d'un tribunal correctionnel, votre Députation, Messieurs, aviserait ce que lui commanderait ses devoirs, et la sagesse de l'autoiité souveraine userait, en dernier ressort, de sa pre'rogative de pourvoir aux besoins de l'intérêt général. Messieurs, je ne sais si j'ai abusé de votre atten tion, je le crains; il me reste peu de mots dire, mais je pois finir ici si l'Assemblée est fatiguée. De toutes parts Non, non, continues.) Vous avez vu, Messieurs, que je n'ai pas dissimulé les plaiutes qui avaient surgi en d'autres temps contre les inconvénients attribués au rouissage; vous avez vu que j'ai même eu soin de spécialiser les faits tels qu'on les signalait dans ces réclama tions d'autrefois; eh bien, je n'bésite pas h dire que je crois ces inconvénients plus sérieux que jadis, je crois que si la question n'est mûrement examinée, si l'on ne recherche avec calme et impartialité la cause du mal et les moyens d'y obvier, il ne se passera plus un siècle, avant que de nouvelles réclamations ne surgissent contre le rouissage en rivière, moins que par le développement successif de l'industrie linière, il n'arrive aux Gantois ce qui est arrivé aux Conrtraisiens, et qu'eux mêmes, a leur tour, ne deviennent leschampionsdu rouissage. Mais, Messieurs, ce que je crois aossi, et c'est je l'espère, ce qu'une enquête viendra démontrer, c'est que dans ces inconvénients actuels et futurs, le rouissage est et sera toujours le plus petit cou pable, si petit, peut-être, qu'une instruction mino- tieuse le renverra des fios de la plainte; et qui sait si l'on ne pourra pas dire encore que tel a crié au voleur qui était surpris la main dans la poche de son voisin Le grand coupable, Messieurs, c'est, je crois, l'industrie en général, l'industrie qui se développe sous mille formes et dans des proportions gigan tesques. Quant b la Lys supérieure, c'est surtout l'industrie du département du nord, ce sont les teintureries, les fabriques de sucre de betterave, les distilleries de riz etc; pour la Lys inférieure, c'est notre propre industrie, c'est celle de Roulers qui jette dans la Lys les eaux infectes de la Mandel, c'est l'industrie gantoise elle-même qui contribue pour une bonne part b la corruption de la rivière. Permettez moi, Messieurs, de vous citer quelques faits b l'appui de cette opinion vous savez que le traitement du lin, tel qu'il se pratique dans la Lys, exige de l'eau limpide et en aboodance; lorsque les mauvaises eaux descendent, ce qui arrive surtout b l'époque des rigolages, les rouisseurs se bâtent de retirer leurs lins et attendent de nouvelles eaux; cette année, c'est ce qui a eu lieu, m'assure-t-on, après la pentecôte, tout le long de la Lys; il paraît même qu'un rigolage de la Deule ayant eu lieu b ('improviste, des rouisseurs ont été surpris et ont subi des pertes considérables par la détérioration qu'éprouve lelinau contact de ceseaux corrompues. {Pour être continué.) NOUVELLES DIVERSES. Hier a été célébré a Voormezeele, le mariage de Mademoiselle Zoé De Gheus, fille de Monsieur Adolphe De Gheus d'Elsenwalle, avec Monsieur François Van Harame de Stamperhoucke, de Bruges, chevalier de l'ordre du Saint Sépulcre. Le décret de l'empereur des Français qui institue une médaille en faveur des anciens militai res de la république ou de l'empire, a soulevé plusieurs questions que nous croyons pouvoir ré soudre. La première est celle de savoir si, pour avoir droit b cette distinction, il faut avoir servi depuis 1792 jusqu'à i8i5. La manière dont le décret a déjb été appliqué prouve que cette ques tion doit être résolue négativement. En effet, la médaille a été décernée b plusieurs officiers géné raux qui ne sont entrés au service que dans les dernières années de l'empire. Il suffit donc, pour y avoir droit, d'avoir pris part, sous-tes drapeaux français, b l'une ou l'autre des guerres de la république ou du premier empire. La seconde question est celle de savoir si les officiers ou em ployés du service de santé ou du corps de l'inten dance sont assimilés aux combattants. D'après tous les précédents, cette question doit être résolue affirmativement; les droits de ces officiers ou em ployés militaires de terre ou de mer ne peuvent être contestés. Enfin, la troisième question dont se préoccupent un grand nombre de Belges qui ont été au service, b l'époque de la réunion b la France, est relative au mode de faire valoir leurs titres. Cette dernière question n'est pas jusqu'b présent résolue. Il sera publié b ce sujet une instruction dont nous ne pouvons préjuger tous les détails eile indiquera l'autorité française b laquelle auront b s'adresser les ayants-droit, le délai dans lequel les réclamations devront être présentées et les pièces b produire b l'appui. M. Pierre Benoit, d'ttarlebeke, lauréat du concours national de composition musicale, vient de recevoir une lettre de M. Stevens, secrétaire-général du ministère de l'intérieur, qui l'informe que le Roipar arrêté de date récente, a bien voulu lui accorder un subside de 4oo fr., pour couvrir les frais de ses éludes jusqu'au moment ou il pourra jouir de la pension de 2,5o6 fr. laquelle il a droit. On lit dans le Times, du 20 août Le monarque européen qui a résolu d'immortaliser son nom par la pierre a mieux choisi ses moyens que le monarque asiatique ou égyptien. L'Égyptien Pbaraon éleva une montagne pour y placer son sarcophage. Le calife ou le sultao n'a jamais su se faire autre chose qu'élever un