TPKB5, 29 AOÛT.
411me Année.
No A,165.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POUR LE DEHORS FR. 7*50 PAR
4 FR. POUR 6 MOIS, 2 50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
TROIS MOIS. POUR 3 MOIS.
BULLETIN POLITIQUE.
Le Moniteur français annonce que le caïmacan
de Moldavie a reçu l'ordre d'annuler les élections,
de reviser les listes électorales sur les bases des
dispositions arrêtées h Bncharest, et de procéder
endéans les quinze jours de nouvelles opérations.
Il ajouteque les relationsenlre les quatre puissances
et la Porte seront prochainement reprises.
Nous avons peu de faits nouveaux signaler
dans les Iodes. Le général Reid a succédé au
général Barnarddans le 1:0111 mandement des troupes
campées devant Delhi. Ces forces ne s'élèvent qu'à
2,000 hommes valides. Il paraît que l'armée
insurgée d'Oude, dont l'effectif est de 3o mille
hommes, aurait réussi 'a se mettre en communication
avec la place.
Les troupes royales ont battu les cipayes en
plusieurs rencontres; elles ont même réussi
reprendre Cawnpore.
Toutefois il u'est plus permis de douter que la
répression du soulèvement ne soit longue et diffi
cile. Mais jusqu'à présent on ne saurait en mesurer
les conséquences pour le commerce et l'industrie
britanniques. Les désastres qui viennent fondre
sur la plus importaute des possessions coloniales
de l'Angleterre ne peuvent manquer de réagir sur
leurs transactions commerciales réciproques et sur
l'écoulement des produits industriels de la métro
pole. Il faudra donc que la Graode-Brelagoe
cherche ménager de nouveaux débouchés ses
manufactures, et, pour peu que le free-trade lui
vienne en aide, elle ne manquera pas d'inonder de
ses produits les divers marchés du continent et les
nôtres en particulier.
En voyant les embarras de l'Angleterre,
observe un correspondant français du Bien public,
et l'humiliation qui atteint ce peuple si fier, si
puissant naguère, si injuste l'égard du catholi
cisme et de la papauté, gouverué par un ministre
dont on a reconnu la main dans presque toutes les
révolutions du continenton se demande si le
moment de la justice D'est pas venn. L'Angleterre
ne sera-t-elle qu'avertie encore cette fois? Sera-
t - elle châtiée ou affaiblie considérablement?
Quoiqu'il arriveelle perdra tant d'hommes et
tant d'argent, qu'elle devra longtemps se ressentir
de la lutte engagée dans l'Inde.
—g OfO-m1»
Les événements qui ont eu lieu dans ces quatre
derniers mois en Belgique, ne constituent qu'on
épisode de la guerre déclarée l'Église catholique
par le libéralisme de toutes les nuances, depuis
près d'un siècle.
Mais pourquoi cette guerre a-t—elle été reprise
chez nous avec une animosité telle qu'on n'avait
point vue depuis un quart de siècle?
En voici le motif
Les catholiques belges ont pris au sérieux les
précieuses libertés inscrites dans ootre pacte fonda*
menlaj; ils ont fait usage de ces libertés; ils ont
créé avec courage et entretenu avec dévouement
toutes les œuvres auxquelles la liberté accordait
place au soleil, ils ont fait le bien autant qu'il leur
a été donné de le faire; ce bien a choqué l'esprit
du mal qui inspire le libéralisme maçonnique, et
dès lors il a été décidé par le pouvoir occulte qui
mène l'.?rmée libérale, que toute cette armée avait
courir sus l'opinion catholique.
Dans plosieurs localités où le libéralisme maçon*
nique prédomine et dispose de tout le pouvoir,
l'on avait pu constater celte prise d'armes, long
temps avant qu'elle ait été généralisée dans tout
le pays; Ypres, par exemple, pourquoi ces
mesures marquées au coin de la plus roide antipa
thie contre le clergé? pourquoi ces manifestations
hostiles auxquelles personne ne peut se méprendre?
N'est-ce pas parce que, n'ayant pu, malgré tous les
efforts employés cet effetarrêter le succès
d'année en aonée plus éclatant du collège épiscopal,
le libéralisme maçonnique de notre ville, a voulu
se venger de son désappointement sur le clergé,
qu'il sait se dévouer de cœur et d'âme au bien-être
de l'établissement créé eD vertu de la liberté,
soutenu et agrandi par l'argent des catholiques?
Ainsi que l'on a fait chez nous, ainsi l'on a
voulu faire par tout le pays, l'occasion de la loi
sur la charité. De même que daDS notre ville, les
mesures prises contre le clergé n'ont été qu'une
manifestation contre la liberté d'enseignement
parce que les catholiques s'en sont servis pour
créer un établissement qui donne bien d'insomnies
leurs adversaires, ainsi les pavés libéraux n'ont
frappé la liberté de l'association religieuse, que
parce que celte liberté a multiplié les œuvres
catholiques auxquelles le libéralisme a voué toute
sa haine.
