N4,160 FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 41me Année. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7*50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. 7 F R 53 S 12 AOÛT. BULLETIN POLITIQUE. La Turquie menace de devenir encore une fois la pierre d'achoppement de la bonne entente des puissances européennes entr'elles. En effet, h peine le traité de Paris eut-il ramené la paix parmi les nations belligérantes, que de nouveaux éléments de discorde ont surgi de la question des principautés danubiennes. Aux termes du traité, les provinces de Valachie et de Moldavie, vassales de l'empire Ottoman, étaient reçues h exprimer leurs vœux sur la forme de gouvernement qui leur serait donnée. La Russie, que le clergé grec-scbismatiqueappuie de toute son influence, visait a amener les populations moldo- valaques réclamer l'uoion des deux principautés. Ce nouvel État, assez poissant pour être incommode et dangereux la Turquie, quoique trop faible pour pouvoir se passer de l'appui des czars, eut constitué pour l'empire moscovite un formidable avant-poste. La Prusse, son alliée intime, seconde pleinement ses desseins; la France, qui parait maintenant rechercher son alliance, entre égale ment dans ses vues et met ii soutenir la prépon dérance russe en Orient autant d'ardeur qu'elle eu mit naguère la combattre; la Sardaigne, enfin, se range de son côté, en haine sans doute de l'Autri che. Celle-ci, en effet, n'a pas moins d'intérêt que la Porte h ce que la Russie ne prenne positioo sur sa frontière; et l'Angleterre, qui n'est pas, comme la France, d'humeur renoncer sans coup férir aux bénéfices de l'expédition de Crimée et ne conçoit pas que l'on prodigue pour rieo son or et son sang, l'Angleterre, h son tour, appuie chaudement les résistances de la cour Ottomane. Sur ces entrefaites des élections ont eu lieu en Moldavie et tonrné an désavantage des partisans de i'um'on qu'ils ont rendue impossible; cependant un débat contradictoire s'est élevé au sujet de leur validité. Pour donner quelque apaisement h la Russie et h ses alliés, le Sultan a changé son minis tère; mais n'a point consenti revenir sur les élections moldaves; nonobstant les engagements contraires qu'il aurait pris antérieurement, paraît- LA BCSA(Nt©Hlg ©Aiiil. (Suite. Voir le n° 4i'5? du Propagateur Bien des années s'écoulèrent; je voyageai, j'eus des chagrios, je perdis de vue ce coin de terre où j'avais si souvent promené les rêveries de ma jeu nesse. J'appris vers i848 que le pauvre Guillaume était mort, et l'on me dit, cette époque, qu'Élienne Picot, après avoir exactement partagé son temps entre son troupeau et l'école, avait fini par s'eoga- ger, dès qu'il avait eu l'âge requis. Il y a trois ans, par one belle matinée d'automne, je me retrouvais dans ce même sentier, laissantf comme autrefois, errer mes regards sur ce splendide paysage. Autour de moi rieo n'était changé; seule ment, je n'avais plus ni le même fusil, ni le même chien; ma barbe noire était devenue grise; mes cheveux gris étaient devenus blancs la fragile jeunesse de l'homme avait disparupendan tque il, envers les quatre cours alliées. Celles-ci, la France en tête, ont immédiatement tompu leurs relations diplomatiques avec la Porle, se fondant sur ce qd'elle aurait donné Une interprétation dérisoire l'une des clauses du traité de Paris. D'autre part, l'accord entre les deox cabinets de Vienne et de Londres, sur la question des princi pautés, est plus étroit que jamais, et le gouverne ment britannique, dont l'insurrection de l'Inde a si gravement compromis l'influeuce en Europe, cherche dans l'alliance de la cour de Vienne one sauvegarde contre le mauvais vouloir du gouver nement moscovite. La Gazelle Autrichienne fait ressortir avec une perspicacité remarquable la situation nouvelle faite la politique anglaise. Les appréciations de la Gazette empruntent ao carac tère semi-officiel de celte feuille une importance particulière. Supposons, dit-elle, que le soulèvement de l'Inde soit réprimé et il le sera dès ce moment l'occupation du pays exigera des forces militaires trois fois plus nombreuses qu'au trefois. L'éventualité d'one invasion russe, qui n'a été jusqu'à présent qu'un faolôme prendra les formes d'une chose réelle. L'éventualité des in fluences russes sur la population indigène, toojours révoquée en doute, paraîtra one chose certaine et démontrée. Téhéran deviendra ce que fut si long temps Conslaotinople, un centre de gravité pour la politique universelle, une arèoe où l'influence de l'Angleterre et celle de In Russie se disputeront la prédominanceavecuneénergieet nn éclat croissants. Depuis la chute do premier empire napoléonien l'Angleterre a joui de la réputation d'one puissance