lauriers-roses
doubles, entourée d'une rosace de balsamioes, de
reines marguerites et de belles-de-nuit, annonçait
une tendance au progrès, un commencement d'al
liance de l'utile avec l'agréable.
L'accueil de Guillaume fut cordial et empressé.
dangers que cachent ces attaques dirigées sans
cesse contre la Religion et contre le clergé; elle
peut nous dire vers quel abîme mènent celte
haine du catholicisme et des prêtres, celte guerre
déclarée contre les institutions religienses.
C'est au nom de la liberté et de la raison humaine
que se produisent ces diatribes impies; et, au fond,
elles ne sont inspirées que par tout ce qu'il y a de
moios libéral et de plus abject dans les passions
humaines; elles ne produisent que l'anéantissement
de toute liberté, de toute lumière vraie; leur
triomphe est d'effacer chez l'homme tout ce qui le
rapproche de sa véritable grandeur.
Le jour où nous avons vu le libéralisme dans
notre pays, s'inspirer de cet esprit, y chercher une
arme pour son opposition, un moyen pour se créer
de la popularité et arriver au pouvoir, notre foi
dans l'avenir de notre gouvernement constitution
nel a été fortement ébranlée.
Si cependant un pays devait être l'abri de
semblables erreurs, c'est le nôtre. Nous n'avons
conservé notre nationalité, malgré les dominations
étrangères que nous avons subies, nous ne l'avons
recouvrée après bien des vicissitudes, que grâce
l'esprit catholique. Si, en quelques années,
l'arbre de la liberté a paru chez nous assez forte
ment enraciné pour résister toutes les tempêtes,
c'est que ses racines plongeaient dans un sol
préparé, depuis des siècles, par la foi et les vertus
d'une population catholique.
Nos libéraux semblent avoir bien vite oublié
l'histoiie du pays; et il n'y a rien d'étonnant;
l'histoire condamne leur conduite en leur démon
trant qu'ils poursuivent l'œuvre des plus grands
enoemis de notre nationalité. Ce sera poor eux un
reproche dont ils ne ponrronl jamais se justifier,
une tâche dont il ne leur sera jamais donné de se
laver.
m' le général capiaumont et les fauteurs de
l'émeute a gand.
Quand peu de jours après les manifestations
révolutionnaires du mois de mai, nous constations,
que les émeutiers avaient vociféré le cri: A bas
Varmée, il y a eu, ici des soi-disant libéraux, qui
ont nié le fait, et qui de là ont pris occasion de
protester de leur respect, de leur dévouement poor
l'armée belge.
J'étais peine assis qu'un grand feu de sarments
brillait dans l'âtre, et séchait la fois mes habits,
mon chien et mon fusil, placé dans le manteau de
la cheminée. Bientôt Guillaume revint de sa cave,
où il était allé chercher lui-même une bouteille
toute couverte de toiles d'araignée, et il me versa
d'excellente liqueur qui fit de nouveau circuler
dans mes veines la chaleur et la vie.
Ensuite, il me présenta ses enfants qui, grâce
aux vacances, étaient en ce moment tous deux
auprès de lui. Je ne partageai pas, je l'avoue,
l'enthousiasme do brave Etienne pour ces deux
produits de l'éducation moderne. Cependant
Suzanne était assez gentille; mais on avait essayé,
sa pension, d'en faire une demoiselle, ce qai,
combiné avec les éléments rustiques de son origine
et de sa première enfonce, formait uo ensemble
assez hétérogène.
Ce contraste choquait encore plus chez Jacques,
grand garçon de quatorze quinze aos, horrible
ment gêné dans son habit de collège, et dont le
pantalon trop court se terminait mi-jambe sur
des bas d'une blancheur suspecte mal cachés dans