41me Année FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. Ao 4,163 LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. 7PB.SS, 22 AOÛT. BULLETIN POLITIQUE. Nous ne suivrons pas les grands journaux dans les détails et les redites où ils entrent au sujet des affaires de l'Inde. Il nous suffit de faire connaître en substance le cours des événements. Suivant une correspondance de Calcuttala révolte qui semblait être confinée dans le Bengale et le nord- ouest, s'est étendue vers Bombay. Nous apprenons chaque jour de nouveaux soulèvements. Quoique les journaux ne disent rien, parce que le gouver nement le leur défend, l'on reçoit cependant des nouvelles par lettres particulières, et toutes sont très-alarmantes. Allahabad s'est révolté et les Européens ont élémassacrés, ainsi qu'à Carvenpore. Des 120 mille hommes qui composaient la belle armée du Bengale, il ne reste que six régiments fidèles, c'est-à-dire qui n'attendent que l'occasion d'imiter les autres. On évalue le pillage du trésor de Delhi 100 millions de francs, et l'on craint avec raison une crise monétaire sérieuse, si ce n'est une banqueroute de la Compagnie. Des correspondances particulières annoncent encore que les insurgés se sont rendus maîtres de la ville de Thansi, chef-lieu de la principauté de ce nom, et de la ville de Hissar-Fizouk, qui com mande le cours de la Djammak et qui est munie d'une forteresse. D'autre part le Morning-Chronicle ne dissimule pas le danger de la situation. Tant que Delhi sera au pouvoir des révoltés il y a des chances pour qu'il arrive quelque événement capable de donner l'insurrection un nouvel et formidable caractère. Au reste, ainsi que l'observe sagement le Jour nal de Bruxelles, l'espèce de fureur avec laquelle les journaux anglais parlent des Indiens, ces articles d'extermioation, écrits avec du sang, que publient le Times et les autres feuilles, et que des plumes chrétiennes n'auraient jamais dû écrire, achèvent de révéler l'extrémité du péril. Un aocieo disait, nn orateur qui s'emportait Tu te fâches, donc tu as tort. Ne pourrait-on pas dire ici l'Angleterre Tu menaces et tu maudis, donc tu as peur. La qoestion des Principautés danubiennes son tour tient en suspens l'intérêt général et continue donner lieu aux commentaires contradictoires des journaux politiques. Ce qu'il y a de plus clair en tout cela, c'est, comme l'observe un correspondant de la feuille précitée, la prééminence de la France dans les conseils européens. Elle a cette position d'arbitrage qui est si forte en politique. Partout où elle se porte, elle fait pencher la balance. A peine l'Empereur des Français est-il sorti des cooférences d'Osborne, qu'on parle d'one confé rence entre lui et l'empereur de Russie pour le mois de septembre procbaio. Quant la conduite ultérieure du cabinet de S'-Jaraes vis-à-vis de l'influence française, le même correspondant pense qu'après avoir cédé sur la qoestion des élections moldaves, il cédera sur la question de l'union. En effet, la situation (les embarras des Anglais dans l'Iade) qui l'a obligé de céder une première fois et qui a mis le chef du gouvernement français en position d'exiger cette concession, reste la même. L'Angleterre avec ses immenses embarras dans l'Iode, ressemble Milon de Crotone dont les deux bras sont pris dans le chêne qu'il a essayé de fendre. C'est un colosse, mais un colosse enchaîné qui n'a pas la libre disposition de ses mouvements. Comme le gouvernement britaoniqoe est obligé de porter tout son effort sur l'Inde, son influence dans les affaires européennes reste annihilée, a LA NATIONALITÉ BELGE ET LE PARTI LIBÉRAL. (SUITE) La minorité maçonnique do Congrès, ennemie de la Constitution, avait réussi s'incorporer peu 'a peu la masse du parti libéral; elle le dominait assez déjà, pour lui imposer graduellement ses vues, ses tendances, ses principes irréligieux et subversifs. Il fallait monter au pouvoir, et y monter aussi légale ment que possible. A cette fin, l'on se met agiter, tromper, entraîner le pays, pour lui arracher les élections de i846. Sous l'inspiration du menteur de profession et grand-maltre Verbaegen, on fit apparaître partout les fantômes affreux de la dîme et de la main-morte, fantômes d'autant plus effrayants qu'ils en étaient leur première appari tion; les grands mots d'influence occulte et de domination cléricale, servaient fanatiser les villes; il n'est sorti de calomnies qu'on ne répandit contre le parti conservateur,auquel onalla jusqu'à imputer les fléaux du Ciel; il était temps, disait-on, de substituer une politique rétrograde, surannée, désastreuse, une politique nouvelle, toute brillante de jeunesse et d'avenir, une politique qui devait réaliser des bienfaits d'autant plus inappréciables que les promesses qui les annonçaient étaient plus vagues et plus vides. Pendant