invulnérable. L'orgueil de la prospérité a dû s'em parer de l'esprit des hommes d'Etat de l'Angleterre. Ils dictaient des lois aux souverains, ils dominaient les cabinets, ils s'immisçaient dans la lutte des fac tions, ils puisaient parti dans les questions inté rieures de tous les pays, ils destituaient les ministres, protégeaient des personnes frappées par les lois de leurs pays; ils encourageaient, chaque fois que leur intérêt y était eogagé, des résistances et même des révoltes ouvertes. La politique anglaise fut fatale aux trônes, fatale aux peuples. On peut lui reprocher notamment l'immortelle jeunesse de la nature restait toujours aussi riante et aussi belle. Je pris le chemin de la ferme; mais si je n'avais pas été guidé par mes souvenirs, je ne l'aurais pas reconnue. Les terres voisines, si bien cultivées jadis, étaient en friche; les mauvaises herbes crois saient librement dans les chaumes négligés par la charrue. La haie d'aubépines, trouée en maints endroits, livrait passage aux maraudeurs qui avaient fait main basse sur les fruits. Le puits roues avait cessé de tourner, et les légumes, dépérissant faute d'eauétaient agréablement remplacés par une végétation parasite. Le treillage de la tonnelle, brisé de haut en bas, laissait pendre tristement les ceps de vigne et les tiges de clématite. III. Suzanne Brunei était seule dans la ferme, avec une vieille servante décrépite qui l'aidait tant bien que mal dans les détails de ménage. Elle avait alors vingt-deux ou vingt-trois ans; c'était une dans les derniers temps qu'elle a contribué beau coup plus que la politique du cabinet de Saint- Pétersbourg entraver le libre développement des institutions européennes. Elle a brouillé les gouvernements avec les gouvernés et a semé la défiance et la discorde parmi eux et a fini par amener l'état de choses qui nous attriste Naples. Après avoir excité les sujets contre leur souverain et avoir forcé celui-ci de recourir des mesures de rigueur, la politique osa loi faire un reproche de ce qui né fut que la conséquence de ses propres intrigues. Du moment que la situation des Indes anglaises est sérieusement menacée, la politique anglaise doit nécessairement se modifier. La perle de l'Inde frapperait l'Angleterre d'one double blessure: l'une dé l'avoir perdue, l'autre de la voir au pouvoir d'un autre. L'Inde ne peut pas s'appartenir elle-même, elle doit devenir la proie de quelque autre puissance civilisée. Pour se maintenir en Asie, l'Angleterre a besoin d'alliance, car le temps viendra peut-être où il lui faudra combattre pour la plus riche de ses dépendances, sur les bords de la Newa et sur les rives du Gange en même temps. Jusqu'à ce moment l'Angleterre n'a pas été une alliée agréable.Gonflée du sentiment de n'avoir pas de perte craindre, elle ne pensait pas être l'égale des autres puissances, et eette conviction en faisait une alliée arrogante et peu sûre. Le jour de l'expia tion est arrivé. Nous sommes les amis de l'Angle terre et nous nous réjouissons pourtant du châtiment qui l'a atteiofe. Car ce châtiment est mérité, il est nécessaire pour la conversion de sa politique. L'insolence de ce pays, endurci par le bonheur, se fondra dans l'adversité; l'arrogance de sa politique s'évanouira, et les qualités meilleures, viriles et notablesdu peuple anglais,qualités que l'excès de la prospérité a dénaturées et transformées en défauts, se retremperont daos le malheur. L'Eorope et la civilisation européenne ont besoin de l'Aogleterre, mais de l'Angleterre corrigée sous bien des rapports, et considérablement amendée, ajouterons-dous. La charité chrétienne est admirable dans la diversité des formes sous lesquelles elle se pro- grande et belle personne. Quand je me fus nommé, elle fondit en larmes. Ah! monsienr, murmura-t-elle h travers ses sanglots, qui vous eût dit, il y a douze ans, quand vous nous fîtes votre première visite, que vous trouveriez nn jour dans un pareil état cette ferme dont mon pauvre père était si fier? Telle qu'elle est, je me tiendrai encore pour bien heureuse si je pouvais y rester; mais, hélasf je n'ai pins peut-être que quelques heures y passer; elle vient d'être vendue un étranger qui se propose de l'habiter, et moi, je serai sans asile! Alors elle me raconta que son père avait, pendant les dernières années de sa vie, fait de grosses dé penses pour l'éducation de Jacques; que celui-ci était allé faire son droit dans une grande ville que là il s'était lié avec de mauvais sujets, qui l'avaient entraîné dans de mineuses folies; qu'à tons momentsil arrivait la ferme des lettres de change prolestées ou des meuaces de fournisseurs impatients, et que c'étaient ces accablantes missives

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1