et son Dieu il demande les âmes que de mau vaises doctrines infectent, que de funestes exemples pervertissent; il ouvre des asiles pour y élever la jeunesse dans tamour et la pratique du bien il voit devant lui la liberté du bien, et il s'en empare comme d'un puissant instrument pour combattre la liberté du malon lui dit l'enseignement est libre, il le croit et il enseigne on lui dit la charité est libre, il le croit et il crée des œuvres charitables on lui dit les associations sont libres, il le croit et il appelle autour de l'hôtel du Christ des hommes et des femmes s'associant en son nom pour faire un peu de bien au milieu du mal qui déborde; on lui dit la presse est libre, il le croit, et il encourage la presse opposée la presse qui blasphème et qui corrompt. Voilà le crime du clergé. Voilà le crime de l'Église Et voilà pourquoi la guerre ne se terminera point avant que le libéralisme voltairien n'ait accompli l'œuvre qu'il poursuit depuis plus d'un siècle, et que son chef résumait dans l'ignoble formule qu'il donnait comme signe de ralliement tous les siens Écrasez l'infâme Mais l'Église habituée ces attaques aussi continues qu'impuissantes, poursuit son œuvre sous la garde de Dieu elle enterre l'un après Vautre les chefs de l'armée ennemie qu'elle voit tomber autour d'elle, depuis Voltaire jusqu'à Déranger, et après avoir fait une prière sur leur tombeelle recommence avec un nouveau courage la sainte propagande qu'elle a entre prise contre leurs œuvres d'iniquité le libéra lisme, qui patronne ces œuvres, veut t arrêter en vain elle marche,parce qu'elle se sent vivre, et elle triomphe toujours parce que Dieu est avec elle.' Nous offrons la méditation de nos adversaires le passage suivant de l'étude de M. Guizot. A plusieurs reprises uous avons dit, que la conduite des libéraux est de nature mener notre pays sa perte. Nos adversaires se sont récriés et nous ont accusé de vouloir faire peur a nos concitoyens en fesant miroiter devant eux le fantôme de la déma gogie, du socialisme, de l'invasion étrangère. Nous avons dit une vérité que M. Guizot exprime comme suit La Belgique s'est affranchie elle-même; mais elle avait besoin, absolument besoin, que l'Europe acceptât et sanctionnât son indépendance. L'Europe l'a fait après de longues et difficiles délibérations acte de haute et raresagesse. Deux pays, la Belgique au nord, la Loinbardie au midi, ont été, depuis quatre siècles, la cause et le théâtre de la plupart des guerres européennes trop beaux pour être jamais indifférents, et trop faibles pour se défendre seuls contre leurs puissants voisins, ils étaient toujours une tentation pour l'ambition, une proie pour la force, un problème pour la politique. L'Europe en i85o a résolu ce problème pour la Belgique; en la reconnaissant comme Etat indé pendant et en lui conférant le privilège de la neutralité, les grandes puissances ont fait, d'une cause incessante de perturbations européennes, l'une des bases de l'ordre européen. Je dis de l'ordre européen. La Belgique a dû son salut, d'abord elle-même, puis a cette grande idée. Si l'ordre européen était gravement troublé, la Belgique serait bientôt compromise. Que serait- ce si l'ordre européen était ou se croyait compromis par la Belgique elle-même? Que les Belges ne se fassent pas d'illusion quand l'Europe a accepté la Belgique libre, elle a compté sur la Belgique tran quille; dès que la Belgique cesse d'être tranquille, l'Europe cesse d'être confiante dans la solution qu'a reçue lk en i83o le problème européen. Le bon ordre au dedans est pour la Belgique la garantie nécessaire de la sûreté au dehors. Le bon ordre intérieur dépend en Belgique de la conduite réciproque des deux partis politiques qui ont fondé en i85o son indépendance et son gouvernement. Pour que la Belgique ne tombe pas en proie k ces agitations déréglées qui réveillent immédiatement en Europe le doute et l'inquiétude sur son avenir, il faut, ou que le parti libéral et le parti catholique demeurent étroitement unis comme ils l'ont été en i85o, ou que, dans leurs luttes constitutionnelles, ils se respectent constam ment l'un l'autre, et respectent fermement ensem ble leur Roi, leurs lois et leurs mutuelles libertés. On dit que l'un des plus considérables adver saires du projet de loi sur les établissements de charité et du parti catholique s'est écrié un jour, non pas dans le débat public, mais dans le laisser- aller de la conversation Vous serez vaincus constitutionnellement ou chassés révolutionnaire- ment. Parole étrangement inintelligente et imprévoyante. En i848, aux portes de la Belgique, un grand gouvernement, qui n'avait pas été vaincu constitutionnellement, a été chassé révolutionnai- rement. Qu'en est-il résulté pour la liberté? Est-ce l'opposition des Chambres qui a recueilli le fruit de la victoire des rues? Le gouvernement a-t-il été seul vaincu et chassé? Les couplets de M. le lieutenant Daufresne ont jeté la presse clubiste dans une exaspération vrai ment grotesque. Il y a deux jours, l'Observateur demandait la tête de l'audacieux officier; hier le Journal de Gand exigeait qu'on lui livrât une seconde victime Nons avons trouvé, disait-il, dans le Vlaemsche Land, la traduction des vers de M. Daufresne, avec une nuance de grossièreté en plus, proportionnée au ton ordinaire de ce journal. Cette traduction est signée Spoker, cap8 au 6e régiment de ligne. Ainsi donc le lieutenant Daufresne avait un complice dans la personne du capitaine Spoker! En fallait-il davantage pour mettre les inquisiteurs du Journal de Gand en ébullilion