mausolée ponr lui ou son épouse favorite. Égoïste, il ne savait s'occuper que des honneurs b rendre b sa dépouille mortelle. Le monarque européen a eu une pensée plus grande. Il vient d'inaugurer son œuvre monumen tale, la jonction do Louvre avec les Tuileries. Il se rattache, par de tels actes, non-seulement au nom de Napoléon I", qui tout spécialement a décidé celte construction magoifiquemais encore aux noms des anciens rois de France, et il vent évidem ment et b bon droit qu'on ne perde pas de vue cette association. Quiconque connaît la France et les Français sait qu'il est très-vrai que ce peuple voit, dans le renouvellement et l'embellissement de sa capitale et de ses édifices publics, le maintien de la gloire nationale. Paris est l'orgueil de la Franceet ce qui orne la capitale embellit la nation. Tout bon Français regarde Paris comme lui appartenant en partie; il est fier de son bien, il foule ses boulevards, ses avenues, ses squares, ses jardins avec satisfaction et complaisanceet il montre ses splendeurs a ses hôtes étrangers avec un juste orgueil. Orner Paris est dès lors le désir naturel et légitime d'un monarque français, et Louis-Napoléon a rempli ce désir. Les Anglais ne feront jamais, il est vrai, de Londres un Paris, et il n'est pas b désirer qu'ils le fassent. Mais la relation des deux capitales vis-b- vis de leur pays respectif est différente. L'orgueil qu'un Anglais tirerait de Londres comme le fait un Français de Paris, serait incompatible avec notre répugnance héréditaire pour la centralisation. Une scène assez curieuse se passait b la porte du Palais de Justice d'Anvers. Le tribunal correc tionnel venait de condamner b quelques jours de prison plusieurs paysans et paysaones. En sortant de la salle d'audience, les campagnards, voyant la voilure cellulaire, autrement dit 1 e panier salade, arrêtée devant la porte de la rue, s'imaginèrent qu'elle était lb uniquement b leur intention, et qu'ils devaient immédiatement aller en prison pour subir leur peine. Ils ouvrirent donc eux-mêmes le véhicule, y entrèrent, s'y casèrent et attendirent patiemment qu'il plût au conducteur de les mener la maison de détention. On a eu beaucoup de peine b les faire sortir de la voiture et b leur faire comprendre qu'ils avaient tout le temps de se constituer prisonniers. Voici le résultat du tir b la cible qui a eu lieu b Courtrai, le 23 c'. Prix d'honneur donné par S. M. le Roi Une cafetière, un pot b lait et un sucrier d'argent, b M. Isaac, de Wervicq. ir prix donné par M. le bourgmestre DaDneel Une pendule, b M. Vandenabeele Louis, de Pope- rioghe. 20 prix donné par M. le lieutenant-colonel Debrabandere Une montre b cylindre et chaîne d'or, b M. Vandeuberghe Aloïse, de Poperinghe. 5* prix donné par M. l'écbevin Herman Deburck, capitaine Une carabine, b M. Thonez, de Saint- Josse-ten-Noode. 4" prix Six couverts d'argent,b M. Dubois, de Courtrai. 5* prix Un huilier d'argent, a M. Hayot, de Tournai. 6' prix Une chaîne d'or, b M.Deleu, de Wer vicq. 7' prix Deux bouts de table d'argent, b M. Vanrolleghem, de Bruges. ITALIE. Oo écrit de Rome, le 17 août Le 5 septembre Sa Sainteté entrera dans Rome; il y aura, le 8, chapelle pontificale pour la fête de la Nativité de la Vierge. Le 22 du même mois, le Saint-Père tiendra un consistoire dans lequel, sauf les changements qui peuvent survenir, il proclamera, assure-t-on quatre cardinaux. Les noms qui courent dans le public sont ceux de monsignor Quaglia, secrétaire de la congrégation du concile; de monsignor Giannuzzi, dont il a été tant de fois parlé; de monsignor Amici, délégat b Bologne, et celui de l'archevêque de Tolède. Le 20 de ce mois, S. Em. le cardinal Antonelli quittera le palais du Quirinal pour retourner dans ses appartements du Vatican. Après avoir hésité quelque temps, parce qu'on lui faisait parvenir des avis contradictoires, l'admi nistration municipale a décidé, sur l'expression communiquée des désirs du Saint-Père, de con vertir en distributions en Dature faites aux pauvres l'argent qu'eussent coûté les apprêts d'une fête publique pour le retour du Pape. Ces dons s'élève ront b la somme de 7,000 écos romains (37,000 fr. b peu près.) Toutefois, quelquesuns ont penséqu'il convenait d'ajouter b cette riche aumône des manifestations plus apparentes. On a organisé une souscription, avec le produit de laquelle 00 fera un arc de triomphe b Ponte-Molle et quelques autres orne mentations de bon goût b la porte du Peuple. La Banque romaine, qui a pour gouverneur M. le comte Philippe Antonelli, frère de S. Em le car dinal secrétaire d'État, s'est inscrite pour 1,000 écus romains; la chambre de commerce pour une somme égale. Depuis quelques jours la statue de bronze de la Vierge a été placée au sommet do monument élevé en souvenir de la déclaration du nouveau dogme de l'Immaculée-Conception. Quoique la base de ce monument soit encore enveloppée de grandes toiles, le public se presse pour le voir. Ses jugements sont sévères; la statue est surtout l'objet des plus vives critiques. On dit belles les quatre statues de marbre qui sont b la base et qu'on ne peut pas voir encore. On écrit de Florence, le 19 août Hier matin, le Souverain-Pontife après avoir célébré la messe 9 i;4 heures, est parti 10 heures de la villa Gerinipour la villa du comte Carlo Guisciardini alla Pietra; il y est arrivé 1 i/4 heure, accompagné par Us curés avec

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 3