La loi a été un prétexte. Au fond c'est la liberté
dont jouisseut les catholiques, dont jouit l'Église,
et le bien qu'elle opère, que le libéralisme a voulu
démolir.
Le libéralisme, tel qu'on l'entend et qu'on le
pratique chez nous, est l'enfant du XVIIIma siècle,
l'enfant de l'intolérance, l'enfant de la haine contre
Dieu et son Église. La grande révolution de 1789
fut son œuvre, et l'on sait ce que les réformateurs
de cette époque, qui parlaient tant de liberté, ont
fait de la liberté religieuse. La Constituante du Jeu
de Paume, s'est donné la mission principale d'ap
pliquer contre l'Église, toutes les théories do
philosophisme voltairien; et Condorcet pouvait
dire en toute vérité, parlant du patriarche de
Ferney S'il n'a pas vu tout ce que nons fesons,
il a fait tout ce que nous voyous.
Oui, tout! Depuis le serment du Jeu de Paume,
jusqu'aux massacres de Septembre, jusqu'aux
noyades de la Loirejusqu'à l'assassioat de
Louis XVI et de sa famille, jusqu'aux turpitudes
du Directoire, tout est l'œuvre de Voltaire.
Et cette œuvre vit encore. Elle a été reprise en
Belgique par le parti intolérant qui applaudissait
aux vexations soscitées par le roi Guillaume contre
l'Église; par la minorité du Congrès National
enueinie de toutes les libertés religieuses; par la
coalition de toutes les passions hostiles aux œuvres
de l'Église, qui siégea sous le notn de Congrès
Libéral; par toute l'armée maçonnique qui com
battit la politique de i83o, la vainquit après dix-
sept années de lutte, et voudrait aujourd'hui
reprendre le pouvoir qu'une politique, dite
nouvelle, mais trop violente, lui a fait perdre.
Profondément divisé sur tout le reste, le libéra
lisme refait soo unité quand il s'agit de combattre
l'Eglise et ses œuvres.
Mais il loi faut cacher ses desseins, et doper les
simples. A cet effet il dépouille celte Église qu'il
combat, de soo nom véritable; pour lui moius que
poor personne, l'Église u'est point la mère dévouée
des fidèles; ses ministres ne sont point les pasteurs
des peuples; l'Église, c'est le cléricalisme; ses
ministres soDt des hommes ambitieux et avides,
qui veulent soumettre le monde entier leur
domination et tenir entre leurs mains tous les
pouvoirs de la terre.
Ainsi l'on séduit non seulement les masses, mais
même des hommes honorables, dont la vue est
courte et qui ne se doutent guère du but véritable
que se propose le libéralisme maçonnique, savoir
de paralyser le bien que l'Église doit opérer parmi
les hommes pour le bien être de la société. C'est
tout ce que veut la maçonnerie, c'est tout ce qu'elle
poursuit.
Aux injures et aux sophismes l'aide desquels
la presse libérale essaie de déoaturer la signification
de l'acte par lequel les citoyens qui n'aimeot pas
l'émeute, expriment leurs sentiments l'égard de
M. le général Capiaumout, l'Émancipation a
donné et répète la réponse que voici
Én fait, il est faux que l'intervention de la force
militaire n'ait pas été demandée par les magistrats
gantois.
En principe, il est inadmissible qu'il faille laisser
l'émeote exercer impunément ses ravages chaque
fois qu'il plaira un bourgmestre de ne pas la
réprimer. Il n'y aura plus de gouvernement du tout
en Belgique le jour où le repos de nos principales
cités dépendra exclusivement de la volonté dn chef
de la police; et nul ne tiendra pins l'armée
lorsqu'on fera dépeodre son honneur et sa force
d'uD senl fonctionnaire civil, pins ou moins coura
geux et zélé.
Au point de vue de la logique, nous trouvons
étrange que la souscription pour l'épée du général
Capiaumont soit blâmée par des gens qoi ont
souscrit trois fois pour Eugène Sue, qui oui fait
frapper une douzaine de médailles contre les arrêts
souverains du corps électoral et qui, hier encore,
chassaient, coups de pavés, les législateurs hors
du palais de la Nation.
Devant de tels faits, leur amour de la légalité
nous est suspect et leurs protestations en faveur de
l'ordre et de la paix De sont pas sérieuses.
Ils ont violé, en trois jours, les principaux
articles de la Constitution belge, ils ont sali la plus
belle page de notre histoire, et ils oseDt crier au
scandale quand une population reconnaissante, re
mercie un général de l'avoir préservée de l'émeute
En vérité, 00 aura de la peine, un jour,comprendre
la triste polémique de la gauche.
T"TIB1Î"ÏΗ
M. le ministre de la justice a adressé la circulaire
suivante, datée du n5 août, MM. les gouverneurs
des provinces
Monsieur le gouverneur, la légation d'Autriche,
Bruxelles, a porté la connaissance dn gouverne
ment belge, par dépêche du 10 juillet dernier, que
le gouvernement impérial d'Autriche a décidé que
les corporations et fondations dans les États