que la presse grande et petite répandait l'agitation et égarait l'opinion publique, on rénnit Bruxelles, sous l'inspiration des loges, le fameux Congrès libéral, incarnation vivante de l'esprit d'hostilité contre la Constitution' et le Congrès National. Cette réunion de funeste mémoire, était si manifestement menaçante pour l'ordre public et la Natiooalité belge, qu'elle fit trembler ses propres promoteurs, et que le Roi Louis-Philippe crut devoir appeler sur elle, la grave sollicitude du Roi Léopold. Un programme très peu Constitutionnel y fut arrêté; certaines questions, celle de la Charité entr'autres, y furent réservées; la loge ne croyait pas avoir assez perverti les esprits, pour oser les faire figurer sur son programme. L'impulsion était donnée, les tendances du parti étaient formulées et concentrées dans l'unité du programme; l'organisation secrète des loges eut bientôt enfanté l'organisation publique du parti libéral, et le pays se couvrit d'associations libérales de clubs électoraux et politiques, dont l'agitation fébrile fit prévaloir dans les élections les hommes du parti. Le ministère Frère-Rogier, au nom de la politique nouvelle du parti libéral maçonnique, prit en main les rênes de l'Etat. Vous vous êtes élevés par les passions leur avait prédit M. Nothomb, vous tomberez par elles. Le refus formel do Roi put seul écarter la pré tention inconstitutionnelle des nouveaux ministres de disposer d'avance de la sanction royale pour tons leurs actes qui exigeaient l'intervention du pouvoir exécutif souverain; début vraiment digne Voir le Propagateur du 39 Juillet, u° 4i<S6. du règne de la fracmaçonnerie libérale, qui ne pouvait vivre que d'arbitraire et de despotisme. C'est alors que l'on vit la destitution en masse de fonctionnaires consciencieux, capables, dévoués et distingués par les nombreux services qu'ils avaient rendus au pays; l'exclusivisme le plus absolu, le favoritisme le plus étroit, présidaient la distribu tion des booneurs, des faveurs et des emplois publics. Sous une volonté despotique au pouvoir, l'administration subissait le joug d'nn ignoble asservissement; dans les Chambres législatives mêmes, la majorité libérale n'avait ni la liberté de discussion ni la liberté do vole; aux liens d'un mandat impératif imposé par les associations libé ralesvenaient s'ajouter les mots d'ordre, les volontés et les caprices d'un minisière d'autant plus despote qu'il était plus irrité de se voir assujetti aux ordres des sociétés secrètes et de la francma- çonnerie. Il va de soi que l'on était sans égards pour la droite en minorité malgré la modération que celui-ci apportait dans son opposition si nécessaire. Affecter du mépris pour l'opinion conservatrice, étouffer la discussion, faire des coups de majorité, c'était le véritable ordre du jour. Une majorité prise dans les deux camps, ayant osé faire opposi tion dans le Sénat an projet ministériel de la loi sur les successions, une dissolution du Sénat fut pro noncée. Le Sénat fut injurié et traîné dans la boue, et les journaux du parti menaçaient ouvertement d'amener la suppression inconstitutionnelle de cet élément essentiel do pouvoir législatif. C'est alors qu'en dépit des réclamations de l'opinion publique et d'un immense pétitiounement que l'on affecta de mépriser, on imposa au pays les lois fonestes et impopulaires sur l'enseignement moyen et les suc cessions en ligne directe ce fut alors encore que n'osant pas formuler en projet de loi, les principes maçonniques en matière de charité, on essaya de les introduire sournoisement par voie administrative et que l'odieuse circulaire de Mî De Haossy vit le jour. A tout ceci joignons le gaspillage des fonds publics uni l'aggravation des charges des contri buables, et tous conviendront que ce parti devait tomber, tomber bien bas, tomber pour longtemps. Jeudi dr, 20 de ce mois, a eu lieu la distribution des prix aux élèves du Collège épiscopal de cette ville. Mgr l'Evêque de Bruges, précédé par les élèves du Collège et accompagné de Mgr Morris, ancien Évêque de l'île de S' Maurice, de M. Faict vicaire général, de M. le chanoine Dessein, de M. le doyen d'Ypres et d'un nombreux clergé de la ville et des environs, s'est rendu aux Halles vers les deux heures de l'après-midi. Dans la vaste Salle destinée aux distributions des prix, se troovait déjà réunie une immense foule, dans laquelle l'on distinguait l'élite de notre ville; le Tribunal et le Barreau y avaient ses représentants. L'autorité militaire rehaussait de sa présence une réunion digne d'elle. MM. le colonel commandant de la place, le colooel de Jaegher, le major commandant la garde civique, le major Palmar, le lieutenant de la gendarmerie s'y trou vaient, accompagnés de la majecre partie des officiers de la garnison.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1