Spoker et Daufresne! Daufresne et Spoker! Grands dieux! Où marchons nous? Le Vlaemsche Land qui a paru hier soir, nous apprend que le Journal de Gand a été mystifié d'une manière indigne. Le capitaine Spoher n'existe que dans l'imagination effrayée de la feuille clu biste. Spoker est le pseudonyme du poète officiel du Vlaemsche Land: il signe toutes les élucu- brations poétiques de celte feuille; c'est un fantôme qui parle toutes les langues et revêt tous les habits il n'y a que le perspicace rédacteur du Journal de Gand qui n'ait pas reconnu ce personnage sous l'uniforme du 68 régiment de ligne. Discours prononcé parM. le Gouverneur de la Province, en séance du 18 Juillet 1857, l'occasion de la discussion du rap port de la 2e Commission, sur la demande du comité institué Courtrai, dans l'intérêt du maintien du rouissage du lin dans les eaux de la Lys. (Scite. Voir le n° 4i'6o du Propagateur.) Messieurs, Ainsi, le Roi de France faisait surseoir aux poursuites faites en vertu de l'ordonnance de 166g, et il statuait ainsi sur une réclamation par laquelle les magistrats exposaient que l'application de l'or donnance au rouissage était contraire aux ordon nances des princes sur la matière, et aux coutumes et usages du pays; or, ce sursis n'a pas été levé, car voici une copie d'un certificat délivré en 1720, par les magistrats de Wervicq [France), qui constate que les habitants jouissent de la faculté de rouir dans les montées et autres canaux abor dant dans la rivière la Lys, en vertu de t arrêt du conseil d'État de S. M., du 26 Janvier 1704. 11 résulte implicitement, mais incontestablement de ces documents que le rouissage en France était régi par des dispositions spéciales, ou du moins que cette industrie ne fût pas soumise aux prescriptions générales de l'ordonnance de 1669, sur le régime des eaux et forêts. Disons en passant que les officiers de la maîtrise des eaux et forêts auraient eu probablement plus d'égards pour une industrie déjà considérable h cette époque, surtout en France, s'il ne se fut trouvé une singulière provocation k leur zèle dans certaine disposition qui leur attribuait le tiers des amendes et confiscations. Toutes les pièces du temps indiquent que non seulement l'ordonnance de 1669 ne fut plus appli quée au rouissage en France après la tentative de 1704, mais que les ordonnances de l'Intendant de 1718 et 1725 spéciales au rouissage, y restèrent également lettre morte, du moins pour la Deule et la Lys (1). Aussi Marie-Elisabeth, gouvernante générale des Pays-Bas, ne tarda-t-elle pas k s'apercevoir que le régime de l'ordonnance de 1725 tuait l'industrie du rouissage daDS notre pays, et par un placard de 1735, elle en ordonna la suspension; elle reconnaissait dans ce nouveau décret que les entra ves de 172Ô, étaient la perte de l'industrie linière. Voici ce que dit ce document Nous vous faisons cette pour vous dire, que par décret de ce jourd'hui, margé sur la requête des magistrats de la chatellenie d'Ypres, de ceux de la ville et chatellenie de Warneton, de ceux de la verge de Menin, et de ceux de la ville et territoire de Wervy, nous avons trouvé con- venir, pour les raisons spéciales y coutenues, de tenir en état le placcard de Sa Majesté impériale et catholique du 21 Juin 1725, portant défense de rouir les lins és rivières de la Lys et Deule par provision, et jusques k ce que nous aurons peu pourvoir aux inconvénients et au préjudice que les villes de Courtray et de Menin souffrent par le rouissage des lins, que ceux de la domination de France font es dites rivièresde la Lys et Deule, et de suite notre volonté est, que toutes les pour- suites meues au sujet de la contravention au dit placcard par le conseiller procureur général de Sa Majesté au dit conseil, contre les habitants des susdites chatellenies, doivent cesser; iceloi entier k la suite do tems, de nous faire ses présentations, au cas qu'il croirait que les habitants des dites chatellenies abuseroient de notre dite permission, qu'il se rencontreroil quelque chose de préjudi- ciable aux intérêts de Sa Majesté et de ses sujets, par la non-observance du dit placcard qui pourroit être comparé la perte du commerce du lin en la province de Flandre. I.es choses étaient en cet état, et en France et dans notre Flandre, lorsqu'en 1741 de nouvelles plaintes surgirent. Le poisson mourait dans la Lys, la rivière exhalait une odeur nauséabonde, et la Reine Marie-Thérèse crut devoir demander aux hauts pointers et francs échevins de la châtellenie de Courtrai ainsi qu'au magistrat de Menin, des renseignements sur la réalité et circonstances des faits qui lui avaient été dénoncés. Nous trouvons dans ces faits une nouvelle analogie avec les circonstances particulières qui ont fait naître les plaintes de cette année. Je vois dans la réponse des bourgmestre et (1 On trouve dans les Institutions de Belgique, par de Ghewietouvrage publié en 1^58pages i83 et 184, tome 1", le passage suivant: ARTICLE 6. On ne peut faire rouir dans les fossés ou canaux qui ont accès ou communication avec les rivières, cause que cela infecte leau et fait mourir les poissons, ainsi qu'il est statué par le placard de 1627 ci-dessus rapporté art. quoi est conforme ce qu'observe Knobbaert Loc. cit. n° 5. Et il se pratique ainsisauf et excepté le cas où le commerce et le bien public le demanderaient autrement, comme il a été décidé au parlement de Flandre, par arrêt du 9 Aoilt 1725, au sujet de la Basse Deule près de Lille, au désa vantage du sieur de Pérenchies. n

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2